Pokemon Arena de Hybries

Arena Prologue : A l'aube de la plus grande aventureAncien titre: Espace-temps-dimensions

L'homme arriva sur la scène. Il se mit bien en face de son publique, se racla la gorge, puis releva la tête.
Il devait avoir la cinquantaine et avait la tête typique d'un vieux savant fou. Quelques chuchotements s'élevèrent dans la salle mais il n'y prêta pas attention.
Il se racla la gorge de nouveau, cette fois plus près du micro, et le silence se fit dans la salle.
-Je pense que je n'ai pas besoin de me présenter. Tout le monde ici sait qui je suis et de quoi je vais vous parler. Après plus de dix ans de recherches, j'ai enfin compris de quoi est fait notre univers. Pour me suivre, nous devons nous pencher sur les trois grands traits de la création. Le temps, l'espace, et les dimensions. Le temps est comme une grande ligne s'étendant partout à travers l'espace et les dimensions, la notion même du temps est trop compliquée à expliquer de vive voix je crois, mais pas besoin d'être un scientifique pour savoir ce qu'est le temps. Il y a ensuite l'espace, concrètement sans ça, nous ne pourrions nous déplacer. Encore une fois expliquer concrètement ce qu'est l'Espace à haute voix serait particulièrement ardu. Dans le sens large, l'espace est tout ce qui n'est pas sur notre planète, pour le moment nous ne pouvons pas nous rendre dans d'autres mondes mais vous devez savoir que sans le principe de l'espace il n'y aurait pas de mondes tout court.
Il s'arrêta et but une gorgée d'eau.
-Vint ensuite et pour conclure les dimensions. C'est le point le moins étudié et le plus complexe. Nous partons tout simplement du principe qu'il existe une infinité de dimensions parallèles à la nôtre dans lesquelles les choses auraient tournés différemment. Cependant, si nous pouvons établir que l'on peut se déplacer dans l'espace librement grâce au principe de téléportation et dans le temps grâce au voyage dans le temps, il semble impossible de relier deux dimensions.
Il s'arrêta une seconde fois, ses mains tremblotantes agrippèrent de nouveau la bouteille d'eau.
-Bien sûr, on ne voyage pas dans le temps et dans l'espace ainsi. Il existe trois pokémons... Dialga, maître du temps, Palkia, maître de l'espace, et Giratina, maître des dimensions. Ils sont chacun unique, se baladant à leurs guises entre les mondes et les époques. Au terme de mes recherches, j'en suis arrivé à la conclusion que laisser ces pokémons en liberté représenterait un trop grand danger. Si un homme pouvait les attraper, alors il deviendrait assez puissant pour réduire toute forme d'humanité dans l'univers en poussière. Le danger est trop présent à l'époque où les dresseurs se sentent encore plus puissants, où leur esprit de conquête n'a pas de limite... Bien entendu ce que je vous dis ce soir n'est qu'un fragment de mes recherches... Pour tout savoir, je vous invite à vous procurer mon livre qui sortira la semaine prochaine... Merci de votre attention.
La salle applaudit, mais les regards que les spectateurs se lançaient entre eux étaient plus que révélateur sur ce qu'ils avaient vraiment pensés du discours.
Le professeur agita la main en signe d'au revoir, pas réellement convaincu lui-même par son discours. Alors qu'il se rendait dans les coulisses, il entendait déjà dans la salle ses collègues se moquer de lui dans son dos.

Le congrès national des sciences pokémons était un des plus grands évènements scientifiques de l'année, et quand le professeur Garen avait appris qu'il pourrait faire la promotion de son livre dans ce prestigieux salon, il avait sauté sur l'occasion. Plus d'une dizaine d'année déjà qu'il étudiait chaque composant de la matière pour trouver la moindre trace physique de ce qu'il avançait. Mais toute son œuvre n'avait jamais pu être prouvée par le moindre fait, le voyage dans le temps et dans l'espace paraissait exclue aux grands scientifiques qui l'entourait. Le professeur avait dû se résoudre à publier ses recherches sous formes de pseudo fiction, tentant de sensibiliser le monde au danger invisible que représentaient ces pokémons légendaires, mais aussi à toutes les possibilités qu'ils offraient.
Pendant qu'il pestait intérieurement, se maudissant d'avoir voué sa vie à quelque chose qui ne pouvait pas être prouvé, et se maudissant d'être né à cette époque où l'humain pense être le centre de l'univers, il s'était rendu à l'hôtel adjacent au congrès dans lequel il avait une chambre modeste. Il chercha un instant la clé de sa porte, la trouva finalement dans l'une des nombreuses poches de son manteau, et ouvrit la porte d'un jolie bois polie. Il la ferma derrière lui, fit quelques pas dans son appartement et envoya sa main derrière lui pour chercher la lumière... Mais il s'arrêta, pétrifié. Devant lui, presque invisible dans l'obscurité, un homme. Ou plutôt un démon, oui, ce fut sa première pensée. Drapé de noir, portant un masque de cette couleur sombre et arborant des motifs ténébreux, ce qui lui faisait face penchait plus du côté de la créature infernale que de l'homme. Pas un seul morceau de sa peau n'était à découvert et seule la couleur des ténèbres semblait le composer, comme s'il ne faisait qu'un avec l'obscurité de la pièce.
Ce qui terrifia le plus le professeur Garen, c'était qu'il savait au plus profond de son être qu'il le regardait, que ses yeux terrifiants étaient posés sur lui, alors que son masque cachait son visage.
Finalement, il se décida à parler.
-Qui... Qui êtes vous ? Demanda t-il la voix tremblante.
La... Chose... répondit avec un ton moqueur.
-Un homme si c'est ce que vous vous demandez. Du moins c'est ainsi que je suis né, mais vous pouvez plus me décrire comme... un dieu.
Le professeur Garen tremblait de tout son corps face à la voix douce et à la fois pleine de haine de l'homme. Comme s'il voulait paraitre bien, mais ne pouvait réprimer sa nature violente. Il trouva néanmoins l'aplomb de confronter cet homme qui avait inspiré chez lui une frayeur sans nom en seulement quelques secondes.
-Ça ne répond pas à ma question...
-On m'appelle le Maître noir de là où je viens. Mais vous en saurez plus bientôt, vous venez avec moi.
Le professeur fit un pas en arrière.
-Comment ça ? Non...
Il saisit à sa ceinture une pokéball et l'envoya. Un Démolosse en sortit et se jeta immédiatement sur le Maître. Celui-ci ne fit pas un seul geste, et le molosse fut propulsé contre la porte avant de tomber à terre, hors combat.
-Vous avez de la chance que je sois dans un bon jour, votre pokémon serait déjà mort sinon.
Garen s'agenouilla aux côtés de son compagnon, incrédule.
-Maintenant écoutez moi vieux sénile. Habituellement, je ne me déplace pas vers mes victimes, mais je dois avouer que j'avais envie de rencontrer en personne l'auteur du fameux livre sur l'espace-temps et les dimensions...
-Quoi vous n'êtes qu'un fanatique ?
Le Maître explosa de rire, un rire qui glaça le sang du professeur et l'incita à ne plus bouger.
-Le livre que l'humanité aurait dû lire... Ce fut un échec critique et commercial qui mena son auteur à vivre ses derniers jours reclus de tous avant de mourir de dépression. Vous voyez, je vous fais un cadeau en vous emmenant.
Garen était dans un coin de la pièce, terrifié, n'osant plus rien faire, écrasé par la seule présence de cet homme.
-Je ne comprends toujours pas...
-Oh, mais c'est très simple. Vous aviez raison. Tout ce que vous avez dit est vrai, mais personne ne s'en rendra jamais compte. Et maintenant, je vais vous emmener changer d'air ! Ce monde n'est pas fait pour un visionnaire comme vous, une de mes cellules vous conviendrez mieux ! En route professeur !
Il tendit son bras et un rayon noir en jaillit, fonçant sur le vieil homme.
Cette nuit là, tous l'hôtel fut réveillé par un cri. Un cri qui avait percé la nuit, et même si personne ne s'en était rendu compte, un cri qui avait percé l'espace et le temps.

Il enfila sa tenue habituelle. Entre le kimono et la veste en cuir, lui permettant une liberté de mouvement parfaite, l'habit lui convenait. Mauve et noir, il s'accouplait parfaitement à ses longs cheveux violets foncés et ses yeux de cette même couleur.
Ah ça oui, il n'était pas banal. Il se regarda un instant dans le miroir, accrocha sa ceinture de pokéball et claqua la porte de sa maison sans regarder en arrière.
Son look d'adolescent tout droit sorti d'un manga ne dérangeait cependant pas plus que ça les habitants de Jotho tant les dirigeants de cette région étaient extravagant. Et puis ce n'était même pas une couleur, c'était totalement naturel, et ça il en était fier.
Et puis s'il y avait bien une période de sa vie durant laquelle il pouvait se le permettre, c'était maintenant. L'adolescence, quel passage sublime pour chaque dresseur de pokémons. Sauf qu'il ne pouvait pas vraiment se désigner comme tel. Il n'avait pas fait son voyage initiatique et n'allait plus en cours depuis six mois déjà, trop occupé à travailler pour ses parents. Et il n'avait que quinze ans.
C'était là qu'il se rendait d'ailleurs. Le laboratoire du professeur Orme, imminent scientifique qui payait cher ses apprentis. Travailler pour lui était censé être un honneur, il se disait qu'il en choisissait que les plus brillants des étudiants pour l'assister, mais la vérité était tout autre. Être le fils des grands Mac Lane valait bien plus que tous les diplômes réunis.
Car c'était son nom. Yuri Mac Lane. Et il s'en serait bien passé. Autant pour la valeur de son nom de famille que pour les blagues douteuses sur son prénom.
Il arriva finalement dans le laboratoire où le professeur, un homme entre deux âges et chauve faisait des recherches sur un sujet qui n'intéressait pas du tout l'adolescent.
-Ah, Yuri, demain grand jour pour les jeunes, ils doivent avoir leurs premiers pokémons, va au Lac Colère me chercher un Kaiminus.
Le jeune homme sourit.
-Toujours énervé de ne pas avoir été invité à ton congrès Orme ?
-Même cet idiot de Garen a eu droit à une conférence ! D'ailleurs il a disparu dans la nuit, j'espère qu'il est allé à se jeter dans le lac ce bouffon et sa théorie absurde ! D'accord, je n'ai pas été très actif cette année, mais quand même, ne pas m'inviter...
Il se retourna vers Yuri et le dévisagea, surpris.
-Quoi ?
-Tu es encore là ?! Mon Kaiminus, allez !
Il leva les mains en l'air en signe de retrait, et tout en sortant il soupira.
-Juste pour que tu saches Orme, et si je peux me permettre, tu fais vraiment chier.
Yuri referma rapidement la porte derrière lui pour ne pas avoir à affronter le professeur, puis se rendit d'un pas nonchalant vers la station de métro la plus proche. Il était loin le temps où la région ne se traversait qu'à pied !

Il arriva finalement après une demi-heure de voyage devant le Lac Colère. Une autre demi-heure de recherche lui fut nécessaire avant de finalement apercevoir un Kaiminus se promenant sur les rochers bordant le lac. Yuri regarda à sa ceinture où ne trônait qu'une seule pokéball. Il la prit et l'envoya, libérant un grand loup au poil brillant et à la corne d'un noir profond. Absol se tint face à Kaiminus qui ne comprit pas trop la situation.
-Vive-attaque Absol.
Le pokémon ténèbres se jeta sur le petit caïman et l'envoya au tapis en un seul coup. Yuri envoya une simple pokéball et la capture se fit sans aucun problème.
« Hé voilà, trois cents pokédollars en poche... »
Il regarda autour de lui. Personne. C'était plutôt triste qu'un si belle endroit soit pratiquement ignoré des touristes au profit des arènes et des matchs sans sens. Parfois un gamin venait dans l'espoir de voir un Léviator rouge, et repartait quelques minutes après, lassé d'attendre.
Il contempla un instant les reflets du lac avant de faire demi-tour. Mais sur sa route, un élément imprévu se dressa. Là, en plein milieu du chemin, c'était comme si la réalité se tordait. Comme si tout n'était que papier et qu'une page avait été froissée. Il s'approcha lentement, surpris par ce phénomène, jusqu'à presque le toucher.
-Qu'est ce que...
Soudain, la faille s'ouvrit. Car s'en était une. Et avant même que la moindre pensée n'ait pu traverser son esprit, il se retrouva prit dans un véritable tourbillon infernal. Finalement, il sentit de nouveau le sol sous ses pieds. Titubant, il finit par tomber alors qu'il se tenait la tête et n'osait pas ouvrir les yeux.
Il sentit finalement, dernière d'une longue série de sensations négatives, qu'on lui donnait des coups de pieds dans l'estomac.
Yuri ouvrit finalement les yeux, pour aussitôt les refermer. Pendant une seconde, il avait aperçu l'horreur la plus indescriptible, l'apocalypse sur terre, et si encore il était sûr d'être sur terre...
Une voix lui parvint finalement jusqu'aux oreilles.
-Il en reste encore un à ce que je vois... Je vais te faire la peau !

A suivre...