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Let me be a hero de Cristal_Aura



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» Auteur : Cristal_Aura - Voir le profil
» Créé le 16/04/2009 à 02:05
» Dernière mise à jour le 18/04/2009 à 19:35

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Chapitre 4: F**k them all
Lieu: Ardèche, Maison de la famille Morbier
Jour: inconnu +1
Heure: 07h45


Pendant que le balafré, Ernie apparement, racontait bien sagement à Louka ce qui s'était passé, ce dernier guettait régulièrement à la fenêtre l'éventuelle arrivée de renforts. Jayjay leu tecktaunikileuR pouvait à tout moment revenir.
"Bon, tu m'écoutes gamin ?
-Oui, oui, on dirait que votre collègue n'a pas l'intention d'envoyer des hélicos et des lance-grenades tout de suite.
-Les bâtiments de l'usine sont à quelques dizaines de kilomètres d'ici. La Cristal Corporation, enfin la C-C comme on l'appelle, n'est pas une débutante. La fabrication de sucre et autres produits du style est leur couverture. Cependant, ils n'enverront personne. Ils savent que vous allez avertir la police, et comme il y'a un témoin...
-Finalement, tu vois qu'il y'a du bon à être vivant ?
-Laisse moi finir, gamin. Comme il y'a un témoin, ils vont laisser l'affaire retomber, et d'ici trois semaines, tu peux être sûr que cette maison sera rasée, et que je serai mort au fond de ma cellule, quand on aura supprimé ma protection rapprochée. C'est comme ça qu'ils procèdent.
-Et ils ne vont pas me courir après ?
-Vu le fait que tu n'as aucun Pokémon, ils se doutent pertinemment que tu vas chercher à te rapprocher d'eux. Et puis les transferts depuis le jeu dégagent de l'énergie, c'est comme ça qu'on t'a repéré."

Louka arrêta un moment de regarder à l'extérieur, étonné que quelqu'un d'autre que lui ne connaisse sa vraie nature:
"Depuis le jeu ? Tu veux dire que je suis quoi ? Une bouillie de pixels sortie d'un CD ?
-Pour être précis, tu es un être humain classique, du point de vue extérieur. Mais comme tu l'as remarqué, tu réagis dix fois plus vite que n'importe qui, à la vitesse d'un micro-processeur en fait. Tu fatigues moins vite et ta force est aussi supérieure à un être humain normal, même si c'est moins flagrant. Comme tout système informatique, tu chauffes. Accès de fièvre, transpiration abondante, c'est tout à fait normal si tu ne te reposes pas souvent. Ca n'a aucun rapport avec des maladies connues et ce n'est pas un signe que tu vas mal, juste que tu es à 110 % de tes capacités depuis un certain temps déjà. Et quand je dis te reposer, une demi-heure suffit, le temps de faire redescendre tes circuits à la température ambiante. Quand je dis "micro-processeur", ce n'est pas non plus un vieil OS Microsoft 98 qui tourne dans ta tête, mais une puissance comme on n'en fabriquera pas avant une bonne centaine d'années. Quand à ton lieu d'origine, même si tu t'en fous, c'est une cartouche de jeu, et pas un CD.
-Et on dit tous ça aux tueurs à gages dans ton genre ?
-Quand on est exclusivement employés pour ce boulot, il vaut mieux savoir ce qu'on traque... Et on a accès au matériel pour transférer les Pokémon qu'on souhaite."
Louka acquiesça d'un haussement d'épaules. Il n'était pas humain, il n'en avait que l'apparence. Rien que celà lui faisait un choc assez intense.
"Tes capacités mentales sont par contre certainement étonnantes, au vu de l'interprétation toujours juste que tu as eu de nos actions. Le canon scié laissé à terre, par exemple. Tu as très vite déduit qu'il était vide.
-C'est pour ça que vous me courez après ? Vous voulez voir ce qu'un être virtuel comme moi peut vous apporter ? Vous-êtres quoi au juste ?"
Ernie semblait être content de lui, la discussion lui laissant supposer que ce gamin avait, comme il le croyait, des ersatz d'émotion même si tous celà était commandé par un cerveau dont les cellules étaient des processeurs plus qu'autre chose. Et il était malin. Trop pour ne pas voir son intérêt dans cette affaire.

"Tu es un accident.
-Sympa, je te rappelle que j'ai encore une balle à extraire, alors si tu pouvais manifester un peu de respect, c'est dans ton intérêt.
-C'est pourtant vrai. Lors d'un transfert à partir d'une cartouche, il s'est trouvé que la sauvegarde avait été faite à la ligue. Le seul moment où le joueur est une entité à part entière. Hormi à ce moment, il dépend de ses pokémon. S'ils tombent KO, c'est le Game Over.
-Ca se tient, j'étais à la ligue, quand tout a semblé partir en couille. Et donc, à ce moment précis, je suis...
-Tu es un personnage à part entière, comme tes Pokémon, une fois que tu as posé ceux-ci sur l'ordinateur.
-Vous avez conscience que 90 % des saves se font à la ligue au bout d'un certain moment, vu que le joueur est automatiquement renvoyé chez lui sans que la cartouche ne comprenne qu'il a enfin battu cette ligue ? fit une voix plus jeune.
-Zak, tire toi, ton père va me tuer s'il te voit là.
-J'ai dégommé bien plus d'un nécromancien dans WOW, j'ai fait plus de morts dans GTA en une heure que les attentats du 11 septembre, alors le sang, je connais. Mais ton gars là, il n'y connaît rien à Pokémon, on dirait.
-Tu sais, moi, j'en étais à ma première ligue, alors, je n'ai pas trop senti ce truc dont tu parles, s'étonna Louka."
Louka commençait pour tout dire à franchement se sentir perdu. Un gosse plus jeune que lui, qui n'était pas issu de son monde, et il savait mieux que lui comment se déroulait sa vie d'avant...

"Pour répondre au no-life, on a l'habitude d'avoir des sauvegardes à extraire à ce point là du jeu. Mais une surtension a foutu le merdier dans le système de transfert. Le programme de sauvegarde du travail a pour consigne dans ces moments là de transférer toutes les données sans distinction. Comme Louka était un être à part dans la sauvegarde, on l'a fait émigrer.
-Le no-life t'emmerde, remarqua Zak, plutôt énervé.
-Zak, ca suffit, fit Louka d'un ton énervé. C'est pas de toi qu'on cause non ?"
Alors que le jeune homme allait refermer la porte donnant sur le couloir, il se retourna une dernière fois pour prévenir Louka que son père lui avait fait apporter ce dont il avait besoin.
"Super, tu vas peut-être pouvoir remarcher, mon grand.
-Tu t'y connais en soin de plaies toi ?
-J'ai lu des choses hier soir. On m'a filé la chambre qui ne sert jamais, tu vois le genre ? Celle où il n'y a que des bouquins.
-J'ai presque confiance, quand je vois de quoi tu es capable avec une arme."
Louka plongea sa main dans la caisse, retirant le flacon d'eau de vie, puis celui, plus conventionnel, d'alcool à 90°.
"Presque confiance ? Allons Ernie, tu me déçois."

Après une bonne dizaine de minutes de souffrance, la balle avait été extraite avec succès. Alors que le jeune homme terminait son pansement, il constata avec plaisir:
"Bon, ca tiendra largement le coup. Si je m'en fie aux planches anatomiques des dicos, j'ai rien sectionné de grave. Tu vas peut-être boîter quelques semaines, mais je pense que quand on fait un boulot comme le tien, on a ses adresses pour se faire soigner. T'endures bien quand même.
-Vétéran du Viet-Nam, j'en ai pris plus d'une.
-Fous-toi de moi, le Viet-Nam était une affaire Américaine. J'ai appris pas mal de choses hier soir.
-Et l'entreprise qui sert de couverture à son siège social aux States. Tu piges ? En tant d'années, j'ai appris la langue du pays quand même.
-Pas con, vous faites vos magouilles ici, et la maison-mère est bien trop loin pour être inquiétée si ca foire.
-T'es malin petit. Très malin. Fais juste gaffe à ne pas te faire avoir.
-Vu comme tu m'as décrit, je pense qu'il n'y aura pas de mal. A vingt contre un, je crois que je me les fait.
-Attention, j'ai pas dit que tu étais invincible. Tu es puissant, rapide, efficace, tu doseras toujours bien tes sauts dans le vide, ou l'angle de lancer d'un projectile, mais tu restes un ordi comme un autre. Une grosse interférence électromagnétique ou une balle mal placée et boum, la caboche en miettes.
-Très bien, je crois que je sais tout ce que je voulais savoir. Quelque chose me dit qu'on est amenés à se revoir rapidement."

Louka rangeait son matériel désormais essuyé de tout le sang qu'il avait fait couler. Ernie, lui, reprenait tout doucement ces esprits:
"Qu'est ce que tu comptes faire ? demanda t'il.
-Comme tu l'as dit, cette baraque sera en morceaux dans trois semaines. Et j'ai légèrement envie d'éviter que la petite famille qui vive ici se fasse éjecter de chez elle par un missile balistique ou un pain de C4 posé incognito pendant que Robert était parti faire ses courses. Ce qui, comme tu l'as signalé, me laisse à peu près trois semaines pour agir.
-Tu comptes t'attaquer à eux en trois semaines ? Ca fait dix ans qu'ils sont sur ce projet. Tu n'arriveras pas à les démasquer aux yeux de tous.
-Dans ce cas, on les éliminera.
-On ? demanda à nouveau Ernie.
-Si je te dénonce aux flics, tu es mort. Si j'en finis avec toi, aussi. Par contre, si je te laisse en vie alors que t'as essayé de me buter, je pense savoir quel parti tu prendras. J'ai comme dans l'idée que ton pote propre sur lui t'as laissé un goût amer dans la bouche. Tu confirmes ?"
Ernie resta silencieux un moment. C'était un homme d'action, mais il devait son efficacité à son aptitude à prendre les bonnes décisions. Il ne s'engageait à rien, mais il était vrai qu'il avait une dent contre un certain "partenaire"...
"Disons que j'ai quelque contacts indépendants de la C-C. Largement de quoi me faire mon propre arsenal pour leur tomber dessus si l'envie me prenait.
-On est donc d'accord sur un point. Ca me va."

Ernie resterait donc en vie... Pour le moment.
"Je peux compter sur toi pour avoir quelques renseignements supplémentaires ? demanda Louka.
-Je vais devoir disparaître de la surface de la Terre un moment. Vu que les flics ne m'auront ni leurs cellules ni dans leurs rapports, la C-C concluera que tu m'as tué et enterré en toute discrétion. Mais j'ai un dossier qui pourrait parvenir dans tes mains accidentellement. C'est la clé USB dans ma poche intérieure de ma veste.
-Parce que, après avoir achevé l'adversaire, j'aurais naturellement cherché tout ce qui se rapporte à moi.
-Exactement. Si ton nouvel ami le paysan peut me porter jusqu'à la ville la plus proche, je me débrouillerai. J'aurais disparu avant midi.
-Bien, tu comprends que je gardes ton joujou avec moi, conclut Louka en montrant le revolver du doigt.
-C'est de bonne guerre.
-So, I think we have a deal, my friend.
-Tu parles anglais ?
-Le basique... Quatre mille mots quoi. Je dois avouer que j'ai passé plus de temps sur l'Italien hier. En vingt minutes, je pouvais pas non plus en apprendre beaucoup. J'ai du rattraper pas mal de choses, notamment quelques milliers d'années d'histoire dans une encyclopédie.
-Ouais, t'as peut-être une chance de leur faire très mal finalement... conclut Ernie ébahi."

Louka décida alors de détacher le tueur à gages qui peu de temps auparavant essayait encore de lui rêgler son compte. C'était l'instant de vérité. Allait-il tenter quoi que ce soit ?
"Tu as appris l'équivalent de plusieurs années de savoir en une nuit et tu doutes encore de moi ? demanda Ernie en frottant ses mains engourdies par le scotch.
-J'évalue le risque. D'ailleurs, ca m'étonne qu'une série de chiffres et de calculs compliqués n'ait pas envahi ma tête.
-Je ne sais pas exactement comment tu fonctionnes non plus. La surtension a été causée par un éclair, c'est pour ça que tu as atterri à plus de cinquante kilomètres du laboratoire. Sinon, il y'aurait déjà longtemps que tu aurais été disséqué par les laborantins...
-Et les Pokémon ne vous causent pas de problème ?
-On transfère des sauvegardes de jeu volés par ci par là. Des parties entamées en somme. C'est toujours des Pokémon dressés, dans des Pokéballs. On possède chacun un numéro unique. l'équivalent du Numéro ID dans le jeu. En modifiant les paramètres de la sauvegarde, on fait correspondre l'ID du Pokémon avec le nôtre."
Louka allait appeler Robert. Il fallait qu'Ernie détale au plus vite. Il savait bien des choses, déjà. Et le dossier que le tueur lui avait laissé lui serait d'une aide précieuse. Sa mémoire quasi-photographique lui permettrait de le mémoriser en quelques minutes, une fois un ordi à portée. Cependant, une dernière question le titillait encore.
"Mon numéro ID, tu le connais ?"

"Tu es un TPJ, tu n'as pas de numéro...
-Un TPJ ?
-Un Transfert Personnage Jouable. Transfert est le nom de l'opération pour sortir des choses du jeu, mais chaque entité extraite s'appelle aussi un Transfert. Pour différencier les deux, on ajoute la catégorie de l'entité derrière. TP: Transfert Pokémon, TO: Transfert Objet, TPNJ: Transfert Personnage Non Jouable. Encore que ces derniers passent leur vie en cellule à parcourir quelques mètres avant de se retourner sans raison apparente pour refaire le chemin à l'envers.
-Et donc, tu dis que je n'ai pas de numéro ?
-Non, tes Pokémon en ont un mais toi... Oh, attends !"
Ernie semblait faire le même cheminement que Louka.
"Si on doit modifier l'ID c'est bien que...
-J'en possède un qui me permet de contrôler les Pokémon que je capture dans le jeu, contrairement à vous, termina Louka. Donc mon numéro ID...
-Est le même que celui des Pokémon de la même sauvegarde. Et ce numéro est dans le dossier... Tu trouves ta cartouche, tu extrais les Pokémon, et basta.
-T'as quelque chose d'intéressant dans les tiennes ? demanda Louka.
-Un Prinplouf et un Coatox, rien d'exceptionnel quoi.
-Ouais, il faut absolument que je retrouve mon Gallame au plus vite."

Ernie trouva cependant un hic à ce plan si bien huilé.
"Dépèche toi alors. Ils ont du recommander de nouvelles machines, à cause de l'orage qui a tout fait griller. Pour le moment, tes Pokémon sont encore dans la machine sous forme de données. Tu es le seul a avoir fini le Transfert. Mais une fois qu'ils auront mis en place les nouvelles machines, ils vont attaquer de modifier leurs ID, et là, tu n'auras plus aucun contrôle sur tes bestiaux.
-Sauf si j'intercepte une machine avant eux, répondit Louka sans se démonter."
Ainsi, Louka devrait mettre la main sur une des machines de Transfert avant qu'elle n'atteigne son lieu d'arrivée.
"C'est un petit périphérique qui se branche sur n'importe quel ordi, expliqua Ernie. La clé contient le logiciel pour le faire fonctionner. Je ne sais pas où ils ont commandé les machines par contre.
-De toute façon, ils vont très vite savoir que je suis toujours en vie. Autant le leur prouver, ca appuiera l'hypothèse de ta mort encore plus facilement. Je fonce à l'usine, j'attends que les machines viennent à moi, et j'en profiterai au passage pour récupérer la cartouche d'où je sors.
-Elle doit être à l'abri dans le labo, par contre.
-Personne n'est à l'abri avec moi dans les parages, répliqua Louka d'un ton amusé."
Ce fut le moment que Robert choisit pour rentrer. Louka lui demanda s'il pouvait raccompagner son nouvel "ami" à la ville la plus proche, devant un Robert aux yeux exorbités qui ne comprenait plus rien au film.
"Si tu t'occupes de Liz et de Zak, je peux faire ça oui. Mais tu es sûr de...
-Cherchez pas, j'ai besoin de ça. Après, je vous laisse tranquille. Et dépéchez vous...

Le compte à rebours à commencé..."