Bienvenue à la Faculté d'Illusiopolis ! de Tjaurdin

- Viens il faut aller demander à la CPE pourquoi on se retrouve dans la même chambre alors qu'on est de sexe opposé. On se retrouve au dîner les filles, je vous tiendrai au courant.

- D'accord, à plus tard !

Le troupeau de filles qui l'accompagnait s'en alla piaillant et jetant des coups d'yeux derrière pour me regarder sûrement.

- Ne t'en fais moi je ne les aime pas, j'ai juste une amie dans le groupe c'est pour ça.

- Je n'ai jamais aimé les troupeaux de filles ou plutôt je me sens mal à l'aise.

- C'est compréhensible, surtout quand on est seul. Et que les filles se sont engouffrées dans la chambre et t'ont vu. Personne ne s'attendait vraiment à voir un garçon, enfin je pense qu'il y a une erreur quelque part.

Je la suivis docilement, écoutant le bruit de la mer et des pas juste au-dessus de nous comme en bas. Dommage que les lieux étaient si monotones, des murs gris avec des tuyaux gris mais bon, pouvait-on rendre agréable les lieux ?

- Tu viens d'où ?

- Ah... euh je viens de Lavanville et toi ?

- De Azuria et je m'appelle Kai, comme on ne s'est pas présenté, je pense que si on reste dans la même chambre ça pourrait le faire, tu n'as pas l'air trop stupide.

- C'est pour le moins... gentil. Moi je m'appelle Axel. Et ce serait plutôt gênant qu'on dorme dans la même chambre étant de sexe opposé comment tu dormirais ?

- Ben dans un pyjama, parce que tu crois qu'on dort toute nue ou quoi ? Me lança-t-elle d'un regard louche. Ah voilà le bu...

- QUOI ? Vous ne dormez pas toute nue ? Moi qui avais placé des caméras infrarouge dans la chambre me voilà des plus dépités, le directeur sortit du bureau de la CPE le dos courbé l'air peiné.

- Bonjour, madame, il y a-t-il eu une erreur lorsque vous avez fait les chambres ? Puisque c'est un garçon et moi je suis une fille et jusqu'à preuve du contraire on a une intimité.

- Bien entendu, mais l'idée est venue du directeur, c'est un essai pour voir les relations humaines, ce à quoi ça peut aboutir aussi. Mais bien entendu vos parents ont été prévenus au préalable par le directeur. Vous savez derrière ce masque de farceur il fait un formidable travail et a le souci du détail. Depuis qu'il est notre dirigeant grâce à ses méthodes notre côte ne fait que monter ! Je vous en conjure,mademoiselle, n'y prenez pas garde.

- Donc ça veut dire que quand on sera sur l'île on va rester ensemble ? Dans un dortoir qui n'est pas mixte ?

- Voyons, vous n'êtes pas au courant que vous avez un appartement pour deux à Illusiopolis ?

- Non, j'ignorais.

La CPE lui sourit tendrement et nous pria de partir pour qu'elle termine quelques détails. Kai faisait un peu la moue et ronchonnait dans son coin.

- Euh... excuse-moi mais j'aimerais bien aller dans ma chambre pour prendre Noctali avant de visiter le bateau.

- Ouais... Bonne idée mes pokémons ont besoin de manger aussi.

Le silence s'installa. Qu'est-ce que je pouvais dire ? Je me sentais stupide à côté d'elle ne sachant quoi lui dire. T'as un beau décolté. Non elle donnerait une baffe. J'apprécie beaucoup tes formes. Ca passe pas non plus, pourquoi j'ai que des trucs de pervers dans la tête moi. Ah je sais.

- Tu sais ce n'est pas si grave, au bout d'un temps on s'y habituera et voilà, on... on s'entendra hyper bien ! Dis-je pas vraiment convaincu que cela ait l'effet escompté.

- Si tu le dis, mit-elle fin se moquant complètement de ce que j'ai dit.

Soudainement les lumières s'éteignirent laissant place à l'obscurité totale. Plus aucun repaire sinon ces deux murs. Je m'arrêtai ne repérant Kai que par son souffle. Elle avait peur et je le devinais à sa respiration saccadée. Bizarrement j'agis comme si la solution venait d'elle-même.

Je lui pris la main.

- Je... Lâche-moi, s'il-te-plaît. C'est bon ça va.

- Non, sa ne va pas tu as peur, je le sais c'est comme ça. Remémore-toi comment on va jusqu'à la chambre, ferme les yeux.

Sans souffler un mot elle me guida d'abord hésitante puis affermit et son pas devint sûr, elle savait où elle allait maintenant. Quand nous arrivâmes devant la chambre des cris retentirent jusqu'à nous, des cris d'effroi en tout cas, cela me donna la chair de poule.

Un bruit nous parvint pas trop loin, néanmoins on ne pouvait estimer la distance dans cette pénombre.

- Qui est là ? S'enquit Kai d'une voix tremblante.

La chose fit crisser un truc contre une paroi donnant un bruit atrocement aigu, au moins là on savait qu'il approchait.

Kai s'accrocha à mon bras enfonçant ses ongles dans ma chaire. Paralysé mon corps ne répondait plus, c'était inéluctable. Il approchait lentement, sa forme apparaissait. Il faisait une tête de plus que moi, bien construit. Que pouvais-je faire contre lui ? Je n'avais pas une once d'espoir face à ça.

L'homme se mit à ricane, mais un rire gras des plus rebutants digne du Joker dans The Dark Night. Comment une personne pouvait avoir un tel rire ?

Il était en face de moi enlevant sa lame du mur, il ricanait encore et encore, que faire ?

- Que quelqu'un m'aide par pitié !

Il me prit le visage et balança contre le mur violemment, mon crâne me fit un mal de caninos. Et des larmes commencèrent à rouler sous les appels incessants de Kai. Je distinguai les deux formes. L'une cherchant à le faire reculer et l'autre se pressant contre elle et tentant de la contrôler.

- Axel !

Soudainement quelque chose coula sur moi, se pouvait-il que... Non impossible, elle criait, se débâtait. Il fallait que j'agisse.

Je me levai et tentai de le repousser ou de lui attraper les cheveux, il me donna un coup de coude dans mon nez qui explosa.

La douleur se répercuta dans mon cerveau se répandant dans tout mon corps, oui il y avait une solution. Pourquoi avais-je cédé à la panique ?

- Noctali ! Attaque charge de toute tes forces !

Je fermai les yeux et tenait mon nez en sang espérant que cela l'atteigne.

Les lumières revinrent, je vis Noctali défoncer la porte et l'homme alla s'écraser contre le mur, quand il tomba une tache de sang orna le mur montrant la violence du coup. Je regardai l'homme apeuré. Il avait tout d'un criminel, mais ce n'était pas le pire.

Bien que sa respiration saccadée, il ricanait encore avalant à moitié son sang, ses yeux grand ouvert braqués sur moi comme un mirador sur un détenu évadé.

- La violence (il se leva) se répond ( il vint vers moi) par la violence !

Finalement il s'écroula sur moi. Comment avait-on pu en arriver là ?

- Etait-il... vivant ? Demanda Kai d'une voix secouée les larmes ruisselant sur son visage et son T-shirt à moitié déchiré.

- Je ne sais pas.

Soudainement je sentis quelque chose de froid s'insérer en moi, froid et incisif. Sans hésitation.

J'écarquillai les yeux et cherchai de l'air. Trop de douleur !

***

- Cet enfant... I love you ! Ahahaha ça lui apprendra, Monsieur Raven, j'espérais que vous le finiriez il avait dit quelque chose, nyark ! Qu'est-il arrivé à vos autres collègues ? Ils n'ont pas tué au moins ?

- Un ou deux viols isolés, c'est ce que je leur avais demandé néanmoins ils ont du faire face à une plus grande résistance. L'un d'eux est mort même, accidentellement bien sûr, le coin de la table est traître.

- Mais vous allez mourir vous aussi, monsieur, échec et mât ! Et bienvenu à la croisière s'amuse !