Attentat à Azuria (partie 1)
- Ohé ! Ohé ! C'est l'heure Matthieu, me secoua mon frère. Allez, lèves-toi, Kati est déjà en bas.
Je regardai la pendule qui était accrochée sur le mur. Elle affichait 10h30.
Ça va, pour une fois que je me levais raisonnablement. Je sortis de mon lit, me lavai, m'habillai et descendis.
- Ah enfin tu es là, remarqua Paul. Allez faut pas traîner, faut partir directement au stade.
- Il fait un froid de canarticho dehors, dit Kati. Tu t'es bien couvert Matthieu ?
Quelle question...bien sûr que je m'étais bien couvert. Malgré la bonne nuit que je venais de passer je sentais qu'il me manquait quelque chose... j'avais faim !
- Euh...on déjeune pas ? demandai-je.
- Non, on n'a pas le temps, me répondit Paul. Et puis tu as toujours faim toi !
- Ben excuse-moi mais le matin sans petit déjeuner c'est comme un osselait sans son os !
- Il a beau avoir toujours faim mais il n'est pas gros pour autant, remarqua Kati. Sinon tu pourras lui acheter un croissant en chemin ?
Il la regarda.
- Je ne fais que proposer, fit-elle.
- Non, mais tu as eu une bonne idée. On s'achètera de quoi manger en route mais en attendant partons d'ici.
Nous quittâmes le centre pokemon et commençâmes à partir pour le centre ville d'Azuria.
Le vent glacial soufflait accompagnée d'une fine bruine.
- Qu'est ce qu'il fait froid, grogna Paul.
- Accélérons alors, dis-je.
- Qu'est ce qu'on fait à ton avis, me répondit-il.
Nous empressâmes le pas quand un hélicoptère passa au-dessus de nous.
Sur le côté de l'hélice arrière je vis un logo qui me semblait familier. Oui, un grand R rouge, la Team Rocket ! Mais pourquoi passe t-elle si près. L'hélicoptère volait au ras des immeubles .
- Encore eux, dis-je.
- Ouais mais ne nous préoccupons pas de ça tant qu'elle ne nous cherche pas, répondit Paul.
C'est à la fin de sa phrase qu'un grand « boum » retentit. Le sol vibra. Tout les piétons s'arrêtèrent.
De la fumée se dégagea à l'horizon, non loin d'ici.
- Qu'est ce qui se passe, s'agita Kati en tenant le bras de mon frère.
Panique t-elle vraiment ou profite-t-elle de la situation pour se coller à lui ?
Mais quel débile de penser à ça en ce moment même !
Les gens s'agitaient et couraient dans tous les sens, mais que faire ???
Juste à côté de nous se trouvaient des toilettes publiques s'enfonçant dans un sous-sol. Il fallait descendre les marches pour y accéder mais les passagers s'y jetaient comme des moutons en détresse.
Enfin, Paul m'attrapa et m'entraîna avec lui dans ce creux à roucool.
On était tous là, collé, entassé dans ce trou qui servait en cas de besoins.
D'un coup un second « boum » retentit. Des enfants criaient et pleuraient. Et moi, dans les bras de mon frère...près à m'agripper a lui pour pas qu'il me quitte.
Puis le bruit des moteurs diminuèrent de volume...nous ressortîmes tous petit à petit de l'abri.
- Venez, il faut qu'on aille récupérer nos affaires, lança Paul.
- Pourquoi donc ? questionna Kati.
- Je suis désolé mais dans ces conditions on ne peut continuer. On prend trop de risque !
- Et mon match ? Tu l'oublies ?
- Non, bien sûr que non mais c'est compliqué ...
J'assistais à leur discussion sans dire un mot.
La police passa devant nous avec plusieurs véhicules, suivis des pompiers.
Tout le monde se regroupa autour de l'explosion, enfin ce qui y ressemblait ...
- On peut pas rester juste le temps qu'elle face son match ? proposai-je.
Paul me tonna du regard.
- Il me faut ce badge Paul ...je t'en supplie.
Il regarda le ciel puis répondit.
- Bon c'est ok mais au moment où il faudra partir, on partira pour de bon ?
- Oui ! répondit Kati.
Elle le serra dans ses bras puis nous continuâmes notre chemin vers la salle d'entraînement.
La pluie mêlait aux vacarmes de la ville imposait une ambiance des plus morose.
C'est arrivé au stade que nous apprîmes que tout les centres commerciaux ou lieux publics étaient fermés.
- Mais, monsieur, il nous faut nous entraîner ! insista Paul devant les policiers qui gardaient l'entrée.
- C'est impossible pour la 4535 fois, rétorqua l'officier.
- Ce n'est pas grave Paul, on y retournera dès que possible, finie par dire Kati.
Paul et Kati baissèrent donc les bras. Nous repartîmes vers le centre.
C'est à ce moment là qu'un deuxième hélicoptère passa. Mais cette fois-ci, il lâcha plusieurs explosifs à tout bout de champs.
Des cris retentirent juste avant les chocs.
- Il faut qu'on trouve un autre abri ! cria Kati.
D'autres hélicoptères arrivèrent. C'était la catastrophe.
Les bombes tombaient et explosaient n'importe où. C'était horrible.
- Attention, là-bas !!! criais-je.
Je partis d'un côté, tandis que Paul et Kati partirent de l'autre avant que la bombe ne heurta le sol.
Je n'eus pas le temps de voir la suite. Je courrai, courrai, sans m'arrêter. Une fois passé une petite ruelle, je m'assis sur le rebord d'une marche en essayant de me cacher.
Puis je pensai à Goupix. Je le fis sortir et le pris dans mes bras.
- Tant fais pas, ils vont bientôt partir, lui dis-je.
J'étais mort de trouille. Mais d'après ce que je vis, la Team Rocket visait le centre-ville et non les périphéries sûrement car il y avait plus de monde.
Mon frère était peut-être...mort. Non je ne pouvais penser une chose pareille...pas lui, pas la seule personne la plus importante qu'il me restait ...
Mes larmes tombèrent sur la fourrure luisante de Goupix, j'avais l'impression d'être perdu à jamais.
Je posai ma tête sur mon pokemon renard et fermai les yeux.