PokéLand : Chapitre 10.
[size=5]SÉISMES.[/size]
Satoshi frappa juste à temps à la porte de la salle de réunion. En attendant l'autorisation d'entrer, il passa sa main dans ses cheveux humides et les recoiffa. Amyra sortit de la salle et le laissa entrer avant de fermer la porte derrière lui. Giovanni était installé dans l'un des fauteuils face à la porte. Il regardait Satoshi qui, mal à l'aise, ne savait pas si il devait bouger ou non. Un sourire froid sur le visage du Chef de la Team Rocket le rendait plus dur qu'à l'ordinaire.
- " Alors, Hikawa-san ? Qu'est-ce qui c'est passé, avec mon hélicoptère ? Pourquoi ne l'avez vous pas mis à l'abri dès que tous les passagers en ont été descendus ? J'attends ! "
Satoshi commença à tanguer, passant d'une jambe à l'autre, les yeux rivés au sol juste devant les pieds de Giovanni. Les doigts de celui-ci commencèrent à pianoter sur le bras du fauteuil. Il essayait de rester calme. Mais avec lui, le calme précédait souvent la tempête et les hurlements. Même le vent qui soufflait au dehors aurait l'air d'une légère brise face à l'une de ces colères dont il avait le secret. Et il commençait à perdre patience ... Satoshi inspira à fond et se lança.
- " Votre hélicoptère, la foudre est tombée dessus pendant l'orage de tout à l'heure, Giovanni-sama. Et il est entièrement détruit, il n'en reste que des débris calcinés. C'est de ma ... "
- " FAUTE ! " - Hurla soudain le Champion de Jadielle - " Oui, la destruction de mon hélicoptère est de votre faute, Hikawa-san ! Il n'y a aucun doute là-dessus ! Ce que je veux que vous me disiez, c'est comment vous comptez me rembourser cette perte ! "
Satoshi baissa les yeux et dès cet instant, ne regarda plus que le bout de ses chaussures. Il pensait bien qu'il allait avoir droit à ça, à un moment ou un autre, la question du remboursement de l'hélicoptère. De plus en plus nerveux, il commença à bégayer.
- " Je ... je travaillerai ici, Giovanni-sama ... Et je vous rembourserai tout ! "
Le regard du Champion se fit encore plus dur. Il eut un sourire mauvais.
- " Ici ? L'uniforme que vous portez ce soir signifie que vous m'appartenez, Hikawa-san. Alors non, si vous voulez me rembourser, il faudra que vous reveniez avec moi au Kantô. Vous ne méritez pas de travailler ici ! En attendant, vous allez vous dépêcher de réparer l'hélicoptère de mes nièces. Amy-chan m'a proposé de l'emprunter pour rentrer à Jadielle. Et j'ai accepté. "
Satoshi se hasarda à dire à Giovanni :
- " Euh, Monsieur ... Si je quitte l'île avant mes vingt-cinq ans et que je suis arrêté au Kantô ou dans une autre région, je serais envoyé en prison et je ne pourrais jamais vous rembourser ! "
- " Dans ce cas, il faudra trouver un moyen de le faire. Ou vous faire pardonner avant notre départ. Si vous y arrivez, je me montrerai peut-être clément avec vous. Et vous pourrez rester ici pour me rembourser. " - lui répondit son patron qui, étrangement, avait repris son calme plus vite que d'habitude. Se souvenant de ce que Nadeshiko lui avait dit pendant qu'il se douchait, Satoshi s'inclina et, sans se redresser, répondit à Giovanni :
- " Pardonnez-moi, Giovanni-sama, je ferais comme vous l'exigerez. Et je tâcherais de ne plus vous décevoir à l'avenir. "
Giovanni regarda le jeune homme, toujours incliné face à lui et attendant son bon vouloir pour se redresser. Soudain, Persian sauta sans prévenir sur les genoux du Champion, tremblant comme une feuille un soir de tempête. Giovanni n'eut pas le temps de s'inquiéter de ses raisons qu'il comprit : il entendit la porte d'entrée de la bibliothèque voisine qui tapait de plus en plus vite. Puis, il sentit ce que Persian avait perçu bien avant eux, le sol vibrait faiblement sous lui. Satoshi avait relevé la tête et le regardait, paniqué. Les vibrations du sol s'amplifiaient à chaque seconde un peu plus. Des bruits leur parvenaient maintenant d'en bas. Kuro et Amyra donnaient tous les deux de la voix pour organiser la sécurité de chacun. Les secousses étaient maintenant si fortes que les poutres de la maison commençaient à grincer. N'écoutant que son instinct, Satoshi attrappa soudain le Persian et le poussa sous une table avant de se retourner vers Giovanni. Sidéré par l'acte du jeune homme, il n'avait pas encore réagit.
- " Giovanni-sama, soit vous rejoignez Persian par vous-même, soit je vous y pousse de force, quitte à perdre mon emploi dans la seconde ! ! " - lui ordonna Satoshi avant de le forcer à se lever et à se glisser sous la table la plus proche et de le suivre.
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