Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Calendrier de l'Avent 2022 de Comité de lecture



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Comité de lecture - Voir le profil
» Créé le 01/12/2022 à 21:06
» Dernière mise à jour le 01/12/2022 à 21:06

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Jour 1 : Un cadeau pour le fantôme du grenier, par Praxy
C'était la nuit de Noël chez les Tenma, et les enfants jouaient dans le grenier. Ils étaient assez âgés pour ne plus croire au gros Cadoizo de Noël qui viendrait déposer des cadeaux sous le sapin. Mais les adultes parlaient tout le temps de sujets compliqués, alors ils y montaient à l’étage pour jouer sans être dérangés.

La plus jeune, Saki, s’est jetée sur le canapé.
« Grand frère, tu peux faire un spectacle de peluche ? S'il te plaît, s'il te plaît !
- Ne t'inquiète pas Saki, moi, la grande star Tsukasa Tenma, je vais faire le meilleur spectacle de peluche de l'univers tout entier !
- Vouiii ! »
La fillette acclama son grand frère en tapant dans ses mains. Le dernier était resté silencieux, un peu intimidé. Tsukasa l’a pris à part.
« Viens Toya, je vais avoir besoin de ton aide pour tout préparer.
- O-oui, je vais t'aider ! »

Les garçons se sont rendus dans les chambres pour aller chercher les acteurs en coton. Toya avait quelques scrupules à entrer, car il n'était pas vraiment de la famille. Son père était un ami proche des Tenma. Pourtant, il se sentait chez lui avec Tsukasa et Saki, ils étaient ses seuls amis et aussi cher à ses yeux que ses frères aînés.

Ils finirent de rassembler les peluches et de les disposer en cercle. Tsukasa se mit au milieu alors que Toya s’installa avec Saki.
« Voici le fantastique, le merveilleux spectacle de Tsukasa Tenma ! Le concours de peluches Pokémon ! »
Le garçon commença à danser, prenant les peluches et les utilisant comme s'il s'agissait de vrais Pokémon et comme s'il était un coordinateur Pokémon. Son imagination juvénile et celle de son public en ont fait le plus divertissant du quartier. À la fin, Saki et Toya éclatèrent de rire.
« C’était trop bien grand frère ! C’est le papa de Toya qui t’a appris tout ça ?
- Héhé, un peu, mais j’ai appris plein de truc tout seul ! »
Il sourit. Son rêve était de devenir la plus grande star des Concours Pokémon. C'est pourquoi ses parents lui avaient fait suivre des cours particuliers avec leur ami, un ancien coordinateur devenu juge de concours. Le père de Toya, monsieur Aoyagi, était un instructeur strict mais il lui avait permis de beaucoup progresser. Bien sûr, le garçon n'ayant pas encore reçu son premier Pokémon, il utilisait ceux de son maître.

À ce moment là, Saki fut prise d’une crise de toux. Les garçons s’échangèrent un rapide regard et se dépêchèrent de l’aider à descendre. En entendant le raffut dans les escaliers, leur mère s’était déjà préparée. Elle donna à Saki un peu de sirop pour l’aider à passer sa crise et prépara un chocolat chaud pour chacun des enfants. Avec un sourire, elle ajouta :
« Quand vous étiez là-haut, le grand Cadoizo est venu avec des cadeaux.
- Ouais ! » Ils clamèrent à l'unisson, mais Saki avait une petite voix.
Elle termina sa boisson.
« J'espère que je vais avoir un Pokémon… »
C'était un souhait doux-amer et les trois le savaient. Saki avait toujours eu une santé fragile, ses parents n'étaient pas susceptibles de lui offrir un Pokémon, et encore moins de la laisser vagabonder librement dans la région, comme tous les autres enfants.

Ils rejoignirent leurs familles autour du sapin de Noël. La famille Aoyagi reçut surtout des cadeaux liés au concours. Toya eut un Kit Pokébloc de luxe et un joli pull fait par madame Tenma. Saki était particulièrement comblée de cadeaux. Elle avait eu tous les derniers jouets qu'elle voulait, un tas de matériel d’art plastiques ainsi que de nouveaux vêtements et de nouvelles peluches à ajouter à sa collection.

Ils sont rapidement retournés au grenier avec leurs nouveaux jouets. Toya avait une mine dépitée.
« Toya ? Tu t’inquiètes pour moi ? Ça va aller tu sais…
- Merci Saki…C’est juste que…
- Oui ?
- J’ai pas encore eu le courage… de dire à mon père… »
Il secoua la tête. Tsukasa intervint :
« Tu n’arrives pas à dire à ton père que tu ne veux pas faire de concours ? »
Le garçon hocha timidement la tête.
« Je… j’aime bien les Pokémon mais… tous mes frères font des concours, et mon père est super célèbre… J’ai plus envie de faire ça… Je voulais essayer les combats Pokémon mais papa m'a grondé quand je lui ai demandé…
- Toya…
- T’en fais pas Toya ! Je suis sûr que tu feras un super dresseur ! Tu vas lui montrer à ton père ce que tu veux ! »
Il essuya les larmes sur ses joues.
« Saki… Tsukasa… Merci… »

Saki commençait à arranger ses nouvelles peluches avec les anciennes, lorsqu’elle repéra quelque chose d’étrange. Au milieu de ses doudous se trouvait une vielle poupée de chiffon, à l’effigie de Pikachu. Le tissu était sale et gris, déchiré et recousu par endroit, les oreilles pendantes avaient des morceaux de coton qui dépassait et son visage était dessiné maladroitement.
« C’est quoi ça ? »
Elle attrapa l’oreille de cette étrange peluche, qui couina et s'est enfuie sous la pile de jouets.
« Ah ! Il y a quelque chose dedans ! »
Alertés par ses cris, les garçons se précipitèrent vers elle.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu t’es fait mal ?
- Y… Y avait une peluche bizarre… et, et y avait un truc dedans… »

Toya regarda dans la pile de peluches entassées.
« Je crois que je connais ce Pokémon… C'est un Mimiqui. Il se déguise en Pikachu pour se rapprocher des gens…
- Mais il était tout sale et poussiéreux… »
Un coup rapide d'une griffe sombre frappa une peluche proche.
« Non, ne fais pas de mal à mes peluches ! S'il te plaît, je suis désolé petit Mimiqui… »
Le Pokémon retourna se cacher sous le tas.
« Il avait l’air tout triste, remarqua Toya
- Peut-être qu’il est tout le temps tout seul ? Il veut peut-être se faire des amis ? »
Le Mimiqui passa timidement la tête.
« Je crois que j’ai raison !
- Bien joué grand frère !
- Et j’ai une idée ! Si on lui faisait un costume spécial pour lui montrer qu’on est ses amis ! Ça te dit, p’tit-miqui ? »
Le Pokémon sautilla sur place avec enthousiasme. Saki s’approcha de lui, toujours un peu sur ses garde.
« T’aimes bien mes peluches ? Y en a une que t’aime beaucoup ? »
L’intéressé regarda autour de lui, scrutant la pièce. Il en fit le tour, cherchant celle qui lui plaisait le plus, quand il la remarqua. Il sauta sur le canapé pour faire un câlin de ses pattes spectrales à une grosse peluche de Laporeille violet.

« Oh ? C’est ma préférée à moi aussi ! Regarde, y a même mon nom marqué sous sa pattoune. »
Le Pokémon secoua la tête mais avait l’air satisfait. Tuskasa rassembla tout le matériel d’art plastique qu’avait reçu sa sœur ainsi que les restes de papiers cadeau et d’emballages.
Ils firent tous de leur mieux dans leur travail. Saki, qui avait fait des petites poupées de chiffon à la main, s’est occupée de la base du costume, Toya ajouta les détails par dessus et Tsukasa leur a fait des tenues en papier et emballages à mettre par-dessus son costume.

Les yeux de Mimiqui brillaient d'admiration. Alors qu'ils venaient juste de terminer, il arracha leur travail de leur mains et s’enfuit dans sa cachette. Il en sortit quelques minutes plus tard, heureux de porter sa nouvelle tenue.
Elle n'était pas parfaite, mais avait été faite avec beaucoup d'amour. Le tissu était neuf et propre, dans une jolie couleur lavande, la tête et les oreilles étaient bien rembourrées et décorées par des petits pompons. Le Pokémon avait pris l'uniforme de super héros fait Tsukasa, fait d'une cape en papier cadeau, avec des motifs d’Hexagel sur fond écarlate, et de deux masques rouges, un pour le la tête du haut, et un autour de ses véritables yeux. Les enfants étaient si excités qu'ils se sont précipités dans les escaliers, Mimiqui sur la tête de Tsukasa.

Quand ils sont entrés dans le salon, leurs parents avaient l'air horrifié.
« Qu'est-ce que c'est que cette chose ? ! hurle Madame Tenma.
- C'est… c'est mon nouvel ami... dit sa fille, avec une petite voix. Il était dans le grenier…
- C'était donc la vermine qui grattait de partout ! Sortez moi ça de notre maison ! »
Le père des Tenma s'est levé, les poings serrés. Paniqué, le petit Pokémon sauta par terre et s'élança vers les escaliers. L'un des frère de Toya réagit rapidement, lançant une Ball sur le Mimiqui qui se fit attraper instantanément.

Toya ramassa la Ball. Son père ajouta :
« C’est un Pokémon Spectre. Ce genre de Pokémon est dangereux, vous avez de la chance qu’il ne vous ait pas blessé.
- Mais il n’était pas méchant…
- Il voulait probablement vous tromper. Il est mieux enfermé comme ça... Tu devrais jeter cette Ball, comme ça il ne fera plus de mal à personne.
- Mais... mais ça reste juste un Pokémon, et il n'a rien fait de mal...
- Tu ne comprends vraiment pas, hein ? Vas dehors et jette-le avec une ordure.
- … Oui, Père…
- Je préfère ça… »
Le garçon s’exécuta. Saki pleurait, inconsolable, dans la bras de son père qui la retenait alors qu’elle se débattait. Tsukasa provoqua monsieur Aoyagi sur ses actes, défendant sa sœur, son meilleur ami et son nouveau compagnon. Sa mère tenta d’intervenir, pour ne pas envenimer la situation, mais c’était peine perdue. La situation ne fut réglée que quand le garçon fut envoyé dans sa chambre comme punition pour avoie été disrespectueux.

Une aura de morosité s’était emparée de toute la maisonnée. Les invités ne s’attardèrent pas beaucoup plus longtemps. Sur le trajet du retour, Toya resta silencieux, renfermé sur lui-même. Saki s’était enfermée dans sa chambre, toujours dévastée, tandis que Tsukasa, coincé dans le sienne, évacuait sa frustration sur des peluches innocentes.
La magie de Noël s’était dissipée ce soir.


Quelques jours plus tard, le père de Tsukasa l'amena à la maison des Aoyagi. Les deux familles avait réglé ses différends. Le garçon fit des excuses, bien qu'en serrant les dents. Il n’avait pas pardonné les propos de son enseignant, mais il voulait pouvoir continuer ses leçons.

À la fin du cours, avant que ses parents ne le récupèrent, Toya voulut parler avec Tsukasa.
« Est-ce que Saki va bien ?
- Elle est toujours en colère pour… Tu sais…
- Ouais… Justement… »

Toya plaça quelque chose dans la main de son ami, une Poké Ball.
- Qu'est-ce que…?
- C'est la sienne.
- La sienne ? »
Mimiqui jetta un coup d’œil depuis derrière les jambes de Toya, puis se mit à courir en cercle autour de Tsukasa en le reconnaissant. Il portait encore leur costume fait maison.
« Tu l'as gardé !
- Chut... ! C'est notre petit secret, okay ?
- Je te le promets !
- Merci... Je suis sûr que Saki sera contente…
- Moi aussi, j'en suis sûr ! On va s'occuper de lui cette fois-ci… »
Mimiqui se blottit contre lui. Tsukasa le prit dans ses mains.
« Peut-être qu'un jour, toi et moi, on sera sur la grande scène. Qu’est-ce que t’en dis ? »
Le Pokemon acquiesça. Le garçon le fit retourner dans sa Ball et salua Toya avant de rejoindre ses parent dans la voiture.

C'était leur petit cadeau au fantôme du grenier, et leur petit secret à garder pour le protéger.