Observatrice du Poké-Univers [Recueil d'O.S] de MichikoAoneko

Une dernière marche. Quelques pas.

Une grande arche noire encadrait l'ultime chemin vers la Ligue Pokémon.

Mais, un homme, portant un grand imper et une casquette noire, me faisait face. Il se trouvait posté en plein milieu du chemin terreux. Si je voulais continuer à avancer, je n'avais d'autres choix que de le croiser de près, voire même de le frôler ou de le bousculer. En temps normal, cela ne m'aurait posé aucun problème, qu'il soit un dresseur sur le point de me défier ou non. Mais concernant cet homme, dès l'instant où mes yeux s'étaient posés sur lui, une peur viscérale m'avait envahie. Il ne m'inspirait aucune confiance.

Sans réfléchir, d'instinct, ma main se posa sur ma ceinture, mon pouce appuyé contre le bouton d'ouverture de l'une de mes Pokéball. Sur la défensive, j'étais prête à riposter au moindre mouvement suspect de l'individu.

Alors qu'il se tenait parfaitement immobile depuis que je l'avais croisé, il amorça un premier mouvement. J'en retins mon souffle.

Il sortit sa main droite de la poche de son épais manteau, laissant apparaître une Poké Ball dans sa paume. Dès lors, un sourire narquois se dessina sur son visage, comme pour me dire : "Si tu veux passer, tu vas devoir me vaincre."

Il venait de me lancer un défi en restant parfaitement silencieux. Je n'en connaissais même pas les tenants et aboutissants. Mais je n'osais pas lui poser de question.

Si je voulais parvenir à la Ligue, je n'avais pas d'autres choix que d'accepter, en espérant qu'il ne possédait pas un trop grand nombre de Pokémon. Je n'avais plus qu'un seul Pokémon en état de combattre de mon côté.

Le temps resta en suspens durant une longue minute. Seul un vent sifflant, caractéristique de l'altitude à laquelle nous nous trouvions, faisait office de fond sonore, et remplaçait la conversation inexistante.

L'homme ne semblait pas décider à agir en premier, alors je pris les devants :


« - Alban, à toi de jouer ! Criai-je. »


J'envoyai au combat mon partenaire, qui avait également été mon tout premier Pokémon durant mon voyage initiatique : Majaspic. L'homme en face de moi finit par m'imiter en envoyant également son Pokémon : Un Gigalithe. Le sol trembla à son arrivée sur le terrain de combat improvisé.

Un sourire en coin se dessina sur mon visage. J'avais l'avantage de type. Un peu plus confiante, je me dis que cet affrontement n'allait être qu'une simple formalité. En revanche, je ne compris pas pourquoi mon adversaire, n'avait pas opté pour un Pokémon, au mieux, neutre face au mien, alors qu'il savait à quel adversaire il avait affaire. Peut-être s'agissait-il de son seul Pokémon à lui aussi ?

Nous nous fixâmes intensément, guettant les réactions l'un de l'autre, immobiles. Je m'attendais à ce qu'il tente de m'attaquer le premier, étant désavantagé car ayant le Pokémon le plus lent. En effet, le réflexe de tout dresseur confirmé serait de lancer l'attaque en premier, pour combler le défaut de vitesse. Et j'estimais que s'il était parvenu jusqu'ici, c'est qu'il devait avoir un niveau équivalent au mien. Mais, contrairement à ce que je pensais, il n'émit aucun ordre. Sa façon d'agir et de combattre était définitivement très étrange.

La tension demeurait palpable. ...

Bon, s'il ne se décidait pas à agir, je n'allais pas me passer de l'avantage de la première attaque lancée. Tant pis pour lui. Une attaque de type Plante bien placée, et son Pokémon ne deviendrait qu'un vulgaire tas de cailloux. Et ainsi, je pourrais enfin continuer mon chemin et passer à autre chose.


« - Alban, utilise Eco-Sphère ! Hurlai-je avec détermination. »


À mon ordre, mon Majaspic ouvrit immédiatement grand la gueule. Une boule d'énergie à la fois verte et lumineuse se matérialisa, grandissant progressivement. Le Gigalithe en face ne bougea pas d'un pouce, et son dresseur ne lui ordonna même pas d'esquiver. Cet homme comptait-t-il simplement se laisser vaincre ? Mais dans ce cas-là, pourquoi se donner la peine de me bloquer le passage ? C'était à n'y rien comprendre.

Une fois, la boule d'énergie de l'attaque Eco-Sphère chargée à son maximum, Alban la projeta avec force, en direction de son adversaire rocheux.

Le dresseur de Gigalithe, pendant ce temps-là, continuait à se murer dans le silence.

L'attaque de type Plante percuta de plein fouet le Pokémon Surpression, qui eut un léger mouvement de recul, malgré son importante masse. L'impact recouvra le champ de bataille d'un épais nuage de fumée, nous empêchant de voir nos Pokémon respectifs.

À cet instant précis, pour moi, il était sûr et certain que le combat était désormais terminé. Mais lorsque la fumée provoquée par l'impact se dissipa, je constatai avec incrédulité, que le Gigalithe était encore debout, dans un très mauvais état, certes, mais débout malgré tout.

Tentant de réfléchir le plus rapidement possible sur le pourquoi de la survie du Pokémon qui me faisait face, je fus frappé d'un éclair de lucidité, et compris pourquoi il était encore en vie.

Il ne portait pas de Ceinture Force, mais il possédait, sans nul doute, un talent dont l'effet était identique : le talent Fermeté. En effet, ce talent permettait au Pokémon le possédant, de résister à une attaque qui aurait normalement dû le mettre KO en un coup.

Je me sentis instantanément idiote de ne pas y avoir pensé. C'était pourtant quelque chose d'évident, que j'aurais dû anticiper. Mais, j'avais été beaucoup trop confiante en constatant mon avantage de type, et avait donc négligé cet aspect du Pokémon adverse.

Je songeai qu'il allait vraiment falloir que je sois plus attentive et concentrée, à l'avenir. En effet, ce n'était pas la première fois que ce type de mésaventure m'arrivait.

Perdu dans mes réflexions, je ne remarquai pas immédiatement la riposte du Gigalithe adverse. Ce dernier venait de lancer une attaque que je devinais comme étant une attaque Éboulement. Mais je n'en étais pas sûre, son dresseur ne lui en ayant même pas donné l'ordre. Ou bien est-ce que je n'avais tout simplement pas entendu le dresseur adverse ? J'avais la désagréable sensation de me laisser complètement submerger.

Perturbée par cette attaque à laquelle je n'avais pas prêté attention à temps, je ne parvins pas à intimer à mon Majaspic d'esquiver. Heureusement, mon partenaire de combat, de son propre chef, évita la plupart des gravats de pierre. Mais, il en reçut tout de même, quelques-uns, lui infligeant des dégâts.


« - Alban, tout va bien ? Lui demandai-je inquiète. »


Tant bien que mal, le Pokémon Plante parvint à déloger les quelques pierres qui le recouvraient. Puis, il me regarda, et hocha doucement la tête de haut en bas, comme pour me signifier que tout allait bien.

Malgré cela, mon corps se tendit de frustration. Mon ami avait été blessé bêtement à cause de mes erreurs.

Je secouais frénétiquement la tête. Je ne devais pas me laisser happer par ces émotions négatives. Et je devais me reconcentrer sur l'affrontement.

Qu'est-ce que je devais faire maintenant ? Utiliser une Hyper Potion pour soigner Majaspic ou attaquer immédiatement pour mettre un terme à ce combat ?

Je penchais davantage pour la seconde option. Je ne pouvais pas prendre le risque qu'il me fasse une attaque plus puissante et me mette KO. De toute façon, je n'avais rien à craindre en l'attaquant... Alban était plus rapide et en meilleure forme que ce Gigalithe. Un seul coup bien placé, et ce serait terminé, pour de bon cette fois-ci.


« -Alban, utilise... Quoi !?! Que se passe-t-il ? »


Le Gigalithe venait de commencer à irradier d'une lumière aveuglante. Et son dresseur ne lui avait, encore une fois, donné aucun ordre.

Une autre attaque ? Impossible ! Comment pouvait-il être déjà en train d'attaquer ? Il était bien trop lent ! Et quelle attaque était-il en train de lancer ?

Soudain, mon regard fut attiré par quelque chose d'inhabituel, qui se trouvait auprès du Gigalithe luminescent. Je pouvais à peine le percevoir, tant la lumière autour du Pokémon adverse était de plus en plus aveuglante.

Il s'agissait des morceaux d'une baie que je ne parvins pas à identifier immédiatement. Les morceaux au sol, étaient de couleur rouge. Mais ça ne m'avança pas. Des baies de cette couleur, il y en avait des tas.

Sans prévenir, un flash traversa mon esprit, mais bien trop tardivement.

Une Baie Chérim. C'étaient des morceaux de baie Chérim, c'était la seule chose qui pouvait expliquer la rapidité de l'attaque de mon adversaire.

Puis, il y eut un autre flash qui se projeta dans ma tête, le souvenir d'un cours de stratégie avancée, datant de l'école des dresseurs. La Baie Chérim n'était pas une baie couramment utilisée en stratégie. En réalité, elle n'était utilisée que dans le cadre d'une stratégie bien particulière : Un combo mêlant la Baie Chérim et l'attaque Explosion. Mais il s'agissait d'une stratégie, elle aussi, peu usité, car elle était particulièrement dangereuse pour le Pokémon qui faisait usage. La mort de la créature était une issue pratiquement inévitable.

Le choc apporté par ce souvenir, quelque peu inquiétant, me paralysa sur-le-champ. Et mon cerveau semblait refuser de fonctionner, m'empêchant de me sortir de cette horrible situation.

Tandis que le sol tremblait de plus en plus, j'étais incapable de la moindre réaction.

En désespoir de cause, je ne pus que dire :


« - Arrête ! C'est bon, tu as gagné ! Je... ! »


Mais avant que je ne puisse achever ma phrase, je constatai que l'homme n'était plus là. Il avait laissé son Pokémon seul et était parti, comme déterminé à ce que Gigalithe utilise son attaque contre nous, malgré le fait qu'elle puisse tous nous mettre en danger.

Incapable du moindre mouvement, je commençais à manquer d'air. La seule chose dont j'étais encore capable était de trembler de façon incontrôlable, comme le sol sous mes pieds. Il m'était même impossible de rappeler mon Pokémon pour le mettre à l'abri, et même si je le faisais, rien ne garantissait notre survie.

Alors que le Pokémon de type Roche en face de nous deux semblait sur le point d'achever son attaque, irradiant d'une intense lumière qui me rendait complètement aveugle, mon partenaire me frappa à l'abdomen avec sa queue. Le coup infligé me fit basculer en arrière et chuter un étage plus bas. À l'impact, mon corps s'écrasa lourdement au sol, m'arrachant un hurlement de douleur avant que je ne sombre dans l'inconscience.

À l'impact, mon corps s'écrasa lourdement au sol, m'arrachant un hurlement de douleur avant que je ne sombre dans l'inconscience

Un bruit ou plutôt une série de bruit que je ne reconnaissais pas, résonnait au loin.

Ces "bips" successifs demeuraient de plus en plus forts, à mesure que le temps passait dans cet espace complètement sombre.

Alors que le bruit se faisait de plus en plus assourdissant au gré des minutes passant, un fin trait de lumière se dessina dans mon champ de vision, perçant l'obscurité ambiante. Progressivement, il s'agrandit de plus en plus, comme accordé avec ces sons incessants qui ne voulaient pas s'arrêter.

Puis d'un coup, une sensation insupportable d'inconfort se fit ressentir au niveau de mes yeux, comme si les ouvrir était devenu une urgence vitale. Cela fut laborieux, mais au prix d'un certain nombre d'efforts, je parvins finalement à les ouvrir.

Il me fallut quelques secondes pour m'habituer à la forte lumière. La couleur blanche envahissait l'intégralité de mon champ de vision, même à travers le flou. Une fois ma vue revenue à la normale, je compris pourquoi tout était aussi aveuglant autour de moi.

Je me trouvais allongé dans le lit d'une chambre d'hôpital.

Désorientée et voulant me lever rapidement, je fus rattrapée par une douleur fulgurante qui m'immobilisa instantanément et m'obligea à me rallonger.

J'avais vraiment mal partout, comme si des milliers d'aiguilles recouvraient l'intégralité de mon corps et rendaient le moindre mouvement douloureux. Observant plus attentivement l'espace autour de moi, mon regard fut attiré par un tube qui semblait planté dans mon avant-bras et relié à une petite poche translucide non loin. Un épais fil était scotché à ma poitrine et relié à une machine qui émettait des sons à intervalles réguliers.

Avec difficulté, je parvins finalement à rassembler mes souvenirs. Ainsi, les événements qui s'étaient déroulés avant que je n'arrive ici, me revinrent en mémoire tels des flashes successifs.

La Ligue Pokémon.

Ce combat.

L'explosion.

Majaspic qui me pousse.

Que s'était-il passé ensuite ?

Je scrutais une seconde fois la pièce à la recherche de mes PokéBall. Mais de toute évidence, elle ne se trouvait pas dans cette chambre.

J'avais besoin de réponses. Je devais savoir ce qu'il s'était passé. Malgré l'horrible douleur qui ne faisait qu'un avec mon corps, je parvins à tendre la main et à appuyer sur le bouton rouge suspendu au-dessus de mon lit.

Quelques minutes après avoir pressé le bouton, le personnel médical m'informa que j'étais restée inconsciente dans cette chambre depuis plus de quarante-huit heures

Quelques minutes après avoir pressé le bouton, le personnel médical m'informa que j'étais restée inconsciente dans cette chambre depuis plus de quarante-huit heures. Apparemment, on m'avait découverte dans cet état aux abords de la Ligue Pokémon. Il ne savait pas exactement depuis combien de temps je m'étais trouvé là-bas, mais l'examen avait révélé que mon corps présentait de sévères signes de déshydratation. Ils en avaient donc déduit que j'étais restée sans assistance durant un long moment. Ce fut un autre dresseur, se rendant lui aussi à la Ligue, qui avait donné l'alerte.

J'aurais aimé le remercier, mais apparemment, il n'avait pas daigné décliner son identité.

Ensuite, on m'apprit autre chose, quelque chose qui semblait délicat à me révéler. Avec difficulté, mais en prenant soin d'adapter son discours, l'un des médecins m'expliqua que le corps sans vie d'un Majaspic avait été trouvé non loin de moi. Et qu'après-consultation de ma carte dresseur, ils comprirent qu'il s'agissait de mon propre Pokémon.

Après examen de son corps, ils conclurent que sa mort était due à une attaque extrêmement puissante lancée à courte portée.

Apprendre cette nouvelle m'acheva.

Pour moi, il était inconcevable que mon partenaire de toujours puisse avoir été la victime d'un si funeste destin, et ce, alors que l'on s'apprêtait à gravir la dernière marche de notre rêve commun.

Je refusais d'y croire.

Et pourtant, je n'avais d'autre choix que d'accepter la terrible vérité.

En dépit de l'horrible douleur, à la fois physique et mentale, qui me rongeait, je voulus immédiatement quitter l'hôpital.

Le corps médical tenta de m'en dissuader par tous les moyens, sans succès. Et malgré leur insistance, je signai une décharge pour quitter les lieux le plus rapidement possible.

Je quittai cet hôpital, certaine d'une seule chose : ce qu'il s'était passé n'était pas l'œuvre du hasard, mais un acte purement intentionnel.

Cet homme m'avait attendu à un endroit stratégique, avait mis en œuvre une tactique volontairement dangereuse, et s'était enfui avant la fin de l'affrontement. Cette expression inquiétante, qu'il avait affichée tout du long, était la preuve qu'il savait exactement ce qu'il faisait.

La seule idée que j'eus fut de me rendre au poste de Police le plus proche. Mais lorsque j'y parvins, l'on ne me prit pas au sérieux. Pour eux, il s'agissait d'un simple incident isolé : j'avais été au mauvais endroit, au mauvais moment. J'avais seulement été victime d'une terrible malchance. Malgré tous les arguments que j'avais avancés, ils n'en furent aucunement convaincus. Ils ne prirent même pas la peine de noter la description que je faisais de mon agresseur. Je n'avais jamais été autant emplie de dégoût et de frustration qu'en cet instant précis.

En rentrant chez moi, insatisfaite de mon passage au poste, je décidai de faire quelques recherches. Je voulais savoir si ce qu'il m'était arrivé était réellement un cas isolé, de la pure malchance.

Ce que je cherchais, je ne le trouvai pas tout de suite. Il me fallut faire preuve d'un réel acharnement en écumant les bas-fonds du moteur de recherche que j'utilisais. Au bout d'un long moment, je finis par trouver un forum obscur qui relatait des événements similaires à ce que je recherchais. Je tombai alors avec effroi sur une très grande quantité de témoignages contant des expériences quasi-identiques à la mienne.

J'étais sous le choc. Je n'en avais jamais entendu parler durant mon voyage initiatique, ni même avant ce dernier.

Apparemment, les personnes à l'origine de ces terribles événements n'étaient que de simples dresseurs ayant échoué de trop nombreuses fois. Et qui, frustrés et épris d'une intense colère, avaient pris la décision de ruiner les chances des autres Dresseurs qui se présentaient après eux, de la pire des manières.

La rage m'envahit. Pour qui se prenaient ces personnes au juste ? À cause de l'un d'eux, j'avais perdu mon ami ! Je fulminais.

Malheureusement, ce que j'appris par la suite n'arrangea rien à ma colère : en réalité, l'ensemble des incidents était étouffé par la Ligue Pokémon elle-même. Je compris alors immédiatement pourquoi j'avais eu tant de difficulté à trouver des informations. Apparemment, le but de cette censure visait à ne pas décourager les futurs dresseurs et, surtout, à ne pas influencer négativement l'économie de la région qui dépendait en grande partie des compétitions et des combats Pokémon.

J'étais dégoûtée. Comment pourrais-je poursuivre mon rêve de devenir Maître Pokémon en toute connaissance de cause ? Et plus que cela, ce rêve n'était pas seulement le mien : il était né avec Alban, lorsque nous avions fait nos premiers pas en dehors d'Amaillide, notre ville natale. Lors du début de mon voyage initiatique, nous nous étions fait la promesse implicite de tout faire pour atteindre ce but.

Enfin, cette promesse n'était plus d'actualité désormais.

Et maintenant que je savais ce qu'il se tramait, je ne pouvais pas rester sans rien faire.

Je savais que les forces de l'ordre n'interviendraient en aucun cas, très probablement parce qu'ils étaient de mèche avec La Ligue Pokémon. Ce qu'il s'était passé au poste de Police, en était la preuve.

Alors, je devais agir. Mais je ne pouvais pas mener cette entreprise seule. Je devais réunir des alliés. Et pour moi, ils étaient tous trouvés.

Tous ces autres dresseurs, ceux qui avaient témoigné sur le forum, qui avaient vu leurs rêves brisés, leurs partenaires blessés ou tués, leurs voix tuées par la corruption et la dissimulation, j'allais les réunir et nous allions nous faire justice nous-même.

Lorsque vint le moment de trouver un nom à notre groupe, l'ensemble des membres insistèrent pour qu'il se nomme le Groupe Prisme, car il s'agissait de mon prénom, et parce que c'était moi qui étais à l'origine de sa création. Mais je refusais, sans me justifier.

Alors, à défaut de donner mon nom au groupe que j'avais eu l'idée de fonder, on me demanda de choisir un autre nom. Ma réponse fut, sans hésitation :


« - Nous serons le Groupe Alban et notre symbole sera un Majaspic. »


Et désormais, nous allions, tous et toutes, protéger les futures générations de dresseurs, par tous les moyens nécessaires.