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Altaïr et Lesath 5. de illapa



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» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 08/07/2016 à 23:42
» Dernière mise à jour le 08/07/2016 à 23:42

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Né d'un sourire et vêtu de joie 1/2

C'était une journée qui aurait pu être banale. Le ciel était ensoleillé mais quelques rares nuages flânaient ici et là tels des wouattouatts décolorés et paresseux, une petite brise légère se promenait allègrement à la cime des arbres, les fleurs fleurissaient, les bourgeons bourgeonnaient, les enfants jouaient, les amoureux s'aimaient et Altaïr regrettait.
Il regrettait l'été. Non pas qu'il regrettait d'avoir été, mais il regrettait d'être en été. La neige lui manquait, les pommes de sapins étaient sèches et sans saveur, les fleurs envoyaient leur pollen à qui mieux-mieux sur leurs malheureuses victimes qui semblaient lancées dans un concours d'éternuements, et il faisait une chaleur si assommante et étouffante que l'absol se demandait pourquoi la nature l'avait doté d'un manteau de fourrure si épais. Il restait donc cloîtré dans l'ombre de sa tanière, un peu plus fraîche que l'extérieur en période estivale.
Lesath était constamment de bonne humeur et voletait partout en débitant ses inepties habituelles issues d'histoires toutes plus absurdes les unes que les autres. La petite Talvi souffrait de la chaleur autant que son paternel quadrupède, et Altaïr commençait à se dire qu'il était temps d'initier sa fille à sa grande passion : la nage. Suvi, lui, nageait dans le même bonheur que Lesath, en tant qu'insecte, il aimait le soleil et en tant que type feu, il aimait la chaleur à gogo.

Bref, c'était une journée ordinaire dans le village de Venchanté où chacun vaquait à ses occupations. Et en début d'après midi, ils étaient arrivés. Étrangement, ils étaient arrivés en même temps et semblaient avoir laissé leur rivalité de côté. Antarès et CorLéonis étaient venus tout droit de Grenadia, avec un journal qui avait visiblement connu des jours meilleurs, et ils avaient annoncé qu'ils avaient de grandes nouvelles. Puis ils avaient tendu le journal au togetic, avant de déclarer qu'ils devaient aller répandre ladite nouvelle. CorLéonis déclara donc qu'il allait voir la Sage Agena, tandis que Antarès comptait se rendre au village de l'autre côté de la montagne voire sa chère et tendre. Altaïr lui donna un bandana turquoise vif que Lesath avait déniché quelque part pour offrir à sa mère, et les choses auraient pu en rester là.
Lesath avait dévoré le journal, comme chaque fois qu'on lui donnait quelque chose à lire. Puis il s'était écrié :
-Oooooooooooooh !
Avec une voix qui montait dans les aigus d'excitation, des étoiles plein les yeux. Délaissant là le bout de papier qui avait accompli, non sans bravoure, sa dernière tâche, il fonça à travers le village vers le sanctuaire de la Feunarde Agena.

Altaïr soupira. Quand Lesath se mettait dans des états pareils, il avait toujours droit à une crise d'enthousiasme joyeux aussi épuisante qu'exaspérante. La dernière datait de la semaine précédente, et Altaïr commençait à peine à s'en remettre moralement.
Lesath avait traversé le village en courant et en hurlant :
-Je suis shiny ! Je suis devenu shinyyyy ! Je suis un pokémon chromatique ! Yahouuuuuuu ! Regarde Altaïr, mon blanc est devenu plus doré !
L'absol avait alors tenté d'expliquer au petit porte-bonheur qu'on ne devenait pas shiny, on naissait shiny où on ne l'était pas de toute sa vie. Mais le togetic croyait plus à la magie des histoires où des trucs improbables n'arrêtaient pas de se produire qu'à la parole d'un absol ronchon. Altaïr avait alors baissé les pattes. Il se disait que son ami volant découvrirait bien assez tôt qu'il avait juste attrapé un coup de soleil, à force de jouer au cerf-volant en plein milieu d'une prairie sans une once d'ombre....
Le problème, c'est qu'il avait oublié que les coups de soleils étaient douloureux, et il avait ensuite dû supporter Lesath qui geignait et gémissait qu'il allait mourir du dos et du ventre, et que se transformer en shiny était trop douloureux, mais qu'il devait supporter cette épreuve avec bravoure, comme tous les autres shiny, parce que c'était eux qui devenaient des chefs, donc un chef se devait d'endurer de telles épreuves avec volonté... Ensuite Altaïr avait cessé d'écouter pour suggérer à sa fille d'aller se dégourdir un peu les pattes avec son frère pendant qu'il veillait sur son papounet.

Un peu plus tard, Lesath repassa en coup de vent, juste le temps d'attraper le vieux journal et de crier à la volée :
- Altaïr ! Altaïr ! Je suis une féééééééééééée !
Avant de repartir aussi sec voleter partout dans le village en criant sa nouvelle « transformation ». L'absol expira un magnifique soupir qui aurait remporté des prix dans les concours d'art soupiratoire s'il y en avait eu.
Voilà qui promettait de nouvelles histoires surréelles que le togetic ne manquerait pas de raconter à qui voudrait -et même à qui ne voudrait pas- l'entendre, et un nouveau prétexte pour improviser une fête dégoulinante de gnangnantisme et de mièvreries féeriques. Altaïr espéra que le mélofée du village ne serait pas dans le coup. Il ne supportait pas le gnangnantisme, rose-fanisme et le syndrome du kilémignon de ce pokémon, qui avait tendance à surcontaminer Lesath. Et il avait trop chaud pour essayer d'expliquer au petit pokémon vol que les fées, comme les esprits des bois, ou l'esprit de l'automne dans les pommes de sapins, n'existaient pas. Enfin, au moins se dit-il, la transformation en fée sera toujours moins douloureuse que la « transformation en shiny ».
Mais contrairement à ce qu'il craignait, il ne revit pas le togetic de la journée, ce dernier étant trop occupé à annoncer au village la Bonne Nouvelle. Ce qui finalement, arrangeait bien le pokémon ténèbres. Tant que Lesath allait exaspérer les voisins, il ne l'exaspérait pas lui.


Le lendemain, Altaïr se réveilla assez tard dans la matinée. Il avait passé une partie de la nuit à profiter de la fraîcheur nocturne bienvenue, du calme et du silence. CorLéonis avait ramené le petit porte-bonheur en soirée. A force de voler dans tous les sens dans tous les coins du village, il avait fini par s'endormir d'épuisement dans le sanctuaire de la sage Feunarde.
Lorsque l'absol se réveilla, Lesath n'était déjà plus là. Il fut soulagé de voir que le togetic n'allait pas lui rabattre les oreilles dès le réveil avec ses inepties féeriques... durant environ trente secondes.
Le temps pour son cerveau de se synchroniser avec ses yeux, qui eux, pris de panique, s'étaient fixés sur un point précis. Sa fille, Talvi, avait hérité d'une paire d'ailes façon yanmega, mais roses bonbon, mises en place par un ruban soyeux de la même couleur. Altaïr était scandalisé. Voyant que son papa la regardait avec des yeux comme des assiettes à soupes, elle se dandina un peu et déclara joyeusement :
-Elles sont jolies hein ?
L'absol n'eut que le courage d’émettre un petit gargouillis du fond de la gorge.
-C'est pour la fête de la fée !
-La quoi !?

Pris d'un élan de panique préventive le pokémon porte-malheur ne laissa pas à sa fille le soin de répondre et se précipita dehors. Le village était en effervescence. Malheureusement c'était une effervescence rose. Partout, des banderoles, des fanions et des guirlandes avaient été accrochés. Altaïr se demanda sérieusement si quelqu'un au village avait vraiment été assez fou pour stocker autant de décorations roses ou si elles étaient apparues d'une dimension parallèle pour envahir son monde. Les pokémons plantes avaient même refleuri le village avec cette teinte affreuse. Au centre du village, une petite estrade avait été dressée, sur lequel se tenaient quelques pokémons que les villageois venaient féliciter. Altaïr reconnut Lesath, l'espèce de mélofée du village, l'étrange Mr. Mime responsable des objets humains trouvés, qui portait souvent des vêtements humains et s'était vêtu ce jour-là d'une robe mauve pâle. Il reconnut également des habitants du village de sa mère, un couple marill-azumarill et un misdybule. Il vit aussi une gardevoir du nom de Gemma issu d'un village côtier nommé Vagalâme où il avait vécu étant petit, en grande discussion avec sa mère, son père, la Feunarde Agena et CorLéonis.

Prudemment il s'approcha avec la ferme intention d'exiger des explications. Les cinq étaient en train de commenter le fameux journal qui avait tout déclenché. Gemma parlait avec excitation.
-...le tour de la région mais du monde ! C'est une double révolution !
Elle s'interrompit en voyant l'absol.
-Altaïr ? Ca fait si longtemps ! Qu'est-ce que tu as grandi ! Comment tu vas ?
L'absol eut une hésitation. Il était partagé entre sa joie de revoir Gemma et son irritation de voir tout ce rose. Il opta pour une alternative.
-Gemma ! Ça fait longtemps !
Il se colla contre elle. Comme autrefois, elle le grattouilla sur la tête. L'absol adorait Gemma pour sa capacité à le grattouiller pile là où il fallait avec ses mains fines.
-Héhé, tu n'as presque pas changé !
Il la regarda avec un air malheureux, le même air qu'il prenait autrefois lorsqu'il voulait lui extorquer des friandises.
-Qu'est-ce qu'il se passe ?

Pour toute réponse elle lui tendit le fameux journal en souriant à s'en couper la tête en deux.
Altaïr tenta de se concentrer sur les lettres. Lesath avait employé une stratégie d'usure et avait fini par apprendre à lire à l'absol, ou tout du moins à décrypter les lettres.
-De... Co..., non o et u ça fait « ou »... Decou... Decouve... Decouver... Ca c'est un...F je crois ? Decouverfe... Ah je sais, découverte ! Découverte... du...
Altaïr plissa les yeux. Il ne se souvenait plus du signe Y. D'après ses souvenirs ça ressemblait à une voyelle. U, voilà. Pe, pas de soucis. Et ce truc c'était... ah oui, un T.
-Du fu...pe... Du fupe tee ?
Gemma étouffa un petit rire et rectifia avec douceur :
-Du type fée. Découverte du type fée !
Altaïr n'en croyait pas ses oreilles. Ces niaiseries sur le type gnangnan le révoltaient et en plus elles étaient dans le journal !
-Quoi !? Comment ça découverte du type fée ? Il n'y a pas de type fée ! Et un type n’apparaît pas comme ça du jour au lendemain !
Patiemment, CorLéonis lui expliqua :
-Pour les scientifiques qui étudient les pokémons, il y avait pas mal de choses inexpliquées, qu'ils ont pu expliquer en réformant leur classification par type. Ca fait des décennies qu'ils travaillent sur le sujet, qu'ils mènent des recherches dans plusieurs régions, et là, le conseil des professeurs et scientifiques a enfin voté pour agréer la conclusion de l'hypothèse d'un nouveau type. Ils ont donc ajouté ce type fée dans leur table des types.
L'absol était scandalisé.
-Quoi ? Et pourquoi un type « fée » d'abord ? Ils auraient pas pu rajouter un type Lumière, un type Légende ou un type... un type...
L'image du dernier jouet que Lesath avait fait à Suvi (une toupie cliticlic) lui revint en mémoire :
-Ou un type Robot, pour les cliticlic, magneton, terhal et tout ça ?
La Feunarde lui répondit avec douceur :
-J'imagine qu'il ont choisi celui-là parce que c'est celui qui permet le mieux d'expliquer ce qu'ils avaient besoin d'expliquer.

Altaïr n'en revenait pas. C'est à ce moment-là que Lesath débarqua dans la conversation et se percha sur le dos de son ami.
-Altaïr ! T'as vu ? Je suis une fééée ! Une vraie de vraie pour de vrai !
L'absol roula sur le dos et fit le mort dans un râle théâtral. Lesath s'envola et se rassit sur son ventre. -Tu sais, il est écrit que les fées sont super efficaces contre les types ténèbres !
Si c'était écrit, c'était forcément la Vérité pour Lesath... Cela dit, il n'avait pas tort. Altaïr n'aimait pas les « fées », ce n'était peut-être pas un hasard finalement.
-J'avais remarqué, merci...
La petite Talvi et son frère Suvi débarquèrent à ce moment et la petite absol déclara tristement :
-J'aurais bien aimé être une fée moi aussi... La fée blanche des ténèbres ! En équilibre entre lumière et obscurité ! C'aurait été trop cool...
Altaïr cessa de faire sa comédie et alla câliner sa fille.
-Tu n'es pas une fée, mais tu es ma petite princesse. Tu es ma princesse de la lune et ton frère est mon petit prince du soleil.

Et ainsi allait la fête de la fée. Altaïr préféra rester à l'écart des réjouissances, et se dit que c'était un beau jour aller nager. L'eau courante aidait également à se débarrasser de sa fourrure d'hiver plus facilement, et évitait d'en mettre partout dans le terrier. Cela faisait beaucoup râler Lesath qui avait eu l'idée de se faire un oreiller avec le duvet tout doux de son ami, ce à quoi le pokémon porte-malheur avait rétorqué qu'il n'était pas un wattouatt. Et le togetic savait que l'absol aimait la natation par dessus tout, aussi n'avait-il pas trop insisté cette fois-là.

Il fut rejoint par son père qui lui avait tout appris en matière de natation et qui n'hésita pas une seconde à se jeter à l'eau. Il commença par son sempiternel :
-Mon grand !
Auquel Altaïr répondit par son éternel :
-Je ne suis pas grand !
-Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas nagé tous les deux...
-Tu n'es pas avec maman ?
-Oh elle discute avec la Feunarde Agena et le professeur Gemma d'un futur conseil des chefs pour discuter de l'implication de cette découverte du type fée dans le monde, les changements dans les sociétés humaines et leurs conséquences sur les sociétés pokémon, ce genre de truc...
-Et juste après ça, tu vas repartir encore ?
-Hm, je ne sais pas. Ymir envisage de devenir champion ténèbres de cette région.
Altaïr réfléchit à cette idée. Cela voudrait sans doute dire qu'il verrait son père plus souvent et sa mère en serait sûrement heureuse. Mais il était contre cette histoire de champion.
Lesath ne s'y intéressait pas mais il en avait parlé une fois et l'absol avait voulu en savoir plus. Aussi cette fois-là, c'était CorLéonis qui lui avait expliqué de quoi il s'agissait. Altaïr en avait été -comme souvent- complètement indigné. C'était de l'exploitation pure et simple, ces arènes étaient l'apogée de l'esclavagisme ! Il le fit savoir :
-Quoiiiiii ? Tu vas devenir un esclave de combat !?

Ils furent interrompus dans leur discussion par un Lesath sur-enthousiaste. L'absol prit sur lui pour rester de marbre, d'autant plus que la dernière nouvelle le hérissait. Il sentait qu'il allait d'un instant à l'autre devenir le premier absol de l'histoire à maîtriser l'attaque explosion :
-Altaïr ! Tu veux boire quelque chose ?
-Non.
-Tu veux manger quelque chose ?
-Non.
-C'est trop génial hein ?
-Non.
Le petit pokémon volant ne se laissa pas décourager pour autant dans sa tentative à communiquer sa joie de vivre :
-Tu te rends compte Altaïr ? Je suis né d'un sourire et vêtu de joie !
-Raison de plus pour faire la gueule...
Mais autant parler à un sourd...
-C'est pas formidable !?
-Je me contiens pour que tu ne te retrouves pas tout nu...
Le porte-bonheur parut enfin redescendre sur terre.
-Quoi ? Mais je suis toujours tout nu ?
Altaïr soupira :
-Lesath, je suis en pleine discussion sur…

Sur quoi au juste ? C'était juste une discussion plate comme il en avait souvent avec son père depuis que ce dernier avait décidé de partir avec un humain. Et quelles que soit les nouvelles, le noctali n'en ferait qu'à sa tête, quoiqu'en dise le pokémon ténèbres blanc...
-Sur la force des liens père-fils malgré la distance et les solutions de renforcement sur le long terme. Si tu allais enquiquiner CorLéonis ?
Lesath parut étonné, avant de reprendre son éternel mine réjouie :
-Oh ? Oooooh ! Je vois ! Je vous laisse travailler sur vos liens alors ! C'est merveilleux que tu veuilles te rapprocher de ton papa Altaïr ! Au fait tu es sûr que tu ne veux rien manger ?
-Lesath je t'ai déjà rép...
-Izumi a fait des crêpes au chocolat !
L'absol n'eut pas besoin de se le faire dire deux fois. Il adorait Izumi, ses sucreries et autres petites douceurs, même s'il était trop fier pour l'avouer à qui que ce soit. Et il ne voulait pas entendre que son père allait potentiellement devenir un gladiateur forcené. Il sortit de l'eau, s'ébroua et se mit en route en déclarant :
-Oh ben si Izumi est là, je vais aller vérifier que mes petits ne se gavent pas de trop de sucreries...
Antarès sortit de l'eau, s'ébroua, regarda partir son fils et soupira.
-Hm... Peut-être qu'en me recouvrant de chocolat, ça marcherait… ?

Au village c'était l'effervescence. Le rose ambiant sentait à présent le cacao de partout, ce qui le rendait à peine plus supportable. Izumi, l'étrange humain qui pouvait prendre l'apparence d'un demi-feurisson (ni la moitié gauche, ni la droite, c'était juste un feurisson avec une étrange couleur noire et des yeux verts) avait installé deux feux de barbecue, une grande marmite sur l'un, une poêle luisante d'huile sur l'autre, son matériel de cuisine sur une table improvisée et s'appliquait à présent à faire des crêpes qu'il recouvrait de l'étrange mixture de son chaudron dont il avait le secret et qui embaumait les lieux.
Comme prévu, ses petits étaient déjà là, trépignant devant l'étrange cuisinier, en compagnie de CorLéonis, et curieusement, en compagnie de Tegmine, la pikachu psychopathe qui râlait :
-Je ne vois pas pourquoi je ne pourrait pas être une fée ! On est aussi mignons qu'un mélofée ou un marill ! On est dans le même groupe de reproduction d'après les scientifiques !

Altaïr allait tourner les talons avant de se retrouver en compagnie de la souris électrique et de sa manie à vouloir le défier à chaque rencontre, quand Izumi l’interpella.
-Oh Altaïr ! Tu tombes bien !
L'absol soupira. C'était raté pour le retrait stratégique discret.
-Oui ?
Le feurisson se gratta la tête.
-On n'a plus de miel ! J'ai demandé aux joliflor, mais il semblerait que la réserve soit vide. T'es un genre de garde forestier, non ? Tu dois savoir où on peut trouver du miel ?
Altaïr ne savait pas ce qu'était un garde forestier, mais il comprenait vaguement de quoi il pouvait bien s'agir, et il savait en effet où trouver du miel, aussi acquiesça-t-il. L'autre parut ravi :
-Génial ! Tu voudrais pas aller en chercher ?
Le pokémon ténèbres s'empressa d'accepter. Cela lui ferait du bien de s'éloigner de cette fête nauséabonde et nocive pour les yeux, et il valait mieux prendre de la distance avant que Tegmine n'ait fini son débat houleux avec le lion électrique sur le fait d'être -ou non- une fée.

Il y avait une colonie d'apitrinis plus bas dans la montagne, il fallait une bonne heure pour y accéder, en traversant la sapinière qui bordait le village et en longeant la rivière. Une vraie promenade de santé, qui le tiendrait loin de l'agitation pour deux bonnes heures.
Il en profita pour se rafraîchir dans la rivière et se laisser porter par le courant pour avancer.
Et c'est là que les choses dérapèrent.