Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

La Société des Douze de Denser



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Denser - Voir le profil
» Créé le 30/06/2007 à 23:18
» Dernière mise à jour le 12/11/2007 à 14:49

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
De l'accalmie et des ruines
Il n'y a pas sensation plus saisissante que celle que l'on ressent en volant tel une fusée au-dessus des nuages, au-dessus du monde. Défier Eole le dieu du vent offre ce que toute une vie n'apporterait pas. Les bourrasques cinglantes qui frappent le visage puis glissent le long du corps, et cette impression de dominer toute peur, d'être invincible, tandis que sous des yeux ébahis la terre défile à toute vitesse en dessous d'un voile cotonneux.

Cela faisait si longtemps que Stephen n'avait pas eu la possibilité de ressentir une telle sensation qu'il était grisé par la vitesse. Descendre en piqué jusqu'à aller raser le toit des maisons, frôler la cime des arbres, faire peur aux oiseaux, et remonter tout à coup jusque dans les cieux.

Le Ptera de Stephen était rompu aux arts aériens les plus subtils et les plus dangereux. Combien de fois avaient-ils, dans une osmose parfaite, joués inconsciemment au-dessus de toutes ses âmes ? Combien de fois avaient-ils dominé toutes choses ? Stephen lui-même ne le savait pas, mais maintenant qu'il était libéré de son appartement miteux, il pouvait de nouveau vivre de tels moments d'euphorie et des montées d'adrénaline spectaculaires. Parce que maintenant plus que jamais il se sentait revivre.

Non loin de lui, un magnifique Roucarnage transportait sur son dos un Yann qui restait de marbre. Pour lui, la destination des ruines du village qui fût autrefois connu sous le nom de Champfier était synonyme de mort et de destruction. Un spectacle qu'il avait déjà vu trop de fois. Mais qu'importe, il laissait son ami divaguer à sa guise, car le retour sur la terre ferme allait être assez violent.

Yann donna une petite tape sur la tête de son pokémon, et le Roucarnage se mit à émettre un puissant cri suraigu qui signala à Stephen de commencer à descendre. Ils étaient bientôt arrivés.

@@@@@

Stephen serrait les poings jusqu'à en faire pâlir les jointures de ses doigts. Il serrait les poings en refoulant toute la rage que ce terrible spectacle insufflait en lui.

Devant ses yeux s'étalaient un long et funèbre champ de ruine aux tons de grisailles. Les fondations des bâtiments témoignaient de l'existence passée de Champfier, qui n'avait plus de fier que le nom. Malgré l'apparente organisation qui régnait en ces lieux depuis le passage des Experts scientifiques, le tableau restait figé dans un long cri d'agonie, ceux des morts qui imprégnaient les lieux, et qui resteraient là pour l'éternité.

Ça et là des monticules de pierre subsistaient, tandis qu'une arche encore intacte s'élevait au centre du champ de ruine. L'arrière plan était décoré par un pan de montagne aux ternes couleurs des pins et du roc. Le soleil était voilé par une épaisse couche de nuages qui annonçaient l'orage, l'air était lourd, moite. Les habits et les cheveux collaient à la peau, la sueur dégoulinait du front en une cascade ininterrompu et dérangeante. Quelques moustiques bourdonnaient près des oreilles, et malgré les incessants coups de mains rageur ils revenaient encore plus nombreux.

Yann restait là, les deux mains dans les poches. Caché derrière ses lunettes noires et la bouche hermétiquement fermée comme s'il voulait retenir un cri, il jetait de petits coups d'oeils aux alentours. Pendant un moment il resta concentré sur une tente orange qui avait été montée par les experts, et apparemment il semblait attendre quelque chose.

« Qu'est-ce qui a bien pu faire ça ? » demanda Stephen dans un souffle.

Yann se retourna vers lui, étonné par la dureté de la voix de son ami. Mais à cela il n'y avait rien d'anormal au vu du spectacle qui s'étendait devant eux.

« Nous n'en savons encore rien. La thèse avancée est celle du pokémon. D'ailleurs... j'attends un spécialiste qui devrait te raconter tout ça mieux que moi.
- Un spécialiste ?
- Le Docteur Benneth. C'est un vieux type qui a travaillé sur toutes sortes d'affaires un peu étranges. On raconte que celle-ci serait la dernière.
- Karl Benneth ?
- Oui, c'est ça, Karl Benneth. Tu le connais ?
- Ouais. Enfin, Zéro le connais. Je travaillais avec lui. »

Yann ne parût pas étonné par cette révélation.

« Je ne m'attendais pas à moins que ça de la part de Zéro. Tu as su t'entourer de nombreux spécialistes. Je suis déjà tout tremblant à l'idée que tu m'apprennes tous les secrets de ce personnage.
- Tu n'imagines même pas le nombre de secrets que je vais emporter dans la tombe avec moi.
- Egoïste. »

Stephen trouva la force nécessaire pour esquisser un sourire d'une fade tenue, mais cette histoire le faisait réfléchir. Il ne savait pas tout, loin de là. Il tentait de mettre les éléments les uns à la suite des autres, mais ça ne menait à rien d'intéressant. Ce qu'il savait n'était pas suffisant. Mais malgré tout, la perspective de pouvoir se venger de la mort de Lise était plus que motivante – si on pouvait appeler cela ainsi – et son esprit de lui marteler sans arrêt « Continue ! Trouve les réponses et venge-là ! ».

Oui, il allait trouver les réponses. Il saurait quel rôle avaient joué ces hommes en noir dans la destruction de ce paisible village, et par la même il leur ferait payer tout le mal qu'ils lui avaient fait.

« Ah ! Vous voilà enfin ! » tonna Yann. Il venait de quitter Stephen pour rejoindre un vieillard encore tout gaillard qui venait de sortir de la tente. Plus grand que les deux jeunes hommes, il avait un visage ridé et marqué par la vieillesse, sans parler de ses cheveux rares et blancs. Mais ses yeux pétillaient de vitalité, et ce fut cela qui frappa le plus Stephen. Depuis la dernière fois qu'il l'avait croisé dans les laboratoires de Doublonville, le Docteur Karl Benneth avait toujours la même pêche, la même hargne, la même sagacité et la même gentillesse. Tout cela émanait de lui comme les paroles au travers d'un mégaphone.

« Doc, je vous présente Stephen, l'ami dont je vous ai parlé.
- Ah ! Ainsi donc c'est vous qui allez seconder Yann ? dit-il tout en serrant la main de Stephen.
- Seconder ? »

Yann lui donna un petit coup de coude dans les côtes. Apparemment Stephen n'était pas un invité si officiel que ça.

« Ah ! Ah ! Je vois ! Ce n'est pas authentifié par le conseil, n'est-ce pas ?
- Et bien... commença Yann, qui cherchait de quoi justifier la présence de Stephen.
- Ne vous en faîtes pas ! C'est une affaire bien compliquée, vous aurez besoin d'un ami à vos côtés.
- Toujours aussi perspicace, Doc, conclut Yann. Le Dr. Benneth éluda le compliment d'un revers de main apathique.
- Passons aux choses sérieuses voulez-vous ? Votre ami à besoin de savoir quelques petits trucs s'il veut vous épauler. Suivez-moi. »

Le petit groupe se dirigea vers l'intérieur des ruines. Le professeur marchait en tête, les mains engoncées dans les grandes poches de sa blouse blanche. Yann, qui le suivait, était insondable derrière ses lunettes noires mais Stephen fulminait intérieurement de voir toutes ces vies réduites à néant. Un village pittoresque, des habitants qui ne demandaient rien à personne. Tout cela réduit à néant mais dans quel but ? Pourquoi ces mystérieux hommes en noirs avaient détruit entièrement un village... alors que leur base semblait se trouver tout près d'ici ? Et pourquoi un de ces crétins seraient venu traîner aux abords des ruines en sachant qu'il risquait d'être reniflé ou découvert ? Stephen se posait toutes ces questions et aucune réponse ne s'imposait à lui. Ce fût le Docteur Benneth qui le tira de ses pensées.

Il venait de s'arrêter. Apparemment ils se trouvaient sur la place du village. Stephen jeta quelques rapides coups d'œil aux grosses pierres grises des fondations encore intactes. Certaines étaient tâchées de sang. Stephen serra les dents.

« Approchez-vous un peu mon ami ! » tonna le Docteur. Stephen sourit. Il se rappelait sa première rencontre avec cet homme. Un jour à marquer d'une croix... rouge...

@@@@@

Dans une petite salle de recherche à l'ambiance tamisée...

« Paterson ! Paterson ! Venez donc voir un peu ça ! »

La voix du Docteur Benneth résonna dans tout le laboratoire. Elle était enjouée, tremblante, enfantine. Comme un gosse découvrant qu'une mouche sans aile, c'est une mouche qui ne vole pas. Et tout le monde sait à quel point l'enfant est cruellement attendrissant dans ces moments là. Et pour cause, le professeur venait de faire une découverte incroyable. Mais quoi de plus normal lorsque l'on travail dans un laboratoire souterrain secret dont les fonds de recherche proviennent d'illustres et mystérieux inconnus ?

Paterson était un jeune homme qui ne devait pas voir la lumière du jour bien souvent. Très grand, fin comme un arbuste, la tête longiligne, il portait des lunettes en écailles qui lui donnaient un air rétro et dépassé. Sans compter son crâne sur lequel s'alignait de part et d'autre quelques vieux cheveux bruns, fossiles d'une époque pas si lointaine.

« Qu'y a-t-il Docteur Benneth ? demanda Paterson en s'approchant du grand microscope.
- Regardez-moi ça ! »

Il s'exécuta et colla un verre de ses lunettes sur l'appareil. Sa bouche se contrit en un O surpris.

« Mais c'est formidable professeur ! Vous venez de découvrir quelque chose qui nous aidera dans nos recherches, c'est sur !
- Sept ans de recherches, pour en arriver à ça. C'est fantastique. Mon cher Paterson, dîtes-vous bien que d'autres auraient mis bien plus de temps à en arriver à ce point ! Nous sommes des génies. »

Paterson souriait benoîtement. Sa vie n'avait été consacrée qu'à ces recherches. Elles semblaient prendre une direction totalement inattendue mais profitable.

« Allez, pas de temps à perdre, nous devons prélever encore un échantillon sur le Spécimen 13. Vous savez ce que vous avez à faire Paterson. »

Ce dernier hocha la tête. Sans attendre plus longtemps, il se détourna, les mains callées le long de son corps mince et fragile. Le laboratoire N°19 n'était pas le plus grand, une vingtaine de mètres carrés tout au plus. En quelques secondes Paterson disparût derrière une porte coulissante.

Benneth se laissa tomber dans son fauteuil fétiche, une vieille relique du passé poussiéreuse et mitée. C'étant dans ce fauteuil qu'il avait trouvé quelques bonnes idées qui avaient fait sa renommée, lui le grand scientifique, expert en criminalistique et autres domaines en tous genres, dont la génétique. Mais dans un monde où l'on connaît les ravages de cette science inexacte, il n'existe que deux manières de s'y adonner : appartenir à un groupuscule occulte aux objectifs fumeux, ou bien posséder une renommée assez grande pour être contacté par de mystérieux donateurs près à dilapider leur fortune pour que la grosse tête en question trouve tout ce qu'il est possible de trouver sur les sujets au combien variés de la génétique moléculaire.

« Docteur Benneth... »

La voix qui venait de frôler son âme tel le souffle d'un fantôme le fit sursauter. Il se redressa, donna quelques coups d'œil à droite et à gauche... rien.

« Voilà que je me mets à rêver.
- Un rêve ? »

Le Docteur se pétrifia dans son fauteuil. Soit il était devenu fou, soit... non. Rien n'y personne ne pouvait pénétrer dans ces laboratoires, personne à part lui et son assistant.

« Paterson ? C'est vous ? Vous croyez faire une bonne blague ? On n'a pas le temps de jouer ! »

Un coup de vent surnaturel balaya la pièce. Benneth se leva d'un bond, hagard. Quel que soit la plaisanterie, il ne la trouvait pas de bon goût. Malgré tout, il sembla reprendre le contrôle de son corps, il se calma, se décrispa. Les fantômes, ça n'existait pas. Bien sur, il n'était pas impossible qu'un Ectoplasma se soit introduit dans les laboratoires, mais les pokémon spectraux ne parlaient pas. Tout du moins dans les faits.

« Votre conscience est-elle paisible, Docteur Benneth ? »

Cette fois il en était sûr, la voix venait bien du laboratoire. Elle semblait surnaturelle, comme si elle émanait de plusieurs haut-parleurs à la fois, des haut-parleurs qui seraient disséminés dans toute la pièce. Une voix qui venait de partout et de nulle part. Cette voix, il l'avait déjà entendue à la télé. Alors tout allait bien, ce n'était pas un fantôme, ce n'était pas le résultat des nombreuses expériences du labo. C'était simplement...

« Vous semblez confiant, Docteur. Vous n'avez pas peur ?
- Non, assurément pas, répliqua Benneth d'une voix égale. Pourquoi ? Je devrais ?
- Vous travaillez officiellement pour les Brigades de Police de Kanto et de Jotho. Vous êtes l'un des experts scientifiques les plus reconnus. Et pourtant vous êtes là, dans ce laboratoire du mensonge. Cela ne vous pèse-t-il pas sur la conscience ? Il y a déjà eu beaucoup de morts ici. Des pokémon qui n'avaient rien demandé.
- Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Je n'ai rien à voir avec les expériences ratées des militaires... des bons à rien, c'est du passé. Aujourd'hui ils sont tous morts. Vous pouvez bien être la grande faucheuse, que jamais je ne renierais mon engagement et mes idées ! Ici, nous ne tuons pas d'êtres vivants ! Nous les maintenons simplement en captivité. Sommes-nous pire que vous qui les enfermez dans des pokéballs ?
- Non, assurément pas, répondit la voix avec ironie.
- Que voulez-vous ? Je sais qui vous êtes. Vous voulez me tuer ? »

Il y eut un long silence pesant, mais le Docteur Benneth ne bougea pas. Il ne chercha pas à s'enfuir. Pas lui. S'il devait mourir pour ses idées, alors il mourrait. Lorsque derrière lui une ombre se forma telle la brume du petit matin d'hiver, il ne frissonna pas. Lorsque dans son dos une forme sombre s'approcha, il n'éprouva pas une once de peur. Il se retourna pour faire face à l'homme – ou la femme, qui pouvait savoir à cette époque ? – qui faisait couler le plus d'encre. Emmitouflé dans sa cape couleur de nuit, le visage caché derrière un masque mystérieux et sensiblement précieux, petit bijou de la technologie moderne, Zéro était là, et emplissait la pièce de toute sa prestance. Lorsque Zéro s'imposait, on ne voyait plus que lui. Zéro était l'œillère du monde. Mais malgré tout cela, le Docteur Benneth garda son calme, et il n'hésita pas à détailler le mystérieux mercenaire de la tête aux pieds. Mais qui aurait pu croire que derrière son masque, Zéro souriait ?

« Vous êtes quelqu'un de précieux, Docteur. Vous aimez les pokémon, c'est pour cette raison que vous faîtes tout ceci. Je sais que jamais vous n'oseriez leur faire du mal. Et contrairement à ce que vous semblez penser, votre dernière heure n'est pas encore arrivée. Tout du moins pas si vous m'écoutez attentivement.
- J'écoute, à la seule condition que vous me disiez ce que vous avez fait pour que mon assistant ne soit pas encore revenu.
- Il dort. Mais passons. Je sais sur quoi portent vos recherches. Les lithomorphes. Ces pokémon métalliques qui n'ont rien d'organique. Magnéton, Métalosse... ce sont les principaux cobayes pour vos expériences, mais qu'importe, leur corps n'est fait que de métal. Je sais que votre rêve serait de découvrir le secret de leur vie. Cela revient à chercher pourquoi un bloc de métal froid devient capable de se mouvoir seul, et de penser par lui-même. Caprice de la nature ou transformation génétique ? Réaction chimique ou fruit d'un hasard qui nous dépasse tous ?
- En effet, c'est exact. Je ne sais pas comment vous avez pu savoir ça, mais de la part de Zéro, rien ne m'étonne. Je serais déjà curieux de savoir comment vous avez découvert cet endroit.
- Ceci n'est pas important. Parce que je ne suis pas le seul à avoir découvert où se trouvait votre laboratoire. »

Benneth tiqua. Que voulait-il dire par là ? Personne n'était au courant de l'existence de tout ça.

« Oui Docteur, je sais tout, je vois tout. Rien ne m'échappe. Même vos pensées ne peuvent me fuir. »

Zéro fit une pause. Une main gantée de noir surgit de sous ses amples habits. Elle tenait un dossier bleu. Benneth hésita un instant avant de le prendre et de l'ouvrir. Au bout de quelques secondes de lectures, il prit un air consterné.

« Die Hakenschwarz, Docteur. Ca vous rappel quelque chose ?
- C'est... un groupe d'extrémistes... Les Crocs Noirs. Ce sont des racistes, négationnistes et près à tuer tous les pokémon qui peuplent cette planète... ils ont engendrés l'un des plus grands génocides de notre histoire... que voulez-vous me dire exactement ?
- Vous êtes reconnus dans le monde entier. Les Crocs Noirs ont un réseau d'informations qui s'étend dans toutes les couches sociales, dans tous les milieux de notre belle société. Il ne leur a fallu que quatre mois pour trouver ces laboratoires.
- Et je suppose que vous avez découvert ça grâce à eux.
- Ils sont peut-être méprisables, si ce n'est plus, mais ils possèdent une très bonne base de données. De vraies petites secrétaires. »

Benneth laissa échapper un petit rire mesquin. Les Crocs Noirs méritaient bien quelques châtiments divins de type mortel. Hommes n'était plus un mot adapté pour les désigner, bêtes et monstres étaient plus appropriés. Mais le Docteur Benneth n'avait jamais eu affaire à eux. Il semblait néanmoins que ça allait changer...

Zéro restait impassible derrière son masque. Le Docteur restait là, les yeux rivés sur les notes qui parsemaient le dossier. Des photos de lui, de sa famille. Des photos de la zone dans laquelle les labos étaient installés. Des informations personnelles sur sa personne et sur ses recherches.

« Ainsi... ils veulent... me tuer ?
- Vous, votre assistant, les pokémon que vous gardez ici. Ils veulent détruire vos travaux qui permettraient de faire avancer la recherche. Ils sont dangereux et sans pitié. Et rappelez-vous que même le meilleur des dresseurs ne peut rien face à une arme à feu.
- Qu'est-ce que vous voulez ? Vous venez simplement pour m'avertir ?
- Non. Je viens pour vous faire une offre.
- Une offre ? Quel genre d'offre ? »

Zéro ne répondit rien. Sur son casque venait d'apparaître une image, comme sur un téléviseur. Claire et nette. Benneth en fût impressionné. Mais ce qu'il y vit le fit frémir. Des dizaines d'hommes habillés de treillis, armés de fusils et de pistolets, marchaient au pas dans la forêt. Et cette forêt il l'aurait reconnue entre mille.

« Ils arrivent docteur. Vous allez devoir faire un choix. Rapidement. »