Prologue
Chapitre I
Prologue
Au-dessus de la grande forêt d'Illusia, le ciel était d'un bleu azur, parsemé de nuages blancs.
Dans cette forêt verte de végétation, épargnée fort heureusement par la déforestation, une jeune fille était assise sur une branche d'un arbre centenaire.
Elle avait des cheveux noirs aux reflets violets et des yeux brun foncé, virant presque au noir. Elle portait une casquette rouge avec un insigne doré dessus, une tenue principalement rouge avec le même insigne qui y était épinglé, des bottes assorties et enfin, des gants noirs. Cette fille s'appelait Céleste. Et vous l'avez peut-être deviné, c'est une Ranger Pokémon, c'est-à-dire, une personne qui a pour mission principale de sauver les Pokémon en détresse et accessoirement, de préserver la nature. On pouvait commencer ce « métier » assez tôt, c'est pour cela qu'à seulement quatorze ans, Céleste a eu la chance d'être engagée comme Ranger.
Une Skitty femelle se tenait sur son épaule.
-Nekobi, préviens-moi si tu vois un Pokémon en danger ! dit Céleste à son Pokémon.
Perchée tout en haut de l'arbre, la jeune fille n'avait apparemment pas le vertige. En fait, elle aimait beaucoup les hauteurs.
-Skitty Skitty !
La Skitty, surnommée Nekobi, tapota l'épaule de sa dresseuse et montra un endroit précis avec sa patte.
– ... C'est quoi ce petit truc brun et rouge...
Céleste prit des jumelles.
– ... un Piafabec ! Il a l'air mal en point... Oh non, des rochers sont en train de tomber de la montagne, il va les recevoir en plein dessus ! O.k. ! Roucarnage, j'ai besoin de toi !
Elle prit une Poké Ball de sa ceinture et la lança. Un magnifique et impressionnant Roucarnage en sortit. Sa crête ondulait élégamment dans le vent.
Céleste monta sur lui.
-Tu vois ce Piafabec ? Il est blessé et il est en danger ! Nous devons aller le sauver, go !
Le Roucarnage vola à une vitesse phénoménale. Céleste se tenait bien sur son dos, elle y était habituée.
Le Piafabec, une de ses ailes blessée, était allongé, gisant sur le sol. Un Rattata, curieux, vint à son chevet.
Un bruit sourd se fit entendre.
Le Rattata leva la tête. Des rochers dégringolaient d'une montagne, droit sur eux. Le Pokémon prit peur et s'enfuit, laissant le Piafabec seul et sans défense.
Alors que les rochers allaient écraser le petit oiseau, une sorte d'éclair jaune passa et le Pokémon disparut, évitant ainsi les boules de roc.
– ... Il a dû être blessé en plein vol et il n'a pas pu régler l'atterrissage..., jugea Céleste en examinant le Piafabec. Bon, je vais le soigner.
Peu après, l'aile de l'oiseau était couverte de bandages. Celui-ci se réveilla.
Il fixa Céleste puis voulut donner un coup de bec.
-Du calme... Je ne te veux aucun mal, dit la jeune fille en souriant.
Le Piafabec la regarda encore une fois, puis sembla s'adoucir. Il caressa sa tête contre la main de la Ranger qui le tenait.
-Roucarnage, reviens ! Merci tu m'as bien aidée... oui merci à toi aussi Nekobi, rajouta
Céleste après le miaulement indigné de sa Skitty.
Après que Roucarnage soit rentré dans sa Poké Ball, Céleste entendit un bruissement.
-Je sens une atmosphère étrange tout d'un coup...
Une trentaine de Piafabec encerclait l'adolescente, la petite Skitty et le Pokémon blessé.
-Oh oh... Bon Nekobi, prépare-toi à combattre !
La « chatonne » se mit en position de combat.
Mais soudain, le Piafabec blessé sauta de la main de Céleste et se posta devant les deux filles en écartant les ailes, comme pour les protéger. Il criait sans cesse « Piafabec, Piafabec ! » à ses congénères.
-Qu'est-ce qui se passe... ? demanda Céleste, déconcertée.
Peu de temps après, les Pokémon Minoiseau partirent.
-Ah... j'ai compris ! Tu leur as dit qu'il ne fallait pas m'attaquer parce que je t'ai sauvé et que je n'étais pas méchante, c'est ça ? dit-elle, perspicace.
Piafabec répondit vivement « Oui » de la tête. Puis, il battit des ailes avec ardeur et commença à s'envoler.
-Ouah, tu guéris vite !
-Skitty ! miaula Nekobi, admirative.
Le Pokémon sourit, puis fit des cercles en volant.
-Très bien, je pense que tu peux t'en sortir tout seul maintenant. Mais fais attention quand tu voles, d'accord ? Allez, à bientôt j'espère !
Quand Piafabec s'en alla, Céleste jeta un coup d'oeil vers le ciel. Elle écarquilla les yeux.
Un dirigeable bleu foncé semblait atterrir un peu plus loin, projetant son ombre sur une grande partie de la forêt. Le symbole royal était inscrit dessus, signifiant que c'était le dirigeable du Roi.
-Ah oui, on m'avait raconté que le Roi était parti un moment... Par contre on ne m'a pas précisé pourquoi... Je suis trop curieuse... Il faut qu'on aille voir ce qui se passe, Nekobi !
-Skitty !
-Roucarnage, désolée de te déranger encore une fois !
Céleste, succombant à la tentation, s'envola donc vers l'endroit où le dirigeable s'était posé.
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Il put finalement aller à la bibliothèque. Ce fut d'abord un dur échange de procédés, mais Odd put enfin y aller. Il traversa les rues animées du coin. Etant un « noble » il ne pouvait pas trop se mêler au peuple. En tout cas, c'est ce que lui avait inculqué sa grand-mère. A Illusia, il y avait, les nobles, les dessous et les morts. Les dessous étant les commerçants et les morts des pauvres. La famille d'Odd était très riche et très influençable. Le père de Odd avait fréquenté le roi, la plus haute sphère du pays, mais il était mort lors d'un attentat. Alors Odd était élevé par sa grand-mère, sa mère n'étant presque jamais là, elle travaillait comme médecin. Le garçon soupira et regarda les commerçants montrer leurs marchandises. Odd décida de s'acheter une pomme pour avoir de quoi manger. Il régla l'argent avec cinq Kirans.
Il prit plaisir à regarder le peuple s'agiter, il ne pouvait voir ça que quand il allait à la bibliothèque. Ou bien dans de très rares occasions, sa grand-mère voulait faire de lui un gamin sage et toujours appliqué. Mais Odd ne voulait pas attacher d'importance à sa caste. Il regarda le château, une vraie forteresse. Placée stratégiquement en haut d'une montagne, on pouvait voir l'ennemi arriver de loin grâce aux radars sur les tours et la plaine désertique laissait apparaître les gens qui voulaient venir. Au bout d'un certain temps, il arriva devant une grande bâtisse. Elle avait un livre en béton sur le toit et il était écrit en lettres couleur d'or : « Bibliothèque ». Il sourit et s'avança, quand il fut devant la porte, il lut comme d'habitude l'écriteau : « La connaissance et le savoir amènent au pouvoir ». Il se fichait beaucoup du pouvoir mais il voulait autre chose.
Il entra finalement dans la bâtisse. Il y avait des armoires avec des livres partout. Il passa devant la bibliothécaire qui le salua.
-Bonjour Odd, tu m'as l'air en forme aujourd'hui.
-Bonjour madame Pinson, oui ça va. Avez-vous reçu la commande dont vous m'avez parlé ?
Elle sourit.
-Bien sûr, je t'avais mis le livre qui t'intéresse sur le côté, tiens le voilà.
Elle lui tendit un livre rouge. Odd le prit et regarda la couverture : c'était une photo de ruines. Le titre était : « Les ruines légendaires ». Il était pressé de consulter l'ouvrage, mais avant il sortit un stylo et un bloc-notes pour pouvoir écrire les choses intéressantes.
-Au fait Odd, tu sais que le roi a quitté le château depuis quelque temps ?
-Oui, bien sûr, pourquoi ?
-On m'a dit qu'il partait résoudre des affaires diplomatiques.
-Ah, ça je n'en sais rien. Ma grand-mère me tient à l'écart de ce genre d'information. De toute façon, ça ne m'intéresse pas vraiment.
-Irma devrait t'apprendre à t'intéresser à l'actualité, soupira Madame Pinson. Ca t'intéresserait beaucoup à mon avis.
-Il n'y a pas grand chose qui m'intéresse depuis la mort de mon père, répondit-il froidement en regardant le livre.
-Je vois, je te laisse travailler, j'espère que tu trouveras ce que tu recherches.
Il approuva d'un signe de tête. Il chercha une table isolée pour être tranquille et s'installa. Il ouvrit le livre. Apparemment c'était assez détaillé, il trouvera sûrement de nouvelles choses dedans. Il chercha au sommaire ce qu'il voulait et c'était réussi. Page 233, « Les ruines Gatiennes » peu de livres parlaient de ces ruines légendaires. Il alla à ladite page et trouva un long article. Il prit son bloc-notes et se mit en position pour écrire.
Les ruines Gatiennes
Une légende raconte qu'un peuple vivait il y a des années, c'était le peuple Gatien. Ces gens étaient, dit-on, en contact avec les Dieux eux-mêmes. Ils avaient cherché à créer un monde pour les défunts qui ne pouvaient trouver le chemin. Un monde où seul les créatures appelées « Pokémon » pouvaient leur rendre visite. Grâce à l'alliance entre les Gatiens et les Dieux, ce monde fut créé, ils l'appelèrent le « Peace World ». Mais un jour, on raconta que les Gatiens trahirent les Dieux en substituant le secret de la résurrection. Ils cachèrent des tablettes de marbre dans leur cité racontant comment, en se servant du « Peace World » on pouvait ramener les défunts à la vie. Mais pour se venger, les Dieux punirent les Gatiens en détruisant leur glorieuse cité et en les enfermant à jamais dans le « Peace World ». Maintenant, cette cité n'est que ruines, mais ces ruines renferment le secret que tous les savants recherchent : le moyen de ramener les gens à la vie. Des recherches ont été menées pour trouver ces ruines, mais personne n'y est parvenu. On dit qu'elle se trouve dans le désert du Harane. Des rumeurs disent qu'elle est dans la jungle Juvienne, ou même sous la mer des Turinâmes. Ce que l'on sait, c'est qu'une tablette en marbre a été retrouvée, elle aurait été gravée par un Gatien qui aurait échappé à la punition des Dieux. Elle raconte la légende, mais la partie qui intéresse beaucoup les explorateurs est celle-ci :
« Je suis perdu, plus d'eau, plus de vivres, plus rien, juste cette tablette sur laquelle je marque l'histoire de mon peuple pour que celui-ci ne soit jamais oublié. J'ai très froid, ma peau est blanche comme la couleur terrestre et le soleil va bientôt disparaître. Les reflets de mon âme sont autour de moi, je sens que je vais mourir. Ceux qui liront cette tablette comprendront que le peuple Gatien a été le plus grand des peuples »
On peut donc supposer que ce n'est pas dans le désert que se trouvent les ruines Gatiennes, car le soleil brille encore mais le Gatien précise qu'il fait froid. On pense que la cité se trouverait dans la Vallée Blanche, terre ou le sol est immaculé de blanc comme il est dit dans la tablette. Des recherches sont justement en cours dans cette vallée mais ne donnent rien pour l'instant. Les archéologues disent qu'il a vécu les derniers moments de sa vie, son âme autour de lui était d'après leur dire, les hallucinations provoquées par la fatigue. D'après les scientifiques, le peuple Gatien aurait vécu entre le XIe et Xe siècle avant Jésus Christ. La tablette a été trouvée par un explorateur qui se baladait sur le marché. Le propriétaire a dit qu'un vieil homme qu'il avait trouvé mort l'avait dans son sac, on ne sait donc pas où exactement elle était, ce qui fait encore le mystère de ces ruines.
Satisfait des informations, Odd referma le livre. L'article était fini. Il regarda ses notes, puis réfléchit. Il avait un esprit large et ouvert. Avec tous les livres qu'il a lu, il était de plus très instruit. Il savait que les explorateurs s'étaient trompés. Ces reflets, cette terre blanche. C'était bien sûr. Mais il fallait encore vérifier. Il décida de consulter une carte du monde mais il n'en trouva pas. Il demanda donc à la bibliothécaire.
-Je suis désolée Odd. Mais personne ne s'est jamais donné la peine de faire une carte de ce genre, je suis désolée.
Odd grimaça, ceci l'empêchait d'aller plus loin. Il soupira et s'assit pour relire ses notes. Mais ça ne l'aidait pas. Il regarda désespérément par la fenêtre, puis il vit une sorte de gros ballon dans les airs. Il se leva pour mieux voir : c'était un dirigeable portant l'insigne royal. Le roi était de retour. Mais au lieu d'atterrir dans le château, il alla un peu à côté dans la forêt environnante. La curiosité de Odd n'en pouvait plus, il sortit de la bibliothèque en disant au revoir à Madame Pinson et courut vers la forêt. Mais la malchance jouait contre lui : sa grand-mère l'aperçut.
-Odd ! Je venais justement te chercher. Il est tard, il faut rentrer.
-Tard ? Mais mamie, non, il n'est que 16h, tout va bien.
-Ne discute pas et dépêche toi !
Odd réfléchit. Il se passait quelque chose de louche. Sa grand-mère était venue le chercher, or elle ne venait se mêler à la foule qu'en cas d'urgence. Et puis, normalement elle lui laissait plus de temps. Et comme par hasard, le dirigeable royal venait d'arriver. Non, quelque chose se tramait et il voulait en avoir le cœur net.
-Mamie, je voudrais te demander si tu as tes pokémon avec toi ?
-Non, ne t'en fais pas. Ils sont à la maison.
-MINCE REGARDE LE ROI !
-Où ça ? Mon dieu, où ?!
-Regarde là-bas… C'est lui.
Elle se glissa un peu parmi la foule pour essayer de regarder. Pendant ce temps, Odd sortit une de ses poké ball. Il fit sortir un Grodrive.
-Bien, il faut être rapide mon vieux Grodrive, allons-y, cap sur la forêt !
Il monta dessus et son Pokémon l'emmena vers l'immensité de verdure où avait atterri le roi. Quand Irma se retourna, elle vit le Grodrive qui partait avec Odd dessus. Elle devint rouge de colère, ce sacripant allait recevoir une belle correction en rentrant.
Au bout de 20 minutes, ils atterrirent. Odd rappela Grodrive et se glissa parmi les arbres. Il entendit des voix. Il sourit, il allait peut être enfin voir le roi en chair et en os. Il courut vers la clairière pour vérifier ce qui se passait.
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Le soleil commençait à peine à s'écrouler sur le monde lorsque Malcolm Garland rangeait son traité de géomancie. L'adolescent n'avait pas vu le temps passer, plongé dans son travail. Alors qu'il retournait à sa table, très pris par des sédiments spéciaux venus de Hoenn, il décida de faire une pause dans un fauteuil capitonné de rouge face à sa grande fenêtre vitrée. Dans sa tour, il surplombait la capitale d'Illusia.
Malcolm est un garçon très particulier. Il a une passion complètement impropre à son âge : la géographie. Il adorait les cartes, les cartographies, les mesures topographiques, les reliefs, les économies des différentes nations… Il se surprenait à retenir les capitales, les spécificités des villes, les frontières, les différentes végétations en place, les coutumes locales…
Malcolm aimait ces longues heures passées à fouiller ses documents, à renarder dans ses bouquins, bref à se couper du monde. Il savait de nombreuses choses, connaissait les itinéraires pour aller d'un point du monde à un autre. De plus sa curiosité l'avait poussé à venir à bout de plusieurs secrets d'Etat. Mais comme c'était quelqu'un d'intègre n'agissant que pour la seule autosatisfaction du savoir, il n'avait pas divulgué ce qu'il savait. De plus ce serait dangereux, on pourrait l'enfermer pour ça… Enfin si tant est qu'on pouvait l'enfermer plus qu'il ne l'est lui-même.
Mais Malcolm se réjouissait à l'idée un jour de partager tout ce qu'il savait. Par exemple que les autres nations étaient économiquement plus fortes et que la leur n'était qu'une dictature outrageante, vouée à la guerre.
Mais ça, Malcolm n'en avait cure. Tout ce qui l'intéressait c'était d'accroître ses connaissances en géographie.
Malcolm portait généralement un t-shirt noir et un pantalon gris, avec de gros souliers marrons en cuir. Il avait surtout un manteau rouge cuivre accompagné d'un chapeau assorti. Un « look » dont il n'avait assurément pas cure.
Ce jour là, par la fenêtre, il en voit, des choses. La cité regorge de rues, de passerelles entre les maisons, de couloirs sur les toits. Dès son plus jeune âge, Malcolm s'acharnait à faire des plans à plusieurs niveaux de la ville et si on lui demandait son chemin, on était sûr d'avoir une réponse si précise qu'on trouvait forcément son lieu d'arrivée. Un dirigeable royal passa devant le soleil rougeoyant. Malcolm s'étonna, il n'en vole pas un si souvent, même parmi les autres dirigeables, c'était rare de voir ce vaisseau volant.
-Malcolm ! Malcolm !
Il se retourna et cria à la voix basse
-Oui ?
-On mange, chéri.
-J'arrive !
Au moment où il se dirigea vers la porte, Spinda lui rapporta le livre qu'il cherchait.
-Aaaah… Ca ne m'arrange pas du tout… Je mange ou j'étudie ?
Spinda lui porta son regard en spirale, tout en penchant la tête l'air de dire « T'as vraiment un choix de ce genre à faire ??? »
-Bon, j'étudierais ce livre à table !
Spinda sembla excédé. Il posa le livre sur la table et poussa Malcolm jusqu'aux escaliers.
-Hé ! On dirait que t'as vraiment envie que je mange !
« Bien sur que oui en plus ça m'a tout l'air d'être Spaghetti Boulettes, si je pouvais avoir des restes… »
-Haaa… Bon okay je vais manger !
Il prit le panda-tâche dans ses mains. Son premier Pokémon. Sans lui rien n'aurait vraiment été comme ça a été. Les Pokémon ont vraiment le pouvoir de changer le destin des gens. La preuve, il vient de l'obliger à aller manger. C'est peu de choses, mais ça change tout. L'effet papillon.
Après avoir descendu l'escalier en colimaçon, Malcolm s'assit à la table ou ses parents l'attendaient.
-Mon chéri tu passes trop de temps dans tes études. Tu devrais sortir un peu.
-D'accord, maman. J'irais faire des prises de vues cartographiques dehors demain.
La mère soupira
-Je pensais plus à sortir avec des amis… Non ?
-Bof. En attendant j'ai passé une super journée ! Et vous ?
C'était ainsi à chaque fois. Malcolm semblait toujours insouciant et inconscient de ce qu'il y avait autour. Il donna ses restes à son Spinda ravi et remonta dans sa tour. Il quitta ses parents adoptifs et retourna travailler, le visage blasé d'on ne sait quel ennui.
Il savait que ses parents n'étaient pas ses vrais parents, mais à leur insu. Il ignorait qui étaient ses vrais parents. Par contre il connaît le nom de leur premier enfant biologique : Lloyd. Lui a été adopté ensuite. Malcolm sait tout ça parce qu'il a fouillé les archives généalogiques de la ville un jour, après avoir passé la journée à fureter à la bibliothèque de la ville. De plus ses parents ignorent qu'il sait tout cela.
Parfois il a envie de leur dire qu'il sait mais il se dit que si cela se passait, il les considèrerait de moins en moins comme ses parents. Qu'eux ne sachent pas était une bonne chose. Malcolm aimait ses parents et ne voulait pas les blesser.
Autour de lui, Capidextre, occupé à ranger la bibliothèque avec Lippoutou, le regardèrent. Spinda remonta, le visage couvert de sauce tomate.
-Tu t'y es encore pris comme un porc…
-Spinnnn dah !! rumina le panda.
-Hahaha… Bon, voyons ce bouquin…
Il passa la journée à lire et à écrire des traités de géomancie, loin de se douter de ce qui l'attendait…
Le dirigeable royal se dirigea vers un château semblable à une cathédrale de pierre sépia. Une gigantesque rosace étoilée s'ouvrit. Illusia, cité des lumières, recevait ce véhicule reconnu entre les quatre cités comme un véhicule neutre. Le seigneur Peacemund Lovecraft, XIIème seigneur de la cité, autorité suprême de la ville, s'avança aux côtés de sa femme, la délicate Panja Moon. Trois émissaires descendirent et tendirent respectueusement un parchemin roulé. Le seigneur, un homme assez âgé -la bonne cinquantaine- s'empara du traité. A sa droite, Panja Moon Lovecraft, la très aimée femme du seigneur, qui paraissait si jeune et si guillerette, attendait de savoir de quoi il en retournait. Peacemund hocha la tête et se retourna.
-Je dois aller voir la chancellerie et le ministère de la défense. Nous allons déclarer la guerre aux trois autres cités.
Il s'avança vers les couloirs du château sous l'œil étonné de sa femme. Les émissaires prirent congé.