Nouvelle lune
"Ici commence l'oeuvre de ténèbres dans lequel, je me trouve enseveli, sans que, de quelque façon que je m'y sois pu prendre, il m'ait été possible d'en percer l'effrayante obscurité. Dans l'abîme de maux où je suis submergé, je sens les atteintes des coups qui me sont portés; j'en aperçois l'instrument immédiat; mais je ne puis voir ni la main qui les dirige, ni les moyens qu'elle met en oeuvre."
Jean-Jacques Rousseau.
La nuit était tombée sur les villes du continent d'Aracand, amenant avec elle une fraîcheur inhabituelle, le continent étant situé au sud. Ce soir-là, il n'y avait ni lune, ni étoiles, la nuit était sombre commme la mort. Seules au lointain, les lumières de la Nouvelle Nightopole brillaient encore, seules preuves d'une existence humaine dans ces contrées lointaines.
Nightopole était située au nord du continent, prés d'une vallée et de bois sombres. A la tombée de la nuit, il ne restait en général plus personne dans les rues, sauf les insonscients qui allaient dans les boîtes de nuit ou dans les bars. Il y'avait une excellente raison à cela.
Près de la vallée, une colline se dressait, cachant la ville aux éventuels voyageurs... et cachant les bois à ceux qui habitaient à l'est de la ville.
Dans cette obscurité, on ne distinguait rien... Et pourtant, en haut de cette colline, une menace allait surgir.
Des yeux de fauves apparurent soudain... Par dizaine, par centaine!!! Ombres furtives parmi les ombres... D'un coup, la colline semblait avoir pris vie...
Dans ce lieu où le Crépuscule était synonyme de dangers...
Impossible de distinguer les formes qui se cachent dans le manteau de la nuit. Tout ce que l'on pouvait voir, c'est leurs yeux, brillants comme les flammes de l'enfer... et à travers le silence, on peut percevoir leurs halètements de bêtes féroces. Ces yeux épiaient. Ils surveillaient. Ils attendaient. Une longue attente, typique des chasseurs qui savent que leur proie est déjà piégée...
Une brise glacée se mit à souffler, caressant la fourrure des bêtes, semblant amener avec elle un souffle de folie... D'un coup, la meute se déplaca, resserrant son cercle autour de la ville. Pas encore le moment... Mais bientôt, très bientôt...
Les bêtes n'étaient pas pressées. Elles savaient ce qu'elles avaient à faire, et d'ailleurs, ces attaques étaient une routine. Le seul moyen de calmer cette faim dévorante qui leur rongeait les entrailles et ces pulsions étranges et meurtrières. A Aracand, la nuit était plus dangereuse que partout ailleurs. Toute l'année, des démons traquaient les malheureux imprudents. là où les ailes sombres de la nuit s'étendaient, il n'y avait plus de place pour la paix. Les nuits des habitants se peuplaient de cauchemar.
Enfin, les dernières lumières s'éteignent, la ville fut d'un coup plongée dans le noir.
Un cri, un long cri bestial déchira alors la nuit. Le signal. Et enfin, un bruit de galop se fit entendre. Les bêtes dévalèrent la colline. Entrèrent dans la ville. Le massacre commenca.
A la sortie d'une discotèque, un couple d'amoureux... D'un coup, les bêtes leur bondirent dessus, les égorgeant. Le sang gicla sur le mur de béton derrière eux. Affamés, bestiaux, les pokémon commencèrent à engloutir les entrailles de leurs proies avant même qu'elles ne fussent totalement mortes, les mutilant affreusement. Une partie des autres se précipita vers une petite maison, l'air féroce. Là, la lumière éclaira enfin les agresseurs.
C'était des Absol. Pas des Absol ordinaires, non. Leur taille était bien supérieur à la moyenne, leurs yeux fauves, emplis d'une envie folle de tuer, leurs lames et leurs griffes déjà maculés de sang. Leurs gueules dévoilaient des cros impressionnant. C'était la pire menace d'Aracand.
Les Absol de Sang.
Nommés ainsi à cause de leur goût pour les tueries particulièrement enrichie en blessures coulantes.
Crés par le tyran du pays pour ses armées...
Ces pokémon possédaient une force phénoménale. Rien ne pouvait les abattre, sauf les armes à feu, et encore, à condition de leur tirer droit au coeur, dans le poitrail; Exploit dont presque personne n'était capable. Ils pouvaient regénérer leurs blessures avec une telle rapidité que ca en était affolant. Et surtout, leur vue, leur odorat et leur ouïe faisaient d'eux des chasseurs hors pair.
Il suffisait d'une goutte de sang à dix mètres pour que le pokémon vous répére. Et l'odeur du sang était pour eux un parfum grisant et éveillant en eux des faims jamais assouvies.
On ignorait si les attaques étaient contrôlées, comme le prétendaient les rumeurs, une seule chose était sûre, c'est qu'elles étaient meurtrières. Et les soldats du Comte ne faisaient franchement pas grand chose contre ca.
La porte de la maison fut défoncée en un clin d'oeil par les puissants corps qui s'étaient jetés contre elles, dans un mouvement mécanique et précis. A l'intérieur, une famille paniquée. Il y'avait un homme brun au teint terreux, une jeune femme blonde et une fillette aux cheveux ébourrifés. Plus loin, un jeune homme aux cheveux noirs avait saisi une chaise, dans une tentative vaine de repousser la meute...
Ce fut un carnage.
L'homme fut renversé et éventré avant même d'avoir eu le temps de comprendre ce qui lui arrive. Le sang ruissela sur le sol, et les bêtes poussérent de légers cris d'excitation avant d'attaquer la mère qui hurla avant que les crocs meurtriers ne s'enfoncent dans son corps. Une lame siffla, le sang jaillit et la fillette fut décapitée. Quant au jeune homme...
Il vit, terrifié, le dernier de la meute bondir sur lui. D'instinct, il leva le bras, cherchant à protéger sa gorge. Les crocs s'enfoncèrent dans son bras, une douleur fulgurante le saisit, et se diffusa dans son corps, comme un venin. Il hurla. A cet instant, les tirs des soldats, enfin, retentirent.
Les Absol poussérent des couinements plaintifs et se dispersèrent...
A l'extérieur, cependant, le dernier d'entre eux eu une surprise.
Un Absol au pelage noir le toisait. Avec mépris. Et soudain, bondit sur lui et lui enfonca ses griffes dans la gorge, le lacéra de partout. L'autre fut si surpris qu'il n'eut pas le temps de se défendre. Cette fois, c'était lui qui saignait, tandis que son ennemi l'attaquait et l'acheva en lui fracassant le crâne. Cette tache accomplie, il se détourna. Il méprisait ceux qui ne savait pas maîtriser leurs pulsions. Après tout, ils n'étaient pas des bêtes! Enfin, lui, ne l'était pas. Jamais il n'aurait fait de mal à un être humain. C'était une pure question d'éthique. Il les méprisait, mais tout de même...
Il s'éclipsa. Il se demandait ce qui allait se passer à présent.