Some Random Guys And Their Mindfucking Destiny de ACDES

C'était vraiment une horrible journée et Arnaud Pasarán, dresseur révolutionnaire et lunatique de son état, s'ennuyais ferme sur un banc dans le port de Parmanie. Il était arrivé à 12h15, parce qu'il avait rendez-vous sur ce banc à 12h30 et qu'il mettait un point d'honneur à toujours arriver à l'avance à un rendez-vous... tout le contraire de son contact puisqu'il était déjà 14h45. Son Rival de toujours, Renaud de la Brosse, un gosse de riche insupportable était déjà passé trois fois pour le narguer. Renaud avait des moyens financiers importants, son père dirigeait une compagnie qui fabrique un produit en conserve utilisé dans un procédé de recyclage des boîtes de conserve et il avait fait le déplacement jusqu'à Kanto en 1ere classe juste pour ne pas perdre ne serait-ce qu'une seule occasion de se moquer du « détestable gauchiste utopiste » qu'était Arnaud. Avec déjà 3 séances d'insupportabilité en une journée, il était servi. Pour couronner le tout, il faisait beau ce jour-là, un genre de tout le monde était à la plage ou au zoo qui jouxte le célèbre parc safari, en train de manger un Sorbébé en regardant un employé du parc se prendre une gamelle en entrant dans la cage du Ronflex. Si au moins il avait fait mauvais... Arnaud aimait bien le vent du large les jours de mauvais temps. Il regardait les Goélise voler dans le ciel en espérant qu'elles laisseraient tomber le résultat de leur digestion sur la tête de Renaud. Il soupira. Depuis qu'il avait reçu cette lettre anonyme, tout semblait aller de travers...

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*Début du flashback avec effet spéciaux merdiques et musique de fond cliché de film policier à petit budget.*

Alors qu'il était chez lui et qu'il allait tester sa toute nouvelle mini-tronçonneuse pour poils de nez (la classe !), Arnaud entendit soudain la sonnette de la porte d'entrée retentir. En pestant contre les vendeurs ambulants qui trouvent toujours le moyen d'arriver au moment où vous ne voulez pas être dérangé, Arnaud se dirigea donc vers la dite porte. Une fois celle-ci ouverte, il s'aperçut que personne n'était à la porte et que quelqu'un se foutait probablement royalement de sa gueule (il soupçonnait d'ailleurs Renaud). Il allait retourner à ses palpitantes occupations, quand un petit avion en papier s'engouffra par la porte avec un grand bruit avant de s'écraser bruyamment contre un mur. Arnaud se resta un moment perplexe, sans comprendre comment un tel objet pouvait être muni d'un moteur à réaction et faire résonner autant un mur en le percutant, mais il réalisa que le moteur était en fait celui d'un grand avion de ligne qui passait dans le ciel au même moment et que le grand bruit qui avait suivi la collision feuille de papier/mur était en fait le bruit de la capacité Boum Final du Moufouette des voisins qui c'était mis K.O. à force de courir après sa queue et d'y infliger des attaques morsures.

Arnaud referma donc la porte et ramassa le petit bout de papier qu'il déplia. Dessus était écris une petite lettre en encre rose cyclamen, donc très peu lisible sur un papier blanc. Avec difficulté, il lut :

« Cher monsieur Pasarán, ne cherchez pas qui je suis mais cherchez plutôt un moyen de vous rendre rapidement à Parmanie, plus précisément dans le port. Une fois rendu là-bas, ne cherchez pas à comprendre pourquoi vous êtes venu, cherchez plutôt un banc avec un graffiti « recherche en cours » sur le dossier. Soyez-y à 12h30 précise. Quelqu'un vous transmettra plus d'information. Il se fera connaître en vous déclarant « Tu cherches mais tu ne trouveras jamais ».
Comme vous ne saurez jamais qui je suis (Mouhahaha !), ne vous méfiez pas et contentez-vous de faire ce que je vous demande et faite pas chier quoi !

Encore une fois, vous ne saurez jamais qui je suis, donc je ne signe pas. Quand vous aurez terminé votre lecture, cette lettre s'autodétruira dans un grand « zoumbadawow pishpish » et il n'en restera aucune trace.

P.S. : Je me suis pris moi-même en otage, alors vous feriez mieux d'être là à l'heure au rendez-vous!»

Une fois la lecture terminée, la lettre s'autodétruisit au son de « zoumbadawow pishpish! » tel que promis par le mystérieux correspondant qu'Arnaud se promettait bien de découvrir.

C'était le moment idéal pour aller à Kanto, il venait de gagner un « magnifique séjour découverte ». Il n'avait donc eu qu'à faire changer son « fabuleux prix » pour un billet « aller-simple vers Parmanie », ce qui impliquait de forcer son contact à payer le billet retour. Pour couronner le tout, Arnaud dut se contenter d'une place sans hublot dans l'avion... Le vol fut ensuite retardé de quelques heures en raison de l'achalande provoquée par une quelconque alerte terrorisme dans le coin d'Hoenn (Tiens, justement!), mais ce fut bien la seule péripétie de ce voyage. En fait, le vol fut tellement sans histoires, que même les films proposés par le transporteur aérien pour divertir les passagers n'avaient pas d'histoire...

En sortant de l'aéroport de Parmanie, il se dirigea vers le port, trouva le banc indiqué par son mystérieux correspondant anonyme et se retrouva à s'y ennuyer pendant des heures.

*fin du flashback pas vraiment mystérieux (pas du tout en fait)*

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D'accord, tout n'allait pas SI mal, mais tout de même. Il avait dû payer un supplément bagage pour son vélo, son oncle qui vivait à Parmanie et qui aurait pu l'héberger était en voyage et il avait cassé ses lacets le matin même.

Arnaud soupira, sûr que ça aurait pu être bien pire, mais c'était pas vraiment la joie... Et ce foutu contact qui n'arrivait pas!

-C'est vraiment pas de veine, pas vrai patron? fit une voix dans sa tête.

Arnaud ne s'inquiéta pas d'entendre une voix dans sa tête, il s'y était habitué au fil des ans, ce n'était pas un signe de folie, mais Sophocle, son pokémon Psy qui venait d'utiliser ses pouvoirs télépathiques. Arnaud se retourna et regarda l'oiseau assis sur le banc à ses côtés. Sophocle était un Axolasua, Feu et Psy, une espèce rare située dans une branche de l'évolution des proches de celle des Xatu, d'où une apparence similaire. Cependant, si les Xatu sont connus pour leurs dons de clairvoyance et les visions de l'avenir provoquées par de longues méditations, les Axolasua sont tournés vers le présent et on compte beaucoup de philosophes parmi eux. Dans le cas de Sophocle, ce trait commun à l'espèce avait pris des dimensions disproportionnées et le compagnon d'Arnaud était parfois saisi de véritables angoisses métaphysiques.

Sophocle avait été offert à Arnaud lorsqu'il avait obtenu son premier badge d'arène quelques années plus tôt. Du temps où il vivait à Safrania, Arnaud avait été le disciple de Morgane et c'était elle qui avait réussi à procurer un pokémon aussi rare à un de ses meilleurs élèves. Il lui avait semblé d'autant plus important de faire ce cadeau au jeune élève, puisque celui-ci avait été forcé de changer de région après que ses parents se soient séparés.

Arnaud pris une inspiration avant de répondre.
- J'attends encore 15 minutes et ensuite on laisse tomber. Ça te va?
- C'est vous qui voyez patron.
- Arrête de m'appeler patron.
- C'est vous qui voyez chef.

Arnaud fit un sourire mais ne releva pas. Cela faisait des années que cette blague durait et ce n'était pas prêt de finir. Le tout était de ne pas abuser et Sophocle, le plus souvent, appelait son dresseur par son nom.
- Chef?
- Oui?
- Vous ne demandez pas son opinion à l'autre?

Arnaud eut un petit rire ironique.
- À quoi bon? Il grognerait et dirait qu'à la base c'était de la merde cette histoire, qu'on ferait mieux de laisser tomber et que tant qu'à être ici, on devrait aller à l'arène foutre une raclée à Koga.
- Koga n'est plus champion officiel de Parmanie.
- Tu penses qu'il s'en soucie?

Les deux complices échangèrent un regard amusé, oui, « l'autre » était comme ça... « L'autre », c'était en fait Charlie, un Reptincel aussi grognon que combatif. Il était le premier des deux Pokémon qu'Arnaud avait eu. Lorsque sa famille avait déménagé à Ceralia, petite agglomération de la région de Pelleth, Arnaud c'était lié d'amitié avec Matias, le fils du très renommé professeur Érable, bien entendu prof pokémon local. Érable avait invité le meilleur ami de son fils à visiter son labo au nord du village. Arnaud avait finit par être « adopté » par le professeur. De fil en aiguille, il s'était retrouvé avec Matias à lui rendre régulièrement de menus services et le savant l'avait remercié en lui offrant un pokémon : Charlie, à l'époque simple Salamèche.

Porté par un rêve de badge, de gloire et de ligue, Charlie avait contraint son dresseur à un dur programme d'entraînement bien entendu suivi à la lettre. Arnaud avait finalement accepté de faire le déplacement jusqu'à l'arène la plus proche pour y obtenir un 1er badge. L'arrivée de Sophocle n'avait pas changé grand chose à la routine de l'équipe, si ce n'est que la présence du pokémon Psy avait grandement facilité le dialogue Pokémon-dresseur, jusqu'ici apparenté à un jeu de devinettes malgré les capacités de télépathe du dresseur. Au final, le sale caractère de Charlie s'était adouci après son évolution en Reptincel et l'obtention d'un deuxième badge.

Arnaud pris un air plus sérieux.
- Mais bon, c'est quand même plus équitable de le consulter lui aussi si je t'ai consulté toi. Charlie, sors de là, ajouta-il en sortant une Pokéball.
- Vous savez qu'on entend tout dans ses machins-ball? Demanda le pokémon Feu en crachant quelques flammèches menaçantes.
- Raison de plus pour ne pas se priver. Répondit Sophocle.
- Je t'emmerde! cracha le Reptincel, accompagnant la phrase d'une bouffée de flammes.

Arnaud fit un sourire avant de s'interposer entre ses deux Pokémon. Il n'avait pas besoin de comprendre le langage pokémon pour comprendre ce qu'ils se disaient.

- Hum hum! Excusez-moi! lança alors une voix inconnue.

Arnaud jeta un regard dans la direction d'où semblait provenir la voix en question.

- Non! Ne regardez pas par ici! Sinon vous allez savoir que je suis invisible et vous allez peut-être deviner qui je suis!
- ...
- Ben quoi?
- Si vous ne vouliez-pas que je sache que vous êtes invisible, fallait pas me le dire. J'aurais juste pensé que vous étiez bien caché ou un truc du genre.
- Merde...
- Vous êtes en retard.
- Peu importe, c'est une bonne chose que vous soyez là à l'heure, sinon vous auriez eu la mort de l'otage sur la conscience.

Arnaud poussa un soupir exaspéré, ce type ferait mieux de ne pas être un complice de Renaud, sinon il allait passer un sale quart d'heure.
- J'aurais mieux fait d'avoir un otage moi aussi!
- Si je vous ai fait venir ici c'est pour une bonne raison, poursuivi l'homme invisible, comme si il n'y avait pas eu d'interruption. En fait, vous avez été désigné pour sauver le monde.
- Ah? Rien que ça?
- Oui en effet. Donc vous comprenez que même si l'otage a été libéré, vous n'avez pas le choix de refuser sinon ce sera la fin du monde.
- Indubitablement, répondit Sophocle.
Arnaud lui fit signe de ne pas se mêler de ça.
- Et donc je dois faire quoi exactement?
- Rendez-vous au centre Pokémon de Parmanie.
- Et?
- Bonne chance!

Arnaud resta une seconde abasourdi. Pas plus de détails que ça?
- Attendez!
- Trop tard, il s'est fait la belle je pense, lui dit Sophocle.
Un profond soupir désespéré lui répondit.
- C'est vraiment de la merde cette histoire. J'ai vraiment envie de laisser tomber.

•••
Arnaud entra dans le centre pokémon de Parmanie. En dehors des instructions un peu trop partielles de l'homme-mystère, il n'avait pas envie de se payer une chambre d'hôtel. Il sortit donc sa carte de dresseur pour profiter des services d'hébergement gratuit du centre. Sophocle marchait à ses cotés, mais il gardait Charlie dans sa ball, sachant que celui-ci chercherait querelle avec tous les autres Pokémon présents et que ça finirait en catastrophe. N'ayant pas grand-chose à faire, il se dirigea vers la salle commune et vit deux personnes en train de jouer au Kamoulox. Une étrange fille aux cheveux mauve et un gars qu'Arnaud avait la certitude d'avoir croisé dans une manifestation ou une autre.
- On peut se joindre à vous? demanda-t-il.

Les deux se tournèrent vers le jeune homme qui venait de s'adresser à eux. Ils se consultèrent rapidement du regard et dans un haussement d'épaule, la fille répondit :
-'Sûr, pourquoi pas?

Au bout d'un moment, Arnaud demanda au type.
- Dis, on se serait pas déjà croisés dans une manif?
- Pt'êt ben que oui, pt'êt ben que non, répondit l'autre.
- Pour que je me rappelle faut que ce soit une fois ou les flics ont cogné dur.

Le type resta un moment songeur.
- Ça m'est pas arrivé souvent ça... Attends, Nénucrique, il y a 3 ans et demi, la grosse manif contre les chasseurs de Wailord?
- Oui!, c'est sûrement ça! Tu es le gars qui avait réussi à faire exploser la barricade des flics!
- Et toi tu avais un mégaphone et tu hurlais des slogans !

Ils se regardèrent en souriant à l'évocation de tous ses souvenirs. Puis Arnaud tendit sa main :
- Arnaud Pasarán.
- Kael Syn Nargothrond.
- Moi c'est Aurore avant que tu le demandes, lança la fille d'un air peu concerné.
- Et moi Sophocle, ajouta le Pokémon, tout en sachant que personne n'y ferait attention.

Les deux militants étaient perdus dans l'évocation de leurs souvenirs et il était futile de tenter de les ramener à la triste réalité qu'était une partie de Kamoulox dans la salle commune d'un centre Pokémon presque désert.

- Et qu'est-ce qui t'amène ici? Demanda au bout d'un moment Arnaud, déjà excité à l'idée d'aller occuper les bureaux d'une multinationale ou de perturber un congrès de riches actionnaires.
- Oh! C'est une longue histoire! On est allés à Sinnoh chercher des truffes en voilier et comme au retour on trouvait plus Hoenn, j'ai décidé de consulter le scripte sans la permission de l'Auteur. Comme j'avais parié qu'il n'en saurait rien et qu'il l'a su, il nous a forcé à venir ici pour qu'on y rencontre nos premiers compagnons d'aventure. On est restés un moment avec notre panneau à attendre.

Il désigna un panneau « Cherche compagnon pour sauver le monde d'une manière WTF, si possible avec détails sur comment faire. »

- Mais personne ne s'est manifesté jusqu'ici, alors on joue au Kamoulox en attendant.

Arnaud et Sophocle se regardèrent un instant. Arnaud pris un air sérieux et répondit.

- Je vois. Bon, j'ai donc une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que les compagnons, c'est fort probablement moi et mes deux pokémons.
- C'est super ça! Et la mauvaise?
- Je ne sais absolument pas ce qu'on doit faire, mon contact qui devait me l'expliquer ne m'a rien dit d'utile.
- Oh! Je suis vraiment désolé M. Pasarán, j'ai complètement oublié de vous expliquer votre tâche!

Les 4 « héros » firent volte-face, mais ne virent pas le mystérieux contact, toujours invisible. Arnaud pris une teinte rouge très menaçante et lança au contact :
- Tu as de la chance d'être invisible, parce que crois-moi, sinon je te ferais passer un sale quart d'heure mon gars! Tu te pointes en retard et tu oublies l'essentiel!
- ...
- Alors? Tu parles?

Autour de la table, la tension était palpable, ils allaient peut-être enfin savoir. Même si le contact invisible était apparemment un idiot incompétent.