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Aux portes du Crépuscule de Darkey



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» Auteur : Darkey - Voir le profil
» Créé le 08/06/2008 à 22:59
» Dernière mise à jour le 08/06/2008 à 22:59

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Lunreck
La nuit venait de tomber à nouveau sur Nightopole. Adriano venait de raccompagner Iris. Inquiet, il avait décidé de rester monter la garde en personne devant chez elle. Ses hommes étaient également là, l'air blasé, se demandant sans doûte qui pourrait vouloir assassiner une fille aussi insignifiante. Ils étaient donc postés et attendaient. Au bout d'un moment, une forme étrange apparut sous leurs yeux.
- Un Absol de Sang!!! Tirez!!! cria l'un des agents avant de dégainer.
L'Absol de Sang sentit les tirs l'effleurer et dû se recroqueviller pour les éviter. Sa fourrure brilla soudain sous la lune; noir bleu et argentée maginifique. Adriano le reconnut alors et cria:
- Stop! STOP! Cessez de tirer!!!
Les agents obéirent.
- Rien à craindre, expliqua-il. Il n'est pas dangereux, c'est Lunreck...
Les agents le laissérent donc aller. L'Absol contourna l'immeuble et fit un saut sur le balcon du premier étage... et de là, passa au deuxième. Adriano décida alors de rentrer. Lunreck avec Iris, il n'y avait rien à craindre. L'Absol défendait sa maîtresse avec une dévotion émouvante.

Iris était sur le point de s'endormir quand elle entendit des petits bruits de pas furtifs. Elle reconnut aussitôt l'odeur suave du visiteur nocturne et sourit. Elle ne prit pas la peine de se lever et vit la porte de la chambre s'ouvrir avant de laisser place à l'Absol de Sang qui venait lui rendre visite. Il sauta d'un bond léger sur le lit et vint lui lécher le visage. Iris le serra contre elle, enfouissant son visage dans l'épaisse fourrure argentée.
"Tu as réussi à entrer?" lui demanda-elle en pensée.
"Tu avais laissé la porte du balcon entrouverte," lui répondit-il.
"Comment vas-tu?"
"Moi, ca va, mais toi?" demanda Lunreck, soucieux.
"Comme d'habitude... Il y'a eu un massacre à Nightopole, il y'a quelques jours."
"Je sais."
"Qui a fait ca, Lunreck?"
"Je n'en sais rien."
"Il semble que le Comte nous cachent bien des choses sur les tiens..."
"Ne parles pas d'eux comme ca! Moi, ca fait longtemps que je ne les considére plus comme les miens!"
"Ne te vexe pas, Lunreck!"
"Ils ont aussi attaqué l'hopital..."
"Pourquoi, à ton avis?"
"Le garçon qui a été attaqué... Je connais bien sa famille. Son père travaillait également pour le Comte. Et laisse-moi te dire: C'était un sale bonhomme!"
Iris le regarda:
"Tu le connaissais???"
Lunreck hôcha la tête:
"Il était notre surveillant, à notre meute."
"Qu'a-il fait d'autre???"
"Il a participé à notre création. C'est pour cela sans doûte que Van Mortis l'a éliminé."
"Tu peux me rendre un service?"
"Toujours, Iris, toujours."
"Tu penses que si tu sens le sang d'un membre de la meute responsable de l'attaque, tu pourrais retrouver les autres?"
"D'accord, mais à quoi cela te servirait-il?"
"Je pourrais par exemple retrouver le régiment qui les envoie, savoir qui a donné l'ordre et pourquoi!"
Lunreck la regarda:
"Ca ne va pas être facile... tu as ce qu'il faut?"
"Oui, mais par contre, le plus dûr, ca va être de piquer du sang à notre petite morgue..."
"Surtout avec Blackice à tes côtés..."
"IIl est dans le coin?"
"Il n'a pas arrêté de surveiller jusqu'à mon arrivée... Quel zéle!"
Iris a un pâle sourire:
"Si ca l'amuse... puis c'est son boulot après tout..."
"Méfies-toi de lui..."
"Ne t'en fais pas pour ca... Je commence à connaître mon ange gardien de l'obscurité..."
"Un ange gardien qui ressemble plutôt à un démon..."
"Toi aussi, tu ressembles à un démon..."
"Je te fais peur, Iris?"
"Non... J'aime ce qui est sauvage et indomptable!"
"Moi, jamais je ne te ferai de mal."
"Je sais."
Elle caressa sa fourrure et le laissa s'étendre près d'elle. Cela faisait cinq ans qu'elle l'avait apprivoisé. Il s'était révélé une aide précieuse pour ses recherches et un compagnon fidéle. Elle n'était pas prête d'oublier la toute première fois où elle l'avait rencontré.
Cette base d'où elle l'avait tiré, à moitié mort avant de le soigner jour après jour... En communiquant avec lui par la pensée, elle avait forgé un lien entre eux... et Lunreck avait trouvé le moyen de se soustraire à la folie meurtrière qui ravageait ceux de son espèce. C'est pour cela qu'il lui était si dévoué... Iris lui avait offert une seconde vie, un nouvel espoir. Iris, elle, se sentait plus proche de lui que de n'importe qui. Il la comprenait mieux que quiconque. Même Camélia, dont elle était pourtant relativement proche ne tenait pas la comparaison. Il faut dire qu'il n'y avait personne d'autre. Les parents d'Iris et de Camélia étaient décédés dans un attentat à la bombe six ans auparavant, sans doûte comandité par Van Mortis. Trois ans après, elles entraient toutes les deux dans l'organisation. Et là, elle rencontrait Adriano Blackice et se rendait compte qu'en plus des emmerdements, il y'avait des personnes qui pouvaient vous rendre la vie impossible. Elle poussa un profond soupir en se remémorant tout cela.
"Restes avec moi cette nuit, Lunreck."
"Si tu veux..."
Ils s'endormirent, serrés l'un contre l'autre.

Le lendemain, Iris se leva tôt. Lunreck se réveilla presqu'en même temps:
"Bien dormi?"
"Oui, je ne fais pas de cauchemars, au moins."
Elle ajouta:
"Faut me secouer. Je te ramène un échantillon dans une heure."
"Sois prudente..."
"Ne t'inquiètes pas."
Elle prit une douche rapide, enfila un débardeur rouge et un jean noir et fila dehors; Lunreck se laissa caresser rapidement l'échine avant de disparaître dans une ruelle adjacente.

Une heure plus tard, elle se trouvait dans le bureau de Camélia et lui expliquait ses déductions de la nuit:
- Si je récupère un échantillon de sang et que Lunreck l'examine, on risque d'avancer vite!
- Tu en a parlé à Blackice?
- Je ne l'ai pas encore vu aujourd'hui, ce sont ses hommes de main qui ont gardé l'immeuble. Et d'ailleurs, je n'en ai pas trop l'intention.
- Il ne te laissera aller nulle part toute seule.
- Fais chier! Je n'ai pas besoin de garde du corps, je sais me défendre seule!
- Explique ca au boss...
Iris haussa les épaules puis alla vers l'endroit où était le cadavre. Elle parvint à prélever un peu de sang déjà coagulé. Puis elle dit:
- Je retourne dehors. Plus vite je saurais, mieux ce sera. Et t'inquiètes pas, je préviendrai le Cerbère...

Elle retrouva Lunreck dans l'un des anciens quartiers et lui fit renifler l'échantillon. L'Absol de Sang l'huma longuement et finit par dénicher la piste à suivre.
"Je sais où se trouve la meute en question."
"Attends, il faut que j'avertisse Adriano."
"Je n'aime pas voir ce type avec toi..."
"Moi non plus, mais il faut..."
Elle sortit son cellulaire, composa le numéro de son collègue détesté. Il décrocha au bout de la première sonnerie:
- Allô?
- Adriano, c'est Iris. J'ai une piste, vous me rejoignez?
- Ok. Où êtes-vous?
- Vers les anciens quartiers de Nightopole, retrouvez-y moi.
- J'arrive!
Elle attendit donc avec une impatience grandissante. Ils allaient bientôt trouver une piste, c'était sûr. Mais elle avait la sensation que ce ne serait pas de tout repos. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette affaire. Elle ignorait ce qui la gênait le plus; le garçon disparu, les Absol retrouvés morts sur deux endroits après une agression ou l'attentat à la bombe qui avait failli lui coûter la vie ainsi qu'à son compagnon. Et puis, il y'avait cet étrange don.
Elle pouvait pénétrer dans le monde de ces créatures, c'était effrayant...
Guérir leurs morsures...
Lire leurs pensées...
Sentir leur présence...
Les comprendre...
Quelques fois, quand cela se produisait, elle sentait même un peu de leur folie meurtrière se transmettre chez elle. Avec Lunreck, elle s'était même dit qu'ils avaient une sorte d'échange: son humanité à elle contre un peu de sauvagerie et que c'était pour cela qu'il était devenu si lucide. Et surtout, elle avait parfois l'impresssion de comprendre leur manière d'agir ce qu'elle trouvait révoltant. Elle ne parvenait pas à considérer ces bêtes comme ses ennemies. Plutôt comme des victimes. Victimes de leurs génes. Folie...
Les pouvoirs qu'elle possédait étaient apparus peu de temps après qu'elle avait été attaquée. Elle n'avait que cinq ans, mais s'en souvenait comme si c'était hier; les bêtes aux yeux de fauves se jetant sur elle la griffant de partout. Si la plupart des blessures avaient cicatrisé, elle en conservait encore des marques, qu'elle cachait soigneusement. C'était comme une signature, comme une violation de son corps, une honte qu'elle voulait cacher.
A cet instant, la voiture noire de son garde du corps stoppa devant elle:
- Alors? lui demanda-il par la fenêtre.
Elle monta aussitôt:
- En avant! lui répondit-elle. Lunreck nous conduira sur la piste!