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Le mousquetaire divin : La vie d'un apprenti de ShiroiRyu



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Informations

» Auteur : ShiroiRyu - Voir le profil
» Créé le 12/09/2019 à 19:40
» Dernière mise à jour le 12/09/2019 à 19:40

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Chapitre 8 : L’inutilité du temps perdu
Chapitre 8 : L’inutilité du temps perdu

« Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise dans mon rapport ? »

« La même chose que les précédentes fois. Si tu peux te dépêcher. »

« BAH ! C’est comme d’habitude. Un village qui avait des problèmes. On envoie les Mousquetaires, le village n’a plus de problème. »

« Il va falloir pousser un peu plus la description, tu t’en doutes non ? »

« Pfff, qu’est-ce que c’est ennuyant. Bon, alors, on a juste eu vent d’un souci de pokémon psychiques dans les environs du village. En arrivant là-bas, j’ai zigouillé quelques villageois qui étaient possédés. Les pokémon psychiques se sont présentés, ont essayé de me menacer mais moi et mon adorable apprenti, nous avons exterminé ces pokémon jusqu’au dernier. »

« Hmm, ces morts étaient-elles nécessaires ? » demanda calmement l’homme en face d’eux alors qu’Ebiné haussait les épaules en répondant :

« Comme ils étaient possédés, cela voulait dire qu’il n’y avait plus rien à faire pour eux. Je n’allais pas me mettre en danger pour ces types alors qu’ils pouvaient être une menace pour leur entourage hein ? »

« Là n’est pas la question, il est possible de les assommer et d’extirper les pokémon psychiques de leurs esprits. »

« Ouais mais ça ne changera pas le fait qu’ils seraient tous morts hein ? »

« Il y a l’art et la manière. Tu as ni l’un, ni l’autre, Ebiné. Tu pouvais aisément les assommer et leurs cadavres n’auraient pas été éventrés d’une horrible manière. »

« Comment pouvez-vous prétendre savoir à quoi ressemblent leurs cadavres ?! » s’exclama Ebiné d’un air faussement étonné, l’homme se tournant vers Soklar :

« Je suis certain qu’il peut me donner des détails à ce sujet. »

« Sans aller jusque là, disons que je l’ai vue utiliser sa rapière avec aisance, messire. »

« Messire ? Ah oui, j’en oubliais mes bonnes manières. Tu ne m’as encore jamais vu. Il est vrai que je ne suis pas très porté sur le public et que je reste souvent dans mon bureau. »

« Je suis vraiment désolé. Je viens juste d’arriver et... »

« Je sais qui tu es Soklar, ou élu d’Arceus. Cela dépend de tes préférences. »

« Soklar me suffit amplement, messire. L’autre n’est qu’un titre et je ne suis pas vraiment certain de vraiment vouloir le porter tout le temps. Ou du moins, de me faire appeler de la sorte comme si je n’étais que cela. Si cela ne vous dérange pas trop. »

« Oh, pas du tout. Enfin bref, retournons à nos Wattouats. »

L’homme avait fini par toussoter avant de se redresser de manière un peu solennelle, Soklar le regardant avec un peu d’interrogation. Il n’y avait pas besoin de faire tout ça.

« Je me nomme Héno. Comme je l’ai déjà dit, je suis chargé de donner les missions aux mousquetaires. Je ne fais pas partie de ces derniers pour éviter justement qu’un mousquetaire soit avantagé par rapport à un autre. »

« Oui mais à ce sujet, le fait que je sois… l’élu d’Arceus, ce n’est pas justement un avantage pour Ebiné ? Ou alors, est-ce que je me trompe ? »

« Oh, je pense plus qu’il y a un sentiment de jalousie qu’autre chose. Bon nombre de mousquetaires auraient aimé t’avoir comme apprenti. »

« De la jalousie, je ne sais pas trop, je ne suis pas vraiment très doué comme apprenti. »

« Tu as été son apprenti, son frère, son élève, pendant de nombreuses années. Même s’il est vrai, que de ce que j’ai appris, elle n’a pas vraiment cherché à t’entraîner, toutes ces années à ses côtés n’ont pas été inutiles, loin de là. »

Soklar émit un grognement. Comme d’habitude, dès qu’on parlait d’elle, il était déjà prompt à réagir, prêt à tout dévaster ou presque. Non, ce n’était qu’une simple exagération mais réellement, il préférait éviter de ramener le sujet à elle. Comme s’il avait ressenti le stress chez le jeune homme, Héno reprit la parole :

« Ne t’inquiète donc pas. Cela n’était qu’un simple avis personnel de ma part. Je ne veux pas que tu te dévalorises ou alors que tu prennes la grosse tête. Tu sembles avoir cette dernière sur les épaules et je suis certain qu’en restant à tes côtés, Ebiné arrivera enfin à se calmer. »

« Il vaut mieux ne pas trop compter là-dessus, Héno ! » s’exclama la femme, prise d’un petit fou rire, comme amusée par ses propos alors qu’il n’y avait rien de drôle.

« Ah… Sincèrement, je sais bien que dans le fond, elle n’est pas mauvaise mais simplement, on va dire qu’elle manque d’une éducation. Est-ce que je peux te la confier, Soklar ? »

« Vous savez que c’est moi l’apprenti et elle la mousquetaire ? Généralement, est-ce que ça ne va pas dans l’autre sens ? »

Le vieil homme ne lui répondit pas, faisant simplement un sourire désolé comme s’il savait que c’était une lourde tâche qui venait de lui tomber dessus. Plus que ça même. Et rapidement, Soklar vint soupirer à son tour, Ebiné se collant à son dos en disant :

« Alors, comme ça, le gentil petit apprenti va venir me materner, c’est bien ça ? »

« Ce n’est pas ainsi que ça doit se passer. Messire Héno, pour notre mission... »

« Eh bien, je me doute qu’elle ne voie pas de la même façon que nous la « vie » mais dans les faits, elle a agit pour protéger le reste des villageois et tu me confirmes qu’elle n’a pas essayé d’en blesser un de son plein gré voire même par inadvertance ? Ainsi, dans les faits, elle n’a rien à se reprocher, n’est-ce pas ? »

« C’est exact. Ah… Enfin bon… On va vous laisser tranquille. Nous reviendrons lors d’un prochain rapport si cela s’avère nécessaire. »

« Ne soit pas aussi sévère avec toi-même et sérieux en toutes circonstances. Les mousquetaires ne sont pas des surhommes, c’est ce que je me tue à dire à chaque mousquetaire qui se présente ici. »

Et le voilà à nouveau en train de plonger dans ses pensées. Visiblement, cela était un véritable problème pour l’homme alors que Soklar et Ebiné le laissaient tranquille.

« Soklar, je voulais dire, je suis quand même contente que tu aies décidé de m’écouter pendant que nous étions au village. Qu’est-ce que cela est plaisant ! »

« Vous êtes vraiment certaine que c’est plaisant ? Je ne suis pas sûr qu’ils pensaient la même. Et au final, de quoi est-ce que vous parlez ? »

« Eh bien, sur le chemin de l’aller et le chemin du retour, tu écoutais vraiment toutes mes paroles, tu ne crois pas que je l’ai remarqué ? »

« Euh, cela me semble normal, non ? Si vous parlez, je vous écoute. Pourquoi est-ce que ça ne se passerait pas ainsi ? »

Et là, sans même lui répondre, elle venait se rapprocher de lui avant de placer ses bras autour de son cou, lui chuchotant dans le creux de l’oreille :

« C’est un secret ! Ou presque… Hahaha ! Bon, pour aujourd’hui, pour la peine, pour fêter notre première mission ensemble, tu sais ce que ça veut dire ? »

Non. Il n’en avait pas la moindre idée. Il se tourna vers la femme, la regardant en haussant un peu les épaules. Qu’est-ce que ça voulait dire exactement ? Mais à voir le sourire dessiné sur ses lèvres, elle avait sûrement une idée tordue en tête.

« Qu’aujourd’hui, nous allons manger à nouveau ensemble. N’est-ce pas une excellente nouvelle que voilà ? Tu n’es pas content ? »

« Euh… D’accord ? Cela ne me dérange pas mais pour la peine, nous irons manger à la cantine des mousquetaires, avec les autres. »

Le grand sourire qu’elle avait au visage venait de disparaître en un éclair. Visiblement, elle ne s’était pas vraiment attendue à ce que le jeune homme lui dise ça, Soklar reprenant :

« Comme ça, nous verrons un peu plus de monde et puis, je n’ai pas envie que les autres apprentis croient que je suis un associable. »

« C’est pas une question d’asociabilité si t’as pas envie de manger avec les autres. »

« Justement, c’est le terme pour définir cela : associable. » répliqua Soklar alors qu’il s’était retourné pour voir le visage masqué de la mousquetaire des ténèbres. Même derrière le masque, il savait aisément qu’elle était en train de bouder.

« Je ne vois vraiment pas l’intérêt d’y aller. Pfff… Et ça ne sera pas pareil. »

« Faites donc un effort. Dites-vous que c’est votre façon de vous faire pardonner pour ce que vous avez fait dans ce village. »

« Mais je n’ai pas à me faire pardonner ! D’où est-ce que vient cette blague à ce sujet ? Je n’ai rien à me reprocher ! J’ai fait ce que je voulais faire ! »

« Même pour moi, vous ne feriez pas un petit effort ? Je pensais que ma maîtresse était vraiment apte à tout accomplir. »

« AH ! Mais je ne vais pas tomber dans un piège aussi grossier que ça ! Je suis bien plus impressionnante que tu ne le crois ! Ah ! Tu te trompes lourdement à mon sujet ! »

« Alors, si vous êtes aussi douée pour éviter mon piège, pourquoi s’attarder à cela ? Vous devriez être aisément capable de manger tranquillement en ma compagnie, non ? »

Il voyait parfaitement qu’elle était tiraillée. Elle ne devait pas avoir l’habitude de devoir se battre entre deux points de vue différents. Pour terminer, il posa délicatement une main sur son épaule avant de dire :

« Maîtresse Ebiné, je suis certain que vous en êtes capable. »

« RAAAAAAAH ! Bon d’accord ! On va aller manger à la cantine avec les autres ! Mais ils ont pas intérêt à se moquer de toi sinon, ils auront une mauvaise surprise en allant se coucher cette nuit ! Je tiens à te prévenir ! »

C’était tout ce qu’il voulait entendre de la part de la femme masquée. Heureusement, il venait de marquer quelques points sur elle et il avait plus ou moins compris une chose en ce qui la concernait. Elle n’était pas complètement obtuse et donc imperméable à toute amélioration. Ce qui voulait dire qu’il y avait une marge de progression qu’il serait difficile à ignorer.

« Par contre, je veux que ça soit clair : cela veut dire que toi et moi, on mange à la même table hein ? Nous sommes d’accord ? »

« Bien entendu, maîtresse Ebiné. Vous vouliez quand même pas manger toute seule dans votre coin et moi dans l’autre, non ? »

« Non ! Je n’ai pas dit ça ! Ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit ! Je ne pensais pas ça comme ça ! C’est tout simplement n’importe quoi ! Raaaaaah ! Pourquoi est-ce que tu m’embêtes autant ? C’est moi la mousquetaire ! Et toi, tu es juste un gentil petit apprenti à croquer je vais dévorer ! »

Hmmm ? Le dévorer ? Non merci. Il n’était pas comestible, il tenait à le signaler. Et oui, il préférait la prévenir car il n’avait pas totalement confiance dans l’alimentation de la femme masquée. Mais vu que c’était comme… elle, il savait que le bas du masque pouvait se retirer pour lui permettre de manger.

« Soyez sage et peut-être que je vous donnerais mon dessert. »

« Hey ! Tu vas peut-être respecter ton aînée, Soklar ? »

Oui, il avait dit cela en rentrant dans la cantine. Au même moment où elle avait répondu, quelques regards se tournaient vers eux. Beaucoup d’apprentis étaient interloqués, il semblait y avoir aussi quelques mousquetaires mais qui mangeaient entre eux.

Oui, c’était une si grande rareté qu’Ebiné se déplace à la cantine que tous se demandaient pourquoi elle était présente ici. Pour autant, elle vint se placer à une table, à distance des autres avant de laisser Soklar s’asseoir en face d’elle. Et maintenant ? Eh bien, c’était l’heure de manger ! Il allait prendre les conseils de messire Héno à la lettre !