Matthieu, dresseur malgré lui de Lorison

Les rayons matinales transperçaient les cimes des arbres, un petit air humide sifflait.
Je regardais le ciel, nuageux et gris. Je pensais à ma maison, là où j'avais vécu mes 15 années, là où j'ai découvert un monde, là où j'ai rencontré mes amis à qui je ne parlai plus, bref, là où ma vie prenait forme.
Ma pensée fut coupée par des craquements de feuilles. Je regardai en dessous de moi, et je vis Paul avec des morceaux de bois dans ses bras.

- Matt', t'es réveillé ?

Je me retournai vers son côté.

- Hum...oui, répondis-je.
- Très bien, ce serait bien que tu te lèves tout de suite .On a de la marche avant la prochaine ville, donc faudrait pas tarder.
- D'accord mais où est Kati ?

Paul posa les brindilles de bois et se mit face à moi.

- Pas loin il y a un petit étang, elle est allée se débarbouiller.

Il prit les petites brindilles, les mit en tas sur le sol sec, puis appela Caninos.

- Utilise ton attaque flammèche !

Caninos cracha les petites boules enflammées sur le tas de bois, d'un coup une flamme apparut.

- Allez, viens te réchauffer tant qu'on le peut encore, me dit-il.

Je me redressai, prit mon pull sur lequel j'avais posé ma tête et descendis prudemment les branches du chêne.
Les flammes prirent de la hauteur au fur et à mesure que le bois brûlait.
Soudain, Paul se leva et se dirigea vers un arbre situait en face de nous.

- Excusez-moi si j'ai pris trop de temps mais si vous saviez comment l'eau est bonne !

C'était Kati .Elle était revenue de l'étang.

- En plus vous allez pas me croire, dit-elle. J'ai vu un spectacle grandiose. C'était si magique !

Elle leva les yeux au ciel.

- Oui bon allez, dis-nous ce que t'as vu de si extraordinaire ! s'impatienta Paul.
- Et bien j'ai vu deux Hypotrempes faire une espèce de farandole, ils étaient si heureux ensemble, puis ils lançaient des jets de couleur noir. Vous avez manqué quelque chose de magnifique...
- Euh, ca s'appelle de l'encre, dit Paul d'un air moqueur.
- Oui bon c'est bon, tu me comprends quand même, répondit-elle.
- Euh…ce n'est pas tout mais j'ai faim moi, dis-je.
- Oui, je sais, j'ai le sandwich dans le sac. Prends-en un si tu veux.
- C'est le matin et tu veux que je déjeune un sandwich ? Non, moi je veux un vrai petit déjeuner.
- Oui et bien tu vois, là on est pas à la maison ou dans un restaurant. On est dans une forêt ! Ça veut dire que tu devras te priver de tes goûts de luxe pour un moment ! Alors arrête de vouloir ce qui y est impossible d'avoir !

J'en avais marre de marcher des kilomètres alors qu'on pourrait y aller en voiture. Mais bon, il valait mieux ne rien dire.

Le soleil était à présent à son plus haut versant. Nous étions arrivés au bord d'un lac assez vaste.
Paul posa les sacs sur un rocher situait à environ 10 mètres de l'eau.

- Les sandwichs sont là, dit-il .Si vous voulez manger, servez-vous !

Kati prit un des sandwich et s'empressa de le déguster. J'en pris un à mon tour. Il était au saucisson et au beurre. Ce n'était pas de la haute qualité mais c'était quand même mangeable.
Paul était assis au bord de l'eau, il contemplait des poissirènes qui venaient manger les quelques bouts de pain qu'il leur lançait.
Kati vint s'asseoir à coté de lui. Je dévorai mon sandwich tout en les surveillant.

- C'est beau cette horizon, dit Kati.
- Ouais, approuva Paul.
- Ce serait un décor parfait pour une scène d'amour...
- Ou plutôt pour une scène tragique...imagine un léviator énorme qui bouffe le jeune couple en train de ramer gentiment sur une barque !Là le mec se fait attraper d'un coup sec laissant gicler tout son sang sur la pauvre jeune fille...elle, en détresse, crie de tout son corps et tombe à l'eau !C'est là que le suspens est à son comble, se trouvant tout près de la côte la fille patauge comme une dingue alors que le serpent des mers se rapproche à vive allure et là...
- Oh, des pissenlits !!!Qu'est ce qu'ils sentent bon...
- Ok...dit Paul d'un air désemparé.

Kati s'apprêta à les cueillir quand un air frais souffla.
Deux Aéromites passèrent au dessus de nos têtes. On aurait dit qu'ils se pourchassaient.

- Oh, regardez ces Aéromites, s'étonna Kati.
- Ils sont de couleur bleuâtre, dis-je. Je croyais que ces pokemon étaient dans les tons violet.
- Non, cela sont spéciaux. On dit qu'ils sont shiny, m'expliqua Paul.
- Ah ok ! Ils sont plus jolis comme ça, dis-je.

Ils raflaient la surface du lac laissant traîner une sorte de poudre derrière eux.

- C'est quoi ça ? demandai-je.

Paul reprit parole.

- Ce sont des substances toxiques. Cette poudre que tu vois, est très mauvaise pour les pokemon ainsi que les être humains. En respirer pourrait t'entraîner à l'hôpital. C'est du poison donc nocif pour la santé.
- Dis donc, tu en sais des choses, remarqua Kati.
- J'ai été à l'école des dresseurs plus jeune. Cela m'a permis d'apprendre des tas choses.
Alors tu vois Matthieu, tu te plains toi et tes copains d'aller à l'école mais tu ne te rends pas compte que c'est très utile pour ton avenir.
- Mouais, répondis-je.

Je ne croyais pas un seul mot de ce qu'il disait. Pour moi l'école était une contrainte, rien d'autre. Mais bon, entre l'école et la mort de mes parents j'aurais préféré rester à l'école.

Tout à coup les deux aéromites se mirent à produire des grincements.

- Ce sont leur façon de communiquer, me dit Paul.
- Et bien, drôle de façon de communiquer.

J'eus à peine le temps de finir ma phrase que les deux pokemon mites se dirigèrent vers nous à toute vitesse.

- Qu'est ce qu'ils font ? demanda Kati.
- Je, je, je sais pas, bafouilla mon frère. Je crois qu'ils veulent nous attaquer !

Les deux pokemon lancèrent une drôle d'attaque. Des jets multicolores sortirent de leurs yeux en notre direction.

- Faites gaffe ! hurla-t-il. Ce sont des rafales psy !

Les rafales psychiques touchèrent l'herbe sur lequel était posé le sac de Kati. Une explosion de poussière fit vibrer le sol.

- Hey !Enflures ! hurla-t-elle.

Je me cachai derrière le rocher où était situés nos sacs.

- Matthieu, attrape la pokeball de Caninos dans mon sac !
- Ok !

Je pris les deux sacs et posai le mien à côté de moi. Je cherchai dans son sac la pokeball qui contenait Caninos.
Les aéromites poursuivaient à présent Kati.

- Lâchez-moi sale vermine !Paul fait quelque chose je t'en supplie !

Paul se mit à courir derrière les aéromites tout en leur lançant des cailloux.
Ca y est, je venais de trouver la pokeball.

- Tiens Paul !je lui lança la petite pokeball. Mais celle-ci effleura les bouts de ses doigts et tomba juste en dessous des deux pokemon.
Mon frère se figea.
Ils s'apprêtaient à lui foncer dessus mais je pris ma pokeball et fis sortir Goupix.

- Goupix, utilise ton attaque flammèche, maintenant !

Il projeta les boules de feu sur le sol, ce qui produisit des petites étincelles. Les aéromites prirent du recul.
Mon frère se jeta sur la pokeball et la balança.

- Go Caninos !!!

Il se tenait face à eux, Goupix le rejoignit. Je venais de comprendre qu'on allait devoir se battre à deux, ensemble.
Paul prit le contrôle du combat.

- Utilisez tout les deux vos attaques flammèche !

Ils lancèrent leurs attaques.
Elles touchèrent les deux autres pokemon.

- Oui, bien joué ! dit-il.

Les Aéromites utilisèrent leur attaque rafale psy.
Caninos l'évita mais Goupix le prit de plein fouet.

- Goupix !!!

Je m'apprêtai à courir à son secours mais Paul m'en empêcha.

- Laisse-le, n'interviens pas en plein combat ! Tu pourrais être touché.

Je repris ma place et me concentrai.
A peine Goupix se releva que les Aéromites chargèrent.

- Goupix, charge aussi, dis-je.
- Toi aussi Caninos !

Les quatre pokemon foncèrent dans la même direction et s'entrechoquèrent.
Goupix fit un bond de quatre mètres et Caninos d'environ deux mètres tandis que les pokemon sauvages reprirent conscience dans les airs.

- Ca va être difficile, dit Paul. Ils sont plus robustes que je le pensais.
- Mais pourtant nous avons des pokemon de type feu ! On devrait y arriver !

Paul me répondit pas. Il regarda Caninos.
Les Aéromites utilisèrent une nouvelle fois l'attaque rafale psy.

- Evitez-les !!!cria Paul.

Caninos et Goupix commencèrent à bouger mais les rayons les touchèrent à tout les deux.
Caninos fut projeté contre un rocher quant à Goupix, il traînait le long du sol.
Je ne savais pas quoi faire, comment réagir ?
Les deux pokemon ennemis se regardaient alors que Caninos était K.O.

Mais soudain,un peu plus loin, une voix féminine retentit.
Le temps que nous reconnûmes que c'était Kati, les deux aéromites étaient déjà à terre.

- Mais qu'est ce que tu leur as fait ? m'exclamai-je.

Elle avait un petit sourire aux lèvres, Mystherbe se tenait à côté d'elle, l'air vaniteux.

- Ce n'est rien qu'une poudre dodo, ne vous en faite pas, dit-elle.
- Ah, tu les as endormi, dit Paul .Je me disais aussi, qu'ils tombent aussi facilement.
- Sans moi je ne sais pas ce que vous serez devenus, dit-elle d'un grand air.
- Mouais, enfin on était pas non plus mal en point...
- Euh...

Paul me tua du regard.

- C'est trop difficile de se dire que vous avez été sauvé par une fille ?

Paul détourna la discussion et alla voir Caninos.
Goupix était tout tremblant, couché dans l'herbe, j'allai le voir.

- Reviens, tu as bien mérité ce repos.

Mon frère revint vers nous.

- Bon bah il est temps de partir avant qu'ils ne se réveillent.
- Oui, fit Kati.

Nous reprîmes donc la route vers Lavanville. Paul et Kati parlaient tout en marchant derrière moi.
On entendait comme un bruit de moteur. Oui, même plus puisque au fur et à mesure le bruit s'amplifiait. Une série d'hélicoptère survolait le ciel clair.

- Encore eux, cria Paul ! Qu'est ce qu'ils vont faire cette fois-ci ?

Je venais de comprendre que c'était cette fameuse Team Rocket. Mais que cherchait elle à faire ? Pourquoi s'en prenait-il à des innocents ? Toutes ces questions qui se répétaient dans ma tête restaient toujours sans réponse.
Mais une autre me gênait : quelle serait leur prochaine cible ?