3ème chapitre 2.0
Science-Fiction VS Fantaisie
Chapitre 3
Le départ
Après le rendez-vous avec la générale, Lena retourna à son vaisseau, Xartskin. Ce dernier se trouvait dans le hangar, qui servait aussi de spatioport. Au milieu de tous ses vaisseaux de guerres, de ces croiseurs de plus de cinq cents mètres de long, Lena se sentait toute petite par rapport à tous ces engins monstrueusement grands. Et son vaisseau paraissait minuscule à côté. A peine haut de quatre mètres, il mesurait que vingt mètres de long.
C’est un petit vaisseau, mais un bon vaisseau.
Equipé d’un hyper-propulseur dernier cri, il pouvait combler une distance gigantesque en quelques secondes. Ses réacteurs principaux lui permettaient une vitesse de pointe, qu’aucun vaisseau présent dans le hangar ne pouvait rattraper. Même sa puissance de feu n’était pas négligeable. Deux canons légers placés sur chaque flanc permettaient des frappes de précisions, tandis que la canonnière lourde sur le bas du vaisseau faisait très bien son travail de destruction. Et question protection, le Xartskin n’avait pas à rougir, des boucliers de forces l’entouraient, le protégeant de toute attaque extérieure. Bien sûr, tout cela comptait tant qu’on avait de l’énergie…
Lena rentra dans le vaisseau et se dirigea vers la salle de commande. Une grande baie vitrée donnait sur tout le hangar, un panneau couvert de bouton et de levier permettait de contrôler le vaisseau. Un confortable siège de pilotage. Le siège se retourna, laissant apparaitre le pilote, Htol.
Htol était un Yvnor. Les Yvnors étaient une race insectoïde à quatre bras. Leurs yeux avaient de multiples facettes, leurs permettant de voir à trois cent soixante degrés autour d’eux. Pendant la guerre, ils se sont émancipés de leurs mentalité de ruche. Ils ne pensaient plus collectivement mais personnellement. Excellents pilotes par leurs réflexes et leurs apprentissages dès la naissance, les Yvnors étaient très réputés pour leurs forces de combat spatial. Et Htol était l’un des meilleurs. Réflexes au top, connaissance de l’engin au maximum. Il était presque imbattable. Il avait fait une très bonne carrière dans l’armée, jusqu’au jour où, durant une mission, il fit une grave erreur. Dégradé, déchu, il sombra dans une longue dépression et la drogue. Aujourd’hui, réaffecter au poste de pilote, il retrouvait un but à sa vie, mais son addiction à la drogue n’était pas terminée. Mais ce n’était pas n’importe quelle drogue. C’était une drogue qui améliorait la vitesse des neurones et la vitesse de ses réflexes.
Il regardait Lena.
« Comment c’est passé votre séjour en cellule capitaine ?
-Très bref, mais très instructif. Il faut que je parle à l’équipage. Tu peux les appeler ? La générale nous a confié une mission. »
Htol hocha la tête et appuya sur un bouton, sa voix résonna dans tout le vaisseau. Rapidement tout l’équipage se réunit dans la salle de commande. En tout, seuls trois personnes étaient arrivées.
Cinq, c’est tout l’équipage qu’il reste sur ce vaisseau. Les autres sont soit mort, soit partit…
Dans la salle se trouvait Lena, Htol mais aussi Estrequn, Orban, un ogrek et APA808, un androïde.
Orban ressemblait très bien à l’idée qu’on se faisait des Ogreks. Grand, musculeux, la peau recouverte d’écaille et le faciès plat. Ce n’est pas pour autant qu’ils étaient limités intellectuellement. Ce qui avait don d’énervé les autres races. Grands, forts, invulnérables aux attaques physiques et avec la même intelligence que les autres ! C’était inadmissible, même si personne ne voulait leurs dire en face. Orban ne se dérobait pas à la règle. Deux mètres trente de muscles et d’écailles. Cet Ogrek était le fils d’une grande agence de mercenariat et de protection. Mais lors d’un raid des pirates de Lena il dut, pour sauver sa vie, s’enrôler dans la piraterie. Et cette vie ne l’avait jamais vraiment déplu, même s’il avait aussi accepté de retourner dans la légalité avec l’accord de l’armée.
Les androïdes du model d’APA808 était très réputé dans les compagnies marchandes. Pas très cher, résistant et extrêmement loyal envers leurs maîtres. Ainsi qu’une fonction assaut qui transformait ses tranquille machine de transport de marchandise et de véritable machine à tuer. C’est au court de plusieurs faillite, revente, don et partit de poker gagné, qu’il passa de main en main pour arriver entre celle de Lena.
Lena regardait ses quatre derniers compagnons de route.
« Messieurs, l’information que je vais vous donnez est classé secret défense jusqu’aux plus hauts niveaux. APA, peux-tu brouiller tous les réseaux informatiques, radios, et tout ce qui y ressemble ? »
L’androïde hocha la tête. Un silence se fit quelques secondes puis il annonça que toute les communications étaient coupées.
Lena hocha la tête puis glissa son regard sur Orban.
« Au fait Orban, ton bras va mieux ?
-Oui, la cellule de soin est vraiment formidable, répondit le mercenaire de sa voix grave. Que voulais tu nous dire capitaine ?
-Et bien. J’ai vu la générale. Et comme vous le savez, la galaxie est en proie à de violentes attaques de la part des Fléaux. Personne ne sait comment les arrêter. Personne ne sait d’où il vienne. Le Conseil n’a trouvé aucune idée pour les combattre et a décidé de faire fuir le plus de monde possible avant la destruction de la moindre espèce intelligente de cette galaxie. »
Elle laissa le silence s’installer pour que tout le monde comprenne ce qu’elle voulait dire.
« Et comme vous le savez, même avec les meilleurs hyper-propulseur, il nous faudrait plusieurs centaines de sauts pour arriver à la prochaine galaxie.
-Quatre cent vingt-cinq avec nos hyper-propulseur actuels, précisa APA808. »
Estrequn poussa un sifflement et commença à compter sur ses doigts.
« Etant donnez qu’il nous faut vingt sauts pour traverser notre galaxie de cent vingt mille années-lumière et que la galaxie d’Andromède est à deux virgule cinquante-cinq millions d’années-lumière. Le total est de quatre cent vingt-cinq saut. »
Même si tout le monde savait qu’APA808 avait un ordinateur à la place du cerveau, tout le monde était impressionné par sa performance. Lena reprit la parole.
« Et vous avez aussi qu’il faut faire une pause de plusieurs jours entre cinq sauts pour éviter de mourir, et une pause d’un mois tous les vingt sauts, jamais nous n’arriverons vivant à la galaxie. »
Le silence retomba comme une chape de plomb.
« Et comment le Conseil pense-t-il évacuer plusieurs millions de milliards d’individus sans utiliser les hyper-propulseur ? s’enquit Estrequn.
-En utilisant les premiers trous de vers. Pointés dans des directions différentes, ils vont envoyer plusieurs équipes dans chaque trou pour voir s’il y a une galaxie habitable pas loin.
-C’est de la folie ! On mettra plusieurs années à trouver ne serait-ce qu’une planète habitable, si nous en trouvions une avant que les Fléaux ne s’occupe du problème pour nous. Et définitivement.
-C’est la cas Estrequn, mais c’est le dernier atout qu’a le Conseil dans sa manche, et il compte bien l’utiliser. »
Le silence devint plus pesant encore. Chacun savait que les chances de revenir en vie de cette mission était très faible, voire nul. Chacun trouva une excuse pour se trouver seul et ruminer ses penser. L’homme-rat partit vérifier l’énergie des hyper-propulseurs, qui était plein. Orban alla contrôler les armes, qui était dans leurs meilleurs formes. Htol se retourna pour vérifier les paramètres du vaisseau, qui allait très bien. Seul APA808 resta dans la salle à fixer Lena de ses yeux robotiques, sans expressions. Elle ne supporta pas longtemps se regard vide et l’envoya ailleurs utiliser son ordinateur comme il le voulait et alla dans la chambre.
La chambre était telle qu’elle l’avait laissé en partant. Son pistolet à rayon jeté par terre, ses draps chiffonnés er sa tablette holographique posé sur son matelas. Elle la reposa au sol et s’avachit sur sa couchette. Fermant les yeux elle voulut dormir, mais trop de chose lui passait par la tête pour qu’elle y arrive. Ce qui l’a surpris fut qu’elle pensa à ses parents. Savaient-ils qu’elle n’était plus une pirate mais une militaire ? Savaient-ils seulement qu’elle était en vie ? Il faut avouer que depuis le temps qu’elle était partit de chez elle, elle n’avait donné aucune nouvelle.
Elle ramassa sa tablette holographique et alla sur sa messagerie et voulu composer le numéro de ses parents, mais elle ne le connaissait plus. Elle chercha donc sur la base de recherche militaire le numéro de ses parents. Lena le trouva très rapidement. Ses parents étaient fonctionnaire de sur une planète importante au Conseil et leurs noms, adresse et numéros se trouvaient très facilement.
Elle composa le numéro d’une main tremblante et écrivit un message.
Bonjour papa, bonjour maman,
C’est votre fille Lena. Je suis désolée d’être parti si vite la dernière fois… Et d’être devenu pirate… Je ne voulais pas de la vie que vous pouviez m’offrir. Je sais c’est égoïste. Vous aviez dû être affreusement déçu de votre fille. Je n’aurais pas dû agir ainsi. J’ai eu le temps d’y penser longuement lors de longue veillée à ne pas réussir à trouver le sommeil.
Mais aujourd’hui c’est fini. Je suis devenu militaire. C’est fini la vie de pirate. Cela fait déjà près d’un an maintenant.
J’aimerais vous revoir, mais je ne s’est pas si je le pourrai de sitôt. Je voulais surtout vous dire que votre fille allait bien.
Lena Majka, votre fille qui ne vous a jamais oublié.
Elle hésita à envoyer le message, mais se força à le faire. Elle le regretterai plus tard sinon.
Elle regarda plusieurs minutes sa tablette, comme si la réponse pouvait arriver instantanément. Mais il fallait d’abord que les IA de la base militaire épluchent son message sous toute les coutures, que le message traverse la galaxie, que ses parents le reçoivent, lui répondent, que les IA vérifient se nouveau message et qu’il lui donne l’accès. Autant dire une éternité. Lena soupira, posa sa tablette au sol. La jeune femme ferma de nouveau les yeux et réussit à s’endormir.
Elle se réveilla en sursaut lorsqu’elle entendit du bruit dans sa chambre. Elle chercha son pistolet à rayon, mais se souvint trop tard qu’il était au sol, là où elle l’avait laissé avant de dormir. Elle leva les yeux et vit la générale Maxini assise à la chaise du bureau de Lena et la fixait de son œil valide. La prothèse semblait inspecter la totalité de la chambre.
« Générale ?! fit Lena en se redressant. Mais depuis combien de temps êtes-vous ici ?
-Depuis une vingtaine de minute capitaine, mais je ne voulais pas vous réveiller. Vous allez avoir besoin de toute votre énergie, alors autant que vous vous reposiez. J’ai indiqué à votre pilote les coordonnées du trou de ver. Il n’a pas broché quand je lui ai dit qu’il ne pouvait pas les rentrer dans l’ordinateur de bord. Il semblait même l’avoir compris avant que je lui dise. On voit l’entrainement militaire des Yvnors. Par contre, il va falloir qu’il soit plus discret avec ses pilules. Il en a avalé une alors qu’il pensait que je ne le voyais pas. Heureusement que cela améliore sa capacité de vol.
-Vous semblez au courant de tout ma générale.
-C’est mon boulot, sinon je ne pourrais pas assurer la protection de mes hommes. Et avec vous et votre équipage, je recoupe deux fois plus les informations.
-Nous sommes des pirates après tout.
-Vous l’étiez capitaine. Maintenant vous êtes sous mes ordres. Tachez de ne pas l’oublier. »
Le na détourna le regard, gênée par ses actions d’il y a quelques heures à peine. Elle voulut changer de sujet.
« -Au fait, vous aviez dit « nous » ? Vous vous joignez à l’opération générale ?
-Oui. Je ferais parti de l’opération de repérage en tant qu’officier supérieur. C’est moi qui dirigerais les opérations de l’autre côté du trou de ver. Et puis, c’est toujours mieux que de rester derrière mon bureau à envoyer mes hommes au front.
-J’ai une autre question générale.
-Allez-y je vous écoute.
-Et bien, parmi toute vos unités sous vos ordres, tous vos croiseurs interstellaires, vous deviez bien avoir des personnes plus capables que nous pour étudier un terrain, non ?
-Oui, mais il y aura assez de militaire de carrière sur cette mission. Votre œil neuf pourrait nous être utile. A penser trop militaire on peut ne pas trouver ce que vous pourriez voir. Je pense que vous serez un atout indispensable dans cette quête peut-être sans retour. Au fait Majka, j’ai permis à votre message d’arriver chez vos parents, mais normalement, toute communication avec l’extérieur était coupée car vous étiez en mission secrète pour le Conseil. Mais vous n’aurez de réponse qu’une fois revenu. Aucun autre message ne pourra être transmis, c’est bien clair ?
-Merci beaucoup ma générale. Je n’en enverrais aucun autre. »
La générale se leva, mettant fin à la discussion.
« Bien, vos homes vous attendent capitaine. »
Elles quittèrent la chambre de Lena pour retrouver le reste de l’équipage. Ayant eu la formelle interdiction de rentrer les coordonnés dans le tableau de bord, Htol devait piloter constamment en manuel. Lena remarqua que le Xartskin s’éloignait déjà de la planète.
La base de B.A.G.H était placé sur une planète forestière, la planète Delta 72 dans le système Ariock 32. Ariock était recouverte d’une dense forêt que parcouraient de nombreux fleuves dorés qui ne s’arrêtaient jamais, se regroupant, se divisant au gré de la planète. La base s’étendait sur plusieurs kilomètres, tâche grisâtre au milieu du vert et de l’or. La base était placée à un seul bond de la planète du Conseil. La géante artificielle Olorva.
D’après les indications de la générale, le trou de ver se trouvait dans le système de Delta 72, mais caché, pour éviter que les personnes non autorisées ne le trouvent. Seulement le voyage prendra plusieurs jours, voire plus d’une semaine avant qu’ils ne le trouvent eux même. Il leurs fallut s’occuper. Et avec la présence de la générale, tout le monde sembla plus calme, plus posé et, surtout, moins bruyant. Ce qui fait que rapidement l’ennui frappa l’équipage tout entier. Il y eut bien quelques jeux de cartes, quelques visionnages holographiques. Mais tout le monde était gêné par la présence même de la générale Maxini. Le lendemain c’est justement la source de cette gêne qui installa la plus grande activité, une grande suite de partie de bataille stellaire. Une sorte de jeu de go avec un plateau en étoile et trente-trois pièces différentes divisé en cinq groupes de couleurs, l’Empereur, la Main, le Fusiller, le Vaisseau, la Base, l'Etoile,etc. Le jeu se jouait à cinq et la générale, Lena, Estrequn et APA808 y jouèrent longtemps. Une partie pouvant allé jusqu’à deux heures, cela occupa un grand parti du voyage. Majoritairement, et comme à son habitude, ce fut APA808 qui gagna. Mais la générale n’était pas en reste et gagna aussi assez souvent. Seuls Estrequn et Lena ne gagnèrent pas une partie, mais n’abandonnèrent pas pour autant.
Le voyage dura très longtemps. Et en plus, la générale avait interdit d’aller sur les sites de réseaux sociaux et autres infos. Interdictions de communiquer. Le voyage dura vingt jours.
Ils contournèrent une planète gigantesque fait entièrement de diamant, amis dont l’atmosphère acide détruisait tout ce qui la traversait, sauf le diamant… De l’autre côté, dans l’ombre se trouvaient une dizaine de vaisseau en stationnement. La générale fit établir une connexion radio sécurisée et la baie vitré du poste de commandement se divisa en quatre écrans, projetant le visage d’autant de personnes.
La générale prit la parole la première.
« Ici la générale Maxini des Armées Galactiques Humaines. Veuillez-vous nommez et donnez votre grade.
-Archi-commandante Xordaneuve de la filière renseignement de l’armée Ishvo, dit la seule femme sur les écrans. Au rapport générale Maxini.
-Grand Combattant Erdok de l’armée Ogrek, au rapport.
-Superviseur Lionel de la brigade du Conseil, au rapport.
-Super-ingénieur Brasing de l’armée Eckir, c’est un honneur générale Maxini.
-De même Super-ingénieur Brasing. Bien ! Tout le monde est présent. Superviseur Lionel, nous avons le feu vert du Conseil.
-Oui générale Maxini. Nous ouvrirons le portail dès que vous en donnerez l’ordre. »
La générale se tut quelques instants, ce qui rajouta de l’effet théâtrale. Puis elle hocha la tête en direction du Superviseur Lionel. Celui-ci se retourna et sembla donner des ordres. Rapidement, une énergie sembla fuser de plusieurs vaisseaux. Lena s’approcha de la générale.
« Que ce passe-t-il ? murmura-t-elle. »
Sans se retourné la générale répondit.
« Ils sont en train d’ouvrir le portail. Seuls les quatre commandants que nous venons de voir viendront avec nous, les autres vont rester ici à tout faire pour que le portail ne se referme pas derrière nous et que personne n’y rentre non plus.
-Tout ceci est rassurant…
-Vous saviez dès le début que les risques étaient grands capitaine. »
Lena ne répondit pas et recula vers ses hommes.
Devant eux l’énergie augmenta considérablement. Formant une boule dense. Elle était violette, bleue, rouge. Puis elle grossi, formant un cercle assez large, jusqu’à former une sorte d’anneau ou de tube dont l’autre extrémité n’était pas visible.
« Bon, fit la générale, plus question de retour arrière maintenant. Le vaisseau du capitaine Lena entrera en premier puis je voudrais que ce soit celui d’Erdok qui nous suive. Après vous ferez comme vous voudrez. Je coupe la communication. »
Les écrans disparurent. Htol actionna les commandes et le vaisseau avança vers le portail. Il y entra brusquement. Tout sembla s’étiré. Un bruit indescriptible tonna autour d’eux. Lena trouvait qu’il ressemblait au ploiement du temps et de l’espace eux-mêmes. Des éclairs frappaient tout autour. Les couleurs semblaient changées en permanence. Bleu, jaune, orange, vert, noir, blanc. Puis tout s’arrêta aussi vite que ça avait commencé. Et devant eux, se tenait une planète avec des mers, des forêts, des déserts, des montagnes, de la glace.
« Je crois que nous avons réussi… » souffla la générale.
Article ajouté le Jeudi 31 Août 2017 à 16h05 |
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