Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

L'empire de la Terreur [One-Shot] de MM-Blue



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : MM-Blue - Voir le profil
» Créé le 09/10/2011 à 23:37
» Dernière mise à jour le 04/11/2013 à 22:22

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Le règne absolu.
C'est au beau milieu du désert que tout commence. La saison des Pluies vient de se finir, l'étroit ruisseau est de nouveau alimenté, faisant de cet endroit une petite oasis où la vie peut s'épanouir, pour un temps. C'est au beau milieu des cailloux, de la terre sablée, de la végétation naissante qu'un nouvel empire va voir le jour. L'empire de la Terreur.

Avançant en vitesse, les antennes dressées, celle qui est emmenée à régner prochainement d'une main de fer cherche l'endroit propice où elle pourra commencer à creuser les galeries qui détermineront son lieu de commandement, le centre névralgique de son pouvoir. Elle plante ses pattes avant dans la terre meuble, encore humide des dernières pluies et retire petit à petit des boules de sable. Le travail risque d'être long alors quand une de ses compères vient la rejoindre, proposant son aide, elle ne refuse pas. A deux, le travail va plus vite mais ce n'est pas assez. C'est alors qu'une troisième va arriver, puis une quatrième et ceci jusqu'à la septième, toutes prêtes à aider à construire ce repère royal.

Ce n'est pas de la générosité, elles aussi ont besoin d'un endroit où pondre leurs œufs et donner vie à leurs héritiers. Au bout de quelques heures, les principales galeries ont été creusés. Maintenant, toutes s'activent à la ponte. Regroupant les œufs, elles les nettoient et prennent le soin de les nourrir. Les larves ne mettent pas longtemps à sortir mais ces ventres sur pattes ne savent pour l'instant que quémander leurs nourritures. Dans la chambre de ponte, les reines cohabitent sans tension mais pour combien de temps ?

Les premières ouvrières commencent à se disperser dans les galeries tortueuses pour enfin arriver à l'entrée du domaine et voir, pour la première fois, la lumière... Et ce n'est que le début...

Les Fermites sont de petits insectes aux corps métalliques. Les reines ont la couleur du cuivre et les yeux bleus saphir. Leur abdomen est bien plus imposant que celui d'une ouvrière commune, adapté à une ponte intensive. Les ouvrières quant à elles portent une couleur argentée et de perçants yeux rubis. Leurs sens sont bien plus aiguisés et elles sont aussi bien plus féroces. Sous leurs airs de bêtes inoffensives se cachent de véritables tueuses sans pitié. Leur principale source de nourriture reste les insectes: leur liquide pour les larves, le corps pour la reine. Mais elles peuvent aussi se nourrir de fer, contenu dans les minéraux du sol, afin de solidifier leur carapace de métal. Leur lieu de résidence est nommé communément Fermilière. Les Fermilières se composent de nombreuses galeries et de chambres qui ont chacune une fonction particulière: la chambre de ponte est réservé à la reine et à ses œufs et la réserve sert d'entrepôt de ressources pour les dures crises qui peuvent survenir dans l'année.

C'est ainsi qu'une année a passé. Les ouvrières pullulent désormais. Elles contrôlent leurs terres, ne laissant aucun répit aux autres insectes. Lorsqu'un Aéromite ou un Yanma inconscient se pose sur leur sol, elles se jettent sur lui et le vide de toute substance afin d'en nourrir les larves nouvelles. Elles ne vivent que dans ce seul et unique but, tout le reste leur importe peu. Mais toutes puissantes sont elles à leur échelle, leur ennemi les domine de haut : les Aflamanoirs rodent près des Fermilières, attendant leur repas à l'entrée de celles-ci. Il arrive que les Fermites prennent le dessus sur leur adversaire mais de tels actes sont très rares. Malgré les lourdes pertes que cause ce « fléau », les ouvrières ne perdent pas leur objectif de vue ; elles restent imperturbables en toutes circonstances.

Dans la chambre où se concentrent les reines, la tension est palpable et la faiblesse de certaines se fait ressentir. N'acceptant pas d'être dirigé par des êtres trop fragiles, les ouvrières préparent leur révolution et vont bientôt défaire de ses fonctions l'une des reines. Le sort qui l'attend montre à quel point ces bêtes peuvent faire preuve d'un réel sadisme : lorsqu'elle s'est senti défaillante, il lui a suffi de se prosterner face aux autres pour que dans les minutes qui suivent, un groupe d'ouvrières se jette sur elle, l'écartèle lentement dans un supplice abominable avant de la démembrer et de la donner à manger aux larves dont certaines sont sa propre progéniture.

C'est ainsi que l'ordre de la Fermilière est préservé. Les reines trop faibles connaitront le même sort jusqu'à qu'il n'en reste plus que deux. L'une des deux est la première fondatrice de la colonie, la première à avoir commencé à creuser.

Le temps continue de s'écouler dans les galeries de la Fermilière. Les ouvrières sont toujours plus nombreuses et les pertes ont vite été remplacées. Grâce à l'abondante source de nourriture qu'elles ont su conserver dans les réserves, les Fermites vivent des jours tranquilles. Les ouvrières chassent, explorent afin d'étendre leur territoire et agrandissent les galeries de la Fermilière, devenues trop étroites pour toute cette populace. Les deux reines campent sur leur position. Ces anciennes alliées sont désormais en concurrence. La plus forte d'entre elles sera gagnante.

L'exploration des ouvrières leur a permis de dénicher un point d'eau, source de vie pour bien des animaux et d'insectes. C'est un vrai buffet à volonté qui leur ouvre grand les bras. Malheureusement trop éloigné de la Fermilière, un choix s'impose : certaines devront se sacrifier. Beaucoup d'entre elles l'ont déjà fait, cela ne représente pas grand-chose pour elle. Mais de quel genre de sacrifice peut-il s'agir ?

Les ouvrières attaquent avec rage. Certaines sont balayées par leur victime et finiront leur vie ici, sans que personne ne pleure leur disparition. D'autres sont restées en retrait : ce sont les sacrifiées. En effet, ces Fermites serviront désormais toute leur vie durant de réservoir à nourriture. Après avoir tué l'insecte martyr, les Fermites ouvrières dépossèdent le cadavre de toute sa substance vital. Ne pouvant pas transporter ce liquide précieux au développement des larves et le corps de la victime en même temps, les ouvrières vont donner ce liquide aux « sacrifiés » qui se chargeront de le transporter et d'en être les gardiennes.

Mais comment tout cela marche ? C'est très simple. Celles qui ont combattu vont aspirer le liquide du corps de la victime afin de le donner aux « sacrifiées », restées en arrière. Cet échange se fait par la bouche. Une trentaine de Fermites déposeront alors la substance dans le corps d'une dizaine d'autres. L'abdomen métallique des receveuses va alors s'ouvrir, laissant une membrane délicate en sortir. Le liquide peut alors être stocké en grande quantité. Elles achemineront le liquide à la Fermilière pendant que les autres transporteront les membres dépecés de l'insecte. Arrivées à la Fermilière, elles iront dans la réserve et rejoindront les milliers de « sacrifiées » qui y vivent déjà. Oui, car le liquide ne peut être déposé à même le sol, et avoir des réserves est primordiale ! Ces Fermites au destin hors du commun devront ainsi vivre en tant que réserve vivante afin que leurs congénères puissent avoir assez de vivre en cas de crise. C'est alors que le reste de leur vie, elles le passeront accroché aux parois de la réserve, attendant d'être massacré afin de nourrir la communauté restante des Fermites.

Plusieurs années ont passé et il ne reste plus qu'une seule reine. C'était son destin, elle possède désormais tous les pouvoirs et le contrôle absolu de la Fermilière. Sa concurrente a connu le même sort que toutes les autres, mais les Fermites ouvrières ont décidé d'abréger ses souffrances, cadeau pour avoir tenu tête jusque-là.

Les Fermites ont découvert près de leur demeure une Fermilière ennemi. La nourriture se faisant rare, impossible pour elles de laisser ces Fermites ennemis chasser sur ce territoire qui leur appartient. La reine va alors donner son premier commandement seule : l'éradication pure et simple de ces Fermites inconscientes qui viennent braconner sur ses terres.

Les ouvrières sont en marche, bien décidé à ne faire qu'une bouchée de l'ennemi, sans pitié. La Fermilière ennemie est prise d'assaut, les ouvrières s'engouffrent dans les galeries du repère, provoquant la panique dans le camp adverse. Elles massacrent toutes celles qui se tiennent devant elles, arrivant bientôt au repère royal. Les Fermites ennemies sont dépassées, elles se font massacrer par cette armée de la Mort. Elles essayent de protéger l'entrée du repère royal, en vain. Une fois la voie dégagée, les ouvrières peuvent défaire la reine sans défense, qui se laisse faire, attendant la mort horrible qui se présente à elle. Son agonie durera une heure.

Les cadavres jonchent le sol de la Fermilière ennemie. Les ouvrières rapportent le corps de la reine ainsi que les « sacrifiées » qui attendaient dans la réserve. D'autres rapportent les larves, afin d'en faire de nouvelles ouvrières. Cette attaque a permis de remplir les réserves, la famine sera loin de les toucher.

Avec l'hiver imminent, la Fermilière vit au ralenti. Les ouvrières agrandissent les galeries qui deviennent de plus en plus étroites et seules quelques déterminées ose affronter le vent glacial du dehors. L'hiver est rude et la réserve se vide, petit à petit. La reine à un nouvel objectif et elle s'y prépare convenablement, n'hésitant pas à piocher dans les réserves plus qu'elle ne le devrait. Cet été, elle verra s'envoler sa progéniture royale afin de propager la vague d'horreur qu'elle a mise en place.

L'hiver finit, une nouvelle chambre a vu le jour dans les profondeurs de la Fermilière : la nurserie royale. La reine a passé son hiver à pondre. Pas des larves ordinaires, mais sa descendance directe. Il ne reste plus qu'à attendre que celles-ci soient assez développées pour qu'elles prennent leur envol et creusent leur propre Fermilière comme elle l'a fait avant elles. Les réserves sont presque vides et les ouvrières s'activent afin de nourrir toutes ses bouches.

L'été pointe le bout de son nez et les Fermites volantes sont prêtes. La reine sait que sur les milliers de larves qu'elle a mise au monde, juste quelques-unes réussiront leurs envols et pourront fonder une Fermilière. Dans les galeries, les descendantes avancent, d'un pas décidé. Elles vont ainsi voir la lumière du soleil pour la première fois, mais aussi peut-être pour la dernière. Les ouvrières laissent passer ces Fermites dont le destin est maintenant entre leurs propres mains. Quand elles arrivent à l'entrée de la Fermilière, elles déploient leurs ailes et s'engagent dans le vol de leur vie. La phase de vol est cruciale et la rater mène à la mort. Ainsi, plusieurs Fermites volantes vont finir leur vie noyées dans le point d'eau des alentours ou dans le ventre d'un Aflamanoir qui passait par là. Seule une poignée d'entre elles arriveront à se poser au sol, et à construire une Fermilière. Mais tout peut encore basculer pour elles : si elles ne trouvent pas l'endroit idéal pour construire leur forteresse, elles mourront de faim et si leurs armées ne sont pas assez fortes, elles se feront dévorer par une Fermilière ennemie.

Le ciel est dégagé. La nuée de Fermite volante s'est dissipée et de nombreux cadavres sont éparpillés au sol. Pour les Aflamanoirs, c'est un véritable festin. La vie reprend son cours tranquille à la Fermilière.

Et les années passent, encore et encore. La reine est désormais la maitresse d'un territoire vaste, et elle est crainte de tous. C'est l'apogée de son règne et pourtant, la fin est proche. Les ouvrières vont de plus en plus loin et des éclaireuses sont envoyées de tous les côtés. Toutes les Fermilières ennemies sont rasées et la reine n'a plus aucune crainte. Sans foi, ni loi, elle règne en maitre.

Une nouvelle Fermilière ennemie est découverte ! Et c'est sûr d'elle que la reine envoie un nombre réduit de son armée. Mais l'ennemie n'est pas du genre à se laisser faire. Ces Fermites, bien plus imposantes que la normale, écrasent cette ridicule armée. La reine est sous le choc. Des Fermites osent encore se soulever face à elle. Et elle n'est pas au bout de ces surprises. Une gigantesque armée de Fermites menaçantes se déploie tout autour de sa Fermilière. Elles s'engouffrent dans les galeries, anéantissant les ouvrières sur leur passage. La reine est désemparée. Est-ce la fin de son terrible règne... ?

Les ouvrières ne peuvent rien faire face à la puissance de leurs envahisseurs.

Les cadavres recouvrent le sol des galeries.

Les réserves sont pillées. Les « sacrifiées » sont enlevées.

Et les Fermites ennemies pénètrent maintenant dans la chambre royale. La reine recule. Sa fin est proche. Les Fermites commencent alors leur immonde tradition. Alors qu'elles l'écartèlent, dans l'agonie la plus totale, la reine voit son terrible empire se disloquer. Après plusieurs minutes de souffrances, elle se sent partir enfin.

Et dans son dernier souffle, elle emporte avec elle ces huit ans de dictature, ces huit ans de combats acharnés, ces huit ans qui lui ont permis d'étendre son pouvoir jusqu'à des frontières encore inconnues. Elle emporte avec elle l'empire de la Terreur.