Justine, l'apprentie dresseuse de Bakufunlove

2 petites créatures descendirent du ciel. Seuls Lucile et Léo pouvait les distinguer. Une créature toute brillante hésita à descendre. La jeune fille lui fit des signes de la main. Il se ravisa et se laissa porter par le zéphir jusqu'à Lucile. La première créature parla d'une petite voix, mais une voix humaine. Elle murmura doucement :

« - Lucile. Qui y a-t-il, petite porteuse de l'espoir ?

- Et bien ... je voudrais demander ... à ... si je peux ... faire ça ... »

L'adolescente marqua une pause. Les mots ne venaient pas. Ils étaient comme enfermés à l'intérieur de son cœur serré.

« - Skyoro ! Tu veux bien aller voir pour la porteuse ? »

La créature brillante hocha la tête, et disparu à travers les nuages. Il revint quelques minutes après, un sourire aux lèvres.

« Elle est d'accord. Elle t'autorise à faire ça. Mais prend garde, Mikomi. Si tu déchaines sa colère, tu mourras. Elle est sans pitié, tu le sais bien. »

- Bien. Merci, dieux de la vie. Au revoir ... »

Les 2 créatures s'envolèrent en souriant. Le ciel s'illumina lorsque les dieux se firent happer par les nuages. Heureuse, Lucile descendit de l'arbre et retourna rejoindre son frère et ses parents. Au passage, elle remarqua un visage familier dans la foule. Voulant savoir qui c'est, elle s'approcha d'une famille, et demanda :

« - Bonjour ! Vous n'avez pas un fils qui s'appelle Damien, par hasard ?

- Si, comment tu le sais, jeune fille ? Demanda la femme, intriguée.

- Et bien ... il me semble l'avoir aperçu tout à l'heure ... ou est-il ? demanda Lucile en rougissant.

- Il est parti chercher de l'eau, il va revenir tout de suite !

- Merci. »

Apercevant son ami en train de se diriger vers sa mère, elle cria :

« - Damien ! dit-elle en se jetant à son cou.

- Lucile ! Tu vas bien ? Qu'est ce que tu fais là ?

- Oh Damien ! Je suis si heureuse de te revoir ! Viens, éloignons-nous, j'ai quelque chose à te dire ! »

L'adolescent, entrainé par son amie, fit comprendre à sa mère qu'il revenait bientôt. Sa mère acquiesça, un sourire aux lèvres, vu l'état de son fils qui rougissait jusqu'aux oreilles. Une fois arrivée loin du groupe, Lucile s'assied sur le sol. Damien en fit tout autant, un peu troublé.

« - Mais ça va Lucile ? Tu te sens bien ? Tu n'es pas comme ça, d'habitude ...

- Ca ne pourrait pas aller mieux ! Je t'ai enfin trouvé ! A chaque fois que je t'appelais, tu n'étais pas là, ou alors tu étais occupé. Mais c'est bon, maintenant je vais pouvoir te dire ce que j'ai à te dire ! C'est vrai qu'au téléphone, ce n'est pas très très ... sympa ? De dire un truc pareil ...

- Mais de quoi tu parles enfin ? Demanda Damien.

- Ah ... ça ... tu attendras ce soir ... ce soir ? Tu es là ce soir ? Dit la jeune fille en se rapprochant de son ami.

- Lucile ! Qu'est ce que tu fais ? Et oui, je suis là, mais ...

- Alors ça roule ! Sur des roulettes ! Tout baigne, mon cher ! Je te dirais tout ce soir ! Rendez-vous devant la fontaine, à Mérouville, à 21h30 !

- Quoiiii ? 21h30 ? Mais ... enfin ...

- A ce soir ! Cria la jeune fille en s'éloignant. »

Damien, complètement perdu, se leva et commença à rejoindre sa famille. Qu'est ce que Lucile voulait t _ elle lui dire ?

21h30, sur la place illuminée de Mérouville :

Damien cherchait Lucile des yeux. Il ne se doutait pas que la jeune fille était perchée en haut du réverbère en train de le regarder. Décidée, Lucile descendit doucement, sans faire de bruit, et alla rejoindre son ami près de la fontaine.

« - Ah, Lucile, te voilà. Il gèle ! Tu n'as pas froid, habillée comme tu l'es ?

- Bah non, pourquoi ? Dit la concernée en regardant son pantacourt et son dos-nu.

- Si tu le dis ... soupira Damien. Alors ? Tu voulais me dire quoi ? »

Lucile s'approcha de l'adolescent, s'assit devant lui, et le regarda. Elle murmura pour elle-même, et dit qu'elle était sure de ce qu'elle allait avancer. Intrigué, Damien vint s'assoir à côté, sur le sol froid.

« - Regarde la lune ... elle est étrange, non ? Aujourd'hui, elle brille d'une couleur blanche/bleue. Ca arrive rarement, mais c'est très joli ! Tu sais comment ça s'appelle ? Non ? Une lune couleur de saphir ... »

L'adolescente marqua une pause, regarda Damien, et murmura en baissant les yeux :

« - Tu sais ... moi aussi ... je ressens la même chose ...

- Hein ?

- Moi aussi ... moi aussi ... aishiteru* ... et oui ... »

Profitant du moment, Lucile remarqua que Damien avait compris le mot japonais. Alors, elle s'avança, lui attrapa le visage, et posa ses lèvres chaudes sur celle de Damien.

* « Je t'aime », en japonais.