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l'Ombre Blanche de Nora



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Informations

» Auteur : Nora - Voir le profil
» Créé le 14/11/2004 à 22:23
» Dernière mise à jour le 14/11/2004 à 22:23

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Immergés dans les profondeurs
Si les événements s'étaient enchaînés moins vite, mon temps d'assimilation aurait été de quelques dixièmes de secondes. Or, là, je dus faire un réel effort de concentration pour me rendre compte de ce que l'homme venait de dire.
- On m'avait déjà dit que l'endroit où vous viviez était joli mais je ne m'imaginais pas que vous aviez un si grand parc !
- Attendez, vous êtes le professeur Akira? ? Ma ...
Je n'arrivais pas à dire ce mot.
- Ma m... mè... mère?
- « Mémère » ?
- Je veux dire, comment savez qui je suis ? Comment connaissez-vous cet endroit ? Et que faîtes-vous ici ?
- Ah, c'est une longue histoire? Je vais te la raconter, bien entendu, mais que dirais-tu d'aller manger un morceau avant ?
Je ne savais plus où j'en étais. Cet homme était-il fou ? Se rendait-il compte que je venais de perdre ma famille dans cette explosion, que j'étais blessée de toutes parts et peut-être mourante ? Et lui, il me proposait d'aller « manger un morceau » !
- Ah? fit-il, c'est vrai, tu es dans un sale état.
Il fouilla sa blouse et en ressortit une sorte de spray.
- Bah, approche, n?aie pas peur, je ne fais pas parti de la Team Rocket.
- De la quoi ?
Akira se frappa la tête.
- Bien sûr, j'oubliais que tu ne savais rien ! Excuse-moi, je manque de tact avec les enfants...
- Je ne suis pas une enfant ! J'ai quinze ans !
- Tu vois ce que je veux dire ?
Il me vaporisa son spray sur la jambe. Aussitôt, je sentis comme des petits dards me picoter la peau à l'endroit de ma blessure devenue fluorescente.
- Ca passera dans quelques secondes. Me dit-il comme pour me rassurer. Ce n'est qu'un désinfectant qui va recouvrir ta plaie d'un voile légèrement plastifié... comme un pansement en fait.
- C'est sur le marché ce genre de trucs ? Fis-je en éventant ma jambe.
- Non... je suis scientifique et je travaille sur un tas de trucs, tiens, viens-là toi aussi.
Akira vaporisa la blessure de Malosse qui se mit à couiner.
- Une vraie chiffe molle, ce pokémon.
- Quoi ?
Akira sortit un objet assez bizarre de sa poche. Une sorte de pokédex en plus grand d'une vive couleur verte.
- Je vais prévenir les autres que je t'ai retrouvé. Ils n'auront plus à s'inquiéter comme ça. Tu sais, un nombre important de personnes se sont désignées pour venir te chercher ici.
- Ah ouais ? Alors pourquoi vous êtes tout seul ?
Je me souvenais alors de la chose furtive qui avait écarté Mangriff si rapidement...
- Et où est votre pokémon ?
- Mon pokémon ? Fit-il d'un air surpris.
- Celui qui ma sauvé du Mangriff... cette ombre...
- Ah !
Akira se gratta la tête.
- Oui, lui, bah... il est parti et il n'est pas à moi... Oh, non ! Il n'est à personne. C'est un pokémon solitaire. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai pu venir jusqu'ici si rapidement.
- Qu'est-ce que c'est comme espèce ?
Akira me considéra longuement sans rien répondre, puis il me lança un clin d'oeil.
- Ca, ça reste secret, jeune fille. Voilà, j'ai prévenu les équipes, bon maintenant qu'il est parti, il ne nous reste plus qu'à nous débrouiller pour rentrer.
- Rentrer? ? Mais rentrer où ?
Le professeur se tapa une nouvelle fois la tête.
- Ah, bon dieu ! Il faut que je me dépêche de T'expliquer tout ça parce que je commence à avoir la tête enflée par tes questions.
Je fronçais les sourcils. Ce fut à cet instant que je constatais que la blessure ne me faisait plus mal. Akira m'adressa un grand sourire.
- Ne t'inquiète pas, je rigole. Tu auras le droit de poser toutes les questions que tu veux, après tout ce que tu as enduré... Mais pour le moment, il serait préférable de partir d'ici, je ne veux pas nous attirer des ennuis avec les flics? viens!
Akira me prit par le bras et nous nous dirigeâmes vers la sortie du jardin. Je revoyais pour la dernière fois les cendres de ma maison. Les cendres de ma famille, de ma vie. Je ne devais pas pleurer. A part cette clé, la seule chose qui me restait de mon passé était
Malosse. Quinze ans d'existence avait disparut en quelques secondes. Même dans ma tête, j'avais de la peine à me remémorer quelques souvenirs heureux passés avec mes parents... Je revoyais sans cesse cette explosion de lumière, de bruit, de chaleur devant
Moi... cette apocalypse qui avait rasé ma vie entière...
- Brrr ! Il fait un peu froid, tu ne trouves pas ? Je sais que nous sommes au mois de mai mais le vent se lève vite par ici, non ?
Comment pouvait-il être si tranquille ? Comment pouvait-il me parler comme si nous tout ce qui s?était passé n?avait été qu'un film ?
- Bon, fit Akira une fois que nous fûmes assez loin de ce qui restait de ma maison, alors?
Il sortit à nouveau sa drôle de machine ressemblant à un gros pokédex.
- Alors, alors, nous sommes juste à l'est de Bourg Géon, c'est parfait, on n'a plus qu'à marcher un moment jusqu'à l'eau.
- Jusqu'à l'eau ?
J'étais morte de fatigue, cela faisait trop d'émotions pour mon petit coeur. Je devais dormir. Mais apparemment, Akira avait une idée en tête. Je n'étais pas impatiente de la découvrir.
- Écoutez, dîtes-moi ce qu'on va faire, enfin expliquez-moi quelque chose au moins !
- Patiente encore un moment, je ne peux rien te dire tant que nous ne sommes pas dans le quartier général.
- Le quartier? ?
Je remarquais avec horreur que Malosse boitait. Comme l'avait dit Akira, il s'était fait une belle élongation.
- Ne traîne pas trop, fit le professeur qui s'enfonçait dans les hautes herbes, on ne sait jamais, peut-être que la Team Rocket est encore là.
- Ce sont les gens de tout à l'heure ?
- Oui, ce sont eux. Comme tu as pu le remarquer, ils ne veulent pas ton bien.
Nous continuâmes de progresser dans les hautes herbes avec difficulté. Malosse avait du mal à marcher et il restait plutôt en retrait par rapport à nous. Enfin, nous arrivâmes vers un grand lac... ou plutôt le début de la mer.
- Bon, ils ne vont pas tarder...
- Qui ça, ils ?
Mais j'eus ma réponse quelques secondes plus tard lorsque deux Tentacruels sortirent leurs affreuses têtes bleues de l?eau. Akira frappa dans ses mains d'un air réjoui.
- Allez, grimpe sur l'un d'entre eux.
- Euh? on est obligé de voyager sur des pokémon ? Fis-je avec répulsion. Pourquoi n'est-ce pas un bateau qui vient nous chercher?
Kaï Akira éclata de rire.
- Un bateau ? Là où nous allons, il n'y a que les pokémon capables d'y accéder.
Le Tentacruel me tendit une sorte de masque respiratoire.
- Accroche-toi bien à lui, ils accélèrent très rapidement.
Je rappelais Malosse dans sa pokéball, ajustais correctement le masque et m'agrippais à ce qui me semblait être le « casque » du Tentacruel. Akira était juste devant moi et son pokémon plongeait déjà. Je sentis mon corps s'enfoncer dans une eau fraîche... En me fournissant de l'air, le masque me permettait également de voir tous les détails aquatiques... Je regardais avec fascination les bancs de Remoraids nager vers nous, puis un Léviathor se réfugier entre deux gros rochers. Au fur et à mesure que les Tentacruels
s'engageaient dans les profondeurs maritimes, ma tête me tournait, comme si quelqu?un s'asseyait dessus. Mais où donc me menait Akira ?
Une centaine de questions me trottait dans la tête mais aucunes n'avaient de réponses. Alors que je fixais un Demanta nageant silencieusement dans les algues, des lumières attirèrent mon attention. Au fond de l'eau, gisait un attroupement de ce qui
semblait être des abris de couleurs claires. Ils étaient tous reliés et un peu ratatinés comme des dunes au sahara. Tentacruel accéléra et je faillis lâcher prise. Une grande porte métallique se dressait devant nous? c'était plus incroyable que n'importe quel rêve. Les lumières provenaient de gros hublots que laissaient paraître les abris de béton. Aussitôt arrivés devant la grosse porte, Akira plaça une sorte de pièce dans l'interstice. Un grincement retentit et la porte s'ouvrit de quelques mètres pour nous laisser entrer. Les Tentacruels nous déposèrent dans l'ouverture et s'éloignèrent. L'eau s'évacua. Je sentis du sol sous mes pieds.