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Le Maître du Vent de supersian



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» Auteur : supersian - Voir le profil
» Créé le 05/10/2007 à 23:13
» Dernière mise à jour le 13/10/2007 à 13:41

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Dimanche Soir
Bon ça a l'air classe alors je le fais : AVERTISSEMENT ! Une scène pouvant choquer le jeune public dans ce chapitre, m'enfin, c'est pas non-plus la fin du monde.

Bonne Lecture ! ^^


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Les sens en alerte, Albert attendait, debout devant les immenses portes en bois de l'arène. Vu de l'extérieur, le bâtiment était imposant, même avec les arbres séculaires qui s'élevaient bien plus haut que l'arène, sorte de grosse tour plantée au milieu d'une clairière, à à peine un kilomètre de Mauville.

Le jeune homme stressait, et faisait les cent pas. Alizée l'avait appelé : elle arrivait aujourd'hui, et le lendemain commenceraient les épreuves pour accueillir les nouveaux disciples. Elle allait dormir à l'hôtel ce soir, mais devait passer voir son ami, avant d'aller dormir.

Albert stressait donc, parce que comme le débile qu'il était, il avait perdu ses clefs. Le réglement de l'arène était simple : on pouvait faire ce que l'on voulait la nuit, tant que l'on était à l'heure pour le petit-déjeuner, et que la fatigue ne perturbait pas l'entraînement. Chaque disciple possédait sa clef de l'entrée dérobée, à l'opposée des immenses portes principales, pour entrer et sortir quand il le désirait. Le jeune homme aux cheveux bleus avait cherché la sienne dans toute sa chambre, avait remué son armoire, soulevé son matelas, retourné toutes ses poches : rien.

Il s'était pourtant résigné à sortir quand-même, en passant par les grandes portes, ce qui était prohibé. Et il attendait là, à la nuit tombée, les portes entrouvertes dans son dos, priant pour que Laurent n'ait pas l'idée de faire sa ronde. Bien-sûr, il aurait pu demander la clef à un autre disciple, mais un problème de taille s'était posé : on était dimanche soir, et toute la journée du dimanche, personne n'était à l'arène. Tout le monde en profitait pour retourner voir famille et amis, sauf Albert, qui avait dormi toute la journée, pour récupérer son manque de sommeil de la semaine du festival. Son immense sieste n'avait été dérangée que par le coup de fil d'Alizée, à la suite duquel il s'était aussitôt rendormi, vers quatre heure de l'après-midi. Son réveil véritable avait eu lieu vers huit heures du soir, et il s'était dépéché de sortir pour attendre la dresseuse.

Soudain, un battement d'aile se fit entendre, et un Rapasdépic se posa devant lui.

- Mika ?
- Albert ? T'as paumé tes clefs ? Fais gaffe, si Laurent te chope...

Les deux amis entamèrent une conversation portant sur tout et rien, à la suite de laquelle, après avoir souhaité une bonne nuit à son Rapasdépic, Mika rentra par les grandes portes en les refermant derrière lui, tout en ayant laissé sa clef à Albert.

Le futur champion soupira d'aise. Il n'était plus hors-la-loi, parfait. Il faudrait tout-de-même qu'il retrouve sa putain de clef, et le plus vite possible, histoire d'éviter les problèmes de ce genre.

Maintenant que son anxiété était passée, Albert commença à trouver le temps long. Quelques disciples le saluèrent en rentrant eux-aussi par la porte dérobée, et quand le jeune homme vit qu'il était neuf heures, il s'alarma : en effet, le repas du soir devait commencer à être servi, préparé ce soir-là par Laurent, et à neuf heures et demie, on débarassait la table. Le futur champion saisit rageusement son portable pour appeler Alizée et lui demander de mettre le turbo, mais n'eut même pas le temps d'ouvrir le répertoire : dans un bruissement discret, un oiseau bleu aux ailes de coton se posa devant lui, révélé par l'éclairage extérieur. La jeune fille qui le montait sauta légèrement de son pokémon, et se jeta sans retenue dans les bras d'Albert, qui manqua tomber par terre.

- Argh... Je vois que t'as rien perdu de ta douceur habituelle... marmonna celui-ci.
- Tu peux pas savoir comme je suis soulagée de pouvoir venir ici ! s'exclama la dresseuse en se dégageant de l'étreinte du jeune-homme, et en affichant un sourire ravi.
- Si c'est proportionnel au nombre de mes côtes brisées, j'imagine, oui...
- Roh, tu commences déjà à râler ! Tu pourrais pas me souhaiter la bienvenue à Mauville, plutôt ?
- Si, si... Bienvenue à Mauville... Ton voyage s'est bien passé ?
- Tu parles ! Plus de quatre heures de vol, je peux te dire qu'Hetfield et moi on en a plein les pattes ! Hein mon gros ?

L'Altaria approuva d'un air grave, tout en commençant à effectuer des étirements sur ses pattes engourdies.

- Enfin, on parlera plus demain, faut que je me dépêche de trouver une chambre libre en ville... Dis donc il fait froid à Jotho ! remarqua la jeune fille en frissonnant.
- Ben c'est le début de l'automne chez nous...
- Dans la région de Cimetronelle, après la saison des pluies, on attaque la saison sèche, je peux te dire que c'est pas pareil... Bon, peu importe, faut que j'y aille ! A quelle heure pour les sélections demain ?
- Neuf heures.
- OK ! Allez, à demain !

Ce-disant, la dresseuse, remontée sur son pokémon vol et dragon, s'éloignait déjà vers Mauville, vers l'Ouest, en adressant un signe de main à son ami.

Un peu perturbé, Albert rentra par la porte dérobée, et se dirigea aussitôt vers la salle à manger.

Tout-le-monde était rentré, et se gavait de spaguettis à la tomate. Personne n'utilisant la méthode qui consistait à enrouler les pâtes autour de sa fourchette, tous en étaient réduit à se baffrer en aspirant les spaghettis, donnant lieu à un spectacle et à des bruits peu distingués.

Le dimanche soir, la majorité des disciples rentraient de longs voyages en train, bus, ou à dos de pokémons, et étaient affamés et épuisés. Dès lors, ils mangeaient beaucoup, et vite, pour rejoindre leur lit le plus rapidement possible.

- Bordel, y'a plus de gruyère ! grommela Fabio.

En effet, cela impliquait qu'il fallait se lever pour aller en chercher dans le garde-manger, ce qu'il fit, bon gré mal gré.

- Dis-donc Albert, t'étais où ? Je croyais que tu devais dormir toute la journée ? demanda Roxane, assise en face du futur champion.
- Oh, c'est ce qu'il a fait, ne t'inquiète pas... répondit Laurent en souriant, devançant son neveu qui avait la bouche pleine.
- Quelle famille de glandeurs ! s'exclama Fabio qui revenait avec un sachet de gruyère neuf, et se rassit en souriant ironiquement au maître de l'arène.
- Hum, Fabio... Si j'étais toi, je me méfierais, surtout quand on porte un pyjama à canards... glissa sournoisement le Champion.

Le jeune homme déglutit, et, malgré ses vingt ans et son air de gros costaud, sembla complétement piégé.

- Moi j'aime bien son pyjama à canards ! annonça Clarisse.

L'affaire de Fabio avait fait le tour de l'arène : le pyjama à canards sous le kimono toute la matinée, pas repéré par Laurent ! Chacun s'étonnait, et tentait d'amener une explication à cette anomalie : habituellement, rien n'échappait au Champion, et toute faute était punie. Alors, soit il n'avait pas vu le pyjama de Fabio, soit il n'avait pas voulu lui en tenir rigueur : dans les deux cas, son prestige en prenait un coup.

Ainsi, chaque convive savait de quoi il retournait quant à la remarque que venait de faire Laurent, et la solidarité naturelle des disciples fit qu'une conversation portant sur les pyjamas de chacun se mit férocement en place, empêchant le maître de l'arène de revenir sur la faute commise par Fabio.

Après un débat portant sur l'estéthique du pompon sur le pyjama, Mika prétendit que le pyjama c'était nul, qu'il valait mieux dormir en T-Shirt et caleçon, ce qui déclencha une vague d'étonnement. En effet, dans la région, soumise à un climat continental, les hivers étaient très froids : dormir sans son pyjama bien chaud, des chaussettes, une polaire, un bonnet de nuit, et tous ces vêtements qui évitent de finir la nuit en ayant l'impression de partager son lit avec un Lipouttou, était suicidaire.

- Sa couche de graisse le protège, expliqua Clarisse, d'un sourire mauvais.

Mika fut pris de court, et ne trouva rien à dire. Le silence se fit, et Laurent arriva à point nommé pour la transition, en réclamant les assiettes de tout le monde, ce qui provoqua l'habituel confusion de gestes et de cliquetis de couverts, éclipsant la brillante répartie de Clarisse.

Pendant que Laurent amenait le dessert, deux gros gâteaux au chocolat ( C'était une tradition du dimanche soir : Laurent achetait des gâteaux pour motiver les troupes pour la semaine qui commençait ), la conversation se ralentit, chacun songeant à sa chambre. Les baîllements se multiplièrent, les yeux se fermèrent, et les gestes se firent plus lents. Pourtant, la fatigue n'empêcha pas les disciples de finir leur dessert, et, pendant que Laurent débarassait, tout le monde monta au troisième étage.

L'ascenceur était réservé aux challengers et aux pokémons de l'arène. Officiellement, les disciples pouvaient l'emprunter, mais il était très mal vu de prendre l'ascenceur devant le champion, qui estimait que toute cette jeunesse frétillante avait suffisamment de force pour monter quelques petits escaliers.

Ainsi donc, la cohue se faisait dans les escaliers, pendant que tout-le-monde tentait de monter les marches en s'aggripant à la rampe. Les premiers arrivés en haut pouvaient prétendre les premiers à la salle de bain : ainsi, quelques courageux se ruaient au troisième étage, ouvraient en vitesse leur sac pour y récupérer leurs affaires, serviette et gel douche, et s'enfermaient promptement dans la salle de bain.

Le troisième étage se composait d'un couloir carré : à chaque coin, une salle de bain, et des chambres entre les salles de bain. Celles-ci ne contenaient que deux douches chacune, ce qui laissait huit places libres : d'où l'empressement de ceux qui avaient envie de retrouver leur lit après une bonne douche.

Albert, lui, traînait en queue de peloton. Quand il arriva au troisième étage, toutes les douches étaient évidemment occupées, et il se résigna donc à se brosser les dents pour passer le temps. Mais voyant que personne ne sortait, il cracha dans le lavabo, et alla tranquillement dans sa chambre.

Bien-entendu, Mika n'était pas là. Il faisait partie des tarés prêts à tout pour se doucher les premiers.

On frappa à la porte.

- Albert ?
- Ouais.

Fabio entra et s'assit à côté du jeune homme, sur son lit.

- Alex est allé se doucher...
- Comme d'hab.

Alex, qui partageait la chambre de Fabio, appartenait lui-aussi au club des tarés prêts à tout pour se doucher les premiers. Fabio et Albert, plutôt zen, préféraient attendre plutôt que participer à la frénésie générale : régulièrement, ils attendaient ensemble que des douches se libèrent après le premier assaut.

- J'crois que Clarisse se casse cette année... lança Fabio.
- Hein ?! Mais elle a rien dit à Laurent ! s'exclama le futur champion, très surpris.
- Ouais je sais... Mais ça fait déjà deux ans qu'elle est là, elle a envie de tenter sa chance ailleurs...
- Mika va en faire une maladie...
- C'est sûr...

Etrangemment, les deux jeunes gens ne pouvaient se passer l'un de l'autre.

- POURQUOI TU ME REGARDES COMME ÇA !?
- J'TE REGARDAIS PAS ! J'AI PAS ENVIE DE FAIRE DES CAUCHEMARS CETTE NUIT !
- J'HALLUCINE ! SUR 4 SALLES DE BAIN FAUT QUE TU VIENNES DANS CELLE OU JE ME DOUCHE ! TU ME SUIS OU QUOI ?

La sortie des douches - mixtes - offraient parfois quelques surprises.

Mika rentra dans sa chambre, sa serviette nouée autour de la taille, sentant la baie Oran à des kilomètres.

- EN PLUS TON GEL DOUCHE PUE ! hurla la voix de Clarisse, encore dans le couloir.
- TA GUEULE ! répliqua le jeune homme en fermant la porte.

- Ah t'es là Fabio ?
- Euh oui... Mais Albert et moi on va se doucher, tu pourras te changer tranquille comme ça...
- Ouais... Ptain, le choc : Clarisse est sortie de la douche en même temps que moi...
- On a entendu ça... remarqua Le futur champion en souriant.
- Non mais je l'aime bien... Enfin, je me suis habitué quoi !
- Ouais... A tout-à-l'heure ! salua Albert en franchissant la porte, ses affaires à la main.
- A tout Albert ! A demain Fabio !
- A demain.

En se rendant à la salle de bain de droite, qu'ils espéraient libres, les deux garçons continuèrent à discuter.

- Bon, j'ai dit ça, mais c'est pas sûr pour Clarisse... P't'être qu'elle va rester... On le saura demain de toute façon.
- Ouais c'est sûr... Mais si elle part on a trois places qui se libèrent du coup...
- Bwarf, j'ai rien contre les ptits nouveaux... Ni les ptites nouvelles d'ailleurs... avoua Fabio avec un sourire complice.
- Ah NON ! Tu recommences pas le bizutage comme l'an dernier !
- Bah... J'étais bourré.
- On en a déjà parlé. C'est pas une raison : Laurent avait sérieusement pensé te virer...
- Pfff, ouais... J'recommencerai pas. Enfin, pas ça.
- On verra...

Les deux garçons entrèrent chacun dans leur douche. En sentant l'eau chaude apaisante lui dégouliner dessus, Albert se remémorait la fête de bienvenue de l'an dernier.

Effrayant.

Tous pétés, bourrés, défoncés, en vrac au deuxième étage. Fabio, qui effectivement avait sérieusement abusé, avait menacé une nouvelle de la virer si elle ne se soumettait pas au bizutage rituel : tailler une pipe au plus ancien, en l'occurence évidemment, lui.

Albert, un peu plus conscient que les autres, était tombé sur Fabio appuyé contre le mur du couloir, le pantalon descendu jusqu'aux genoux, en train de baisser son caleçon, pendant que la fille s'agenouillait. Il aurait voulu engueuler son ami, le faire jurer de ne jamais recommencer, et garder l'histoire secrète, mais Laurent passait justement par là... L'affaire ne sortit pas des quatre protagonistes qui se trouvaient dans le couloir en cet instant, mais Roxane, la nouvelle de l'époque, s'arrangeait pour parler le moins possible à Fabio. Elle avait sérieusement cru aux blablas du jeune homme sur le moment, et de toute façon, elle était tellement inconsciente qu'elle se serait jetée du toît si on lui avait dit qu'à partir de maintenant les hommes pouvaient voler.

Enfin, tout cela était de l'histoire ancienne. La fête de cette année serait certainement plus clean. Et Albert ne laisserait pas Fabio s'approcher d'Alizée.

- Vous vous grouillez oui ? demanda une voix féminine provenant de la salle de bain.

Albert sursauta. Cela devait faire 10 minutes qu'il pensait, savourant ce moment délicieux de la douche chaude quand les températures commencent à descendre.

Il se savonna et se rinça en vitesse, et sortit, sous l'oeil énervé de Marie, la râleuse de service. Sentant un regard noir le poursuivre alors que la jeune femme rentrait à son tour dans la douche, il s'éclipsa en vitesse de la salle de bain, et se rendit dans sa chambre.

Mika était déjà dans son lit. Le futur champion enfila son pyjama en vitesse, et se coucha également, en pensant à demain...