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The Latest Hope de Mytitoune



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» Auteur : Mytitoune - Voir le profil
» Créé le 01/03/2008 à 13:39
» Dernière mise à jour le 29/03/2009 à 19:20

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Un invité... inespéré !
Il ne leur avait pas fallut bien longtemps pour rejoindre la terre ferme.
L'homme avançait d'un pas lent, le visage fermé, perdu dans d'incessantes rêveries que son amie, avançant à ses côtés de sa démarche fluide et légère, n'osait briser.
Elle fixait ce paysage qui leur était si familier et qui, elle devait bien le reconnaître, commençait à les lasser tous les deux.
Il ne l'avouait pas, bien sûr, mais elle le savait... le sentait, serait plus exacte...
Un peu d'action n'aurait pas été de refus mais pourtant ces derniers jours, la monotonie ne faisait que s'accroître et l'inactivité les rendait morose.
Reiri, sans rien en dire à son dresseur, ne souhaitait qu'une chose : entreprendre un nouveau voyage avec lui, quitter cette ville qui les étouffait l'un et l'autre.
Même revoir cet ahuris de Denki', le raichu le plus horripilant qu'elle connaisse, à l'image de son maître d'ailleurs, lui aurait fais plaisir.

Bientôt, ils passèrent à côté du Phare Panorama, grande construction rouge et blanche qui ne manquait jamais d'attirer l'attention de la voltali.
La nuit, assise sur le rebord de la fenêtre, elle se plaisait souvent à admirer cette lueur nacrée qu'il produisait par intermittence, avertissant les bateaux trop aventureux d'une proximité de la côte estimée dangereuse.
Et puis, sa tour était si grande !
Cinquante mètre de haut, d'après son compagnon.
Il lui avait aussi appris qu'elle avait été construite sur un ancien bastion militaire.
Les humains étaient fascinants parfois !

La bâtisse qui y était accolée avait, quant à elle, été totalement rénovée le mois dernier, sous la demande, pour ne pas dire l'exigence, de la nouvelle gardienne, Bianca, qui dans sa coquetterie s'était plain, jusqu'à obtenir gain de cause, de la pseudo vétusté de l'endroit.
Elle dégageait à présent une forte odeur de peinture que l'odorat des hommes ne percevait plus depuis plusieurs semaines déjà mais qui persistait pourtant, faisant se retrousser le museau de ceux de son espèce qui s'approchait trop près.

Mais alors qu'ils s'aventuraient sur la passerelle solide et ingénieusement construite au dessus de l'océan, faisant comme d'ordinaire frémir la petite créature d'ores et déjà réfugiée dans les bras puissants de son compagnon, doutant visiblement qu'il soit très judicieux de défier la géographie naturelle d'un territoire, une voix impatience et teintée d'exaspération retentit :

« - Tanguy ! »

Surpris nos deux compères se figèrent, reconnaissant instantanément le nouveau venu qui accourait vers eux avec un soulagement palpable.
Lorsqu'il fut parvenu à leur hauteur, essoufflé au possible, il s'immobilisa, se penchant fortement en avant, les mains appuyées sur ses cuisses, la respiration rauque et les joues teintés d'un rouge qui amusa vaguement la Voltali.
Pourquoi fallait-il qu'il soit toujours si tendu ?!
Il s'épuisait pour rien, décidemment.
L'arrivant ne devait pas trouver ça drôle en revanche, semblant quelque part entre la panique, l'irritation et l'apaisement ce qui ne parut pas atteindre l'interpelé, ce dernier se contentant d'attendre patiemment des récriminations qui ne saurait tarder.

« - Mais bon sang, qu'est-ce que vous faisiez ?! J'vous ai cherché partout ! » S'exclama-t-il d'un ton réprobateur lorsqu'il eut retrouvé son souffle.

L'interpellé haussa un sourcil l'incitant ainsi à s'expliquer.

« - ... Y a quelqu'un qui vous réclame... Un type bizarre qui a pas l'air très... fréquentable si vous voyez ce que j'veux dire... »

Le jeune homme se figea, baissant la tête comme soudain emporté dans une réflexion désagréable que la féline se permit de rompre, levant la tête pour mieux distinguer son air lointain.

« - Voltali ? ( Le Major ?) »

Le garçon baisa son visage afin de le placer bien en face de celui de la créature, avant de répondre d'une voix monocorde :

« - Probable... »

Il reporta aussitôt des yeux devenus anormalement durs sur son interlocuteur.

« - Qu'a-t-il dit exactement ? »
« - Heu... C'est que... »
Balbutia l'autre.

L'autre en question était en réalité le conseiller du champion, même s'il avait plus tendance à se prendre pour le père de ce supérieur qui, selon Reiri, finirait par le rendre fou.
Il hésita un long moment sans trop savoir quoi répondre ce qui permit à Tanguy de le prendre court.

« - C'est pour un badge ? »
« - ... Non, je ne crois pas... »
« - Alors renvois-le. »


Tatsumi, car tel était son nom, paraissait de plus en plus embarrassé, ce qu'ils ne furent pas sans remarquer, mais se força tout de même à insister :

« - ... Je... Je crois que c'est important. »
« - Et bien ça le restera. »
« - Il m'a menacé de... si je ne vous trouvais pas, il a dit que... »
« - Et bien quoi ? »
« - ... Je pense simplement que vous devriez y aller... »


Tanguy poussa un soupir agacé, levant les yeux au ciel avant d'hocher la tête.

« - Et où est-il ce... type peu fréquentable ? »
« - Au bar. »
« - Bien, merci. Ferme l'arène pour aujourd'hui. »
« - Heu... et je donne quel motif ? »
« - Je te laisse décider. »


Le malheureux sembla vouloir ajouter quelque chose, dépité, puis changea d'avis s'éclipsant rapidement sur un "Faîtes attention à vous".

Sans y prêter attention, le dresseur se remit en marche et si sa mine restait inexpressive sa préoccupation était on ne peu plus évidente aux yeux de la féline, nerveuse à son tour.
Comme pour le détendre, elle vint passer sa petite langue râpeuse sur les doigts qui la maintenaient toujours contre ce torse joliment musclé mais il ne parut pas le remarquer se mettant à parler à voix basse, plus pour lui-même que pour autrui, ce qu'il faisait toujours dans les moments les plus stressants :

« - Au bar, hein... C'est sûrement lui, ça... Qu'est-ce qu'il peut bien me vouloir... Je lui ai déjà... »
« - Volta ! Tali voltali ! (Calme-toi ! On est même pas sûr qu'il s'agisse bien du Major !) »
« - ... Oui oui, tu as raison. Désolé... »
« - Voltali, li... (Et puis, je suis avec toi, hein...) »
« - Oui... »


La Voltali ne s'offusqua pas de ce manque d'expressivité, attendant docilement qu'ils aient traversés le pont pour sauter de ses bras réconfortants, recouvrant une certaine liberté en retrouvant l'usage de ses pattes avec un contentement que l'on pouvait aisément deviner.
Elle appréciait toujours ces moments de réel contact avec son maître mais elle restait avant tout un être indépendant... peut-être était-ce lié à un quelconque résidu de l'instinct sauvage qui avait animé ses ancêtres...

Dissimulant son hésitation, désireuse de se montrer un soutien efficace, elle avança si tôt en contact avec le sol, la tête haute, vers ce lieu où les attendait cet inconnu.
Du moins, elle espérait qu'il le soit.

Finalement, Tanguy la rejoint, traînant quelque peu, puis poussa la porte du bar, révélant un spectacle qui fit brièvement se crisper les muscles de son visage.
Il n'aimait pas ça.
Cela lui évoquait trop de mauvais souvenirs, des souvenirs qui n'allaient pas tarder à revenir en force comme il le prédisait...
Il ne voulait pas le revoir.

Cet homme...
Il pensait en avoir finit avec lui.
Non, il espérait en avoir fini... mais avec ce genre de personnes, ce n'était jamais totalement finis.
Qu'allait-il vouloir cette fois ?

Non, il ne devait pas penser à ça !
Se concentrer avant toute chose, comme lorsqu'un duel monumental et particulièrement complexe s'annonçait.
Il secoua la tête comme pour chasser de son esprit ces idées dérangeantes, inspectant avec attention l'endroit où il venait de mettre les pieds.

Ce qui sautait tout de suite aux yeux c'était cet énorme comptoir ébène derrière lequel un homme ventripotent au visage grassouillet se dodelinait bizarrement, criant les commandes à deux Gardevoir qui transportaient les boissons par divers procédés, y comprit la télépathie.
Près de la porte, un Aligatueur de près de deux mètres et demi montait la garde, intervenant lorsqu'il fallait séparer les ivrognes.
En vrac, des tonneaux en bois, certains pleins de cette boisson maudite, d'autre vidés par les bouches toujours assoiffées de ces soûlards.
Sur des étagères, des bouteilles de liqueurs, d'eau de vie, et toutes sortes de fioles en bon ordres.
Et... du comptoir, des tonneaux, de toute la salle, montait une odeur liquoreuse à laquelle se mêlaient les effluves de la bière, une fumée d'alcool qui semblait épaissir l'air qu'ils respiraient.

Près de lui, la féline eu une moue grimaçante, sans doute écœurée par les vapeurs de tabac dont la senteur détestable lui donnait envie de tousser, de cracher le goût amer et âcre qui lui montait à la gorge tandis qu'ils s'efforçaient tous deux de ralentir au maximum leur respiration.

Autour d'eux des hommes et des pokémons.
Des petits, des trapus, des grands, des maigres, des gros... de toute sorte... de toute origine...
Parfois la mine maussade, parfois amusée.
Joviaux, gais, grisés par leurs verres ou prêts à se battre sans motifs...
Les éclats de voix tonitruantes et les rires rocailleux qui retentissaient de toute part, arrachèrent un frisson de dégoût à Reiri qui plaqua ses oreilles sur le sommet de son crâne, visiblement mécontente.

Une question traversa l'esprit de l'humain, qui se demandait ce que ces étrangers faisaient là de si bonne heure.
Il doutait, en outre, qu'un verre d'alcool soit le petit déjeuné idéal...
Aussi en conclut-il que sa théorie selon laquelle ils avaient passé la nuit ici était la bonne.

Gardant un visage relativement calme, il se mit à dévisager chacun de ces êtres qu'il jugeait répugnant à la recherche de celui qui lui avait fixé rendez-vous, se surprenant à reconnaître quelques pères de famille du coin.
Mais il n'eut pas le temps d'achever son tour de table que sur sa gauche le corps de son pokémon se raidit, signe qu'elle avait repéré quelqu'un... ou plutôt que quelqu'un l'avait repéré.

« - Raichu !!! Rai ! (Hey, Rei', ça fait un bail dis-moi !) »

Un Raichu plutôt petit et rondouillet, venait de bondir face à eux, faisant sursauter imperceptiblement le jeune homme, posant directement son regard railleur sur la surnommée Rei' dont le poil se hérissa furtivement.

« - Vol... (Denki'...) »

Tanguy ne put s'empêcher de sourire en entendant le ton désespéré de la féline dorée mais ce sourire s'effaça bien vite.
Si Denkijou était là ça signifiait que... qu'il était là lui aussi et qu'il n'allait pas tarder à faire son entrée en scène, qu'il supposait déjà grandiloquente...