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L'assistant de Joëlle de Arc-en-ciel Evoli



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Informations

» Auteur : Arc-en-ciel Evoli - Voir le profil
» Créé le 24/06/2007 à 18:55
» Dernière mise à jour le 26/06/2007 à 09:20

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Où l'on remet des pokémons
La grande salle du manoir Céladon était remplie. Près du mur du fond, des chercheurs du centre, l'infirmière de la ville, la championne de l'arêne et les quelques élus du Conseil Municipal. A leur droite, une large trentaine d'honnêtes citoyens, venus assister à la cérémonie en simple spectateur ou admirer leur bambin recevoir sa première balle bicolore pour devenir un grand dresseur, récolter des badges et même – leur reprochera-t-on d'espérer ? – devenir maître Pokémon ! A leur gauche, les équipes de télévision de TK1, Kanto 2 et 3 et P6, département « jeunesse et Pokémon » ou simplement « actualités ».
Au centre, nous.
Centre de la salle et de l'attention de tout ce beau monde. Nous, presque une douzaine de jeunes gens, adolescents ou garnements, de dix à vingt ans. Ce que je ne m'expliquais pas, d'ailleurs, c'est qu'il n'y avait que trois balles sur la table, à côté d'Erika, Joëlle et les autres vieilles pies.
Le chef des chercheurs ayant fini son discours, Erika invita une fillette à venir choisir son Pokémon. Au-dessus de chacune des Pokéballs était apparu un hologramme du starter qu'elle contenait. Tortipouss, Ouisticram et Tiplouf : Céladopôle se mettait à la mode.
Déborah, la fillette, prit la balle du milieu : le starter feu. A la place vide apparut une nouvellle boule rouge et blanc, et l'hologramme se transforma : on pouvait désormais admirer un joli Salamèche.
Trois autres futurs dresseurs vinrent choisir leur compagnon, et de nouveaux hologrammes vinrent remplacer les précédents : Germignon, Gobou, Rozbouton. Lorsqu'une Camille choisit le Pokémon fleur, il ne fut pas remplacé ; les starters plante étaient épuisés.
Alex, un jeune de mon âge, choisit le Salamèche.
Eglantine, que je connaissais bien car elle passait tous les matins devant ma fenêtre, s'avança à son tour, mais resta indécise devant Magby et Gobou.
Respectant sa reflexion – le Pokémon sur lequel elle jetterait son dévolu la suivrait toute une vie –, élus et scientifiques n'intervinrent pas. Au bout de quelques minutes, sentant la gène de l'enfant, Erika vint à son secours. Elle s'agenouilla près d'elle et, d'une voix rassrante et chuchotée, lui demanda ce qui n'allait pas. Et lorsque son visage s'éclaira d'un sourire complice, je compris où Eglantine se rendait tous les matins.
La championne de la ville se leva, la prit par la main et l'entraîna au dehors après un bref geste d'excuse à l'attention des vieilles pies.
– Je crois que nous avons encore un Nénupiot sans dresseur à l'arêne, l'entendit-on murmurer.
Un garçon vint prendre le Gobou.
Et ce fut à moi.
Je n'osais m'avancer. Entre le canard de feu et un tétârd aquatique, qu'allais-je choisir ?
C'était certainement la question que se posait ma mère, qui me regardait anxieusement. Elle préférait peut-être le Pokémon d'eau. Ou alors le Magby. Qu'importe.
Je ne choisis rien.
Et je restais, là, debout, tous les regards tournés vers moi. Sans même m'avancer vers la table où attendaient les deux prétendants au titre de premier Pokémon de Christian Mazarolf, citoyen de Céladopôle et futur coureur de badges.
Si c'est ainsi que me voyait maman, elle se trompait du tout au tout.
Erika n'étant plus là pour remplir le rôle d'assistante sociale, conseillère d'orientation et psychologue, l'infirmière Joëlle s'y colla.
Ce pour quoi je devrais penser à remercier Eglantine.
Non pas que je n'aime pas la championne, qui était, c'est vrai, l'incarnation de la bonté. Mais pour la circonstance, Joëlle était bien plus indiquée.
Ma mère avait pour moi un regard suppliant. Ne pouvais-je donc pas faire comme tous les autres ? Il suffisait pourtant de saisir le petit objet rond, là, celui en dessous de l'image du tétârd, c'était pas compliqué pourtant, ou, à la rigueur, celle sous la représentation de la boule de flamme, mais il ne fallait pas rester là, à faire mon intéressant !
Joëlle s'accroupit comme l'avait fait Erika et, si bas que maman ne pouvait pas entendre, me demanda ce qui n'allait pas. Ma mère s'inquiétait. Après une courte discussion, Joëlle quitta à son tour la salle – s'il y avait un autre marginal, il devrait s'en remettre à la maladroite attention d'un élu ou d'un chercheur.
L'un de ceux-là, justement, sur un signe de l'infirmière, appela les derniers adolescent qui prirent respectivement Magby et Ptitard. Ils n'avaient pas été très rapides pour ce choix – peut-être le premier des deux avait-il prévu de choisir le starter plante ?, et Joëlle fut de retour avec un oeuf dans une jolie cloche en verre. Elle entra d'ailleurs en même temps qu'Erika et Eglantine, qui revenaient de l'arêne avec une balle bleue à rayures noires.. L'infirmière me donna confia l'oeuf et les deux jeunes femmes reprirent leur places auprès des vieilles pies.
Une élue prit alors la parole. Et la garda pour un long discours à propos des jeunes nouveaux dresseurs que nous étions, de l'honneur qu'elle avait de participer à cette cérémonie, de la chance que nous avions d'avoir reçu ses Pokémon, de la responsabilité qu'ils impliquaient, et sûrement de tas d'autres choses auxquelles je ne prêtais pas la moindre attention.
Je regardais mon oeuf.
Il était rose et arborait, pour toute décoration, une spirale de ce même rose sur un disque blanc. Je le serais fort contre ma poitrine.
Quand je levais la tête, l'infirmière Joëlle me regardait et m'adressa un magnifique sourire.