Belle amie de Décybelle

Je voyais se dessiner sur les murs de ma chambre le tranquille cheminement de la lune. Je n'arrivais pas à dormir. Nous sommes en plein milieu du mois d'Aout et la chaleur est torride... Pourtant, hier, il ne faisait pas aussi chaud... Eh puis, je recherchais activement un nom pour Zoroark. Je savais que je ne devais pas, mais j'étais une grande fille, j'aurais la force de la relâcher.
Les prénoms se bousculaient dans ma tête... J'hésitais, les idées venaient et repartaient aussi vite.
Je commençai enfin à fatiguer, aux alentour de trois heure et demi du matin. Le sommeil commença à me gagner. Je luttai pendant un moment puis, fatiguée de me battre contre un combat perdu d'avance, je m'endormis, pour partir voler dans les ciels les plus hauts, ou nager dans les océans les plus profonds.

Le lendemain matin, mon réveil retentit puissamment en chantant Pain, de Three Days Grace.
Mon cœur sursauta et m'extirpai si violemment de mon rêve que mon soubresaut me valu la peine de me retrouver par terre, enroulée dans ma couverture. Je pris haineusement mon réveil et regardai l'heure. Huit heure trente, mais il est fou ?! Je le balançai contre mon mur. Il s'arrêta net.
La flemme de remonter dans mon lit m'emportai et je restai à même le sol, à somnoler.
Mais, n'arrivant pas à me rendormir, je me redressai.
Manquant de trébucher à cause de mes pieds emmêlés dans mes draps et faisant tomber la moitié des objets sur ma table de nuit, complétement ensuquée, je reposai ma couverture sur mon lit. Puis, j'ouvris ma fenêtre, en titubant. Le soleil était levé et remplaçait désormais la lune dans sa course quotidienne contre la montre. Sa chaleur me caressai le visage. Je pris ensuite mon réveil que je reposai sur ma table de nuit, ainsi que mes deux bouquins, ma lampe de chevet et tout le reste.
Je descendis les escaliers, sortis la bouteille de Lait Meumeuh que j'ouvris et versai dans un bol. Je fis chauffer le lait au micro-onde et je sortis mes Pika-flakes que je posai sur la table.
Après avoir mis deux cuillerées en trop de chocolat en poudre dans mon lait, je commençai à manger, en laissant mon esprit voyager... Mon regard se planta sur le tableau accroché en face de moi. Je le connaissais par cœur, bah oui, ça faisait un peu 16 ans que je prenais mon petit déjeuner devant. Je connaissais chaque trace de peinture, chaque imperfection, de ce tableau qui représentait plusieurs ellipses noirs et rouges qui s'enroulaient les uns sur les autres. C'est alors que ma mâchoire arrêta son boulot. Elypse ! Zoroark s'appellera Elypse !!

En parlant d'elle, elle devait surement avoir faim... Qu'est ce que j'allais lui donner à manger ?
Je ne pouvais pas reprendre un morceau de steak et dire a ma mère que je l'avais mangé au p'tit déj', ça ne passerais pas une deuxième fois... Il n'en restait qu'un... Oh, je sais !

-Ophélie ?

Je levai la tête vers l'escalier et, en parlant du Grahyèna, vis ma mère me regarder avec des yeux cernés de fatigue.

-Tu es déjà debout ? Tu es tombée du lit ou quoi ?
-Précisément... dis-je la voix venimeuse.
-Ah... Bon bah moi, j'y retourne...

Alors qu'elle faisait volte face pour retourner dans la chambre de mes parents, je la rattrapai :

-Au fait maman, en ouvrant le frigo, j'ai vu que le dernier morceau de viande était pas très beau... Je l'ai jeté.
-D'accord ma fille... A tout à l'heure... me dis elle, sans comprendre ce que je venais de lui dire.

Alors qu'elle fermais la porte de sa chambre, je hurlai intérieurement. Bon, j'avais encore de quoi manger pour Elypse ce matin, mais je ne pouvais pas continuer. Et je savais qui pourrait m'aider.
Je rangeai mes céréales, mis mon bol dans l'évier, et montai à l'étage.
Je m'habillai avec le premier pantacourt et le premier débardeur qui me tombèrent sous la main.
Puis, j'entrai dans la salle de bain.
Je pris de quoi changer le bandage de Elypse, ainsi que du désinfectant et de la crème. Puis, bien réveillée, je descendis les escaliers en chantonnant. J'ouvris l'épaisse porte du frigo et en sortis le derniers morceau de viande.
Je pris aussi une bouteille presque vide, de quoi redonner de l'eau à Elypse.
Je refermai tout doucement la porte d'entrée de chez moi je me dirigeai vers la grange. J'y vis Elypse déjà réveillée, surement levée avec le soleil, qui jouait avec un Mimigal, au sommet de la botte de paille. Enfin, elle étais visiblement la seule à s'amuser, le Mimigal essayait vainement d'effrayer Elypse en se dressant sur ses pattes et en faisant claquer ses mandibules.

-Coucou !

Elypse se retourna et se désintéressa du Mimigal qui pris la fuite sans demander son reste, surement avec une grosse frayeur.
La renarde descendit prudemment mais avec un peu de mal de la botte de paille.
Je posai sur la petite assiette le morceau de viande et rempli le bol d'eau : Elypse avait dû avoir tellement chaud cette nuit qu'elle l'avait vidé. Elle commença son petit déjeuner tranquillement.

-... Elypse ?

Ses oreilles vibrèrent mais elle ne régit pas et continua d'avaler son repas.

-Elypse ? insistai-je.

Elle finit par relever la tête et me fixer, comme pour me demander ce que je lui voulais, pendant qu'elle mangeait. Je sourit et caressa sa douce fourrure. Comme elle compris que je n'avais rien de particulier à lui dire, elle replongea son museau dans son morceau de viande qu'elle fit disparaitre en deux nouvelles bouchées. Je l'appelai une nouvelle fois. Elle tourna la tête vers moi en se léchant profusément les babines.

-Viens Elypse...

Visiblement, elle compris ce que je voulais d'elle et elle s'approcha de moi. Ce que c'est intelligent un Zoroark ! Je sortis de mes grandes poches le sparadrap ainsi que la bouteille d'antiseptique. Elypse recula, supposant surement que j'allais encore lui faire mal. Je ne bougeai pas : il fallait qu'elle vienne d'elle même. Après un moment à se regarder dans les yeux, la renarde s'approcha prudemment de moi et renifla ce que j'avais dans les mains. Elle me regardai, manifestement déconcertée sur mes intentions. Je commençai alors mon boulot. J'enlevai son premier bandage qui était à moitié déchiré sur le flanc droit. Elypse avait du essayer de se le retirer dans la nuit, les marques de coups de dents et de griffes avaient complétement effilés la bande blanche. Elypse était assise sur la paille mais inspectai néanmoins scrupuleusement chaque mouvement que j'effectuai sur son corps. Je la caressai souvent pour la rassurer. Je découvrit ses points de sutures. La blessure avait l'air de bien se porter... Aucun point n'avait lâché, il n'y avait pas eu de bavures de sang... Alors que je passai doucement ma main dessus, je sentis les côtes de Elypse tressaillir.
Cela était encore très douloureux, je devais faire attention.
Je pris la bouteille de désinfectant et la secoua avant d'imbiber son poil du jet froid antiseptique.
C'est alors que, par hasard, je croisai son regard. Il m'électrisa. Elle parvint, dans un simple échange à me faire voir dans ses yeux, comme un immense sentiment de gratitude. Il faut croire qu'elle avait compris que je lui faisait du bien, à travers la souffrance que je lui infligeais.
C'était très fort ce qu'elle arrivait à me faire voir.
Après quelques minutes, je pris le baume cicatrisant et l'appliquai délicatement sur toutes la longueur des points. Puis, une nouvelle fois, j'enfermai sa cage thoracique dans le sparadrap blanc aux bandes bleues. Quand j'eus finis, Elypse regarda de nouveau son pansement. Elle regarda la bande neuve, dépitée, tous ses efforts pour enlever l'ancienne étaient réduit à néant. Retour à la case départ ma belle !
C'est alors qu'elle tourna la tête, les yeux brillant et les oreilles dressées. Elle fixa un Mimigal qui traversait la grange puis lui sauta dessus. Malgré les efforts de l'araignée pour accélérer sa course, elle ne parvint pas à se débarrasser d'Elypse.
Cette fois c'est sur : elle est hors de danger.

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Note de l'auteur : Salut, c'est Zoroark !
Un grand merci à ceux qui me suive et me soutienne ! \0/ *ENJOY*
Bonne lecture pour la suite ! :D
PS : SVP, participez à ce sondage ! 8D