Charmillon à la découverte de Johto de Skitty1

Je me réveillai.
Et je vis... deux grosses têtes rouges aux yeux bleus me fixer.
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH ! hurlai-je.
Les Coxyclaque sursautèrent et firent un pas en arrière.
Je me relevai. En même temps, je remarquai que j'étais sur un épais tapis de feuilles qui faisait office de lit. J'étais déconcertée.
-Mais... où suis-je ? Et qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? dis-je à la va-vite.
-Ne pose pas trop de questions à la fois s'il te plaît ! dit l'un des Coxyclaque en riant. Tu es chez nous, dans notre "maison". Je me présente, je m'appelle Coxybaffe, et voici ma compagne, Coxygifle. Tu peux m'appeler Baffy, et elle Gifeule.
Celle-ci s'inclina.
-Je suis enchantée de te rencontrer !
-Bon... bonjour ! Mais... vous m'avez recueillie ? constatai-je.
-Oui, répondit Baffy. C'est l'un de nos fils qui t'a trouvée. Il a dit que tu t'étais endormie au pied de notre arbre. Evidemment, il ne pouvait pas te laisser toute seule sous la pluie, alors il t'a prise avec lui.
-C'était très gentil... merci...
-Oh, nous n'avons fait que notre devoir de bons pokémon ! dit le Coxyclaque d'un ton solennel. Ca fait deux heures que tu dors, tu t'es réveillée vite, dis-moi ! Tu ne devais pas être si fatiguée que ça.
Je ne savais plus quoi dire. J'étais en train de penser au moment... au moment où Julie m'a abandonnée. Tout me revenait en tête. Tout ce qu'elle m'avait dit.
Les larmes me revinrent aux yeux.
-Pourquoi pleures-tu ?! s'étonna Gifeule.
Me rendant compte que j'étais observée, je séchai bien vite mes larmes.
-Pour rien, rien du tout ! J'avais une poussière dans l'oeil !
Je sentais un vide en moi. Ces Coxyclaque avaient l'air très gentils... mais je ne ressentais plus la chaleur que dégagaient mes amis : Julie, Cédric, Skitty, Germignon, Lainergie, Malosse, Hericendre, Fouinar, Lolo, Marcacrin... C'était étrange. Je ne pensais pas que j'étais si dépendante d'eux... Peut-être que c'était parce que nous étions tellement liés... La corde de notre amitié... était-elle définitivement coupée ?
-Veux-tu manger quelque chose ? demanda Gifeule, me faisant sortir de mes pensées.
Mon ventre gargouilla. Je me sentis rougir.
-Ce bruit prouve que tu as besoin de nourriture ! dit-elle en souriant. Je vais te donner un bol de miel !
Pendant qu'elle allait en chercher, je regardais par la fenêtre, fabriquée dans le bois du tronc de l'arbre centenaire.
Il faisait nuit. Il pleuvait toujours et je voyais un bout de lune scintiller entre deux nuages noirs. Le tonnerre éclatait. J'avais l'impression que tout cela reflétait ma tristesse, ma douleur, mon manque...
-Est-ce que tu vas bien ? demanda Baffy.
Je me retournai. Baffy me regardait d'un air inquiet.
Je souris (avec les yeux bien sûr).
-Oui oui, je vais très bien ! Je pensais juste à... des choses... il ne faut pas vous in...

-Ce sourire est faux.

Mon sourire glissa de mon visage.
-Ca se voit. Tu es triste. Très triste. Ce sourire n'est pas du tout naturel, tout le monde pourrait le deviner.
Je baissai la tête.
-Tu peux nous expliquer. Nous t'écouterons avec patience et nous ne t'interromperons pas.
Gifeule venait de revenir, un bol dans les pattes.
J'hésitai, puis fis "non" de la tête.
-Non... vous n'avez pas besoin de savoir.
Les mots sortaient tout seuls de ma trompe, se suivant comme les wagons d'un train.
Baffy hocha la tête.
-Très bien. Comme tu veux.

Pendant que j'aspirais le contenu de mon bol, Baffy regardait par la fenêtre et Gifeule me regardait manger, avec un regard... maternel.
Je détournai aussitôt mon visage du sien. Je ne pouvais le voir plus longtemps. Il me rappelait trop... celui de ma mère... et de Julie.



*Flash-back*


-Charmillon, tu as très bien travaillé, tiens, mange cette gelée de pokéblocs ! dit Julie.
Pendant que je mangeais, Cédric fixa Julie puis dit :
-On dirait presque que tu te comportes comme une mère avec Charmillon.
Julie le regarda, un peu étonnée. Puis elle rit.
-Oui, tu as raison... je considère Charmillon... presque comme ma fille. C'est étrange.
-Comment tu sais que c'est une femelle ?!
-Je le sais, c'est tout.


*Fin du flash-back*



Moi-même je ne comprenais pas comment elle avait su que j'étais une femelle.
D'habitude, les humains ne distinguent pas les mâles des femelles chez nous...
En tout cas, son attachement à mon égard m'avait beaucoup touchée. Mais... à présent je ne savais plus que penser. Julie... pourquoi m'avais-tu abandonnée...
-Tu as l'air si perplexe... tu m'inquiètes.
La voix de Gifeule me fit sursauter.
-Oh excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur !
-Désolé, j'étais plongée dans mes pensées...
-Tu n'as pas à t'excuser.
Je me remis à aspirer mon miel. Il était délicieux. Mais... il avait un arrière-goût amer. Pourquoi ? Mon manque de "chaleur amicale" ne pouvait pas en être la cause... quoique...



-Nous avons trois fils. Le cadet Coxyni, ensuite Coxinel et enfin Coxino, l'aîné. C'est lui qui t'avait trouvée.
Après avoir fini de manger, Gifeule me racontait plusieurs histoires. Comme une mère. Puis elle avait fini par me parler de ses enfants.
-Ils dorment dans l'autre pièce. Je t'ai fait un lit à côté d'eux, tu devrais aller dormir.
Il était vrai que j'étais fatiguée. Même après ma petite sieste de tout à l'heure.
Un peu de repos en plus me ferait le plus grand bien.
-Vous avez raison...
-Tu peux rester chez nous autant de temps que tu le veux.
-Vous êtes sûre ?!
La Coxyclaque sourit.
-Puisque je te le dis. Nos fils te considèreront peut-être même comme ta grande soeur. Mais Coxino est un peu... je ne sais pas comment dire... enfin, ça va être un peu dur de se lier d'amitié avec lui, je te préviens tout de suite.
La "description" de Coxino me fit rappeler Farfuret. Je souris. Un vrai sourire cette fois.
-Bah, j'ai déjà connu ça !
-Te voir sourire me procure un grand plaisir.
Je rougis.
-Heu bref, je vais aller dormir. Bonne nuit Gifeule, bonne nuit Baffy, et merci de votre hospitalité !
-Ce n'est rien voyons.




Je restais allongée sur mon lit sans trouver le sommeil. Le tonnerre grondait encore. Je me demandais comment les Coxy faisaient pour dormir aussi paisiblement.
Je me tournais et retournais dans mon lit. Les gouttes de pluie semblaient attaquer la fenêtre, heureusement protégée par des rideaux de feuilles.
Je repensais encore à Julie et les autres. Qu'est-ce qu'ils me manquaient...
Je me demandais ce qu'ils faisaient en ce moment...
... Sûrement en train de dormir ! Je me demandais ensuite s'ils déliraient encore sans moi... Si j'étais vraiment la meneuse... ils ne délireraient plus. Ca devait faire plaisir à Julie. Sans moi... ils étaient sûrement heureux et tranquilles.





[ Hericendre ]

-C'est la deuxième fois que l'on fait une virée nocturne, mais j'ai l'impression que c'est la centième fois, grommela Fouinar.
-Qu'est-ce qu'on y peut si Skitty est somnambule ? dis-je.
-Ca ferait bien rire Charmillon, dit Lainergie.
Puis aussitôt il se mit les pattes devant sa bouche.
Un silence se fit.
A chaque fois que l'on prononçait le nom de Charmillon, un silence gênant pesait.
Charmillon... nous manquait. Nous étions si malheureux sans elle...








A suivre.




Dans le prochain chapitre :


Hericendre : Charmillon, tu me manques !
Germignon : Ca va on avait compris...
Lainergie : Et étrangement, les délires ne nous tombent plus dessus...
Skitty : Prochain chapitre : "Le retour du rival"
Axoloto : Je vais chanter une chanson pour remonter le moral des troupes !
Malosse : Ce serait gentil...