Fleurs fanées de Satine Chen

Régis était complètement perdu. Satine était partie, sans un mot. Il l'avait giflé mais était-ce une raison valable pour qu'elle fasse une fugue ? Elle lui avait manqué de respect et était allée trop loin. Elle était en pleine crise d'adolescence. Il parcourait les lieux alentours, pour la retrouver. Son cœur battait la chamade et la sueur lui coulait dans le dos. Il avait peur. Peur de perdre son autre fille. Peur qu'elle le haïsse comme Savanah le haïssait. Il prit une de ses Pokeballs et envoya son Noarfang.

« Trouve Satine, s'il te plait ! Vite. »

Le Pokemon sans plus attendre, partit à la recherche de la jeune fille.

« Pourvu qu'elle ne fasse pas de bêtises… Pourvu qu'elle ne fasse pas de bêtises… » Murmurait-il entre ses dents.

Après de longues minutes, qui lui parut interminable, Noarfang revint, en lui faisant signe de le suivre. C'est alors qu'un orage se fit entendre et que la pluie se mit à tomber. Le vent les ralentissait son Pokemon et lui. Il fit face à la pluie pendant au moins quinze minutes. Ses habits étaient trempés et lui collait à la peau, il avait l'impression qu'ils pesaient une tonne. C'est alors que Noarfang lui désigna la forêt. Il se mit à courir vers celle-ci. Il entra. Le vent et la pluie était moins violent mais avec l'orage qui faisait rage, Régis savait qu'il était dangereux de rester sous les arbres. C'est alors qu'un éclair illumina les environs et il vit Satine appuyé près d'un arbre, à l'abri de la pluie. Il l'appela :

« Satine. »

La jeune fille l'entendit et se tourna vers son père. En le voyant, elle se mit à courir. Régis se lança à sa poursuite. Bientôt, elle quitta le chemin. Par le temps, c'était de la folie.

« Non ! Satine ! Pas par là ! »

En vain, la jeune fille ne l'écoutait plus. Il accéléra la course et la suivit. Il était plus difficile de la suivre. Le sol, par la pluie était instable et les pieds de Régis glissaient sur le sol boueux. A un moment, il ne voyait plus sa fille. Il paniqua un peu plus. C'est alors qu'il entendit un cri, qui n'était autre que celui de Satine. L'adrénaline le poussa encore plus vite. Il vit alors la menace. Des Piafabecs. Il ne voyait toujours pas Satine, mais il voyait les Pokemons oiseaux dans le ciel. Il décida de les suivre. Il dit à Noarfang :

« Vas en avant et protège la comme tu peux, j'arrive. »

Le Pokemon accéléra son allure et il disparut en avant. Bientôt il arriva face à la situation. Satine était contre un arbre par terre, se protégeant avec ses bras, son Noarfang et le Herbizarre de Satine, essayant de la protéger comme ils le pouvaient. Mais ils étaient trop nombreux. Il lança une Pokeball.

« Tortank ! Go ! Hydrocanon ! »

Le Pokemon tortue apparut et pointa ses énormes canons sur les Piafabecs et il lança la sauce pour les faire partir. Les Pokémons s'envolèrent. Régis se précipita vers sa fille, qui était recroquevillée près de l'arbre.

« Satine ! »

Il posa une main sur sa tête. Elle la repoussa et releva la tête. Elle était en larmes.

« Vas-t-en ! J'veux plus te voir, j'te déteste. C'est à cause de toi que Savanah n'est plus là, à cause de toi que maman est morte. »

Elle était en train de lui reprocher tous leurs malheurs. Régis l'attrapa par les épaules.

« Calme-toi ! Arrête de dire des sottises. Calme-toi ! Je suis désolé pour tout à l'heure. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit mais ne…
- Tank… » Rugit Tortank.

Régis se retourna alerté par son Pokemon et il vit que les Piafabecs revenaient à l'attaque et ils étaient accompagnés par leurs amis les Rapasdepics. Ils étaient beaucoup plus nombreux. Sans poser de questions à sa fille, il l'attrapa et la redressa. Il lui dit :

« On s'en va !
- NON ! » répondit-elle en gigotant.

Elle le frappa si bien que Régis lâcha prise. Elle partit de nouveau en courant. Régis repartit à sa poursuite. Satine arriva en haut d'un haute bute. Derrière il y avait son père suivit de près par les Piafabecs. Le sol étant boueux, elle risquait de se faire mal en essayant de descendre cette bute. Et pourtant, elle tenta le tout pour le tout. Elle commença à courir et elle glissa, tombant par terre. Elle fit plusieurs roulés boulés dans la boue avant d'arriver en bas. Une fois immobilisée, elle essaya de se relever, mais en vain, elle s'était tordu la cheville. Elle jeta un œil derrière elle et elle vit son père en haut. Il monta alors sur le dos de Tortank qui se renferma dans sa carapace et attrapa Herbizarre dans ses bras. Ils glissèrent jusqu'en bas. Arrivé en bas, il sauta près de Satine.

« Ca suffit maintenant. Tu vas m'écouter. Ce n'est plus un jeu. Allez ! »

Il s'abaissa pour la relever, elle lui dit :

« Je crois que je me suis foulée la cheville, je n'arrive pas à me lever. »

Régis poussa un juron et tourna la tête vers le haut de la bute. Il entendit les Pokemons arriver. Il attrapa sa fille dans ses bras et lui dit :

« Accroche-toi bien. »

Il se releva et se remit à courir. Il fallait qu'il trouve un endroit pour se cacher, ils ne pourraient pas les semer aussi facilement. Surtout qu'ils se rapprochaient dangereusement. Si Satine l'avait écoutée tout de suite… Il était à bout de force, ses vêtements étaient poisseux par la pluie et la boue lui collaient affreusement à la peau et devoir en plus porter sa fille de seize ans dans les bras, ralentissait sa course. Seule l'adrénaline le poussait encore à courir. Il entendait les cris des Pokemons de plus en plus fort. Il se refusa de regarder en arrière.

« Tannnkkk ! » Grogna son Pokemon.

Régis compris qu'il voulait rester en arrière pour les protéger et retenir les Pokemons oiseaux, pendant qu'ils se mettraient à l'abri. Régis avait envi de refuser mais il n'avait pas le choix. Tortank pouvait mieux se protéger qu'eux deux. Régis acquiesça. Noarfang et Herbizarre voulut se joindre à Tortank mais Régis refusa. Il ne voulait pas tous les perdre.

« Non ! »

Mais tout comme leurs maitres, ils ne tinrent pas compte des ordres, et ils restèrent avec Tortank. Régis aurait voulut s'arrêter mais, en faisant cela, les sacrifices de ses Pokemons auraient été vains. Il ferma les yeux et continua. Il arriva près d'un petit cours d'eau. Il décida de le remonter pour retourner au village. Au bout de quelques minutes, il jeta un œil derrière lui. Il ne voyait plus les Piafabecs. Il espérait que… Il ne voulait pas y penser. Il continua encore quelques mètres et s'effondra. Il était réellement à bout de souffle et de force. Un point sur le côté le faisait souffrir, il haletait, était gelé et trempé et il ne sentait plus ses muscles tellement ils étaient endolories. Il se serait endormi ici, mais sa fille était près de lui et il sentait qu'elle tremblait. Il s'appuya sur ses coudes pour se relever et s'assit. Ils étaient de nouveau dans de vastes plaines. Il prit Satine pour la relever. Il sentait qu'elle était frigorifiée et elle claquait des dents. Il la prit contre elle. Ils devaient se mettre à l'abri de la pluie. C'est alors qu'il entendit un cri qui le poussa à utiliser ses dernières forces pour continuer.

« Piafabec ! »

Il se releva d'un bond, tenant Satine contre lui. Ils étaient une dizaine à être à leur poursuite. Ce fut d'abord un qui arriva à leur hauteur, qui commença à lui donner des coups de becs dans le bras. Il serra Satine, la protégeant des attaques. C'est alors qu'il tomba à terre. Là, il dut faire face au déluge de coups. Il serrait Satine, il ne voulait pas qu'ils lui fassent mal. Il la protégea, ne laissant passer aucunes attaques. Il croyait qu'il allait succomber au déluge de coups.

« Posipi, Negapi ! Attaque tonnerre ! »

L'électricité éclaira les environs pendant un court instant et les Piafabecs furent grillés sur place.

« Jun. » murmura Régis dans un sourire.

Il releva doucement la tête et il le vit accourir près d'eux. Régis se releva très péniblement, il tenait toujours Satine contre lui. Il dit au garçon :

« On doit trouver un endroit où s'abriter. »

Le garçon acquiesça et aida le professeur à se relever. Il voulut l'aider à tenir Satine et à le soutenir mais il n'avait pas répondu à la demande, gardant sa fille dans ses bras. Ils arrivèrent bientôt au laboratoire, il allongea sa fille dans le canapé et alla chercher une couverture et son pyjama sec pour elle. Après s'être occupé d'elle. Il vint s'asseoir dans un canapé, sans prendre la peine de se changer et de prendre soin de lui. Jun le lui fit remarquer.

« Vous devriez au moins changer de vêtements. »

Régis lui fit un signe de main, Jun se tut.

« Merci Jun, sans toi, on n'en se serait jamais sortit. Mais malheureusement, Noarfang, Tortank et Herbizarre sont restés en arrière. Je me repose un peu et je file les chercher.
- C'est de la folie !
- Je ne les laisserais pas en arrière. C'est tout.
- Si vous y retournez, ce qu'ils auront fait, n'aura servit à rien. Ils reviendront eux même, vous verrez. N'y allez pas. Satine à besoin de vous. Vous pensez un peu à ce qu'elle ressent de temps en temps. Peut être que ce qu'il s'est passé ce soir, est un appel au secours. Savanah est partie mais elle, elle est encore là. Vous devriez y penser.
- Tu ne sais pas Jun, tout ce que je peux faire pour elle. Tu ne sais pas à quel point je peux m'inquiéter pour elle. Tu ne sais pas.
- Si je le sais. Je tiens autant à elle que vous. Peut être différemment. Parce que… je suis amoureux d'elle. »

Régis resta un moment silencieux devant la déclaration de Jun. Il le savait depuis longtemps mais le refusait. Au départ, cela l'amusait, ils étaient jeunes et insouciants. Mais maintenant, ils grandissaient tous les deux, aussi bien le jeune homme qui était devant lui que sa fille. Il avait peur de la perdre. Il ne répondit pas à Jun. Il s'approcha de Satine et s'assit près d'elle. Il passa une main sur sa joue et lui déposa un baiser sur le front. Il posa un regard vers Jun et lui dit :

« Ne t'en fais pas. Je vais rester ici. Rentre chez toi, ta mère doit se faire du souci. »

Jun resta un moment silencieux puis baissa la tête, il passa la porte d'un air morose, les laissant seul, puis repartit chez lui.