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Le Maître du Vent de supersian



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Informations

» Auteur : supersian - Voir le profil
» Créé le 09/01/2008 à 22:27
» Dernière mise à jour le 27/01/2008 à 22:12

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Début de Week-End
- Enfin samedi soir !!!

Albert s'assit avec délectation sur son lit, se roulant dans ses couvertures comme un gosse. En face de lui, Mika préparait son voyage du week-end, pliant avec application ses affaires dans sa valise.

- Et alors tu vas où ? demanda le futur champion en le regardant se remuer alors que lui n'avait rien à faire.

- Je vais chez mes parents... expliqua le jeune homme.
- Ah bon ? Mais je croyais que t'étais en froid avec tes parents...

Mika avait commis une erreur : avouer à ses parents qu'il était homosexuel, à l'âge de 18 ans. Depuis, il avait tenté une réconciliation, mais ça se passait plutôt mal. Heureusement, une de ses tantes, très proche de lui, lui payait ses dépenses quand il était à l'arène, car ses parents ne versaient plus un sou depuis la fameuse révélation.

Généralement, le dimanche, Mika allait chez sa tante, à Azuria. Il n'avait pas tenté de retourner chez ses parents depuis le fâcheux incident.

- Mais euh... Tu crois que ça va bien se passer ? s'inquiéta Albert, soudain plus grave.
- J'en sais rien. Mais ça peut pas continuer comme ça... C'est mes parents, quoi...

Mika avait les larmes aux yeux. Albert le prit dans ses bras et lui carressa gentiment le dos en lui murmurant quelques encouragements à l'oreille.

Le jeune homme aux cheveux bouclés remercia son ami, ferma sa valise, et chercha son appeau pour appeler son Rapasdépic, qui l'aménerait chez ses parents, c'est-à-dire à Azuria, quelques quartiers plus loin de chez sa tante : s'il se faisait jeter, il pourrait toujours aller chez elle, comme d'habitude.

- Et toi tu vas faire quoi ? demanda Mika, alors qu'ils descendaient les escaliers.
- Je reste avec Alizée, je vais lui faire visiter la région...
- C'est ça... ricana Mika.
- Non mais c'est vrai ! C'est une amie, Mika, et c'est tout.

Le jeune homme aux boucles noires ne répondit pas. Peut-être qu'Albert était amoureux d'Alizée. Peut-être pas. C'était ça l'ennui avec Albert, il avait déclaré qu'il ne fallait pas s'enfermer dans des idées fixes, et il était déjà sorti avec des filles et avec des mecs, sans jamais afficher de préférences pour un sexe, juste pour une personne, quelqu'elle soit.

- Bon ben tu m'appelles hein ? demanda le futur champion à son ami.
- Oui, bien-sûr ! assura Mika en lui souriant, alors qu'ils arrivaient dehors.

Juste avant de monter sur le Rapasdépic, le jeune homme aux boucles noires prit Albert dans ses bras, cherchant dans sa tête toutes les explications du monde pour justifier son geste. De l'amitié, des amis très proches quand lui vit un moment difficile. Du réconfort. Oui, cela pouvait être tout cela. Lui savait très bien que ça ne l'était pas, mais tant qu'il était le seul à savoir...

Albert regarda un instant, pensif, son ami s'envoler sur l'oiseau, puis secoua la tête, comme pour chasser les idées qui lui venaient à l'esprit. Il remonta les escaliers, croisant quelques discisples qui partaient aussi, valises et sacs à la main.

Le jeune homme, lui, n'avait pas de famille à aller voir. Son père parti quand il avait appris que sa mère était enceinte, et sa mère morte en couches. Durant ses séjours dans différentes familles d'accueil, seul son Grand-père restait l'unique phare qui éclairait son chemin, lui montrant avec fierté les richesses d'une vie de Champion, et les lui promettant pour son avenir.

Maintenant il n'avait plus de Grand-Père non-plus. Il y avait Laurent, et c'était tout, puisqu'il était l'unique frère de sa mère.

Le dimanche, faute de famille, Albert traînait avec ses amis de Mauville, occupant la journée de différentes manières.

Le jeune homme arriva devant la porte de la chambre Roucool. C'était une idée de Laurent : assigner des noms de pokémons oiseaux aux chambres. Il va sans dire qu'une véritable bataille avait eu lieu avant de décider qui occuperait la chambre Ho-oh, l'animal le plus prestigieux, qui avait finalement été tirée au sort, et octroyée à Fabio, qui s'en était vanté tant et plus.

La chambre Roucool était celle de Lanmart et Alizée, et Albert put voir le chevalier achever de boucler ses valises.

- Alors, tu pars où ? demanda le jeune homme au nouveau disciple.
- Ah, vous êtes là Albert ? commença celui-ci en se tournant vers le questionneur. Eh bien je vais rendre visite à mes parents, que voulez-vous, obligations filiales... soupira t-il en ajustant une cravate sur son costume impeccable.
- Bah t'es classe, dis donc... remarqua Albert en sifflant d'admiration.
- Vous n'imaginez pas l'état dans lequel tomberait mes parents s'ils savaient qu'ici il faut porter des kimonos... confia le chevalier en soupirant à nouveau. Enfin, à lundi, cher ami !
- Amuse-toi bien Lanmart ! salua Albert, alors que le chevalier sortait de la chambre. Bon, Alizée, faut que je vienne te chercher ou quoi !? hêla t-il entrant dans la pièce. Ali... Ah bah zut elle est pas là... remarqua t-il à voix plus basse.

Ressortant dans le couloir, il tomba sur la dresseuse, qui sortait de la chambre Xatu (la chambre d'Albert et Mika).
- Ah, jt'te cherchais ! s'exclamèrent-ils ensemble, avant de se regarder en souriant devant leur synchronicité.
- Bon on y va ? proposa le futur champion.
- Bah oui, maintenant qu'on s'est trouvés...

Les deux jeunes gens descendirent à leur tour, laissant l'arène vide. En bas, ils croisèrent Lanmart et Roxane, qui discutaient, leur valises posées à côté d'eux, et leurs oiseaux respectifs attendant en planant quelques mètres au-dessus d'eux, semblant avoir complétement oublié leurs intentions premières.


---


Mauville était une jolie ville, plutôt tranquille. Elle vivait paisiblement, perdue dans la forêt, recevant des touristes venus visiter la Tour Chétiflor, se ressourcer dans un endroit sain, ou se balader dans les quartiers artisanaux, les sculpteurs sur bois de Mauville étant très réputés.

Cependant, en centre-ville le samedi soir, les gens de préoccupaient peu de sculptures, et c'est avec un sourire béat que Roxane empoigna Luca, l'ami d'Albert, et lui dit quelques mots certainement complétement stupides, avant de l'embrasser goulûment.

Albert, un peu plus loin sur le trottoir, soupira. Alizée avait un premier défaut : elle ne supportait pas l'alcool, et dès le deuxième verre, partait rejoindre l'au-delà. Elle avait aussi un deuxième défaut : son premier défaut ne l'empêchait pas de boire, bien au contraire.

Ainsi, après avoir traîné en ville avec ses amis habituels à qui il avait présenté Alizée, ils avaient décidé de finir la soirée dans un bar où jouait un petit groupe local. Alizée avait flashé sur Luca, et visiblement venait de conclure alors que tous sortaient du bar pour aller se coucher, sur le coup des 3 heures du matin.

La jeune fille relâcha finalement son étreinte, salua sa nouvelle conquête et les autres amis d'Albert, puis revint vers celui-ci en s'accrochant à son épaule :
- Aaaaaaaaah, Albert... commença t-elle en regardant le ciel en clignant des yeux. Merci beaucoup...
- Bah écoute, de rien... répondit son ami, un peu gêné tout de même de cette histoire si vite conclue. On rentre ?
- Non ! je veux voir la Tour Chétiflor ! protesta Alizée sur un ton fâché.
- Mais c'est fermé ! Et c'est loin !
- M'en fous. répliqua la dresseuse. Je veux y aller.
- Bon, pourquoi pas... céda le futur champion, qui se doutait qu'il ne pourrait pas la faire changer d'avis. Allons-y.

La traversée de la ville de nuit, à pied, dans le froid, avec Alizée agrippée à son bras et manquant tomber tous les deux mètres, tout en lui parlant sans cesse de Luca en dégageant une odeur de vodka, devait laisser à Albert un souvenir inoubliable. C'est avec soulagement qu'ils arrivèrent à la limite de la ville, et s'engagèrent sur le chemin qui menait à la Tour Chétiflor, dans la forêt.

- Mais, commença Alizée, qui avait un peu repris ses esprits, c'est haut !
- Oui, c'est une tour, expliqua Albert d'un ton ironique.
- Ah ouais... conclut la jeune fille, comme éclairée. Mais c'est fermé non ?
- Ben oui, forcément, vu que c'est la nuit...
- On peut pas aller en haut quand-même ?
- Oh, si, si tu appelles un de tes pokémons...

Là était le problème. N'ayant plus de pokéballs, les deux amis ne possédaient pour appeler leurs amis volants que leurs appeaux, qu'ils n'avaient pas pris avec eux, par mesure de précautions.

Alizée commençait à afficher un air désespéré. Albert soupira :
- Tu sais, si les miens sont dans le coin, je peux les appeler...
- T'as tes appeaux ? s'étonna la jeune fille.
- Non, j'ai mieux... répondit le futur champion en souriant.

Il siffla alors, très fort, modulant sa voix de façon à imiter le son du appeau de sa Roucarnage, Somnia. Il répéta son appel plusieurs fois, le son puissant résonnant à travers la forêt glacée. La Roucarnage était fort heureusement dans les parages, elle arriva et se posa en jetant à son dresseur un coup d'oeil accusateur.

- Oui, je sais qu'il est tard, ma grande... sourit Albert en lui caressant les plumes sous le cou. Mais si tu n'emmènes pas l'autre tarée là-haut, elle va m'en vouloir pendant des années...

Ce disant, il indiquait Alizée du menton, et la dresseuse, sentant qu'on parlait d'elle, afficha un sourire ravi et ridicule.

Somnia haussa ses magnifiques ailes en clignant ses yeux sauvages, puis se tourna, présentant son dos à son entraîneur.

Les deux amis montèrent sur l'oiseau, qui les emmena sur le toît de la tour en un temps record.

Abîmé par les intempéries, le haut de la tour, un carré de bois entouré d'une barrière vermoulue, n'était pas accessible aux visiteurs. Alizée glissa sur le sol humide en descendant de l'oiseau, et s'étala de tout son long. Albert éclata de rire en l'aidant à se relever. La vue sur la forêt était néanmoins magnifique, les lumières de la ville apparaissant peu loin, cernée par la masse opaque des arbres. Mais surtout, même au sommet de la tour, on pouvait sentir le pilier osciller doucement sous ses pieds...

- Bon Somnia tu restes dans le coin, je vais voir si c'est ouvert, mais ça m'étonnerait... demanda Albert à l'oiseau.

Il se pencha vers la trappe qui donnait sur le dernier étage, n'espérant pas grand-chose. Pourtant, elle vint facilement à lui, et s'ouvrit, dévoilant la pénombre à l'intérieur du bâtiment. A tâtons, le jeune homme sentit l'échelle de corde qui permettait d'accéder au toît.

- Alors Alizée, partante pour une visite nocturne ?
- Ah ouais ! s'enthousiasma son amie, en tentant d'essuyer son pantalon couvert de mousse boueuse.
- OK. Somnia, on n'en a pas pour longtemps, ça te dérange pas de nous attendre ? Je t'appelerai !

La Roucarnage fit un regard désespéré, comme une mère devant les bêtises naïves de ses enfants, mais acquiesca.

- Merci ma belle !

Et les deux amis s'engouffrèrent dans la tour.


-----

- Oh, il fait noir... observa Alizée.
- Décidemment, tu es très perspicace aujourd'hui ! la chambra Albert.

Sur le toît et dans la forêt, la lune, presque pleine, brillant dans le ciel dégagé, les avait éclairés. Mais ici, l'obscurité régnait, les volets des fenêtres étant tous clos.

Pourtant, la Tour Chétiflor était un bâtiment magnifique. La salle où il se trouvait, au dernier étage, resplendissait habituellement, l'Ancien se tenant devant une tapisserie luxueuse, brodée avec soin, de fils d'or, encadrée par deux sublimes statues du pokémon consacré, si vraies et si imposantes qu'on croyait que les Chetiflor allaient s'animer, du haut de leur deux mètres.

L'Ancien combattait et offrait occasionnellement la CS Flash, mais en réalité, lui et tous les "sages" vivaient ici pour assurer la surveillance de la tour, pour la protéger contre les voleurs, attirés par les merveilles qui s'y trouvaient. La plus minuscule des statues du pokémon plante décorant le lieu était estimée à des millions de pokédollars...

Il était d'ailleurs étonnant que la trappe ait été ouverte, les volets fermés, et les gardiens, patrouillant habituellement de nuit, absents.

Albert s'inquiétait. Il connaissait très bien l'Ancien, et avait prévu en rentrant dans la tour de se présenter à un des sages et de lui expliquer ce qu'il venait faire ici, en montrant Alizée et son sourire de folle à lier. Aucun doute que, comme on lui faisait intégralement confiance, on le laisserait flâner quelques temps.

Mais il n'y avait personne ce soir. S'éclairant de leurs portables, les deux jeunes gens descendirent un escalier, veillant à bien éviter de marcher sur les Chetiflors endormis ça et là, laissant couler des filets de bave de leur bouche.

Ni Albert ni Alizée ne parlaient. En silence, ils parvinrent finalement au dernier escalier, celui qui menait au premier étage. Des lueurs oscillantes étaient projetées au-dessus des marches.

- De la lumière ? Rien qu'en bas ? s'étonna le jeune homme. Mais qu'est-ce qui se passe ?

A leurs côtés, le pilier se balançait toujours, en rythme, n'ayant rien à voir avec ces évènements, normaux ou anormaux.

Doucement, posant un doigt sur sa bouche, le futur champion se baissa, sa tête entre deux barreaux de la rampe d'escalier, imitée par son amie, qui avait repris tout son sérieux.

Ainsi, ils pouvaient apercevoir sans être vus la pièce du bas, et le spectacle n'était pas des plus banals...