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Calendrier de l'Avent 2022 de Comité de lecture



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» Auteur : Comité de lecture - Voir le profil
» Créé le 23/12/2022 à 22:56
» Dernière mise à jour le 23/12/2022 à 22:56

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Jour 11 : La lune est belle ce soir, par FireHana
Le Lac Savoir ne gèle jamais, peu importe la température qui peut s'abattre sur Frimapic et ses alentours. Il peut souffler la plus terrible bourrasque, grêler, neiger, jamais les eaux ne se troublent. Gladys lui a expliqué une fois que c'est parce qu'il y aurait une veine volcanique sous le lac ; celle même qui alimente le volcan de l'île Ouest de Sinnoh.

Mélina se redresse, et lâche un souffle de vapeur devant elle, embuant au passage ses lunettes de ski. 

— C'est beau, hein ? lui sourit Gladys.

Le temps l'a embellie avec les années. Elle n'est plus la jeune adolescente surexcitée et impatiente qui l'a intimidée lors de leur première rencontre. Elle a gardé son dynamisme et sa passion pour la mode tout en devenant plus posée, plus réfléchie. 

— Comme toujours... soupire-t-elle d'un air un peu songeur.

Mélina a toujours été la plus calme des deux, mais pas nécessairement la plus réfléchie. Sa trop grande rigueur l'a poussé à commettre des imprudences. Combien de fois Gladys l'avait disputée pour s'être aventurée dans la neige sans rien sur le dos et les pieds nus comme des Taupiqueur ?

— On y retourne ? lui demande son amie en la tirant de ses pensées. 

Elle n'a pas le temps de répondre que la Momartik de Gladys, impatiente, part devant sans les attendre.

— Quel fichu caractère elle peut avoir ! râle Gladys. Vraiment, c'est pas possible...

— Bah, c'est pas comme si elle ne nous attendra pas en bas. Chiche que je descende plus vite que toi, ajoute-t-elle en lui faisant un clin d'œil.

— Oh ? Tu crois ? Moi, la Championne d'arène de Frimapic, spécialiste des Pokémon Glace, perdre contre toi ? J'ignorais que Voilaroc avait des pistes de ski ouvertes toute l'année...

— Ne me sous-estime pas : j'ai eu une très bonne professeure pendant une demi-décennie, renchérie Mélina sur le même ton pince-sans-rire.

— Il faudra que tu me la présentes à l'occasion ! Si tu gagnes, je te fais une visite du temple.

— Pff.

Autant dire que Gladys est certaine de sa victoire. Personne, sauf dérogation spéciale, ne peut pénétrer dans ce lieu sacré au patrimoine de Sinnoh.

La neige tombe à dru. Ce n'est pas évident de se repérer, mais Mélina connait les pistes presque par cœur depuis le temps. Ils sont loin, ses débuts où elle mordait la poudreuses sur les téléskis en croisant ses skis par inadvertance ! Elle ne craint ni le mauvais temps ni les pistes noires. Bien que, à cause cette tempête de flocons, elle ne se serait pas risquée à affronter celle qui se dresse à gauche.

Gladys, devant elle, vire brusquement à sa droite pour aller dans le hors-piste. Mélina fronce les sourcils, surprise par sa stratégie. Mais elle doit savoir mieux qu'elle ce qu'elle fait, alors elle continue sa descente sans quitter le chemin balisé. Après une dernière bosse, la jeune femme s'arrête pile en face de la Momartik.

— Whouhou ! Comme on se retrouve, Chanceuse !

Chanceuse ne semble guère d'humeur et pousse un cri aussi rauque que maussade. 

— Ne me dis pas qu'il fait trop froid à ton goût ?

La Pokémon la dévisage en silence, visiblement dénuée de tout sens de l'humour. Mélina se contente de secouer la tête. Son regard se lève vers la montagne : elle a hâte de voir la tête de Gladys quand elle la retrouvera sur la piste d'arrivée.

Les deux jeunes femmes se sont connues dès que Mélina est entrée en fonction en tant que Championne de Voilaroc. D'un âge assez proche bien que de personnalités et de milieux bien différents, elles avaient rapidement sympathisé. Si on aurait pu davantage s'attendre à ce que ce soit une spécialiste du type Combat qui brise la glace, ce genre de choses était davantage dans le domaine de Gladys, déjà alors très sociable. Mélina avait vite trouvé l'excuse qu'elle avait besoin de s'endurcir dans un climat plus rude que Voilaroc et "s'imprégner de la sagesse ruisselante des eaux du Lac Savoir". La vérité était qu'elle souhaitait surtout échapper à son quotidien difficile.

Si son père passait son temps à fuir dans les jeux d'argent, Mélina avait bien le droit de fuir les sports d'hiver.

Et puis, s'il y avait bien quelque chose qui les rassemble, c'est bien leur capacité à persévérer et leur passion pour les combats Pokémon. Ces temps qu'elles passaient ensemble à s'entraîner dans l'arène ou sur les rives du Lac, l'année où elles avaient été voyager jusqu'à Unys pour le Pokémon World Tournament, tous ces instants où elles discutaient de tout et de rien avant de se coucher lors des longues soirées d'hiver... Des tracas de Gladys avec ses petits-amis (bien moins nombreux que la presse lui en donnaient) à l'angoisse de Mélina de voir son père expulsé de la maison... Sans parler des badauds restants de la Team Galaxie dont elle ne sait toujours pas quoi en faire. Depuis ces dernières années, ils restent tranquilles et ont changé de nom. Ça n'empêche pas Mélina de les avoir toujours à l'œil...

Dans les bons comme dans les mauvais moments, elles ont toujours été là l'une pour l'autre. Oui, Gladys est pour Mélina sa meilleure amie - et elle ne doute pas que l'inverse est réciproque.

Mais ce n'est pas tout. Tout au moins, pas pour Mélina.

Peut-être depuis le premier jour, elle porte des sentiments plus amoureux qu'amicaux à l'égard de Gladys. Plus elles ont avancé en âge, et plus ce béguin a grandi, mêlant tendresse et abnégation car elle ne pense pas que Gladys puisse un jour lui rendre ses sentiments. Depuis aussi longtemps qu'elles se côtoient, sa meilleure amie a montré que de l'intérêt que pour les garçons. Si Mélina l'accepte, ce n'est pas sans amertume. Mais elle ne veut pas la perdre pour quelque chose qui ne verra jamais le jour...

La Championne soupire, frictionne ses gants l'un contre l'autre.

— Elle en met du temps... qu'est-ce qu'elle fait ?

Même Chanceuse s'agite, flottant timidement vers le haut de la pente. Mélina attend encore un peu, puis se décide à planter ses skis sur le côté de la piste avant de faire demi-tour.

— Gladys ! Glaaaadyyyys ! appelle-t-elle dans la tempête. 

Seul le vent lui répond. La Momartik reste silencieuse, mais elle peut voir à son attitude qu'elle est à l'affût. À l'état où elles en sont, Mélanie fait appel à son Lucario pour les aider à localiser l'autre Championne. Rio ne rencontre aucune difficulté, mais son attitude un peu distante renvoie une mauvaise impression à sa dresseuse.

— Est-ce qu'elle va bien ? l'interroge-t-elle en s'efforçant à le suivre.

Ses chaussures de ski la gênent dans ses déplacements. Rio dodeline de la tête.

— Elle est blessée ? Évanouie ?

Il secoue la tête. Mélanie a un soupir de soulagement. Rio s'adresse à Chanceuse qui part aussitôt devant eux.

— Est-ce qu'elle est loin ?

Avant que son Pokémon ne puisse répondre, un hurlement guttural se fait entendre. Il n'est pas très loin, juste défiguré violemment par le vent. Mélanie le reconnait : c'est un cri de colère de Blizzaroi. Plus exactement, celle de Gladys.

— REINE ! hurle-t-elle. 

Rio pose sa paume sur le sol enneigé. L'Onde Vide fait soulever la neige des alentours et écarte le rideau de flocons, dévoilant la scène.

Cinq Dimoret encerclent Gladys, Reine et maintenant Chanceuse. À son grand soulagement, Gladys est debout, en alerte, bien qu'il lui manque un bout de ski au pied gauche. Reine est moins bien en point : bien que robuste et habituée aux combats, une balafre superficielle mais de grande envergure déchire le long de son dos jusqu'à son flanc.

La Blizzaroi se tourne vers eux et se redresse, reprenant immédiatement courage. Gladys a dû les apercevoir aussi, bien que son regard soit dissimulé par le reflet de ses lunettes.

— Concentrez vos attaques sur le Dimoret en face de Mélina ! Chanceuse, encercle-le avec Reflet, puis couvre toi avec Abri ! Reine, Casse-Brique !

— Rio ! Aurasphère sur celui à ta gauche ! Protège surtout Gladys ! ordonne à son tour Mélina.

La réplique de leurs adversaires ne se fait pas attendre. Le Dimoret le plus proche de Reine se jette sur elle, un autre l'attaque au pied. Le troisième tente de sauter sur Gladys, mais Rio intervient avant de porter secours à la Blizzaroi.

Chanceuse a exécutée les ordres de sa dresseuse. Encerclé, le Dimoret feule en abaissant ses oreilles rouges. Ses Tranche-Nuit frappent le vide : la spectre est plus rapide que lui.

Enfin, le dernier Dimoret reste en arrière, observant la scène de ses yeux plissés en fente.

Mélina s'apprête à sortir son Mackogneur pour qu'il leur prête main forte. Bien que Rio est enfin parvenu à repousser les Dimoret que Reine affrontent, en assommant un au passage, elle sait à quel point ils peuvent se montrer retors. En voyant le colosse apparaitre dans la neige, prêt à en découdre, le Dimoret jusque-là en retrait pousse un cri.

La troupe se disperse aussitôt - même celui qui a prétendu être hors d'état de nuire se relève pour prendre la poudre d'escampette.

Rio s'approche de Mélina, haletant mais loin d'être fatigué. Ils sont partis, lui assure-t-il. La peur de la défaite les a fait fuir.

Elle relève aussitôt les yeux à Gladys. La jeune femme est encore tremblante, sous le choc, mais elle va bien. Elle est saine et sauve.

Sans un mot, Mélina s'est jetée dans ses bras et la serre contre-elle. Gladys lui rend son étreinte.

— Parfois, être concentrée n'est pas suffisant... souffle-t-elle. J'ai été imprudente... Pardon.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? lui demande alors Mélina en s'écartant d'elle.

— Tout allait bien jusqu'à ce qu'un des Dimoret sortent de la forêt. Je n'ai pas eu le temps de freiner entre l'accélération et les bosses, et je l'ai percuté. Tous les autres membres du groupe me sont alors sautés dessus...

Le vent souffle. Les quatre Pokémon les entourent. Gladys a un sourire un peu penaud.

— Il faut croire que je vais devoir te faire visiter le temple...

— Tu n'es pas obligée...

— Je le veux, coupe Gladys.

Elle jette un regard derrière elle, et soupire à nouveau.



— Je vais aller chercher le ski cassé... Quel dommage, c'était ma pair préférée et ils n'en font plus des comme ça.

Le temps qu'elles retournent à Frimapic par le télésiège, Mélina n'a cessé de ressasser l'événement. Toujours sous le choc de l'émotion, de se dire qu'elle a failli perdre Gladys aussi facilement et brusquement, elle se remet en question.

Devrait-elle se confesser ? La crainte du rejet et de perdre cette amitié qu'elle chérie tant continuent de la hanter, mais celle de vivre sans jamais le lui dire est devenu insupportable. 

Tous ceux à qui elle s'est confié lui ont tendu le même discours : elle devrait lui avouer ses sentiments. Gladys prend l'amour trop au sérieux pour lui faire sciemment du mal si elle vient à ne pas partager l'affection qu'elle lui porte. 

Il serait temps de prendre une décision. Néanmoins, pour l'heure, son cœur hésite encore.

La nuit est tombée lorsqu'elle retrouve Gladys au pied du temple. Elles se sont toutes deux débarrassées de leurs grosses tenue de ski pour quelque chose de plus quotidien, mais non pas moins chaud. Les yeux de Gladys brillent comme des diamants sous la clarté des torches. Mais son regard est doux. 

— Désolée pour le retard, commence à s'excuser Mélina avant de se faire interrompre par son amie :

— Tu es là, c'est ce qui compte.

Même si le ton est ferme, c'est aussi dit avec beaucoup de tendresse. Mélina ne sait pas comment interpréter son attitude.

Les deux jeunes femmes gravissent les marches avant de rencontrer le garde. Gladys le salue, lui montre les papiers qu'elle a préparé à leur retour. Elles obtiennent l'autorisation du garde, et elles pénètrent à l'intérieur.

— Est-ce que tu sais pourquoi c'est interdit au public ? lui demande alors la Championne de Frimapic.

— Pour les fouilles ?

L'antériorité du temple et du dieu qui y était vénéré fait encore débat dans la communauté des historiens.

La pierre grise, illuminée par les lumières blanches des lampes au sol, est extrêmement régulière. Des peintures ont été reconstituée sur les murs, dépeignant des Pokémon que Mélina ne reconnait pas. Leurs pas résonnent dans ces immenses salles vides.

— C'est en partie vrai, acquiesce Gladys, mais pas que. Je ne pourrai pas te le montrer ce soir, mais il y a un immense Pokémon au sous-sol. Il est connu sous le nom de Regigigas.

Mélina ne s'y connait pas très bien en Pokémon sortant de l'ordinaire, alors elle se contente d'hocher la tête aux explications de Gladys.

— C'est un Pokémon extrêmement rare - si ce n'est unique. Les légendes racontent qu'il aurait modifié la surface de la Terre avec des cordes... C'est une image assez amusante, mais il y a souvent une part de vraie dans les légendes, pas vrai ?

— J'imagine, pouffe Mélina avant de redevenir plus sérieuse : les Pokémon sont vraiment étonnants...

— À qui le dis-tu !

Elles prennent les escaliers menant vers le sommet. Mélina est surprise par le souffle du vent qui s'engouffre dans le couloir. Gladys le brave devant elle sans fléchir : elle n'est pas de Frimapic pour rien.

Le toit est ouvert sur le ciel. Le bâtiment est beaucoup plus haut que ce qu'elle a anticipé. La vue est dégagée : la neige a cessé de tomber. Les lampadaires, alignés de façon régulières, donnent l'impression que des Lumivole s'apprêtent à danser avec des Muciole au travers de tout Frimapic, et les illuminations de la saison d'hiver font étinceler la ville de mille éclats. 

La main gantée de Gladys se glisse dans la sienne. En temps normal, elle aurait juste été heureuse de l'attention et de la marque d'affection, mais entre ses pensés déchirantes et l'atmosphère intime qui s'est crée depuis qu'elles se sont retrouvées, le cœur de Mélina fait un bond douloureux dans sa poitrine.

— C'est un peu dommage que personne ne peut profiter de ce point de vue. Je l'ai toujours trouvé magnifique.

— Hm-hm, c'est vrai...

Elle n'arrive plus à penser. N'arrive plus à formuler quelque chose de cohérent. Le vent est frais, mais doux. Le ciel est dégagé. Ce soir, la lune est presque pleine.  Elles sont juste toutes les deux, à l'endroit le plus haut de la ville. Gladys inspire profondément, puis lui dit :

— Tu sais, Mélina... Tu es la personne la plus importante à mes yeux. Je n'ai jamais été aussi proche et intime avec quelqu'un en dehors de toi.

— Tss, tu exagères, rétorque Mélina par fausse modestie car elle est très touchée par ses mots.

— Non, pour de vrai. Même dans mes relations qui ont le mieux marché, ça n'a jamais été aussi... ça n'a jamais été comme avec toi. Il y avait toujours quelque chose qui manquait... une barrière que nous n'avons jamais réussi à franchir. Ça n'a jamais été aussi naturel qu'avec toi.

Mélina s'interdit de se faire des film et d'espérer. Pourtant, elle est presque certaine que ses phrases sont remplies d'ambiguïté.

Gladys lâche sa main pour lui faire face. 

— Tout à l'heure... Sans dire que j'ai cru que j'allais y passer, ça m'a fait réfléchir. Je me suis rendue compte que je n'ai pas été aussi honnête avec toi que je le devrai.

Le visage de la jeune femme se tord d'une grimace coupable et quelque peu anxieuse.

— Je dois l'avouer... Même si j'ai horreur de ça dans la fiction, le statu quo était confortable. Mais, poursuit-elle en affrontant le regard de Mélina, je ne fuirai plus.

Le cœur de Mélina bat à tout rompre. Elle n'ose pas l'interrompre. Gladys ferme les yeux un instant : elle se concentre, cherche probablement ses mots.

— Tu te rappelles du film qu'on a vu hier soir ?

C'était un vieux film d'époque, où la bienséance voulait qu'on ne donne surtout pas les termes crus qu'on utilise aujourd'hui à tout bout de champ. Évidemment, c'était aussi un film romantique.

— O-Oui, répondit Mélina sans comprendre.

Alors Gladys lève les yeux vers le ciel avec un petit sourire. Le vent caresse sa joue et, taquin, envoie une mèche de ses cheveux noirs sur le visage.

— La Lune est superbe ce soir, tu ne trouves pas ?

Le temps se suspend. Le souffle de Mélina forme un nuage devant ses yeux.

Lorsqu'elle revient à elle, elle est prise d'un fou rire nerveux et se prend le visage dans ses mains devenu écarlate. Elle a tellement du mal à y croire. Après toutes ses années à rêver de ce moment, elle ne peut pas accepter que ce soit vrai. 

Elle secoue la tête, chasse les larmes qui perlent de ses yeux sous le coup de l'émotion, avant de lui sourire ; le plus beau sourire qu'elle n'ait jamais fait.

— Mais, depuis quand ? lui demande-t-elle d'une voix tremblante.

— Plus longtemps que tu ne le penses... 

Le sourire de Gladys s'est fait un peu plus timide. Mélina secoue à nouveau la tête, agitant sa queue de cheval rose, avant de se rapprocher d'elle.

— "La Lune est superbe ce soir" ? Quoi, me dire que tu m'aimes est trop cliché pour toi ? taquine-t-elle en la prenant par la taille.

— Je trouve qu'être aussi direct n'est pas très élégant, rétorque Gladys avec une moue dédaigneuse.

— Pff ! Toi, alors...

Leurs fronts se joignent. Le toucher est froid, à cause du vent.

— Bon alors, dans ce cas... Est-ce que tu accepterais que je réchauffe tes lèvres et les protège du froid de l'hiver ?

Gladys rit, avant de répondre avec sensualité :

— Avec plaisir...

Et, au sommet de Frimapic, elles scellent leur promesse de s'aimer.