Too busy working out to work it out
de Vocalume

Hem.

Je sais pas trop pourquoi je suis là. Peut-être parce que j’arrive pas à m’endormir et que je phase depuis quelques heures sur un album super trippant découvert hier en soirée et qui me donne envie d’écrire librement des pensées désaxées. Probablement parce que, comme l’ont déjà dit tellement de personnes dans l’espace de leurs blogs, ce site contient trop d’ancrages pour pouvoir s’empêcher d’y revenir échouer de temps en temps.
Pourtant, pour une fois j’ai vu le temps s’écouler et les expériences se multiplier avec, ces derniers mois. Je n’ai pas été inactive par manque de temps, ou d’énergie. Mais parce que pour autant que Pokébip ait été un espace qui s’est retrouvé coïncider à mes besoins à une période, j’ai voulu explorer d’autres rivages, d’autres visages. J’espère que j’ai changé, et d’une certaine façon venir déployer mes états d’âme ici c’est le seul moyen de le prouver. C’est sans doute ça, la raison la plus cohérente à ma présence, tout compte fait, dans un espace que je devrais esquiver parce qu’il cristallise trop de moments passés, de versions de moi que j’observe avec gêne, avec un peu de pitié et de honte aussi en pensant aux personnes qui m’ont connue à ma période de grande activité ici alors que je cherchais tellement à impressionner et être validée. Bah.
Tout ce que j’ai été voir, c’est que le dernier article date de plus d’un an, et que c’était déjà une introspection rétrospective. Mince, on va croire que je suis sincère ici. Je dis ça parce que c’est pas facile d’être indulgente avec une soi passée quand on a déjà du mal à cohabiter avec soi-même au quotidien, mais honnêtement, si c’était possible de retracer mes vieux articles et d’en retirer la pensée « cette personne a évolué », ce serait la plus belle conséquence au fait de continuer à écrire ici.
Une amie m’a dit ça, aujourd’hui, qu’elle m’avait vu gagner progressivement en maturité et devenir de plus en plus une belle personne alors qu’on se connaît seulement depuis un an et demi. On va pas se mentir, ça fait plaisir à l’ego. Ça veut dire que si la question du sens, celle qui ne change pas depuis des années, qui fait la constante d’une identité, est de moins en moins résolue, j’ai au moins chopé quelques trucs cool sur la route. De quoi relativiser sur la peur de l’avenir, le fait que je sais pas où je serai dans six mois, la crainte de n’avoir aucune passion pour me pousser en avant. J’ai bien la piste des écoles d’art, parce qu’une voix me chuchote que je peux exister en créant, et que si je ne sais plus créer en écrivant, la bande-dessinée ça a l’air chouette. Mais je suis toujours tellement engluée dans ma flemme et ma fuite de l’avenir que je sais même pas encore si j’enverrai le moindre dessin. C’est implacable et en même temps pas vraiment important. J’ai toute ma vie devant moi pour décider ce que je veux en faire, si seulement on me laisse décider à mon rythme.
C’est marrant hein ? Je suis sûre d’avoir déjà écrit ici que j’avais hâte de grandir, de finir le lycée, de voir plus loin. Maintenant je réalise le peu d’emprise que j’ai sur le monde, sur ma propre vie, et le présent prend beaucoup plus d’importance. Je sais pas, j’essaye. Et en ce moment, ma façon d’essayer c’est mettre à l’épreuve l’idée que « l’expérience est un désir d’existence », réflexion de cours de philo qui fait écho à beaucoup de questionnements. J’ai jamais eu autant de chances de me perdre en route qu’avec cette tentative, ni autant à y perdre et à y gagner. Qu’importe, j’ai besoin d’arrêter d’attendre et de commencer à vivre, enfin. Ce qui compte c’est pas le grand ordre des choses, c’est pas le futur en ruine de ma génération, c’est d’être là à échelle immédiate pour soi et pour les personnes qui comptent. C’est nouveau et sans doute dû au fait que mes années de lycée touchent à leur fin sans que j’aie eu l’impression d’avoir l’occasion d’exister, mais je me sens dans l’urgence de vivre des expériences de jeunesse « tant que je peux », alors qu’on sait tous que c’est con et que j’aurai de nouvelles découvertes peu importe l’âge. J’ai sans doute juste pas envie de grandir, comme j’en ai jamais eu envie. Les responsabilités me terrifient, quand je vois que n’importe quel choix sans impact est anxiogène. Mais ça me rassure un peu de m’être rendue compte qu’en fait, personne ne sait vraiment ce qu’il fait. C’est cool de patauger quand on peut passer sa vie à apprendre à nager en s’entraidant. Héhé, je vole encore des métaphores à des gens d’ici.

En vrai, je sais pas du tout ou je veux en venir et comment je finirai cet article, c’est la première fois que je me permets ça ici et c’est vachement agréable. Même s’il est déjà trois heures, que mon corps demande du sommeil après les deux dernières nuits passées chez différents amis et la quantité de souvenirs occasionnés, et surtout que je dois être en forme demain. C’est la Saint-Valentin, j’ai la chance de la passer avec une personne géniale avec qui je suis en couple depuis presque dix mois et autant vous dire que je suis une boule d’enthousiasme et de niaiserie. Malgré le manque de sommeil.

J’ai un peu essoufflé l’énergie que j’avais en commençant à écrire, même s’il y a évidemment tellement plus à dire, alors je vais juste vous laisser avec un morceau de l’album susmentionné et qui n’a rien avoir avec la référence du titre, ne pas le faire serait cruel. Libre à vous de fermer les yeux et vous laisser porter. Ou pas, comme vous voulez. À votre place j’aurais la flemme.

Bref. Prenez soin de vous, des gens que vous aimez aussi si vous pouvez, mais surtout de vous. C’est important. Et oubliez pas que vous avez toujours le droit de vous perdre en chemin.

Sur ce, je n’ai pas réussi à faire fonctionner la balise pour les vidéos Youtube.