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The Latest Hope de Mytitoune



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» Auteur : Mytitoune - Voir le profil
» Créé le 03/03/2008 à 00:19
» Dernière mise à jour le 23/03/2009 à 01:53

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Première altercation
Il marchait, les mâchoires crispées, le regard dur sans se soucier des passants qui s'écartaient sur son passage et des murmures outrés ou admiratifs qui le suivaient.
Sa main gauche jouait distraitement avec la pokéball contenant son fidèle compagnon ailé qui lui transmettait ses ondes calmes et apaisantes dans l'espoir de le rassurer quelque peu.
La nervosité n'était pas une bonne chose, elle ne menait nulle part ou seulement à la défaite et ils le savaient tous les deux.

L'homme réfléchissait à toute vitesse, les idées s'entrechoquant violement en son esprit.
Que faisait-il ici ?! L'avait-il suivit ?
Si c'était le cas, il pouvait s'estimer coupable du danger qui se profilait à l'horizon du champion de Rivamar.
Peut-être l'avait-il conduit exactement là où il souhaitait aller.
Il pensait pourtant s'être montré prudent !

Un juron franchit ses lèvres, malgré lui.
Et le Major ?! Qu'est-ce qu'il foutait bon sang ?!
Chaque fois qu'on avait besoin de lui, c'était la même chose : on ne le trouvait pas !
Cet idiot était parti comme ça, sans rien dire !
Enfin, il lui semblait bien qu'il avait prononcé l'ébauche d'une explication mais le ninja n'avait pas prêté plus d'attention au militaire qu'il ne lui en accordait d'habitude aussi se retrouvait-il désormais dans une incertitude, un flou insupportable.

~ - Je te rejoindrais plus tard là où tu sais... Oh et, Koga,... Je compte sur toi pour prendre soin de lui, hein ! ~

C'était ce qu'il avait dit juste avant de tourner les talons, divisant ainsi l'équipe qu'ils formaient et lui confiant la charge de cette peste de rongeur.
Là où il savait ? Sans doute s'agissait-il des marrés où ils s'étaient arrêtés à l'allé, près du Lac Courage.
Si ce n'était pas ça et bien... et bien ils étaient dans la merde jusqu'au cou !
Même si ça ne l'enchantait pas, il avait besoin de lui, c'était un fait.

Mais bon, il reviendrait sans doute quand on ne l'attendrait plus, ne serait-ce que pour son Raichu adoré, cette espèce de sale bête impertinente qui n'avait, à ses yeux, rien pour plaire.
Oui, son imprévisible propriétaire les retrouverait forcément, pas de quoi s'inquiéter.
Il fallait seulement attendre de voir comment les choses allaient évoluer.
Pas de panique inutile surtout !
Rester maître de soi, toujours garder le contrôle... la tête froide comme on disait.
C'était sa philosophie.
Après tout, il aurait largement le temps de s'angoisser plus tard.

En revanche, pourquoi son collègue n'avait pas jugé bon de venir lui-même chercher Tanguy, lui en remettant la responsabilité, restait un mystère.
Il avait prétendu que s'il venait en personne, le jeune homme n'écouterait rien et refuserait de les accompagner mais Koga n'y avait pas vraiment cru.

Le champion de Parmanie accéléra l'allure, désireux de s'éloigner le plus possible du traitre qu'il avait remarqué au bar et dont il ressentait encore la présence.
Sans doute cherchait-il à le suivre...
Toutefois ça n'avait pas d'importance.
Il était parfaitement capable de s'occuper de lui et en un sens s'il se lançait à ses trousses cela assurerait au garçon qu'il voulait protéger un minimum de sécurité.
Tant que l'autre se concentrait sur lui, alors il le laisserait tranquille.
Il espérait juste que le blond respecterait les recommandations qu'il lui avait faîtes et qu'il irait se réfugier à l'arène en attendant sa venue.

Ce qu'il avait aperçu chez lui le réconfortait cependant là-dessus.
C'était, de toute évidence, une personne raisonnable... plus que ne l'était son frère heureusement.
En outre, s'il n'avait pas pu comprendre l'enjeu de leur rencontre prochaine, il suivrait certainement les ordres qu'il lui avait donnés.

En effet, le spécialiste du type poison avait toujours eu du mal à formuler des demandes jugées polies ou des conseils mielleux, naturellement prédisposé comme il l'était à l'emploi d'impératifs.
Il ne s'embarrassait pas de politesses inutiles, ça au moins personne ne le remettait en cause.

Parlons peu mais parlons bien, voilà l'idée qu'il se faisait d'une conversation « agréable ».
Aussi se précipitait-il toujours dans le vif du sujet, tranchant les futilités et le superficiel sans état d'âme, ce qui contribuait à sa réputation de personnage direct, peu préoccupé par les civilités ou par les sentiments d'autrui.
S'il y avait bien une vérité sur laquelle tous s'accordaient, c'était celle là...

Quoi qu'il en soit, celui qu'il ne voyait pas autrement que comme un gamin, avait eu l'air drôlement surpris de le trouver ici.
A croire qu'il s'était attendu à rencontrer quelqu'un d'autre que lui.
Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment pris la peine d'expliquer sa présence à Rivamar...
Et puis... il s'était sans doute sentit un peu brusqué.
Bah... tant pis !
S'ils devaient établir une relation quelconque, il serait, de toute manière, bien forcé de s'y faire.
C'était une question d'habitude !
Il finirait par s'acclimater à son caractère comme ils le faisaient tous, bon grès mal grès.
De toute façon il n'était pas dans ses habitudes de ménager qui que ce soit.

C'est alors qu'un grognement sourd s'éleva dans son dos, le tirant de ses rêveries.
Ce son eut pour conséquence de le figer sur place et ce de façon quasi-instantanée.
Ils avaient fait vite…
Il ne pensait pas qu'ils l'auraient rattrapé immédiatement à vrai dire.
Mais maintenant, il n'y avait plus trente six solutions. Les dès étaient jetés.
Le rouquin avait des comptes à rendre cette fois.

Le bruit menaçant retentit à nouveau et l'homme se retourna lentement, très lentement, venant fixer ses prunelles incisives sur le canidé qui se dressait face à lui, ses babines retroussées dévoilant des crocs redoutables qui ne rêvaient que de se planter dans la chair tendre de l'humain impavide.
Bien campé sur des pattes puissantes, il était là, imposant, souhaitant visiblement impressionner celui qui n'allait pas tarder à devenir son adversaire.
La bave qui coulait le long de sa gueule entrouverte, constituant déjà une petite flaque entre ses pattes avant, son œil brillant d'une hargne nouvelle mais non justifiée... tout en lui reflétait l'excitation, le désir qui l'animait ardemment à la simple pensée de combattre.
Et le « guerrier » émérite que Koga était devenu ne se trompait pas…
L'état dans lequel était plongé le pokémon était suffisamment révélateur.

La chaleur qui vibrait dans ses membres frémissants, la contractions des ses muscles anormalement tendus, ces visions macabres qu'il entrevoyait déjà et qu'il avait appris à savourer depuis peu, celles qui symbolisait la victoire, cette même victoire qui vous gonflait d'orgueil et de fierté et qui ne pouvait qu'accroître votre confiance en vous...
Oui, il voulait se battre, il voulait mordre et frapper, il voulait crier, sentir la peur de ses ennemis et goûter à leur sang !
Il souhaitait être le témoin de leurs efforts désespérés pour lui arracher ce qui lui revenait de droit, tout cela pour ne récolter finalement que cette inévitable défaite.

Déchiqueter leur peau et mettre ainsi leur âme à nue avant de la soumettre entièrement puis de l'envoyer en enfer comme un ultime châtiment. Le plaisir suprême !
Décider de leur octroyer la punition de leur faiblesse, donner la mort, et être l'espace d'un instant aussi fort, aussi puissant que le créateur lui-même !
Mais enfin, ses actes étaient louables, il ne faisait que supprimer ces erreurs de la nature qui déshonoraient leur espèce !

De plus, il aimait ces combats, ces combats violents où il n'y avait qu'un gagnant… et qui s'achevait par là mort de l'un des deux duellistes.
Ce genre de combat dans lequel on ne pensait plus… où le corps s'exprimait enfin.
Celui dans lequel on ne devait pas réfléchir, où les coups devaient venir d'instincts et pleuvoir sur l'ennemi sans lui laisser la moindre chance !
Tout devenait sombre, il n'y avait plus rien d'autre qui comptait que le triomphe.

C'était pour atteindre ce moment d'euphorie, d'extase qu'il désirait se battre, qu'il voulait gagner…

« - Et bien, Kuroï, tu fais cavalier seul maintenant ? Où est donc passé le traitre qui te sert de maître ? »

Le dénommé Kuroï ne répondit pas, prenant une posture plus effrayante encore à laquelle s'ajouta un rictus qui ne présageait rien de bon.
Probablement était-il vexé par la notion de supériorité que l'humain avait placé dans ses propos, lui qui avait toujours considéré les humains comme inférieurs à sa race.

Car au fond, auraient-ils pu lutter contre la rébellion complète de ces êtres qu'ils asservissaient impunément ?
Bien sûr que non !
Ils les utilisaient, les domestiquaient pour leur cacher une réalité incontestable : le pouvoir étaient entre leurs pattes et les Hommes ne faisaient que le leur voler, ayant en plus le culot de se servir de celui-ci en en réclamant les mérites légitimes !
« Admirez le bon dresseur que je suis », qu'ils disaient, oubliant de préciser qui était vraiment le plus à estimer d'un simple : « voyez le bon pokémon qui m'accompagne. »
Heureusement, le Grahyena avait déniché l'une des rares personnes capable de le mettre sur un pied d'égalité avec elle... du moins le croyait-il.

L'homme qui venait de parler n'eut néanmoins pas à attendre longtemps car bientôt quelqu'un entra en scène, s'annonçant d'un petit :

« - Je suis là... On s'impatientait ? »

Le corps du ninja se raidit totalement à l'entente de cette voix familière, autrefois hésitante et respectueuse mais qui avait beaucoup évolué, se teintant aujourd'hui d'un mépris et d'une arrogance incontestable.
Cette intonation, ce visage, ce regard...
Troublé, il constata, non sans regret, que son émotion vis-à-vis de lui était toujours semblable, comme si les barrières qu'il avait placé entre lui et le passé n'avaient jamais existé.

Le garçon, tout juste sortit de l'adolescence, se tenait désormais derrière l'"arme" dont il se prétendait l'ami.
Le manipuler était tellement plus simple ainsi !
L'autre se vautrait dans ses jolies illusions, guidé par des convictions idiotes auxquelles il faisait semblant d'adhérer.
Et on les disait doués d'une intelligence comparable à la sienne !
Enfin, ça ne voulait rien dire, certains humains étaient aussi malléables que ne l'était son serviteur après tout !

D'un geste prétentieux, vaguement provoquant, il replaça correctement l'une de ses soyeuses mèches rougeoyantes avant de resserrer son bandeau frontal dans un automatisme qui ne pouvait qu'annoncer une confrontation imminente, plaçant sur ses traits une expression austère mais pleine de sarcasme.

« - Puisque tu as l'air si pressé et que je suis d'humeur clémente, je vais m'arranger pour que ta défaite soit rapide. » Soupira-t-il, prenant une mine faussement navrée.

Le champion sentit alors la colère bouillonner sauvagement en lui...
Pour qui se prenait-il ?!
Non…
Cette haine violente et dévastatrice n'était pas tant dirigée envers son interlocuteur qu'envers lui-même.
Se voiler la face ne servait à rien.
Tout aurait pu être différent... mais il n'avait rien fait et dorénavant...

« - C'est ce qu'on verra. »
« - Au moins tu es prévenu. J'ose espérer que tu ne viendras pas te plaindre ou me supplier après ça. »
« - Je trouve que tu parles beaucoup pour quelqu'un qui se dit impatient d'en finir avec moi... »
Lança-t-il à mi-chemin entre la désinvolture et la lassitude, pertinemment conscient de l'effet que cette phrase allait avoir.

Un effet qui ne tarda pas puisque il vit aussitôt le grand loup noir fondre sur lui comme un oiseau de proie, ses pattes se détendant soudain en un saut remarquable destiné à le rapprocher de ce « rat » qui osait se moquer ouvertement de son compagnon.
Toutefois, lorsqu'il ne fut plus qu'à deux mètres de lui, son opposant n'eut qu'à effleurer l'une des prisons sphériques pendant à sa ceinture pour qu'un monstre fasse front, s'interposant entre lui et sa future victime, ce qui, pour ne rien vous cacher, ne fut pas vraiment de son goût.

Anormalement grande du haut de ses un mètre quatre vingt, la Nidoqueen ne mit pas longtemps à expulser le gêneur, l'envoyant rouler au loin avec un grognement mécontent qui recouvrit presque totalement le petit glapissement du borgne qui se releva prestement, plus furieux encore.

« - Nidooo ! (T'en as mis du temps !) » S'exclama-t-elle d'une voix grave à l'attention de son dresseur.
« - Sans commentaire, Nyia. Fais-nous plutôt une petite attaque plaquage. »

Sans demander son reste, elle s'exécuta docilement tandis que l'adversaire revenait à la charge...
Les assauts s'enchaînèrent, les ordres fusèrent... signe incontestable que le combat avait bel et bien commencé et qu'il ferait rage jusqu'à ce que l'un des deux combattants ne s'inclinent.

Que ferait-il ensuite ? Lorsqu'il aurait gagné ?
La question effraya quelque peu Koga, qui ne savait plus exactement ce qui le poussait à agir ainsi.
Pourquoi luttait-il ?
Qu'est-ce qu'il ferait de lui lorsque tout ça serait terminé ?
Non, mieux valait ne pas y penser !

Un challenger sans sentiment étaient beaucoup plus efficace, la preuve n'avait plus besoin d'en être faite.
Alors il allait se fermer comme toujours, devenant imperméable à toute forme de sensibilité, et se transformer en cette « chose » redoutablement douée, déterminée et dénuée de cœur qui l'avait conduite au rang de champion dans sa région natale et à qui il devait le moindre de ses succès.