Coeur d'encre - La légende des sept sangs. de pellage d'encre

Macronium suivait la lumière, ses yeux ambrés remplis d'étoiles.
Il marchait d'un pas égal à sa dresseuse, et pour une fois, sans penser aux actions douteuses de celle-ci.
Quand la lumière bleu s'était mise à briller, une incroyable quiétude avait envahit les esprits des quatre compagnons.
La tête vide, ils avançaient sans réfléchir où ils allaient.
Plus le pokémon avançait, plus la lumière semblait s'éloigner.
Il accéléra. Il sentait une présence. Une présence fantomatique, impénétrable.
Un vent glacial se leva tout à coup, lui faisant reprendre ses esprits, à lui et à ses compagnons.
Ils se cherchèrent du regard, mais la lueur ne suffisait pas à dissiper les ténèbres et ils n'osaient pas s'appeler.
Aussi, ils continuèrent tant bien que mal vers la lumière.
Au bout de quelques minutes qui lui parurent une éternité, Leona remarqua que la lueur semblait faiblir.
Paniquée à l'idée de se retrouver dans le noir total, elle se mit à courir, sans se soucier des autres.

Elle finit enfin par en atteindre la source. Le vent s'était renforcé, et au milieu de la lumière, elle distinguait une silhouette. Celle-ci entreprit de s'approcher de la jeune fille. Elle posa une patte à quelques centimètres de son pied, et un museau blanc jaillit de la lumière, pour venir se coller contre sa paume.
Le pelage de la créature était doux comme de la soie.
Puis la tête tout entière apparut. C'était la tête d'un animal proche du chien, le poil bleu ciel, avec une longue trainée de fourrure violette qui s'étirait derrière ses oreilles. Un long ruban argenté courrait de chaque coté de ses flancs tacheté de losange blanc.
Leona connaissait ce Pokémon – car s'en était un – elle l'avait déjà vu, c'était un Suicune, mais où ?
Etait-ce en rêve ?
Elle réfléchissait, quand une lumière rouge éclaira le tunnel, et une bête noire se jeta avec férocité sur le magnifique Suicune, mordant au passage le poignet de Leona.
-Aller Démolosse, affaiblit le ! Hurla la voix d'Aaron derrière Leona. Oh mais arrêtez vous deux !
La jeune fille entendit ensuite les cris de Macronium et de Chimpenfeu, qui essayaient d'empêcher le combat.
-Leona, dis à ton pokémon s'arrêter de me mordre, et aides moi à capturer Suicune !
Elle hésita, regarda la silhouette sombre de son ami se débattre et celle de la magnifique créature, couchée sur les flancs, haletante. Ses yeux rouges la fixaient, implorants.
Alors elle fit quelque chose d'horrible. Elle donna un violent coup de pied dans le crâne de Suicune, l'assommant sur le coup. Puis elle sortit une Galactie-Ball et la jeta sur lui.
-Bien joué ! Cria Aaron.
Quand Leona ramassa la balle, elle se sentit terriblement en colère contre elle-même. Elle avait honte.

Pourtant, elle ne fit rien pour relâcher le légendaire. Au contraire, elle rétrécit la pokéball et la rangea d'un geste machinal à sa ceinture.
-Le Boss sera content ! Lança Aaron, toujours aux prises avec les deux pokémon, qui avait pourtant faiblis. Dis, tu ne voudrais pas rappeler ton pokémon ?
-Oui !
Elle sortit la balle de Macronium et tenta de la rappeler. Mais il était furieux. Il bondit et évita le faisceau lumineux.
Puis il se précipita vers sa dresseuse. Croyant à une attaque, celle-ci se recroquevilla. Mais le Pokémon lui sauta par-dessus, et courut, vers la sortie du tunnel, à quelques mètres derrière eux.
Leona le prit en chasse, toujours la pokéball à la main.
Mais Macronium, aussi lourd qu'il fut, était rapide, et futé. Sa dresseuse, elle, depuis son entré dans la Team Galaxie, était devenue bête et insensible.
Il courut se cacher derrière une poubelle, d'où il regarda la jeune fille l'appeler et le chercher.
Puis Aaron sortit à son tour. Il s'approcha de la jeune fille et lui posa la main sur l'épaule.
-Aller, viens, il reviendra !
Il la tira par la manche et la guida vers la route qui partait vers l'ouest.
-On ne va pas au centre pokémon pour soigner Suicune ?
-Pas question, tu te rends compte si quelqu'un le vois !
Penaude, la jeune fille acquiesça. Aaron s'élança sur le chemin de terre, mais sa compagne resta en retrait.
Elle fixait la poubelle derrière laquelle était caché Macronium et murmurait quelque chose que le pokémon n'entendit pas.
Puis elle poursuivit sa route.
Macronium savait qu'elle l'avait vu, mais qu'elle l'avait laissé libre de choisir.

C'est plus déterminé que jamais que le pokémon de type plante se lança sur la route qui menait à Rosalia. Il cherchait quelqu'un. Quelqu'un qui sauverait sa dresseuse. Et le seul qui serait en serait capable allait sûrement suivre cette direction.
Malgré tout, il se sentait plus vulnérable que jamais sans l'ombre de sa dresseuse qui le protégeait.
Il regrettait le temps où il voyageait avec Arabelle et son Kaiminus sur les routes de Johto. Le temps où ils s'entrainaient avec persévérance, dans le seul but qu'un jour, ils pourraient affronter, et pourquoi pas vaincre le maitre des maitres, le meilleur dresseur de tout les temps, le fameux Red. C'était il y a deux ans…
Macronium s'assit à l'ombre d'un chêne pour se remémorer cette première année avec Leona…

« FLASH BACK (narrateur externe) »

« La faible lueur de l'aube s'immisçait dans le laboratoire.
Tous dormais, sauf un. Un petit germignon avait les yeux grands ouverts, posé sur une balle rouge et blanche posé près de lui.
Il était couché à même le carrelage froid, et il grelottait très fort.
« Mais tu seras au chaud dans ta pokéball ! » Avait dit le jeune homme en blouse blanche, en tendant la balle vers Germignon.
Le Pokémon avait secoué la tête, faisant voler les lunettes rondes du scientifique d'un coup de feuille.
« Très bien, je te la laisse la. Si tu veux rentrer à l'intérieur, appuis sur le bouton » Avait-il conclut en éteignant la lumière, plongeant la pièce dans le noir.
Germignon n'avait pas dormit de la nuit.
Le noir lui rappelait la nuit terrible qu'il avait passé dans la forêt, la veille.
Il gémit. Sa mère lui manquait terriblement.
« Clic »
Un jet de lumière artificielle envahit la pièce.
L'homme de la veille venait d'entrer.
-Bonjour Germignon ! Dit-il d'une voix douce.
Le pokémon ne bougea pas mais plongea son regard rouge dans celui du professeur.
Celui-ci s'agenouilla près de lui et lança deux petites balles, semblables à celle qui se trouvait face à lui.
Quand la lumière rouge s'effaça, deux pokémon apparurent. L'un se mit à bondir dans tout les sens, jouant de sa mâchoire armée de croc pointus. L'autre resta impassible, frottant son museau avec sa patte.
-Voici Héricendre et Kaiminus ! Présenta l'homme. Moi, on m'appelle Orme, professeur Orme. J'étudie les pokémon, et plus précisément tout ce qui concerne leur évolution ainsi que le mystère des pokémon shiney !
Comme Germignon ne réagissait pas, il tendit une main vers lui et le caressa au sommet du crâne.
-Ecoutez, demain trois enfants doivent venir choisir entre vous trois, vous serez leurs premiers pokémon. Je vous demande de faire bonne impression…

Il se redressa pour leur préparer de la nourriture. Pendant ce temps, Héricendre s'était approché de Germignon.
-C'est dur d'être nouveau ici, mais ne t'inquiète pas, Orme est très gentil, et inoffensif. Et les enfants dont-il parle sont charmants, je les ai déjà vu jouer ensemble dehors !
Germignon devint très vite ami avec Héricendre, quant à Kaiminus, il était si hyperactif qu'il était impossible d'en placer une.
Quand Orme leur servit à manger, le petit crocodile se fit une joie de gouter à son l'appétissante main gauche, lui arrachant un cri de douleur. »

Macronium pouffa en se rappelant le professeur secouant frénétiquement sa main, et Kaiminus les crocs plantés dans sa paume.

« FLASH BACK (suite) (narrateur Macronium) »

« Le lendemain fut le premier jour du reste de ma vie. En fin d'après midi, trois jeune de douze ans environs, on débarqué dans le labo.
Il y avait une fillette aux cheveux noirs, se disputant avec un garçon brun. Derrière eux se tenait Leona. Elle était exaspérée par la dispute, et avait reporté son attention sur son environnement.
Orme les accueillit avec chaleur et les guida directement vers nous, mettant fin à la dispute.
Ils nous étudièrent quelque instant.
Mon cœur battait parce que j'avais choisi quel dresseur je voulais, et je priais pour qu'il me choisisse. C'est le destin qui nous à réunis.
J'ai sentit mes espoirs se briser quand le grand brun s'écria :
-Je veux Germignon !
Jusque la silencieuse, Leona s'est écriée :
-Non, je le veux moi aussi !
Pendant une éternité, du moins c'est ce que je pense, ils se sont toisés. Puis le garçon a acquiescer (C'était Peter, le frère de Leona).
-Très bien, je prends Héricendre.

Quelques semaines plus tard, Peter et Leona se sont disputés. J'en ignore les raisons, mais la dispute fut si violente qu'ils se séparèrent, et c'est après cet évènement qu'Arabelle et ma dresseuse décidèrent de quitter Johto, pour aller à Sinnoh.
Là, ils furent recrutés par la Team Galaxie… »

Ces souvenirs étaient douloureux pour Macronium.
Aussi repris-t-il sa route vers Rosalia.
Il marcha environs trois heures, avant de l'atteindre. C'était une petite ville tranquille. Son atmosphère était chargée de légendes et de mythes.
Macronium, avec l'aide du destin certainement, ne mit pas longtemps à trouver celui qu'il cherchait.
Le jeune garçon se tenait devant une vieille bâtisse et discutait avec cinq femmes en Kimono.
-D'accord ! J'y vais ! Si la team Rocket est aux Tourb'iles, il y a des chances pour que Lugia soit en danger !
Peter s'élança sur la route, et tomba nez-à-nez avec la pokémon.
- Macronium… souffla-t-il, l'air troublé.

Pendant ce temps, Leona et Aaron avait atteint la petite ville d'Oliville, à l'ouest de Johto. La nuit commençait à tomber derrière les maisonnettes, et les deux compagnons commençaient à fatiguer.
D'un commun accord, ils se rendirent au centre pokémon, Leona alla demander une chambre à l'infirmière tandis qu'Aaron téléphonait à Hélio pour l'informer de leur capture.
Comme il ne la regardait pas, elle en profita pour glisser la Galactie-Ball dans la main de Joëlle pour qu'elle soigne Suicune.
Puis elle s'en retourna, furieuse contre elle-même, d'avoir fait cet acte de pitié. Elle ne mangea pas ce soir là, mais alla se coucher.
Mais dans sa chambre, une autre chose l'énerva. Dehors la pleine lune laissait passer ses rayons argentés par la fenêtre et empêchait la jeune fille de dormir.
C'est tout à fait furieuse, qu'elle finit par s'endormir.