Le blog des cerveaux en pudding
de Red-Moon

Alors voila, pour ceux qui ne le sauraient pas encore, un certain Docteur a soufflé ses 50 bougies le samedi 23 novembre 2013! Bien sûr, c'est la série "Doctor Who" qui fête son anniversaire, parce que le personnage du Docteur, lui, n'a pas moins de 1200 ans, et il s'en est passé des choses, depuis qu'il a volé sa fidèle boîte bleue pour la première fois! Pour cette occasion, France 4 a réalisé une soirée très spéciale, pendant laquelle on a pu suivre les aventures du Docteur de 20h à 5h30! Malheureusement, je n'étais pas chez moi pour suivre l'évènement, j'ai donc dû me contenter de la TV de l'hôtel et des jurons de mon frère (quel hérétique =_=). Petite compensation tout de même, à l'hôtel j'ai pu avoir la chaîne BBCW, qui a diffusé tout un reportage sur la série! Le gros de l'action était sur BBC1 que je n'ai pas eu, mais c'était déjà pas mal.

L'histoire du "Jour du Docteur" (ce n'est pas un résumé détaillé!)

"Le jour du Docteur" était l'épisode phare de samedi, un inédit dans lequel trois incarnations du Docteur se font face. Trois histoires se déroulent en parallèle à des époques différentes et se rejoignent, en commençant par un phénomène étrange à la National Gallery de Londres, où se trouve le 11° Docteur et son amie Clara. En effet, des personnages issus de mystérieuses peintures en trois dimensions se sont échappés de leur tableaux. Dans le même temps, en 1562, le 10° Docteur est sur le point d'épouser la reine Elisabeth 1°, lorsqu'il se retrouve en face de deux reines, l'une étant un Zygon, alien capable de prendre l'apparence de quelqu'un d'autre!

Dans l'ombre de tout cela, une toute autre incarnation du Docteur est à un tournant majeur de son histoire : il doit mettre fin à la grande Guerre du temps, décrite comme la plus meurtrière de toutes dans l'univers, au moyen du Moment, l'arme ultime qu'il a dérobée. Seulement, la paix a un prix et ne peut se faire que dans la destruction non seulement des ennemis du Docteur, mais également de son propre peuple. Notre Seigneur du temps se trouve face à un dilemme cornélien, celui de laisser vivre les siens et continuer les carnages, ou de détruire sa planète pour retrouver la paix et l'harmonie dans l'univers. C'est alors que le Moment matérialise une interface humaine sous les traits de Rose Tyler, l'amie du Docteur futur d'après la Guerre du temps, qui se nomme aussi "grand méchant loup". Avant d'activer l'arme ultime, l'hologramme propose au guerrier de découvrir celui qu'il deviendra après avoir mis fin aux conflits et ouvre un passage dans le temps. C'est dans ce contexte que chaque Docteur, celui de la guerre, le 10° et le 11°, quitte son histoire. Tous trois se rencontrent en 1562, à l'époque de la reine Elisabeth.

Les trois Docteurs se rencontrent, mais leurs histoires se poursuivent malgré tout! Qui sont les personnages disparus des tableaux? Que veulent les Zygons? Surtout, que faire avec le Moment, l'arme sensée détruire Gallifrey, la planète natale du Docteur? Doit-on l'activer ou y a-t-il une autre solution?



Le 10° et le 11° Docteur, notez le look,
au summum de la cool attitude.

Ma critique :

Le premier point surprenant mais aussi incroyablement émotif pour les plus nostalgiques, est le générique de l'épisode. On reprend le tout premier générique de 1963 en noir et blanc, avec la musique d'époque. Peu à peu, on revient à la couleur et le parallèle est immédiatement décelable avec "An unearthly child", le tout premier épisode de la série, diffusé il y a 50 ans. Le film s'ouvre sur un plan où l'on peut lire "M. Foreman", du nom de la première compagne du Docteur, sa petite fille, Susan. Nous nous trouvons ensuite dans une école des années 1950, où Clara exerce comme enseignante. Rappelons que ce métier était également celui de Barbara Wright et de Ian Chesterton, tout deux embarqués dans les aventures du 1er Docteur, alors joué par William Hartnell.

Parmi les autres détails qui rappellent la série classique, on peut évidemment citer la fameuse écharpe bariolée, portée par Osgood la scientifique de UNIT et symbole fétiche du 4° Docteur, joué par Tom Baker. D'ailleurs, incroyable mais vrai, Tom Baker, ce Docteur légendaire, joue un rôle dans l'épisode spécial! Si si : regardez bien le vieux conservateur du musée ;-)

On peut enfin terminer cette liste non exhaustive en citant UNIT, organisation de protection de la Terre contre la menace extra-terrestre, qui tient un rôle très important dans la série classique et pour laquelle le Docteur a travaillé pendant un certain temps. Le comandant Lethbridge Stewart en est la dirigeante, digne descendante du brigadier homonyme qui, pour la série classique, est presque devenu une légende.



Le Docteur-guerrier et l'hologramme nommé "le grand méchant loup"

En plus de tout ces clins d'oeil aux classiques de Doctor Who, "Le jour du Docteur" revient pour la première fois sur les évènements de la Guerre du temps, que le Docteur élude sans arrêt. Cette fois, face à son incarnation guerrière, celle qui ne mérite pas le nom du Docteur à cause de ce qu'il a fait durant la Guerre, le Docteur n'a d'autre choix que de se remémorer son passé. La Guerre du temps est aussi évidemment un parallèle avec notre propre Histoire, celle de la seconde guerre mondiale. On sait déjà depuis longtemps que les Daleks, peuple destructeur d'aliens métalliques, sont une incarnation fictive du nazisme. Le doute n'est plus permis quand on voit les messages que le Docteur-guerrier laisse partout comme une signature, "No more", phrase pointant du doigt les horreurs de la seconde guerre mondiale et qu'on répète depuis lors, "plus jamais ça".

En fait, l'épisode met à la fois en scène l'atroce, mais aussi le rire, soulevant un certain paradoxe. Le guerrier vit les évènements et, tandis que le 10° Docteur choisit de se les rappeler, le 11° décide de les oublier, un oubli vain puisque son passé revient à lui avec force. Quelle position adopter? C'est une réelle réflexion sur notre Histoire, on pourrait réellement disserter sur ça pendant des heures!



Gallifrey ravagée par la Guerre du temps

Fait inédit dans la nouvelle série, trois incarnations du Docteur se rencontrent. Beaucoup d'humour en perspective qui, pour moi, est un gros point positif de l'épisode. Mais des Docteurs antinomiques issus de différentes époques qui, pourtant, apprennent à se connaître et à se soutenir. "Le jour du Docteur", un épisode qui m'a beaucoup surpris, pas tant au niveau du scénario parce qu'avec toutes les suppositions farfelues qu'on avait faites avec quelques Bipiens, certaines voire pas mal étaient justes, mais plutôt au niveau de la mise en forme. Je m'attendais peut-être à plus d'action ou du moins à une action différente, un peu à l'image de "La prophétie de noel" (épisode culte rediffusé en tant que "choix des fans" par France 4... Les fans ont beaucoup de goût =D). Cet épisode spécial, par contre, est très riche sur le plan de la réflexion, et offre aux téléspectateurs l'ébauche d'une trame pour la future saison 8 : il serait possible de retrouver Gallifrey!