La lettre
Le lendemain matin, vers quatre heures du matin, quelqu'un sonna à la porte…Caninos aboya et les parents se réveillèrent. Alors le père se leva, mit son peignoir tandis que sa femme lui tendit un balais en guise d'arme de défense.
Il descendit les escaliers, prit ses clés, déverrouilla la serrure et ouvra la porte. Il découvrit avec stupéfaction la présence de deux policiers grelottant de froid. Il les laissa entrer …
Sa femme descendit et le policier entama directement la discussion :
-Bonsoir ou plutôt bonjour désolé de vous déranger, mais…nous aurions besoin de vous pour une identification sur un…
-Identification ? stoppa le père, mais qu'est-ce que cela veut dire ??
-Un accident s'est produit sur une route menant à Mérouville à l'entrée du bois .La voiture est sortie de la route, a glissée sur une pente et s'est fracassée contre un arbre. Un témoin nous a immédiatement contactés…
-Mon dieu que c'est horrible !!Et …et la victime va bien au moins ??
-…Il n'a pas survécu, il est mort sur le coup. Nous avons sa carte d'identité, un habitant nous a dit avoir reconnu la victime, il semblerait que vous la connaissiez bien…, pouvez-vous nous dire si vous le reconnaissez et nous dire où habitait cette personne ?
-Oh mon dieu, crièrent les deux parents
A peine les parents, avaient-ils regardé la carte qu'ils se prirent dans les bras.
-Je lui avais pourtant dit d'attendre qu'il fasse jour avant de prendre la route, pleurait sa mère
-Toutes nos condoléances madame et monsieur…Voulez-vous venir voir le lieu de l'accident ?
-Je…je ne sais pas si j'aurai le courage …mais je voudrai voir mon fils une derrière fois, balbutia sa mère
-Ne réveillons pas Cyril…pas maintenant, il ne nous croira pas... Taisons-nous pour l'instant, nous lui dirons quand il sera réveillé, raconta le père
Les parents sous le choc écrivirent un mot à leur petit garçon pour le prévenir de leur absence et prirent avec eux Caninos.
Sur le lieu de l'accident se trouvaient des pompiers, des habitants très curieux et plus loin le corps d'Eric recouvert d'un voile blanc.
Caninos renifla et compris que son maître ne serait plus là avec lui. Une larme coula de ses yeux. Il hurla la mort de son maître. Il se coucha à ses cotés et n'autorisait personne à le toucher : il le protégeait.
Un peu plus tard le père réussi à éloigner Caninos, à moitié endormi, de son maître parti.
Il était dix heures quand Cyril se réveilla. Allongé sur son lit, il fixa la lettre de son frère. Il se décida enfin à la lire. Il se déplaça paresseusement de son lit, prit la lettre, l'ouvrit et la lit.
Bonsoir petit frère,
Je savais que tu ne voudrais pas me parler (comme d'habitude) alors j'ai écris cette lette à l' avance. Je voulais te dire au revoir. Eh oui je pars mais je ne sais pas quand je reviendrai…Le monde des Pokémons me fascine, je voudrai me perfectionner, comprendre. J'avais décidé de partir à Mérouville, de l'autre côté de la forêt.
Là-bas, il y a une école. Je comprendrai peut-être à ce moment là comment je dois m'y prendre pour arriver à faire évoluer mon cher Caninos.
Enfin j'en dis pas plus …Je sais que tu t'en fiches et je comprends pourquoi.
C'est pourquoi avant de partir, je voudrai t'offrir un œuf de Pokémon (qui j'espère nous liera plus qu'en ce moment).Je ne te dirai pas lequel est-ce mais son ancien propriétaire m'a dit « Celui qui possédera ce Pokémon sera la personne la plus heureuse du monde »Mais il te faudra de la patience avant qu'il n'éclose…
Bon je te dis au revoir. Je voudrai que tu prennes soins de Caninos…
Mais s'il est trop malheureux sans moi, s'il te plaît amène-le-moi. Eh si un jour il évolue, filme-le pour moi. J'attends tellement ce moment-la que je regretterai si je ne l'ai pas vu.
Merci d'avance Ton cher frère, Eric
Cyril, ne savant pas comment réagir, replia la lettre et la déposa sur sa table de nuit. Il sortit de sa chambre, descendit les escaliers d'un pas lent et entra dans le salon. Il découvrit un mot et à coté une boîte sur laquelle était inscrit 'FRAGILE'. Il lut le mot le mot et remarque une larme séchée sur le coin de la feuille.
Soudain, il entendit du bruit dehors: une vieille dame déposait une fleur sur les marches de l'entrée.
Il se dépêcha d'ouvrir :
« -Mais qu'est-ce que vous faîtes ?
-la vieille voisine le prit dans ses bras mais Cyril la repoussa immédiatement.
-Mais qu'est-ce qui vous prends ??!disait-il
-Mes sincères condoléances mon petit. ?
-De quoi vous parlez ??
-De l'accident…de ton frère
« -Mon frère n'est pas mort, il est parti à Mérouville »
Il ignora la bonne femme et profita pour prendre le courrier et le journal. Il rentra à la maison, entra dans la cuisine et ouvrit le frigo: il n'y avait plus de lait et dans l'armoire plus de ses biscuits préférés. Il pensa soudainement que ses parents étaient partis faires des courses. Alors, il se dit qu'il fallait leur rappeler d'acheter ses biscuits. Il prit donc le téléphone et composa le numéro de gsm de sa mère qui était affiché sur la porte du frigo en cas de besoin (pour lui s'en était un).
-Tût…tût…tût...Allô parlait doucement sa mère
-Allô maman c'est moi
-Ah tu es réveillé mon chéri
-Tu fais les courses ?
-Ah euh oui pourquoi ?
-Je voulais te dire d'acheter… »
Il entendit une voix grave derrière le téléphone :
« -S'il vous plaît madame veuillez éteindre votre téléphone car ils sont interdis dans les hôpitaux vous devriez le savoir
-Ah euh…oui je vais le faire tout de suite.
-A l'hôpital, s'interrogea Cyril
-Bon je vais te laisser mon chéri à tantôt.»
Et il raccrocha.
Sa mère lui cachait quelque chose et il le savait. Son regard se tourna vers le journal plié sur la table de la cuisine: il visionna en première page « GRAVE ACCIDENT A L'ENTREE DU BOIS DE MEROUVILLE.»
Il ouvrit le journal à la page consacrée à ce fameux krach et lut l'article: […] le conducteur du véhicule n'a pas survécu, […] il s'agit d'un homme d'une vingtaine d'années ».Sur l'autre page, il reconnut la petite voiture rouge de son frère. Il s'écroula sur la chaise et regardait le sol pendant plusieurs heures. Quand les parents rentrèrent, ils virent leur fils assis sur la chaise dans la cuisine, le journal par terre ouvert à la page de l'accident. Il ne pleurait pas et n'avait pas pleuré. Sa mère pleurait pour lui. Caninos s'endormi par terre près du fauteuil où Eric avait l'habitude de s'asseoir.
Le jour venu, les parents, les membres de la famille ainsi que les amis du défunt enterrèrent Eric sur le lieu de l'accident.
Caninos ne se détachait plus de la tombe. S'il pouvait, il irait rejoindre son maître mais il savait que se serait impossible. Alors il l'appelait, fort, très fort puis se mit à hurler de plus en plus fort. Et c'est là qu'il se mit à briller.
Cyril prit vite le Gsm de son père et filma la scène…
Caninos brillait de plus en plus fort puis évolua en Arcanin. Il continuait à hurler. Son hurlement résonnait et était plus fort .Il exprimait le malheur, la tristesse, le désespoir, l'envie de mourir.
A la fin de la cérémonie, tout le monde repartait, tous sauf Arcanin. Les parents décidèrent de le laisser. S'il voulait partir, il connaissait le chemin.
Quelques mois se sont écoulés et Cyril n'avait toujours pas parler de la lettre à ses parents.