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Sans vie [One-Shot] de MM-Blue



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Informations

» Auteur : MM-Blue - Voir le profil
» Créé le 24/11/2010 à 22:38
» Dernière mise à jour le 02/12/2010 à 19:00

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Sentence.
«  Boum! Boum »

Les deux pieds du mastodonte se posèrent au sol, faisant trembler celui-ci. Il se tenait debout fièrement, un grand sourire sur la face. Il se gratta le ventre regardant à droite et à gauche. Enfin...

« Je suis rentré! »

Il se mit à courir lourdement, son épaisse armure verte le ralentissant. Il courrait vers les montagnes, créant un séisme à chacun de ses pas. D'immenses cavernes avaient été creusé dans les flancs de celles-ci et quelques têtes, alertés par le cri du Pokémon, dépassaient des entrées. Enfin il était rentré chez lui! Un Pokémon, beaucoup plus petit que lui, arriva et lui sauta dans les bras.

« Papa, papa! Te voilà! On t'attendait tu sais? T'en a mis du temps. »

Le petit Pokémon fit la mou et frappa gentiment la tête du mastodonte. Il lui grimpa dessus puis s'assit, s'accrochant aux cornes de son père. Celui-ci rigolait en se dirigeant vers un Pokémon qui lui ressemblait fortement.

« Regarde maman! Papa est revenu! »

Le petit Pokémon installé sur sa tête remuait dans tout les sens, excité par le retour de son père. La mère s'avança vers le père, le serrant fort dans ses bras. Le petit s'était maintenant mis à sautiller dans tout les sens, tombant en arrière avant d'être rattrapé par la queue de son père. Le Tyranocif s'étira, puis reposa l'Embrylex au sol. La meute de Tyranocif s'était regroupé autour du revenant, heureux de le revoir. La fin de l'après-midi approchait et les femelles de la meute préparaient le festin du soir pour le retour d'un des leurs. Viandes, roches, plantes... Un repas des plus original.

Toute la nuit, le Tyranocif raconta à ses compères le voyage qu'il avait entreprit: un voyage pour découvrir les richesses de ce monde. Les membres du clan étaient pendu à ses lèvres, imaginant tout ce qu'il leurs racontait. Des paysages qu'aucuns d'eux n'avaient jamais imaginé, même dans leurs rêves les plus fous. Tout ce qu'ils connaissaient, c'était ces montagnes. Le Tyranocif leur contait la beauté des lieux qu'il avait visité: des cascades puissantes, des forêts verdoyantes, des déserts infinis, des villes bruyantes, des grottes ténébreuses et la mer calme. Il y mettait du cœur à l'ouvrage, essayant de faire ressentir le maximum d'émotions à ses compères. Il leur décrivait les êtres qu'il avait rencontré, du Séviper rampant au Cornèbre fendant le crépuscule. Après cette nuit pleine de découverte, tous s'endormirent en pensant aux merveilleuses choses qu'ils venaient de découvrir au travers du récit du Tyranocif.

C'était une belle nuit d'été, le vent dansait avec la végétation qui entourait les grottes. Les yeux étaient clos, le calme régnait. Mais pour combien de temps?

« Papa!! Papa!! Ne nous laisse pas! Papa!!!!!! »

Le Tyranocif courrait aussi vite que son armure le lui accordait. Il était apeuré, traumatisé. Derrière lui, les flammes dévoraient tout: la forêt, le flanc de la montagne, ses compères. Certains, prit de panique, s'étaient jeté hors de leur grotte et ainsi donc c'était jeté dans les flammes du brasier qui les entourait. D'autres, pensant être à l'abri dans leurs grottes, se tassèrent au fond de celles-ci, mourant lentement et dans la plus grande agonie, étouffés. Les enfants, les parents, les vieux... Aucuns ne survécus. Aucun sauf lui. Il avait assez couru et se reposait contre un vieux tronc abimé. Il les avait entendu arriver, les hommes. Il les connaissait bien, il les avait déjà vu à l'œuvre. Mais sa tribu, elle, elle ne connaissait rien et il les avait laissé crevé. Sa femme, son fils. Ils les avaient vu agonisé mais le lâche qu'il était n'avait même pas eu la force de les aider.

« Cette odeur, je la reconnais »

Dans sa grotte, le Tyranocif avait été réveillé brusquement. Une odeur familière était venu lui chatouiller les narines. Il s'était levé sans bruit, observant les alentours de sa grotte. Tous dormaient paisiblement, il entendait leurs ronflements. L'odeur devenait de plus en plus présente et au dernier moment, il comprit. Un groupe d'homme attendait patiemment le moment propice afin de lancer leur piège: un piège inévitable avec des chances de réussites maximales. L'un d'eux lança son allumette et tout se déroula très vite. Quand il vit la petite flamme consumer l'herbe sèche, son instinct de survit se déclencha sans attendre. Le Tyranocif paniqua un moment avant de se reprendre. Il sortit de la grotte violemment, essayant de faire le plus de bruits possible afin que ses congénères se réveillent à leurs tours. Quand les hommes le remarquèrent, ils tirèrent sur le mastodonte, faiblement illuminé par le feu qui gagnait du terrain. Bientôt, la fuite allait être impossible. Les balles qu'il recevait ne lui faisait rien de plus que de légers vibrements dans sa carapace. Il lança un regard dans les grotte: des yeux commençaient à s'ouvrir. Enfin! Les flammes étaient omniprésentes. Il ne voulait pas mourir, pas comme ça! Il restait encore une ouverture mais celle-ci allait bientôt devenir flammes et ainsi le faire prisonnier.

Il hésita quelques secondes avant de s'élancer vers son unique chance de demeurer vivant. La panique générale avait gagné les esprits. Le petit Embrylex, voyant son père partir sans eux, commença à lui courir après. Il allait encore les abandonner, lui et sa mère?

« Papa!! Papa!! Ne nous laisse pas! Papa!!!!!! »

Le Tyranocif se retourna brièvement. Son fils courrait vers lui, les bras tendu comme pour l'inciter a rester. Il prit rapidement la main de son fils, dans l'optique de s'échapper avec lui mais celui-ci résistait. Des larmes perlaient sur ses joues. Le brasier ardent dévorait tout à une vitesse folle. Le crépitement des troncs d'arbres engloutit dans le déluge de flamme faisait un bruit affreux. Le petit Embrylex résistait toujours. Son père regardait son échappatoire se refermer lentement.

« Et maman?! On ne peut pas la laisser ici! Tu ne peux pas nous laisser tous ici! Tu ne peux pas! Non!! »

Le Tyranocif lâcha la main de son fils et celui-ci tomba brusquement à terre. Le Tyranocif courrait vers cette faille qui lui permettrait de vivre. Vivre, il n'avait que ça en tête. Il en avait même oublié sa propre famille. Vivre, vivre, vivre... Oui, il allait vivre! Mais à quel prix?

Lorsqu'il lâcha sa main, le petit Embrylex tomba au sol. Le brasier était proche, il sentait la chaleur sur son corps. Il se leva et retourna vers sa grotte. Quand il fut presque arrivé, il vit une énorme masse sortir en courant, complétement déboussolé par la fumée et la couleur vive des flammes. Il s'arrêta, stoïque. Il la regarda passé et tout se déroula au ralentit dans sa tête. Il ne pensait plus, n'entendait plus, ne sentait plus. Il voyait seulement. Il la vit, complètement folle, se jeter dans les flammes. Ensuite, sa vue se flouta et il entendit enfin son cri. Seulement son cri. Et il commença a sentir sa chair cramer, seulement sa chair. Il ne pensa rien, il resta là, sans réaction. Planté au milieu des flammes, il ne bougea pas. Elles se rapprochaient inexorablement de lui mais rien n'y fit. Quand l'arbre sous lequel il était placé s'embrasa, rien en lui ne réagit. Et quand une de ses branches enflammé lui tomba sur le crâne, il ne ressentit rien. Il se laissa lui aussi dévorer par les flammes, sans un cri, sans une douleur. Quand sous ses yeux sa mère s'était jeté dans la fournaise, quand petit à petit ce démon de feu l'avait dépossédé de son corps et de son âme, son âme à lui s'était brisé. Maintenant, même après un court instant sans sa présence sur cette terre, il allait la retrouver.

Le Tyranocif était adossé à son arbre. Il était sain et sauf, il se pensait vivant. Mais finalement, il comprit que sa vie, c'était eux et qu'il les avait laissé à leur triste sort. Il comprit que jamais plus il ne pourrait se sentit réellement en vie. Il se haït de s'être ainsi accroché à la vie, une vie qui n'en était plus une à présent. Il voulu mettre fin à cette vie mais il ne pouvait pas. Il avait sacrifié sa propre famille pour garder cette vie. Il aurait pu les rejoindre mais il les avait abandonné. Finalement, il ne méritait pas de mourir, cela aurait été une délivrance trop belle pour lui. Il voulait vivre, il allait vivre! Avec sa haine et sa tristesse, son dégoût pour lui et pour les hommes, avec sa lâcheté et son crime et jamais, jamais il ne trouverait le repos car aucun répit ne lui était dû.

« Mais les faibles ne sont-ils pas voués à mourir? »