Îlot du passé
Tanguy posa un premier pied à terre, il se réjouissait de ne pas avoir à passer une minute de plus à bord de ce bateau de croisière. Il était suivi d’un jeune Lixy qui peinait à descendre les marches de l’escalier de qui menait à quai. Sa fourrure qui s’agite en cas de danger émettait de faibles étincelles, et à mesure qu’il venait à bout de ces obstacles incessants, vainquant sa peur, les éclairs s’amenuisaient. Les quelques rares passagers eurent à patienter mais furent charmés par le petit spectacle que leur offrait le Lixy. Lorsqu’il attint enfin le la terre ferme, il se frotta aux jambes de son dresseur en quête de réconfort. Tanguy s’accroupit et lui caressa la tête. En approchant sa main, il fut secoué par une légère décharge qui ne lui fit pas plus d’effet, il avait l’habitude.
Le port était en ébullition malgré la bonne heure du matin. Il avait embarqué en catastrophe la veille au soir depuis Rivamar à la demande expresse d’un ami qui ne lui laissait guère le choix. Heureusement pour lui, un navire en partance pour l’Aire de Combat disposait encore de cabines inoccupées. A vrai dire, le capitaine était ravi de l’accueillir, les voyageurs pour la région se faisaient de plus en plus rare en ces temps. La traversée avait commencé tranquillement et il en avait profité pour se balader sur le pont avec Lixy pour admirer la lueur de la lune prendre le relais des éclats mourants du crépuscule, de temps à autres des bancs d’Ecayon luisaient sous la surface de l’eau, on parvenait même à suivre leur parcours dans ces eaux nébuleuses. Il voulait absolument se coucher tôt afin d’économiser des forces pour la rude journée qui l’attendait. Il savait que la mer pouvait être capricieuse. C’était également le premier voyage en mer de Lixy ; l’excitation dont il avait fait preuve sur le pont avait vite laissé place à l’anxiété car la nuit avait décidé de le mettre à l’épreuve. Un orage avait éclaté à l’abord du détroit de la Ligue, une zone réputée pour ses turbulences imprévisibles. La rumeur veut que l’intensité des combats menés par le Conseil 4 se répercutait sur le climat maritime alentour. Qui des cinq s’étaient vu défiés aujourd’hui ? Les vagues frappèrent la coque du bateau qui tanguait à chacun de leur coup. Tanguy fut interrompu dans son sommeil et eut toutes les peines du monde à se rendormir. Lixy s’était blotti, tétanisé, sous sa couette. Par chance l’orage ne dura pas mais il fallut bien une bonne heure à Tanguy pour calmer son Lixy.
Les premiers rayons du soleil commencèrent à scintiller à la surface de la mer paisible quand ils posèrent l’ancre. Un groupe de Goélises s’était rassemblé dans un coin, où un enfant leur avait jeté des miettes de pain, les coups de becs fusaient et, en un rien de temps, les Goélises avait tout englouti. Ils s’envolèrent au passage d’une troupe d’Ouvrifier qui transportaient de larges poutres en fer, puis se posèrent sur un muret à guetter une nouvelle opportunité de se remplir la panse. Le vent marin chaud – un attrait propre à la région – qui effleurait son visage lui insuffla une énergie nouvelle dans le chaos ambiant qui régnait dans le port. Ce n’était pas sa première visite à l’Aire de Combat mais les raisons de son déplacement étaient bien différentes de la précédente. La ville s’était également métamorphosée, elle était complètement méconnaissable. Il faut dire que la région était en constante évolution depuis deux décennies maintenant. Un excentrique milliardaire avait jeté son dévolu sur la pointe est sud-ouest de la péninsule pour y réaliser le projet d’une vie : la Tour de Combat.
Le site n’avait pas été choisi au hasard. Les lieux étaient très peu habités – une dizaine de bourgs tout au plus – du fait de l’hostilité qui règne sur ces terres avec une mer qui refuse de se laisser dompter et au nord s’étend à perte de vue les Monts Abrupts, une chaîne de montagnes volcanique qui coupe toute liaison terrestre avec le continent. Son isolement était tel que l’extrémité de la péninsule avait gagné le surnom d’Île des Monts Abrupts car elle n’est accessible que par voies maritimes ou aériennes. Malgré ces inconvénients, la région offrait deux avantages majeurs pour le milliardaire. Tout d’abord le prix des terrains était dérisoire, avantage tout à fait relatif puisque les coûts d’acheminement du matériel et du chantier outrepasseraient largement une construction au cœur de Sinnoh. Mais il avait une tout autre motivation en tête, une motivation qui rendaient les désagréments financiers sans importance. Un territoire resté vierge, délaissé par la grande histoire civilisatrice où tout était encore à construire. Il avait là l’occasion de créer son paradis terrestre, de le façonner selon ses désirs. Un royaume comme lubie folle d’un homme à l’ambition démesurée qu’aucune limite ne saurait enchaîner.
La population du pays était globalement favorable à la construction d’une institution aussi prestigieuse que la Tour de Combat mais voyait d’un mauvais œil son installation dans une zone aussi déserte. Toutefois, le milliardaire avait réussi à convaincre un allié de poids dans la quête de son projet fou. Il ne s’agissait de nul autre que Koner, ancien maître de la Ligue, qui dans des intentions beaucoup plus nobles quoique pleines d’une naïveté propre à celui qui réagit avec son cœur sans les filtres de la raison, avait été séduit par l’idée d’un sanctuaire dédié aux combats. La sauvagerie et la pureté des lieux formaient à ses yeux les qualités idéales pour stimuler la ferveur dévorante qu’entraînent les combats. La flamme de leur passion en résonnance avec le magma bouillonnant dans les entrailles de la montagne, voilà l’image en laquelle il croyait dur comme fer. Le public avait fini par accepter l’idée, touché par l’honnêteté du maître pour qui il avait tant vibré au fil des compétitions. C’est dans ce contexte que Tanguy, en tant que champion de Rivamar, avait été invité par Koner en personne pour inaugurer la tour. L’initiative fut couronnée de succès, le champion invaincu sur cinquante combats. Touristes et dresseurs affluaient vers la ville nouvelle – sobrement intitulée Aire de Combat. L’expérience avait cependant achevé de plonger Tanguy dans sa dépression. Combat après combat, il avait attendu le déclic, l’étincelle qui raviverait sa fougue oubliée mais les dresseurs se succédaient inlassablement sans que rien ne change, un calvaire interminable. Il entamait chaque nouvel affrontement avec l’espoir secret de tomber sur la perle rare, le sauveur qui parviendrait à le tirer de sa torpeur mais il déchantait aussitôt. La passion que revendiquait Koner n’est qu’un mythe bon pour attiser les foules.
Mais aujourd’hui était un autre jour et Tanguy avait fait le déplacement en simple visiteur. Il ne put cependant s’empêcher de ressasser ses mauvais démons lorsque la tour se dressa face lui, narguant quiconque aurait l’audace de se mesurer à elle. Du moins c’était là l’effet escompté car, cachée derrière une carapace d’échafaudage, elle n’impressionnait guère plus que les Rattatas qui se perdent sur ses hauteurs.
Si le port fourmillait toujours autant, à l’exception que les touristes avaient cédé leur place à des hordes d’ouvriers et de Pokémon au travail, les rues somnolaient sous la chaleur que le vent, qui avait revigoré Tanguy et Lixy à leur arrivé, rendait étouffante en journée. Il attint finalement la périphérie de la ville, navigant dans l’ombre du feuillage mouvementé des tilleuls afin de ne pas subir de plein fouet les attaques du soleil. La ville s’étendait jusqu’en lisière de forêt. Il serait en réalité plus juste de dire qu’ici se trouvait Boicendré l’un des vieux bourgs habités avant la colonisation – c’est ainsi que les locaux appelaient les nouveaux centres urbains qui avait poussé.
Les bâtisses de pierre et de bois, le sol aux pavés irréguliers offraient un contraste saisissant vis-à-vis de l’armée de béton que représentait l’Aire de Combat, toujours en mouvement, en perpétuel changement, abattant ses propres soldats, trop faibles, pas assez distingués, qui était aussitôt remplacés et qui à leur tour se verraient exécutés. Ici au contraire tout semblait figé dans le temps, prisonnier d’une époque qu’on ne rencontre plus que dans les livres, et ainsi, libéré de l’emprise du temps, à l’abri de l’insatiable voracité du progrès, le village renvoyait l’impression d’être éternel.
Foyers archaïques,
sempiternels souvenirs,
le vent et les feuilles.
Ils croisèrent à l’entrée du village une femme à qui il demanda leur chemin. Elle dirigeait une charrette tirée par un robuste Bourrinos qui avait manqué d’écraser Lixy. Puisqu’elle se rendait dans la même direction, elle leur proposa de monter à bord ce qu’ils firent avec plaisir. Ils prirent place entre les sacs remplis de cendre volcanique, il s’agissait d’un puissant fertilisant. Lixy s’en était complètement recouvert en tombant dans l’un des sacs. Ils profitèrent d'un bref mais revitalisant repos après leur nuit mouvementée.
Ils arrivèrent enfin à destination. Une vieille bicoque néanmoins robuste grâce aux larges rondins de bois qui la constituait faisait office de boutique. Une banderole portant le nom de la boutique « ARDENTS SOUVENIRS » était suspendue au dessus de la l’entrée. La peinture écarlate qui formait les lettres avait perdu de son éclat comme un provocation aux devantures clinquantes du centre-ville. Des pierres en tout genre et des sculptures en bois à l’effigie de Pokémon de la région ornaient la vitrine ; l’agencement était grossier et mériterait un réarrangement complet. Une statue en bois grandeur nature d’un Wagomine gardait silencieusement l’entrée ; les traces de suie noire déposées par la montagne de charbon véritable qui reposait sur elle achevait de parfaire l’illusion. Il était censé y rencontrer un guide. « Tu verras, c’est le meilleur de toute la région » disait le dernier message de son ami. Toujours dans l’emphase. Il en vint à se demander si ce n’était pas encore une mauvaise blague de sa part.
En poussant la porte d’entrée, celle-ci heurta des clochettes maquillées en Korillon. Immédiatement, une forte odeur de fumée assaillit ses narines, il en découvrit rapidement l’origine en apercevant un Chartor allongé dans un panier en osier. Il avait relevé lentement la tête aux tintements des clochettes, curieux de voir de nouveaux arrivants ; il la reposa tout aussi lentement une fois son étonnement passé, on devina un léger soupir, perceptible à la fumée qu’il expulsa de sa bouche. A peine avaient-ils franchi le seuil que Lixy se rua vers un abreuvoir rempli d’eau spécialement dédié aux Pokémon. Au comptoir, un jeune homme était en discussion avec une dame d’un standing certain, coiffée d’une chic capeline noire au bord plus large que de raison et sur lequel une foison de rubans aux tons orangés élégamment disposés manquait de déborder. C’était la seule cliente du magasin. Le vendeur, à en juger par son visage juvénile, ne devait pas avoir plus de dix-huit ans. Sa chevelure rouge, attachée en vrac derrière la tête lui paraissait furieusement familière. Comme il ne pouvait obtenir, il entreprit de visiter les lieux
L’intérieur de la boutique était à l’image de sa façade : intégralement en bois et quelque peu désordonné mais l’ensemble dégageait un sentiment authentique et convivial, on se sentait presque gêné de pénétrer sans invitation dans l’intimité de ces gens. Sur tous les murs étaient accrochées des étagères remplies de minéraux, de roches et de minerais aux couleurs et aux formes aussi variées qu’improbables ; ici des quartz et des oxydes, là des sulfures et des roches magmatiques, des obsidiennes aux reflets ébènes aux les pierres et les cristaux étaient encore à dans un état brut, captifs de la roche, se débattant dans tous les sens pour s’en extraire, ce qui leur conféraient leur aspect si irréel. Tout ce spectacle pour les yeux provenait du Mont Abrupt comme le précisait fièrement les si nombreuses étiquettes qui parsemaient le peu d’espace vide encore disponible.
Après avoir assouvi sa soif, Lixy, d’humeur joueuse, s’était dirigé vers le Chartor, et l’exhortait à le rejoindre en sautillant autour de lui. Chartor cracha alors un jet de fumée dans la gueule de cette petite boule de poils pour le calmer. Même s’il toussota un peu, Lixy repartir à la charge avec la sérieuse intention de déloger le Pokémon de sa couche. Il esquiva aisément les jets de fumée suivants et Chartor dut se résigner à bouger. Il se leva péniblement, alourdit par le poids des âges, mais prit vite goût aux plaisanteries de Lixy. La scène s’était déroulée sous les yeux envieux d’un Chaglam pris au piège dans le sac à main de la cliente.
Une étale avait particulièrement retenu l’attention de Tanguy, celle-ci faisait l’étalage d’une impressionnante collection de pierres évolutives ; de la banale Pierre Feu aux scintillantes Pierres Eclat, elles étaient toute là et en nombre. Il s’étonna surtout de leurs prix, elles étaient au moins deux fois moins chères que celles en ventes au cœur du pays. Il fallait absolument qu’il pense à en ramener quelques unes avec lui. D’une manière assez astucieuse, des statuettes en bois de Pokémons qui évoluent grâce à ces pierres avaient été placés à côté des pierres adéquates. Ainsi un Cornèbre se tenait au milieu des Pierres Nuit et des Roselias à côté des Pierres Eclat. Au centre de la pièce se trouvait une table en bois comme le reste du mobilier mais celle-ci disposait d’un plafond de verre qui protégeait toute une série de pierres précieuses, parfois même gravées. Des rubis, des saphirs, des émeraudes brillaient de mille feux grâce à une fenêtre zénithale qui laissait filtrer les rayons du soleil qui étaient directement dirigés sur la table.
Mais le plus surprenant dans tout ce bazar était les deux grandes statues de Maganon et Elekable qui accueillaient les visiteurs. Elles étaient de facture remarquable bien que leur corps élancé tranchait de manière radicale avec leur apparence d’ordinaire plus massive. Leur face terrible était marquée par une gueule béante souriante, présage sinistre du sort réservé aux impudents qui croisent leur chemin. Maganon tenait dans une main levée un ruban enflammé virevoltant, souple et léger malgré la rigidité inhérente du bois. Elekable balançant sont corps vers l’avant tendait son bras gauche devant lui, la main grande ouverte, l’autre bras s’élevait au dessus de la tête. Ses deux queues accompagnaient le bras en avant dans un mouvement vif. Dans son dos flottaient huit sphères formant un cercle sur lesquelles étaient gravés des signes anciens dont le sens s’était perdu au fil des siècles. Tous deux posaient un pied sur des nuages stylisés qui faisait office de contre poids. Les statues étaient également vêtues de tissus aux motifs floraux noués autour de leur cou et de leur hanche. Ils arboraient l’apparence et les poses typiques des vieilles divinités, incarnations de la foudre et du feu d’un folklore en perdition. De telles œuvres seraient du plus bel effet dans son arène mais il n’osait pas en regarder le prix. Peut-être arriverait-il à convaincre la Ligue du bien fondé de s’en procurer, arguant de la mise en avant d’artistes indépendants et de la préservation d’un patrimoine culturel. Il pourrait toujours essayer.
Le vendeur terminait d’emballer les achats de la cliente. Dès que la dame eut tourné le dos, le garçon rompit son sourire de façade et se laissa nonchalamment tomber sur sa chaise ; accoudé au comptoir il posa sa tête dans le creux de sa main et relança la vidéo qu’il devait être en train de regarder sur une tablette – apparemment un combat de Pokémon à en croire les sons qui parvenait à Tanguy – avant d’être interrompu par la cliente. Comprenant qu’il ne serait pas servi de si tôt, le champion se décida à aborder le jeune homme.
– Le match est intéressant, lui lança-t-il en arrivant au niveau du comptoir.
– Bof, répondit le vendeur sans quitter l’écran des yeux. Le combat date de hier et j’ai eu le malheur de voir le résultat ce matin. Mais de toute façon, Lucio n’a pas le sens du spectacle, il se donne à fond dès le début et le challenger finit toujours dépassé.
Au même moment, un Charmina mettait KO un Drascore d’un violent coup de genou dans la mâchoire. C’était donc à cause de Lucio qu’il avait passé une mauvaise nuit ; il ira lui en dire deux mots.
– Je vois que tu t’y connais.
– Rien d’exceptionnel quand on vit ici, se battre est nécessaire pour survivre ici, dit-il toujours avec le même ton d’indifférence.
A peine avait-il eut le temps de terminer sa phrase que les carillons résonnèrent dans la pièce. Deux jeunes filles étaient entrées, sans doute plus pour profiter d’un endroit frais et échapper à la chaleur écrasante que pour faire des emplètes. Le vendeur les regarda d’un coup d’œil puis retourna sur sa vidéo.
– Sinon, vous compter acheter quelque chose ?
– En fait, je suis à la recherche d’un guide. On m’a recommandé votre bou…
– Vous tombez mal, le coupa le jeune homme. Moi, je m’occupe uniquement de la boutique. C’est mon père qui est guide et il est occupé sur le chantier de la nouvelle zone de combat. Je doute d’ailleurs que vous en trouviez un en cette période.
Le garçon disait vrai, depuis qu’il avait été décidé d’agrandir la Zone de Combat afin de proposer des défis toujours plus nombreux et stimulants aux dresseurs et surtout de concurrencer les célèbres Arènes Extrême d’Hoenn. Quatre bâtiments, en plus de la Tour, composeraient le parc ; la chanteuse star Dahlia était déjà pressentie pour occuper l’un d’entre eux. Un choix mû avant tout par des motifs économiques, même si les talents au combat de Dahlia n’étaient plus à prouver. En effet en raison des travaux et surtout de la fermeture de la Tour pour cause de rénovation, la région avait perdu toute attractivité. Il fallait absolument retrouver l’afflux massif de visiteurs qui avait cessé du jour au lendemain. De ce fait une majorité des résidents permanents dut se résigner à se faire employer sur les chantiers.
– C’est embêtant, une grimace s’était dessinée sur le visage de Tanguy. Je dois retrouver un ami au Mont Abrupt mais je ne peux pas me risquer à y aller seul.
A la mention du Mont Abrupt, le regard du jeune homme s’anima d’une émotion vive. Il daigna enfin regarder son interlocuteur.
– Il fallait dire tout de suite que vous vous rendr…
Son excitation se transforma en étonnement quand il découvrit en face de qui il se trouvait. Ces cheveux blonds et ce bleu blouson, aucun doute, c’était bien le champion de Rivamar. Il se leva brusquement, faisant tomber sa chaise dont le bruit sourd alerta les deux filles qui s’étaient réunies autour de Lixy ; celui-ci avait abandonné Chartor tout content de regagner son panier, pour de douces caresses.
- AH ! Mais vous êtes Tanguy !
Les filles se pressèrent alors vers le champion, Lixy avec elle suivant le mouvement sans comprendre les raisons de cet engouement soudain. Lui qui espérait passer un séjour incognito, le voilà gâté, heureusement la boutique était presque vide.
– Moi, Cornil, serai votre guide, s’exclama le vendeur d’un grand sourire tout en tapant deux fois son pouce contre sa poitrine.