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Ghost Trail : La Piste du Fantôme de Auraman



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Informations

» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 27/04/2013 à 14:14
» Dernière mise à jour le 27/04/2013 à 14:14

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Chapitre 3 : Section N°1
- Trois possibilités. Soit cet abruti nous fait une farce et auquel cas, ce n'est absolument pas drôle, soit il s'est trompé de destinataire en envoyant ce message, soit il est vraiment tombé dans un « piège », énuméra Erhiam en faisant les cent pas autour de son bureau. Ah, j'en ai oublié une ! Il a appris qu'il allait être muté et a préféré disparaître pour échapper à cela. Quoi qu'il en soit, ce type nous posera vraiment des problèmes jusqu'au bout !
- Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une farce, lança Gaël, qui se tenait les bras croisés contre l'un des murs de la pièce. Quand je l'ai vu pour la dernière fois, il avait vraiment l'air malheureux d'avoir été puni de la sorte. Et je ne pense pas qu'il ait pu apprendre d'une quelconque façon que lui et moi allions travailler là-bas, il était en mission toute la journée, pour rattraper son retard. D'ailleurs, les collègues m'ont confirmé qu'ils l'avaient vu partir le sourire aux lèvres en disant qu'il avait trouvé une mission qui lui irait très bien. A vrai dire, personne ne l'a vu depuis qu'il est parti. Il semble s'être évaporé dans la nature. Et j'ai posé des questions un peu partout, il n'a parlé à personne de l'endroit où il devait aller.
- Nous voilà bien avancés… soupira Luìs en s'affalant sur sa chaise de bureau. Il n'avait franchement pas besoin de se faire remarquer maintenant… Juste avant sa mutation, il les aura toutes faites, toutes !

Gaël restait soucieux. Il n'était pas normal de la part de Jérémie de ne pas donner de nouvelles. Ce mystérieux message laissait envisager beaucoup de choses, mais aucune n'était positive dans l'esprit du jeune homme. Il savait que son collègue envoyait un message ou appelait dès qu'il était en difficulté. Il n'avait jamais été capable de faire autrement.
Même s'il le blâmait, Gaël était inquiet pour Jérémie. Il était vrai que c'était à cause de lui s'ils devaient partir, mais le chasseur de fantôme savait qu'il ne l'avait pas fait exprès et il ne méritait pas qu'on l'abandonne à son sort. S'il avait vraiment des ennuis.

- N'y a-t-il pas un moyen de savoir où il est allé ? demanda Gaël. Ghosteria n'aurait pas un système de récupération des données de téléphone ? De cette façon, nous pourrions voir l'historique de ses missions !
- Hum, le Président et moi-même avons toujours pensé qu'espionner les agents via leur téléphone était un abus de pouvoir et une violation de la vie privée. Même si les portables nous appartiennent, les employés sont libres de les utiliser comme bon leur semble. En revanche… Vous me donnez une idée.

Il se releva brusquement et décrocha le combiné de son téléphone fixe. Il appuya sur l'une des touches et resta silencieux quelques secondes avant de reprendre la parole.

- Miss Zetsu, je vais avoir besoin de votre aide, dit-il sans se présenter. C'est assez urgent, oui. Cela concerne un de nos agents. Attendez, je vous envoie Gaël Magna, il va vous assister. Oui, il est très compétent, ne vous en faites pas. Une petite seconde s'il vous plaît.

Il recouvrit le combiné de sa main libre et s'adressa au jeune homme.

- Mr Magna, descendez au laboratoire, je vous prie, lança t-il.
- Le laboratoire… ? répéta Gaël, étonné. Je… je ne sais pas comment on s'y rend…
- Ah, c'est vrai, vous n'y êtes jamais allé. Prenez l'ascenseur sur votre gauche, en sortant du bureau. Il y a un bouton qui vous permettra de vous y rendre en quelques secondes.

Gaël accepta et quitta la pièce alors que le PDG continuait de parler avec la dénommée « Zetsu ». Il n'était jamais descendu au laboratoire ; à vrai dire, il ne savait pas qu'il y en avait un alors qu'il travaillait ici depuis déjà un an, aussi il se demandait ce que l'on pouvait y faire.
Cependant, il décida de poser la question plus tard et entra dans ledit ascenseur.

Après une longue descente, il arriva enfin à destination. A en juger par le temps qu'il avait mis à descendre, le fameux laboratoire devait se trouver profondément sous terre.
Lorsque les portes s'ouvrirent, Gaël fut accueilli par une jeune femme d'une grande beauté, en blouse blanche immaculée d'environ vingt-cinq ans, aux cheveux bruns longs attachés en queue de cheval et aux yeux bleus. Ceux-ci considéraient méticuleusement le chasseur de fantôme derrière une petite paire de lunettes à verres ronds. Elle les remonta avec un doigt, tourna la tête et esquissa un léger sourire avant de lâcher un petit rire qui fit rebondir sa poitrine.

- Vous êtes Gaël Magna ? demanda t-elle en reposant son regard sur lui. Oui, ça ne peut être que vous. Vous portez la tenue habituelle des chasseurs de fantômes de l'entreprise et le patron a clairement spécifié que vous alliez descendre par l'ascenseur. Mais il ne faut pas conclure avant d'avoir vu le résultat de l'expérience, alors je vais reposer mon hypothèse : êtes-vous Gaël Magna, agent apparemment qualifié de Ghosteria et travaillant ici depuis un an, célibataire et pas d'enfants ?
- Euh… Ouais- je veux dire, oui, c'est bien moi… répondit Gaël, abasourdi par la tirade de cette étrange femme. Et vous, vous êtes ?
- Amanda Zetsu. Mais tout le monde m'appelle Miss Zetsu, Docteur Zetsu et même Z pour les intimes. Je suis la gérante de la section de pistage et de recensement des Pokémon Spectre du laboratoire interne de Ghosteria. Ladite section est plus communément appelée Section N°1.
- Je ne comprends pas très bien ce que vous racontez. Quel est cet endroit et qu'y fait-on ?
- Vous n'êtes jamais venu ? Il est vrai que nous n'en parlons pas beaucoup, étant donné que nous sommes une filière à part de l'entreprise. Eh bien, si je devais vous expliquer en des termes compréhensibles par tous, je dirais que le laboratoire s'occupe de tout le travail d'avant et d'après-mission des chasseurs de fantômes comme vous. La Section N°1 s'occupe de pister les spectres un peu partout dans la région. Lorsque l'entreprise reçoit un courrier d'un particulier qui demande de l'aide, nous analysons sa requête et nous sondons l'endroit en question pour déterminer quel Pokémon y sème le capharnaüm, son niveau et sa dangerosité avant de poster la mission sur le tableau d'affichage afin que vous puissiez vous occuper de lui. Puis, une fois capturé avec nos balls spéciales, il est expédié ici et enfermé dans un enclos où ses pouvoirs sont inutilisables. Cependant, ma section se charge de les recenser. C'est la Section N°4 qui s'occupe d'eux, par la suite. D'ailleurs, personne ne sait vraiment quel est leur travail. J'imagine qu'ils les étudient de près afin de développer de nouvelles contre-mesures. Il y a aussi la Section N°2, qui est affectée au développement technologique. Votre portable, les camionnettes, les tableaux d'affichage interactifs, toutes cette technologie a été développée par la Section N°2. Enfin, il y a la Section N°3, qui s'occupe des archives et des rapports. Nous travaillons en étroite relation avec eux, bien entendu. J'imagine que ce cours particulier vous a éclairé.
- En… en effet, je pense avoir compris l'essentiel. Mais je n'aurais jamais cru qu'un tel endroit existe ici.
- A présent, que diriez-vous de sortir de l'ascenseur ?

Gaël se rendit soudain compte qu'il était toujours dans la cabine et qu'elle venait de lui expliquer tout cela pendant cinq minutes. Il lui lança un sourire un peu gêné car elle bloquait le passage et elle s'écarta aussitôt en faisant à nouveau rebondir sa poitrine.
Le jeune homme détourna le regard et descendit dans ce qui ressemblait à une salle d'attente. Les murs étaient d'un blanc immaculé, tout comme le mobilier qui se constituait de quelques chaises, une table basse en verre et une petite commode où reposait une pile de magazines.
Le Dr Zetsu fit signe au chasseur de fantômes de le suivre et elle passa une porte coulissante automatique pour s'aventurer dans un réseau de couloirs. L'endroit pouvait paraître labyrinthique au premier abord, mais Gaël se rendit vite compte que tout était indiqué.

Après avoir marché pendant quelques instants, ils prirent à droite à un croisement, et se retrouvèrent devant une porte qui portait l'inscription : « Accès à la Section N°1 ». Dès qu'ils l'eurent franchie, le décor changea radicalement : le blanc des murs cohabitait avec de nombreuses bandes bleu marines et le sol, devenu gris, faisait office de réceptacle pour des dizaines de câbles électriques qui se promenaient dans tous les couloirs et toutes les salles. Il ne leur fallut plus longtemps pour arriver à destination et ils entrèrent dans une pièce aux murs noirs sans autre éclairage que celui de dizaines d'écrans informatiques plaqués aux murs et que des employés contrôlaient à l'aide de claviers gigantesques, assis dans des fauteuils noirs eux-aussi. Tout au fond se trouvait une ultime porte qu'ils traversèrent pour arriver dans un petit bureau plongé lui aussi dans l'obscurité.

- Voilà mon chez-moi ! lança Miss Zetsu avant d'appuyer sur un petit bouton.

Le fond de la pièce s'éclaira et révéla une cavité en demi-cercle dans laquelle étaient accrochés aux parois des écrans plats de très bonne qualité. En dessous, il y avait un canapé et une table basse avec un clavier semblable à ceux utilisés par les employés de la salle précédente. Elle alla s'asseoir et passa le bras sur le côté du siège.

- Venez, installez-vous, il y a suffisamment de place pour deux personnes ici, lança t-elle avec un sourire éblouissant.
- Je ne sais pas trop… répondit Gaël, mal à l'aise.
- Allons, je ne vais pas vous manger, souffla t-elle sur un ton langoureux.
- Je vais rester debout, merci ! s'exclama le jeune homme, qui transpirait déjà à grosses gouttes. Je pense que nous devrions… travailler sur notre affaire… je veux dire…
- Continuez, cette histoire m'intéresse…
- Je ne sais pas en quoi Mr Erhiam a besoin de vos services pour retrouver Jérémie Collin, peut-être pourriez-vous me l'expliquer…
- Ah, CETTE affaire. Bien, allons-y alors, dit-elle d'un ton professionnel. Nous allons retrouver Mr. Collin et rapidement. Ensuite, nous verrons pour le reste.

Gaël préféra ne pas penser au « reste » auquel elle faisait allusion.

- Bien, je vais avoir besoin du numéro de Mr Collin. J'imagine que vous l'avez sur vous.
- Techniquement, oui.
- Peut-être devrais-je foui-
- Il est dans mon portable, coupa Gaël.
- Dommage. Allez, sortez-moi votre appareil.
- Au secours… murmura le jeune homme en se mordant la lèvre.

---

- C'est bien ce que je pensais. Il semblerait qu'il ait reçu une mission qui provenait directement de notre section mais qui n'a pas été recensée par nos services, annonça Amanda.
- Qu'est-ce que cela signifie ? questionna Gaël.
- Eh bien il faudrait que je puisse accéder au contenu du message pour le savoir. Mais bien que j'aie pu retrouver des bribes de ce message et que j'aie pu identifier leur provenance, le contenu est crypté. C'est du travail de professionnel. Le décrypter paraît impossible.
- Ce n'est donc pas une erreur ?
- Non, j'ai bien peur que cet agent soit tombé dans un traquenard.
- Mais de qui ? Et pourquoi ? Je sais que Jérémie est un parfait abruti, mais je ne vois pas qui aurait pu lui vouloir des ennuis ici, au sein de l'entreprise ! Il a mille raisons d'avoir des ennemis, mais des aussi vicieux, c'est peu probable. Quoi qu'il en soit, si on ne peut pas avoir accès au contenu du message, on ne pourrait pas essayer de questionner le personnel ? Si la personne qui a fait cela est parmi vos subordonnés, nous pouvons essayer de le faire avouer !
- Gaël, mon service compte cinq cent personnes. Si vous avez étudié les probabilités, vous savez certainement que nous avons approximative-
- Ce n'est pas le moment de plaisanter. Jérémie est peut-être en danger. Et on ne sait absolument pas ce qui se passe ! N'y a-t-il pas moyen de le localiser ?
- Nous ne pistons pas les portables.
- Je suis au courant, mais n'avez-vous pas un autre moyen ? Je ne sais pas moi, une puce électronique cachée dans le badge d'employé, n'importe quoi !
- Les agents n'ont pas de badge, répondit Zetsu avec un sourire. En revanche, il y a peut-être quelque chose qui pourrait marcher. Jérémie aime t-il conduire ?
- Oui, il prend un fourgon dès qu'il p-… Je comprends !

Amanda lui décocha un clin d'œil fulgurant et fit craquer ses doigts avant de taper sur le clavier à une vitesse inouïe. Des dizaines de fenêtres apparurent sur les écrans et des graphiques divers se mirent en mouvement.
Soudain, la carte de la région apparut devant leurs yeux et un point lumineux se mit à clignoter à l'emplacement de la sortie Est de Norande.
La scientifique entra quelques valeurs et effectua un zoom sur la zone en question qui se révéla être entre la forêt et la ville.

- Bingo ! s'écria t-elle. Il se trouve précisément ici !
- Vous êtes géniale ! s'exclama t-il à son tour avant de déglutir en voyant le regard qu'elle lui lançait.
- Ce n'est pas compliqué : tous les fourgons sont dotés d'un GPS qui vient de nos laboratoires. Il fonctionne grâce à un satellite privé qui survole la région en ce moment-même. Ainsi, en me connectant sur lui, je pouvais avoir l'effet inverse du GPS : retrouver les utilisateurs du logiciel en un clin d'œil. J'ai axé ma recherche sur les fourgons éloignés de Ghosteria et cela tombe bien : en ce moment, tous les vans sont dans le garage, sauf un. Je suppose que c'est là qu'il se trouve, même si ce n'est pas fiable à cent pourcents. Mais allez tout de même y faire un tour, vous pourriez le retrouver en train de pleurnicher dans les ronces.
- Vous le connaissez ?
- Très peu. Je sais juste qu'il est déjà descendu au laboratoire, il y a quelques temps. Il voulait voir « comment ça fonctionnait » et il a provoqué deux pannes du réseau. Mais bon, ce n'est pas pour autant qu'il faudrait le laisser mourir.
- Je vous remercie, Miss Zetsu. Grâce à vous, nous avons enfin pu avancer.
- Je vous en prie, Gaël, appelez-moi Amanda. Et si vous voulez, nous pouvons tenter d'avancer encore plus…

Gaël lui fit juste un signe de la main et quitta le bureau rapidement, espérant retrouver son chemin parmi les couloirs.

- Revenez me voir, à l'occasion ! cria Amanda à travers les couloirs.