Justine, l'apprentie dresseuse de Bakufunlove

Clic clac. Clic clac, faisait la pokéball qui tanguait doucement sur l'herbe sèche. Justine assise juste devant la ball rouge et blanche, et la fixait sans détourner ni cligner des yeux. Tout à coup, le centre de la ball devint rouge et la ball cessa de bouger. La jeune adolescente ne réalisa pas. Elle continua de regarder la pokéball, et puis, au bout de quelques secondes, pris la ball de ses mains, et hurla :

« - Ouaiiiiiiis ! Galekid cap-tu-rééééé ! »

La mère de Justine la regardait par la fenêtre de la cuisine. Elle sourit, et se dit qu'un jour ce Galekid deviendrait un puissant Galeking que sa fille contrôlerait aisément ...
La fille en question courut aussi vite que possible vers la maison, annonça la nouvelle à sa mère sous l'œil jaloux de sa petite sœur, et se saisit du téléphone pour appeler ses amis. Personne ne répondit chez Cindy. Aria devait partir, et elle savait que Lucile et Léo étaient partis avec leurs parents. Alors, elle composa le numéro de Damien, qui décrocha presque instantanément :

« - Allô ?

- Salut Damien, c'est Justine !

- Aaah ... dit Damien, un peu déçu.

- Bah qu'est ce qu'il y a ?

- Nan nan rien, laisse tomber ! Tu vas bien ?

- Super top méga ultra hyper bien ! Devine pourquoi ?

- T'as attrapé ton Galekid, c'est ça ?

- Bah, comment tu sais ? demanda Justine, étonnée.

- T'a pas arrêté de nous en parler toute la journée, répondit-il d'une voix lasse.

- Aaha, désolé ! S'exclama Justine, un peu gênée.

- Bon il faut que je te laisse, j'ai un truc à faire salut ! »

Justine resta interloquée. D'habitude il était bavard au téléphone ... c'était dur de l'en décrocher. Qu'avait-il de si important à faire ?



Damien venait de raccrocher le téléphone. En réalité, il n'avait rien à faire, mais Lucile avait promis de l'appeler ce soir. Il prit alors le téléphone, monta dans sa chambre, et se coucha sur son lit, les yeux fixés sur le plafond. Il murmura pour lui, soupira, puis, ne tenant plus, composa le numéro de portable de Lucile.

« - Allô ? Qui est l'appareil ? Demanda une voix familière à Damien.

- Ah, salut Léo ...

- Damien ? C'est toi ? Que veux-tu ? »

Le jeune adolescent se mordit les lèvres. Demander à Léo de lui passer sa sœur ? Impossible. Déjà qu'il n'avait pas arrêté de le taquiner aujourd'hui à propos de Lucile, qui rougissait en le voyant, que dirait il si ses soupçons étaient confirmés ? Et puis, son ami ne sait pas tenir sa langue, et ça, il le sait très bien ...

« - Heuuu, désolé Léo, je me suis trompé de numéro.

- Trompé de numéro ? Tu te fiches de moi ?

- Non, non ... merci Léo, à demain !

- Hé, Damien, attends ! »

Trop tard. Le silence demeurait au bout du combiné. Le frère de Lucile reposa le portable de sa sœur, et alla rejoindre celle-ci, tout en s'inquiétant pour son ami.



Aria se baladait autour des plants de baies. Elle songeait à ses futurs pokémon en ramassant les fruits juteux, quand elle entendit une voix familière dans le magasin de sa mère, et se rua à l'intérieur, persuadée de la présence de Justine.

« - Cindy ! »

Aria s'approcha de l'adolescente. Celle-ci ne semblait pas très heureuse de la voir, mais lui fit la bise et commença à lui parler comme si de rien n'était. Pendant que son père payait, les deux filles sortirent dehors. Aria commençait à parler de tout et de rien, quand elle fut violemment interrompue par Cindy.

« - Mais ferme-là !

- Cin ... Cindy ?

- Tu peux pas arrêter de piailler comme une gamine, t'es soulante ! Je t'ai entrainée dehors pour te dire qu'il faut que tu arrête de me suivre partout, à l'école ! On dirait un chien qui suit son maitre ! Tu n'a donc pas de libre arbitre ? On te dit « tombe », tu tombe ?

- Mais mais ... mais ... bégaya Aria, dont les yeux ruisselaient de larmes.

- Et voilà que la gamine se met à pleurer ... franchement, tu me dégoutes ! T'as plus intérêt à trainer avec Justine et Damien quand je suis avec, où tu vas voir ce qui t'attends ! »

Après ces remarques acerbes, Cindy retourna vers le magasin d'un pas rageur, et pressa son père qui discutait avec la vendeuse. Pendant ce temps, Aria, anéantie, s'était affalé par terre. En voyant Cindy partir, elle avait voulu la retenir, lui crier quelque chose, n'importe quoi, mais rien n'était sorti, à part de lourds sanglots. Elle pleura, pleura longtemps, et se libéra de toutes les larmes qu'elle s'était efforcée de garder depuis des années. Aria pleurait très facilement, et elle s'était fixé comme mission de ne plus pleurer, il y a quelques temps. Mais ce que lui avait dit Cindy ... c'était trop pour elle. Une grande pression venait de retomber. Aria se leva en séchant ses larmes, puis passa devant sa mère pour aller en direction de sa chambre.

« - Chérie, tu vas bien ? Tu as les yeux rouges, on dirait que tu as pleuré ...

- Non, non, ça va Maman, merci ... »

Elle alla dans sa chambre, et sorti un précieux carnet à spirales bleu couvert de paillettes, qu'elle serra longtemps contre son cœur, tout en laissant couler ses dernières larmes.

« - Tobutai ... »