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Observatrice du Poké-Univers [Recueil d'O.S] de MichikoAoneko



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Informations

» Auteur : MichikoAoneko - Voir le profil
» Créé le 23/05/2023 à 16:12
» Dernière mise à jour le 23/05/2023 à 16:12

» Mots-clés :   One-shot

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O.S. n°5 : Pluies Nocturnes
[Attention : Cette One-shot peut être considérée comme choquante pour les plus jeunes !]

***

Dans les rues de Rosyeres dans la région Hoenn, une jeune fille vêtue d'un imperméable noir, courait un pochon à la main, en direction de sa maison. Elle courait tant bien que mal malgré les multitudes de Nénupiot agglutinés dans la rue. C'était toujours comme ça en temps de pluie, et les chutes étaient fréquentes. Alors, elle essayait d'être prudente.

Enfin arrivée, sur le pas de la porte de sa maison, elle saisit à la vite les clés se trouvant dans sa poche, pressée par la pluie qui tombait. Elle eut quelques difficultés à ouvrir la porte, car ses mains étaient mouillées.

La jeune fille, une fois rentrée chez elle, se dépêcha d'enlever ses bottes pleines de boue. Elle s'apprêtait à grimper dans sa chambre pour se changer, quand elle aperçut un mot laissé sur le frigo. Ce mot n'était pas là lorsqu'elle était rentrée une première fois, quelques heures auparavant.

Sur ce mot, qu'elle s'empressa de lire, il était écrit :



" Amaya,

Je ne serais pas là ce soir...

J'ai été appelé en urgence à Mérouville. Ne t'inquiète pas.

À demain soir. Bisous. Maman.

P. S : J'ai entendu un bruit étrange en provenance de la cave. Je n'ai pas eu le temps d'aller voir. Peux-tu aller jeter un coup d'œil ? Merci. "



Amaya n'eut aucune forme de réaction, elle était habituée à cette situation. Ses deux parents étaient très pris par leur travail respectifs. Son père était un médecin reconnu, qui se déplaçait à travers une multitude de régions. Il était très demandé. De ce fait, il ne se permettait qu'un week-end de repos par mois, où il rentrait chez lui. Mais même présent pendant ces 2 jours mensuels, c'était comme s'il n'était jamais là.

Quant à sa mère, elle travaillait comme infirmière en chef au centre Pokemon de Mérouville. Elle n'était là que quelques soirs par semaine. Et malgré le fait qu'elle soit plus présente que son époux au domicile familial, les imprévus étaient fréquents.

Amaya était habituée à être seule chez elle. C'était la raison pour laquelle la jeune fille s'était vu offrir un Pokemon de compagnie : Un Dedenne. Apparemment, de ce que savait la jeune fille, il avait appartenu à une dame très âgée et malade, vivant dans la région de Kalos. Son père n'avait malheureusement pas pu la sauver. Il s'agissait d'un de ses plus grands échecs. C'était d'ailleurs depuis ce moment-là, qu'il était devenu de plus en plus absent.

Heureusement, en journée, au lycée dans lequel elle étudiait, Amaya côtoyait plusieurs amis. Elle avait même un petit ami depuis peu. Mais elle ne l'avait pas dit à ses parents.

C'était un lycée classique, dans lequel, elle effectuait des études qui n'avaient peu voire aucun rapport avec les Pokémon. Elle se trouvait dans une filière scientifique. Les parents d'Amaya l'avaient fortement orienté dans cette voie, surtout son père. Et ce même si l'intéressée aurait aimé suivre une voie drastiquement différente.

Elle aimait les Pokemon et était passionnée par les légendes entourant ces derniers. Elle se rêvait historienne, mais elle était destinée à être médecin.

Après avoir lu le mot du frigo, Amaya lâcha simplement :

« - Je vois .... ça m'arrange... »

Puis, elle se précipita dans sa chambre en grimpant rapidement les escaliers. Elle ouvrit la porte à la volée, réveillant le Pokemon qui dormait en boule endormie sur son lit :

« - Dedenne, c'est moi ! Je suis de retour ! »

Sa chambre était... banale. Elle était d'une taille correcte, dans des couleurs douces et dans les tons pastel. Les parents d'Amaya, enfin surtout son père, ne souhaitaient pas qu'elle s'éparpille dans des domaines autres que ses études. Ce qui expliquait cette chambre à l'allure si impersonnelle. Au fond d'elle, elle souhaitait dès qu'elle le pourrait, s'arracher à cette vie où ses choix lui étaient imposés.

Le petit Pokemon se contenta de se frotter les yeux, quelque peu endormi.

Pendant ce court instant, Amaya se dirigea vers son armoire dans le but de se changer, tout en tournant le dos au Pokemon rongeur. Elle retira son imperméable trempé, qu'elle suspendit à son porte-manteau.

« - Hum....Je me mettrai en pyjama plus tard... Avant, j'ai d'autres choses à faire. »

En effet, Amaya avait pour habitude de prendre des photos au cours de ses journées, et plus particulièrement lors de certaines sorties. Elle aimait beaucoup la photographie. Elle avait toujours un appareil photo sur elle, au cas où elle croiserait un Pokemon légendaire. Son appareil photo était un Polaroid remis au goût du jour, qui permettait d'obtenir des photos quasi-immédiatement. Elle se l'était procuré en économisant son argent de poche mensuel et le salaire qu'elle gagnait avec son petit boulot à la boutique Pokemon de Rosyères. Elle ne l'avait pas dit à ses parents, et cachait cet appareil dans son sac de cours en permanence.

Elle s'assit à son bureau et fouilla dans son sac de cours, elle en sortit un paquet de petites photos qu'elle posa sur son bureau. Elle se servait des photos prises au cours d'une journée, pour illustrer ce qu'elle écrivait dans son journal intime. Écrire dans ce journal était une forme d'échappatoire pour elle.

Elle regarda les photos une à une, séparant les photos qu'elle voulait garder pour son journal et celle qu'elle garderait, mais cacherait aux yeux de ses parents. Mais lorsqu'elle arriva aux dernières photos, elle ne daigna même pas les regarder. Elle les déchira purement et simplement, en de multiples morceaux, avant de les jeter dans la poubelle sous son bureau.

« - Voilà une bonne chose de faite ! Qu'en penses-tu Dedenne ? Demanda Amaya en se retournant vers son Pokémon. »

C'est alors que soudainement, le Dedenne se réfugie sous le lit, effrayé.

« - Dedenne qu'est-ce qui te prend ? »

Le Pokemon s'était réfugié sous le lit, tremblant de peur et la jeune fille ne comprenait pas pourquoi.

« - Voyons Dedenne, sors d'ici ! C'est pas drôle....Lança-t-elle en essayant d'attraper la créature. »

Après quelques minutes de luttes sans succès, Amaya laissa tomber l'idée de faire sortir son Pokémon, du dessous du lit, résignée.

« - Et bien reste où tu es... tu es bizarre aujourd'hui. »

Après ce bref interlude, comme à son habitude, elle relatait les événements de sa journée dans son journal intime, tout en illustrant ses photos. Elle s'empara d'un crayon et ouvrit le journal, puis commença à écrire à l'intérieur.

Elle raconta, point par point, l'ensemble de la journée : les cours, les moments passés avec ses amis au lycée, sa sortie avec son petit ami et sa mésaventure lorsqu'elle s'était rendu compte qu'elle avait oublié son baladeur chez ce dernier, et qu'elle était retourné le chercher.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à raconter cet événement malencontreux dans son journal, elle se stoppa net en murmurant :

« - Pas besoin d'aller plus loin... »

En disant ces quelques mots, elle serrait très fort le crayon qu'elle avait dans la main en tremblant. Elle le serra fort, si fort, qu'il était sur le point de se casser. Mais soudain, elle relâcha la pression exercée sur l'objet.

Et elle éclata de rire.

« - Bon et si je me préparais à manger...Je meurs de faim ! s'écria-t-elle enjouée. »

Elle jeta un dernier coup d'œil en direction du lit, le Pokemon persistait à rester en dessous de ce dernier. Elle souffla :

« - Peu importe. »

Elle redescendit les escaliers en direction de la cuisine. Au moment où elle se demanda ce qu'elle allait préparer, elle aperçut de nouveau, le mot de sa mère.

« - Oh, c'est vrai... il y a... ça. Je devrais m'en occuper. Même si, je sais probablement de quoi il s'agit... »

Après s'être dirigé vers la cave, la main s'apprêtant à abaisser la poignée de porte, le son strident du téléphone de la maison se fit entendre, ce qui fit sursauter la jeune fille. Elle se précipita pour décrocher le combiné.

« - Allo, famille Amekuro à l'appareil !
- Oh Amaya, c'est toi ! »

C'était la mère d'Aymeric au téléphone, le ton de sa voix montrait de l'inquiétude.

« - Aymeric est-il chez toi ? demanda-t-elle.
- Non désolé, on ne s'est pas revu depuis la sortie au musée...
- Je vois... Il est sorti précipitamment de la maison tout à l'heure, sans m'en expliquer la raison. Depuis, je n'ai pas de nouvelles. Je m'inquiète, car il fait nuit et le temps à l'extérieur est exécrable. Je pensais qu'il était venu te voir....Je vais tenter de téléphoner ailleurs. Peux-tu essayer de le contacter avec ton Navi-dex et me rappeler si tu arrives à le joindre ? Insista la mère du jeune homme anxieuse.
- Oui bien sûr ! Je vous promets que je vous contacterai si j'apprends quoi que soit ! Répondit Amaya sans hésitation.
- Je te remercie Amaya, tu es vraiment une gentille jeune fille. Mon fils a de la chance de t'avoir comme petite amie.
- Et moi, j'ai de la chance d'avoir Aymeric comme petit ami. Rétorqua Amaya, un peu gênée.
- Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Peut-être à plus tard. Au revoir.
- Au revoir Madame. conclua-t-elle. »


La mère d'Aymeric raccrocha immédiatement. Et Amaya reposa le combiné sur son emplacement d'origine. Puis, elle retourna à son objectif initial, qui se trouvait en direction de la cave.

Elle descendit lentement dans les profondeurs de la maison, jusqu'à arriver à une porte blindée, qu'Amaya ouvrit machinalement.

Au fond de la pièce souterraine, accroché par les mains, se trouvait un jeune homme, pleurant toutes les larmes de son corps.

Ce jeune homme, n'était autre que le petit ami d'Amaya. Le garçon prénommé Aymeric avait le regard rivé sur le sol, vide. Son visage était embué de larmes. Il ne semblait pas avoir entendu Amaya qui venait d'entrer dans la pièce.

« - Mon chéri, je suis de retour ! s'écria-t-elle enjouée. »

En guise de réponse, le jeune garçon releva simplement la tête. Son expression indiquait qu'il était complètement perdu. Il ne prononça aucun mot.

« - Tu m'as manqué ! Décidément, je ne peux pas me passer de toi... »

Amaya rougissait gêné, par ses propos. Elle tripotait nerveusement ses mèches de cheveux noirs. Elle ponctua son affirmation d'un léger éclat de rire.

« - Tu dois avoir mal à la tête, non ? Je suis vraiment... vraiment... vraiment...vraiment .... Désolé. Mais tu ne m'as pas laissé le choix... Tu n'es pas à l'aise, n'est-ce pas ? Écoute....je te promets de te détacher, si et seulement si, tu promets de n'aimer que moi... déclara-t-elle en tenant le visage de celui qu'elle aimait entre ses mains, comme si c'était la chose la plus précieuse qu'elle possédait. »

À cette dernière phrase, le jeune homme sembla avoir comme un éclair de lucidité. Son visage se tordit alors de colère.

« - Comment pourrais-je aimer un monstre tel que toi !?! »

Amaya lâcha le visage d'Aymeric, puis se redressa. Sa précédente expression, qui irradiait de bonheur, sembla se glacer l'espace d'un court instant, avant de reprendre l'expression initiale. Elle se saisit d'une batte de baseball tâchée, non loin d'elle.

« - Moi un monstre ? Pourquoi dis-tu cela ?
- Pourquoi !?! Tu l'as tué !
- Oh, tu parles d'elle... répondit lascivement Amaya, en désignant de l'objet qu'elle avait en main, "quelque chose" près de la porte. »

Il y avait le corps d'une personne attachée à une chaise. Le cadavre gravement mutilé était difficilement identifiable.

« - Comment as-tu pu faire ça ? ... C'est horrible....
- C'était mon amie. Crois-moi, je le regrette... mais elle m'a trahie... elle a essayé de te voler à moi. Alors...elle n'a eu que ce qu'elle méritait. »

Le corps de "l'amie" en question, n'était plus qu'un amas de chair et d'os brisés. Seuls, les quelques membres aux extrémités du corps, étaient reconnaissables.

« - Comment as-tu su ?
- Par un malencontreux hasard, juste parce que j'ai oublié mon baladeur chez toi... c'est bête, n'est-ce pas ? »

Amaya venait de prononcer cette dernière phrase avec une extrême froideur. Mais elle continua son récit :

« - La suite, tu la connais, non ? Je t'ai envoyé un message sur ton Navi-dex, prétextant que j'avais absolument besoin de mon baladeur, car des cours audios étaient dedans. Tu es venu dans la précipitation et sans prévenir qui que ce soit. Et te voilà, ici ! »

La jeune fille parlait toute seule sans même prendre la peine de voir si elle était écoutée, elle tournait en rond dans la pièce, tout en titubant.

« - Évidemment, au préalable, j'ai dû m'occuper d'elle... ça n'a pas été difficile. Nous étions amies. J'ai juste eu à lui proposer une soirée pyjama et le tour était joué ! Si seulement, elle ne m'avait pas trahie... Bon comme je suis une adorable petite amie, je vais volontairement ne pas te raconter les détails de ce qui s'est passé lorsqu'elle était ici hihihi... »

Un nouvel éclat de rire résonna. Elle poursuivit son monologue, mais cette fois-ci, le prétendu interlocuteur captif semblait plus intéressé par ce qu'elle disait.

« - Tu sais , je voulais vraiment l'épargner, je pensais lui faire changer d'avis, lui faire dire qu'elle ne t'aimait pas. Mais je n'y suis pas parvenu et elle a fini par succomber. J'y ai été un peu fort aussi, et j'ai surestimé la résistance de son corps. Elle devait beaucoup t'aimer... enfin pas autant que moi... »

Elle termina son récit par un autre éclat de rire.

« - Tais-toi ! Je ne veux plus écouter tes récits macabres ! Tu me dégoûtes !
- Vraiment ? Tu es un rabat-joie... Je prends la peine de tout t'expliquer et tu n'es pas content. Tu ne me laisses pas le choix. Je ne pensais pas devoir en arriver là, mais je vais devoir te faire changer d'attitude... À la fin, tu n'aimeras que moi. Mais cette fois, je serais plus prudente. J'ai acheté tout ce qu'il faut, car je ne veux pas que tu finisses comme elle ! »

Aymeric déglutit en s'imaginant des choses horribles impliquant de la torture. Il tenta alors de la dissuader.

« - Tu sais, Amaya... on va finir par se rendre compte de mon absence. Il ne va pas falloir beaucoup de temps avant qu'on ne vienne vers toi. Tu devrais renoncer tant qu'il est encore temps. Écoute, si tu me libères maintenant, je te promets de ne rien dire à personne.
- Tu as raison. »


Une lueur d'espoir apparut dans les yeux du jeune garçon, alors qu' Amaya posa "l'arme" qu'elle avait en main et se dirigea vers lui. Elle s'approcha lentement tout en adoptant une position accroupie. Il pensait qu'elle s'affairait à le détacher. Mais c'était une erreur de jugement. En réalité, elle fouilla dans ses poches et en sortit son Navi-dex.

« - Je vais avoir besoin de ça merci ! s'écria-t-elle en allumant l'appareil.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- J'envoie juste un petit message à ta maman. Alors.... Je vais écrire ceci : "Désolée Maman. Urgence de dernière minute. Je reviens vite. Ne t'inquiète pas. Bisous". Voilà, c'est envoyé ! Je n'ai pas envie qu'elle nous dérange. On n'est jamais trop prudent. Ah ! Et elle a appelé tout à l'heure. Elle m'aime bien, tu sais. Bon... Maintenant, il serait temps que je m'y mette, j'ai beaucoup de choses à faire, pour te faire revenir dans le droit chemin. »

Soudainement, un rire se fit entendre, mais il ne venait pas d'Amaya :

« - Qu'est-ce qui te fait rire ? Serais-tu en train de devenir fou ? se questionna la jeune fille.
- Je l'aimais plus que tout... Et tu me l'as enlevé... commença-t-il.
- Pardon ?
- Ce que je ressentais pour elle, c'était bien plus comparé à ce que je ressentais pour toi... Continua Aymeric sans hésitation.
- Arrête. Je m'en fiche.
- Alors tu peux me faire ce que tu veux. De toute façon, ça ne changera rien. Sans elle, ma vie n'a aucun sens.
- Tais-toi ! Tu mens ! Cria Amaya en serrant les poings.
- La vérité, c'est que je ne t'ai jamais aimé. Et que je ne t'aimerais jamais. Avoua-t-il finalement en désespoir de cause.
- LA FERME !!! Hurla-t-elle à gorge déployée. »

Le jeune homme, sûrement désespéré, débitait des paroles, qu'Amaya ne voulait absolument pas entendre. Il en était arrivé à un point que la jeune fille ne pouvait supporter. Elle perdit son sang-froid et se saisit à nouveau de l'objet qu'elle avait posé précédemment sur le sol. Ses mains tremblaient, tandis qu'elle élevait la batte au-dessus de sa tête, comme pour menacer celui qui lui faisait face, et ainsi le faire taire pour de bon. Mais il n'en était rien, il ne se tut pas. Alors elle frappa, encore et encore, tout en lui répétant frénétiquement de se taire.

Elle continua à abattre son arme sur le corps de celui qu'elle aimait, toujours répétant les mêmes mots, pendant de longues minutes, sans s'arrêter.

Pendant ces longues minutes, Aymeric s'était obstiné à répéter qu'il ne l'aimait pas, ponctué par des râles de douleur. Mais au bout d'un certain temps, il finit par succomber.

Et alors que la rage d'Amaya retomba, elle regarda ce qu'elle venait de faire, et réalisa qu'elle avait été trop loin.

« - Oh... Qu'est-ce que j'ai fait ? déclara-t-elle tandis que son regard devint vide d'émotion. »

Malgré cette tragédie, elle finit par se reprendre et entama la suite de ce qu'elle avait prévu, initialement pour uniquement le corps de son amie. Elle posa les deux corps sur une bâche, qu'elle avait préalablement préparée, puis elle la referma.

Elle traîna le sac dans l'escalier remontant au rez-de-chaussée. Elle ouvrit la porte non sans difficulté, traînant de nouveau la bâche refermée vers la porte arrière du jardin. Au préalable, elle récupéra le pochon posé dans la cuisine, dans laquelle se trouvait une petite pelle tout récemment achetée.

Tout en tenant la bâche et la petite pelle, elle les traîna dans le jardin. La pluie était encore plus battante qu'auparavant.

Amaya n'avait même pas pris le temps de se couvrir. Son uniforme scolaire, taché à la fois de sang frais et de sang séchée, lui collait à la peau. Ses pieds s'enfonçaient dans la terre boueuse. Elle commença à creuser un trou au fond du jardin. L'ouvrage fut long avec une si petite pelle. Mais c'est tout ce qu'elle avait pu trouver en si peu de temps. D'autant plus qu'elle avait prévu de creuser pour une seule personne à l'origine.

Au bout d'environ trois quarts d'heures de travail acharné, elle parvint à creuser un trou d'une taille convenable pour ce qu'il devait y contenir. Elle poussa les deux cadavres l'un sur l'autre, sans n'exprimer aucune émotion, le regard vide.

Toujours dans cet état d'esprit, elle reboucha le trou, cette fois-ci avec plus de facilité.

Il y avait désormais, un amas de terre, un peu trop visible. Pour le camoufler, Amaya recouvrit l'amas de terre, avec l'herbe précédemment retournée. Ce n'était pas parfait, mais c'était mieux que rien, se disait-elle. De toute façon, personne n'allait au fond du jardin. À cette simple pensée, un léger rire commença à s'élever, sous ce ciel nocturne, recouvert par la pluie, très largement.

C'était un rire que l'on pourrait décrire comme dérangeant, dont le volume sonore augmentait progressivement, jusqu'à pratiquement, ne plus être couvert par la pluie. Derrière ce rire, se cachait une multitude de sentiments contradictoires, dont résultait finalement la folie et rien d'autre.

Amaya commença peu à peu à recouvrer ces esprits, à cause du froid causé par la pluie et la froideur de la nuit.

Une idée lui traversa l'esprit.

Elle réfléchit en se disant que la disparition de deux personnes, dans le même secteur et au même moment, n'allait pas passer inaperçu et allait sûrement, fortement attirer l'attention des autorités. Si des recherches étaient menées par des policiers accompagnés de leurs Arcanin, alors ce qu'elle avait "caché" au fond de son jardin, risquait d'être découvert. Et là, c'est certain, elle se ferait sûrement suspectée puis arrêtée.

Elle était plongée dans sa réflexion, tentant de trouver une solution à ce problème épineux. C'est alors que son regard se tourna distraitement vers la fenêtre de sa chambre. De sa chambre, de la lumière émanait, car Amaya avait oublié d'éteindre cette dernière. Elle eut un léger sursaut, comme un déclic, puis un large sourire se dessina sur son visage.

Elle dit alors ces quelques mots, tout en se dirigeant d'un pas décidé en direction de sa maison :

« - En fait, pas d'inquiétude, je sais exactement quoi faire pour remédier à ça... »