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l'Ombre Blanche de Nora



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» Auteur : Nora - Voir le profil
» Créé le 14/11/2004 à 22:25
» Dernière mise à jour le 14/11/2004 à 22:25

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La Communauté de l'Ombre Blanche
- Voilà, le voyage est terminé, tu peux enlever ton masque. Pas trop mal à la tête ? La première fois, ça fait toujours mal.
En effet, mon crâne me faisait terriblement souffrir.
- Ca va passer, mais le temps que tu t'y habitues, prends ceci.
Il me fourra une pastille blanche dans la bouche.
- Bienvenue, Evaline, bienvenue dans nos quartiers généraux ! Ne sont-ils pas beaux ? Ici, personne ne peut nous trouver.
- Ah, je comprends maintenant pourquoi aucuns bateaux ne pouvaient venir. Et arrêtez de m'appeler Evaline, j'aime mieux Eva.
Akira m'adressa un large sourire.
- Je vais te faire visiter un peu, qu'en dis-tu ? Ensuite, on ira manger un morceau ? A moins que tu ne préfères déposer tes affaires tout de suite dans ta chambre ?
- J'ai une chambre ? M'étonnais-je. Mais... ?
- AKIRA !
Une femme d'âge mûr s'avança vers nous. Elle avait des cheveux blonds qui lui arrivaient jusqu'aux oreilles et un grand de beauté en bas du menton. Tout comme Kaï Akira, elle portait une longue blouse blanche qui lui tombait jusqu'aux hanches.
- Akira, elle vient tout juste d'arriver ici et tu l'effrayes déjà? Tu ne crois pas qu'elle a plutôt envie de savoir la vérité sur ce qui s'est passé au lieu d'aller manger ?
C'était la première fois depuis l'explosion qu'on me disait ce que j'avais envie d'entendre. Akira se frappa la tête.
- Oui, bien sûr ! Mais quand passera-t-elle les tests?
- Ce que je juge primale pour elle et pour sa conscience, c'est qu'elle sache d'abord tout sur tout. Et si tu ne tiens pas à lui expliquer, je m'en occuperai moi-même.
Akira lança un sourire contrit.
- Aha ! Ne t'inquiète pas, Cathy, je vais le faire tout de suite. Je l'emmène immédiatement en salle de tests et je lui dit tout sur tout, je te le promet.
Il me prit par le bras et contourna la surnommée « Cathy » avec un large sourire d'excuse. La femme nous regarda d?un air déconcerté et disparut dans un couloir, ses talons résonnant sur le sol de marbre.
- Elle, tu vois, c'était Catharina Lipinski, elle est aussi professeur ici. C'est une scientifique très douée, nous nous connaissons depuis très longtemps. Nous étions dans la même université.
Nous longeâmes un long couloir aux couleurs orangées, croisant de temps à autre quelques scientifiques en blouse blanche. Je ne savais vraiment pas ce qu?il se tramait, ni où j'étais.
- Mais... c'est quoi cet endroit exactement ?
- C'est le quartier général de notre association, répondit Akira, notre association qui n?est autre que la fameuse : « Communauté de l'Ombre Blanche ». Un peu ringard comme nom, tu ne trouves pas ?
- Euh... et à quoi sert cette communauté ?
- Et bien, fit Akira en soupirant, à combattre la Team Rocket, donc les gens qui t?ont attaqué chez toi. Cela fait plusieurs années que nous recherchons leur QG, mais toujours aucunes traces. Ils sont très doués pour se cacher. Mais ce qu?ils ignorent, c'est que nous avons des agents dans le monde entier ! Même petits comme toi !
Je grinçais des dents. Même si je n'étais pas très grande pour mon âge, je n'aimais pas qu'on me traite de « petite ».
- Et pourquoi m'ont-ils attaqués ?
- Hmm... Parce que...
Akira hésita. Il me lança un regard vif puis reprit.
- Parce que tes parents faisaient partis de notre communauté, ils ont d'ailleurs été, en quelques sortes, les parents de tous. C'est grâce à eux que cet endroit tient debout ou que le spray de tout à l'heure fait effet si vite et sans dommages. Ils étaient de très bons scientifiques et des gens au grand coeur. Je les appréciais beaucoup.
Peu à peu, mon esprit s'éclaircissait.
- Alors, si la Team Rocket a tué mes parents, c'était parce qu'ils étaient les parrains de la communauté ?
- Moui, plus ou moins. C'est surtout parce qu?ils étaient au centre de l'activité principale de l'Ombre Blanche, ils faisaient des tests sur les pokémon qui s'avéraient de plus en plus constructifs. Des gens vraiment bien tes parents...
- Et moi, ils veulent ma peau parce que je suis leur fille.
- Exactement, tu as tout compris.
Il m'arrêta devant un vestiaire.
- Bon, à présent, tu vas être soumise à différents tests. Rien de bien méchant ! Juste pour vérifier que tu es en ordre et bien sûr... - il s'éclaircit la gorge difficilement - il va falloir te « tatouer ».
- Hein ? Mais? je ne veux pas me faire tatouer! lançais-je brutalement.
Akira ricana.
- Tout le monde dans la communauté à ce tatouage, c'est simplement pour qu'on se reconnaisse entre agents ou pour bien montrer qu'on fait parti de la communauté. Tu comprends ? Tout le monde est obligé de l'avoir.
J'avalais difficilement ma salive, puis entrais dans le vestiaire. Akira en fit de même. A l'intérieur, tout était d'un blanc opale, aussi clair que la lumière du jour. Akira s'assit sur un siège et me fixa un instant.
- Bon, maintenant, tu vas devoir te déshabiller et passer dans la douche au fond de la salle.
- Très bien.
Je le regardais longuement.
- Il y a un problème ? Me fit-il.
- Oui, ça vous ennuierait de sortir ?
- Mais non, je reste pour vérifier que tout va bien dans ton organisme, je dois t'ausculter après.
- Je ne vais pas me mettre nue devant vous, désolée.
Akira ricana à nouveau.
- Allons, allons, Evaline, tu ne serais pas pudique à ce point quand même ?
CLAC !
De toutes mes forces, je giflais Akira qui vacilla sous le coup.
- Espèce de sale pervers ! Si je dois vraiment me faire ausculter, allez me chercher Catharina Lipinski!
Il éclata de rire. Lorsqu'il sortit, j'ouvris à nouveau la porte et hurlais :
- Et ne m'appelez plus Evaline !
Je claquais la porte, sentant ma main s'enflammer encore à cause de la gifle. Pourquoi s'était-il moqué de moi en sortant ? N'avait-il aucune considération ? Cet Akira était bien mystérieux... Je sentis mon corps frissonner en songeant qu'il avait voulu me voir toute
nue. On frappa.
- Oui ?
- Professeur Lipinski, je peux entrer ?
Elle n?attendit pas ma réponse et entra quand même. Son air trahissait une joie non dissimulée.
- Tu as giflé Akira, c?était toi la marque de doigt qu?il porte ?
J?acquiesçais timidement, prête à me faire gronder mais contrairement à mes doutes, Catharina Lipinski éclata d?un rire franc.
- Alors ça ! Je pense que nous allons parfaitement nous entendre si tu commences à marcher sur mes plates-bandes ! Je m?appelle Catharina, mais tout le monde me surnomme Cath, sauf cet abruti de Kaï qui m?appelle « Cathy ».
Je lui serrais la main.
- J?ai déjà eut l?occasion de rencontrer tes parents, Eva, des gens vraiment très sympathiques. J?étais l?assistante personnelle de ton père. Il avait beaucoup de photos de toi sur son bureau mais? le
sentiment de te voir en chair et en os est d?autant plus étrange?
Elle me dévisagea avec un sourire puis sortit un bloc-notes de sa blouse.
- Donc, on va commencer les tests tout de suite. Tu veux bien aller te doucher là-bas ? Ne t?inquiète pas, je ne vais pas te scruter avec des jumelles.
J?obéis sans broncher, rassurée à l?idée qu?elle puisse être une femme si compréhensive.
- Akira n?est pas pédophile, il ne faut pas que tu commences à avoir peur de lui. Dit-elle. Je suppose qu?il a juste voulu te faire une petite farce. Il est souvent comme ça.
Je sortis de la douche, mais à mon grand étonnement, je ne trouvais pas de linge.
- Avance, s?il te plaît.
Trempée de la tête aux pieds, j'avançais timidement vers la jeune femme qui se leva et me tourna autour en griffonnant des notes illisibles.
- Hmm? je vois, tourne un peu la tête... hmm... oui, que t'es-tu fait à la jambe ?
Les plaies ne me faisaient plus mal mais n'étaient pas complètement refermées.
- J'ai subi l'attaque d'un Mangriff. Dis-je.
- Aïe, je vois, c?est assez profond. Akira t'a appliqué du spray... ça guérira vite. Penche la tête.
Elle me colla deux doigts sur les tempes. Pendant quelques secondes, elle resta immobile, agitant de temps à autres le bout de ses phalanges.
- Ca à l'air d'aller mieux la tête, non ?
- Oui, merci...
Je m'interrompis.
- Mais, attendez, comment savez-vous que je n'ai plus mal au crâne ?
Cath m'adressa un léger clin d'oeil.
- Disons que je n'ai pas fait que des études scientifiques?
- Que voulez-vous dire ?
Elle retira ses doigts de mes tempes et vérifia que tous mes muscles fonctionnaient correctement.
- J'ai fait un voyage dans le continent Kanto quand j'avais un peu plus de ton âge. On m'avait dit qu'il y avait une grande télépathe à Safrania. Je suis allée la voir et je suis restée pendant trois ans sous son aile.
- Vous connaissez beaucoup de technique ?
- Oh ! Non, avec beaucoup de concentration, j'arrive à plier une cuillère au bout de quinze minutes mais sinon de temps en temps, je pratique la télékinésie avec un pokémon psy. Il me permet d'accéder plus facilement aux pensées des autres personnes et à une certaine sagesse d'esprit par la même occasion.
Décidément, cette femme en faisait des choses. J'aurais bien voulu, moi aussi, pouvoir lire dans les esprits.
- Tout est parfait, on dirait. Tu es une jeune fille bien en forme. Tu peux remettre tes sous-vêtements. Nous allons faire ton tatouage.
Ce mot me fit frissonner : en pensant tatouage, on pense aiguille fine qui transperce la peau et moi, je déteste les piqûres. Les mains tremblantes, je me revêtis de mon soutien-gorge et de ma culotte puis aperçut Cath sortir un objet tranchant de sa blouse.
- Ne le regarde pas, c'est le meilleur moyen pour te faire peur. Assis-toi sur le banc. Voilà, penche la tête en arrière.
Je sentis quelque chose s'enfoncer dans ma peau au bas niveau de mon cou. J'essayais de ne pas y penser. Il fallait à tout prix que j'oublie les picotements qui me tiraillaient l'épiderme. J'essayais de me souvenir de la gifle d'Akira... de Malosse toujours dans sa
Pokéball... de mes parents... Du visage joyeux de ma mère lorsqu'elle apprenait que j'avais eu un A dans la plus difficile des matières, ou du regard conciliateur de mon père...
- Et voilà, ce n'était pas si douloureux, n'est-ce pas?
Elle rangea son matériel.
- Tu peux te rhabiller. Plus de tests, c'est fini. Je vais te montrer ta chambre, là où tu logeras. Ne touche pas trop ton tatouage, sinon la couleur va s'user. Tu veux le voir ?
Elle brandit un miroir de poche et je pus observer une aile blanche tatouée sur le bas de mon cou, encore légèrement gonflée et un peu rougeâtre. Une fois habillée, je suivis Cath dans les nombreux couloirs du QG. Elle me présentait de loin quelques membres et quelques endroits.
- Ici, c'est le réfectoire, tous les membres et les agents se retrouvent ici pour discuter tout en mangeant. Bon, je te déconseille de goûter aux épinards, ils ont un mauvais goût.
Elle bifurqua sur la droite. Nous croisâmes un homme de grande taille à la forte ossature.
- Bonjour mademoiselle, dit-il avec un geste de la main, tiens, c'est la jeune Evaline ?
- Eva. Répliquais-je entre mes dents.
- C'est bien elle, je la conduis dans sa chambre. Tu pourras la revoir ce soir au dîner.
L'homme nous salua.
- Je suis célèbre ici ou bien ? Tout le monde connaît mon nom.
- Bien sûr que oui ! Tes parents ne nous ont pas caché ton existence. Personne ne t'as jamais vu, c'est seulement ça. Tiens, nous y sommes.
Elle s'arrêta devant une porte vernie qui portait mon nom entier.
- Eh bien t'y voilà, je te laisse faire connaissance avec ta nouvelle maison. Dans une heure, viens me voir dans mon bureau. Je t'y présenterais ton équipier de mission.
- Mon équipier ?
- Oui, maintenant que tu fais partie de l'Ombre Blanche, tu devras combattre la Team Rocket. Pour ta part, tu feras équipe avec l'un ne dos meilleurs agents, je suis sûre que vous vous entendrez à merveille. Eh bien, a tout à l'heure ! Oh ! Si jamais, je garde ton Malosse, Akira m'a dit qu'il s'était fait une élongation.
Cath s'éloigna dans le couloir opposé. J'ouvris la porte et restais béate d'admiration. La chambre était bien plus grande que celle du manoir, j'avais ma propre salle de bains en marbre avec baignoire-jacuzzi, mes propres engins de sports comme le steppeur et le vélo d'appartement et un lit gigantesque orné d'une couverture en lin violette. Un véritable rêve. J'avais même mon distributeur de
boissons et de coupe-faim. Je n'arrivais pas à y croire, mes parents m'avaient gardé de cet endroit magnifique pendant si longtemps... Alors que je commençais à me déshabiller pour remettre des vêtements convenables, il y eut un grincement qui me fit sursauter. Une bibliothèque pivota sur ses gonds et laissa une entrée béante dans le mur. Pendant une seconde, je me demandais ce que j'avais actionné mais lorsqu'un garçon entra dans la chambre vêtu d'un simple linge de bain enroulé autour de sa taille, je
ne pus que réprimer un cri. Levant les yeux sur moi, il m'imita et bondit en arrière, les mains crispées sur son linge.
- Ah ! Merde ! Pardon, excuse-moi, je ne voulais pas te...
- Qu'est-ce que tu fais ici ? Répliquais-je, le coeur battant.
Ce fut à cet instant que je constatais que j'étais en soutien-gorge devant un parfait inconnu. La honte m'envahit. Je me jetais alors sous mes couvertures.
- Je ne savais pas que tu arrivais aujourd'hui, dit le garçon d'un ton navré, je te le jure, et puisque ce passage secret relie nos deux chambres et que la tienne est la seule à posséder un jacuzzi... je veux dire, je ne me prive pas tant qu'il n?y a personne...
- Eh bien, il y a quelqu'un maintenant ! Fis-je, les dents serrées.
Il devait être un peu plus jeune que moi, peut-être moins d'un an. C'était pourtant un garçon fort bien taillé : son torse laissait paraître des abdos en béton, et ses bras étaient bien musclés, sa peau mate. Ce qui contrastait beaucoup avec ses yeux d'un vert
iridescent et ses cheveux aussi noirs que les miens.
- Tu dois être Evaline, moi c'est Nero, je loge dans la chambre d'à côté
- Personne ne m'appelle Evaline ! Grognais-je sans pouvoir détacher mes yeux de ses muscles. Je suis Eva!
- Ah ! pardon, Eva. Je suis enchanté de faire ta connaissance.
Il voulut me serrer la main mais je poussais un grognement rauque.
- Sors d'ici, tout de suite ! Braillais-je.
- O-oui, bien sûr, fit-il en reculant d'un pas mal assuré.
Il trébucha sur le bout du tapis et tomba durement sur le dos, les mains toujours serrées sur son linge pour éviter de dévoiler ses parties intimes. Nero se releva le teint aussi rouge qu'une pivoine et s'enfonça dans le passage secret qui se referma après lui.