Souvenirs enracinés. de Satine Chen

« Nous sommes désolés, professeur pour ce malentendu.
- Ne le soyez pas, Officier Jenny. Vous n'avez fait que votre travail. »

Régis avait été mis en garde à vue, après la panique causée par la fuite de Jun. C'est alors que son grand père arriva et vit aussi l'état de son petit fils. Il était trempé et il lui restait de la mousse dans les cheveux.

« Régis ? Qu'est-ce qui t'as prit bon sang ! On t'a cherché partout.
- Je suis désolé, grand père mais j'avais vu Jun. Alors, j'ai décidé de le poursuivre. Mais comme tu peux le remarquer, il a réussit à s'échapper. »

Sam baissa la tête.

« Où sont Savanah et Karl ? Et Satine, ça a été ?
- Karl et Savanah sont à la cafétéria. Pour ce qui est de Satine… »

Il s'arrêta.

« Disons que tout ce passait bien, jusqu'à ce qu'elle perde le contrôle de la situation. Elle a raté la qualification à 1 point. »

Régis resta silencieux un moment puis demanda à son grand père :

« Elle est ou ?
- Elle doit être dehors. Pas très loin. Nous sommes allés la voir à la fin du concours. Elle n'a rien dit et est sortit.
- D'accord. »

Tout d'un coup, un petit sourire éclaira le visage du grand père.

« Quoi ?
- Rien, c'est juste qu'elle me rappelle quelqu'un cette enfant…
- Peut-être…
- Ho que si, je peux te l'assurer. Partir sans dire un mot, après une défaite, seule, pendant plusieurs heures… Ca me rappelle quelqu'un.
- Elle n'est pas ma fille pour rien. Je vais essayer de la trouver. Je vous retrouve à la cafétéria après. »


Régis s'éloigna et se dirigea vers l'entrée du bâtiment. Il chercha Satine des yeux. C'est alors qu'il la vit. Elle était sur un banc, et regardait ses pieds fixement. Il s'approcha et vint s'asseoir à côté d'elle. Il posa une main sur son épaule. Elle lui dit :

« Je savais que c'était une mauvaise idée… »

Régis secoua la tête d'agacement.

« Mais non ! La défaite fait partie de la vie…»

Elle ne répondit pas.

« Tu sais ? Quand j'étais jeune, je croyais que j'étais invincible et que j'étais le dresseur le plus puissant au monde. J'avais le monde entre mes mains. J'ai participé à la ligue de Johto. J'ai gagné tous les badges. Je pensais que j'allais tous les battre, que j'étais le plus fort. Je suis arrivé à la ligue, et j'ai perdu. Une partie de mes illusions s'est écroulé. Je ne dis pas que j'ai baissé les bras, loin de là, j'ai continué… Et encore, et encore… J'ai fait de nombreux combats, je suis arrivé très loin dans la compétition… Mais je n'ai jamais été jusqu'au bout. Il me manquait quelque chose, pour devenir Maître Pokemon… Sacha, le père de Jun, y est parvenu. Il avait les tripes pour. Je n'avais jamais vu un gars aussi déterminé. Personnellement, j'ai préféré suivre un autre chemin, que je ne trouve pas plus mal. Je me suis battu dans un autre domaine et j'y suis arrivé. Tu sais Satine, ce que je veux te dire, c'est que le véritable échec, c'est quand tu baisses les bras une bonne foi pour toute ! Je trouve que tu as été formidable. »

Satine lui sourit et lui répondit :

« Tu dis ça parce que tu es mon père. »

Régis rit.

« Peut être ma chéri. Mais n'empêche, je pense que si tu n'avais pas été distraite, tu aurais pu remporter cette manche. Ne t'inquiète pas, tu auras d'autres combats, et d'autres épreuves. »

Il passa une main autour du cou de sa fille, qui vint se nicher contre lui. C'est alors, qu'elle remarqua qu'il était mouillé, et qu'il sentait bizarrement, un drôle de produit. Elle leva la tête vers lui et vit la mousse dans ses cheveux. Elle le regarda perplexe.

« Pourquoi tu as de la mousse dans les cheveux ? »

Régis éclata de rire et serra un peu plus contre lui sa fille qui lui répondit nonchalamment.

« Je suis désolée de te dire ça, papa, mais tu pues. »

Il rit de plus belle.

« C'est pas grave !
- Mais j'étouffe ! »


Quelques minutes plus tard, Régis et Satine rejoignit les autres. Régis fit un signe à sa fille pour lui dire qu'il allait aux toilettes, pour passer son visage et ses cheveux un peu à l'eau. Elle ne le retint pas. D'ailleurs quand elle vint s'asseoir, elle commença à renifler ses habits pour vérifier, qu'elle ne sentait pas elle-même le produit. Savanah était en bout de table avec son fauteuil. Satine vint s'asseoir à côté de son grand père, qui posa une main sur sa tête. Elle le regarda et le dévisagea attentivement. Il lui demanda :

« Qu'est-ce qui a ? Je ne vais pas te manger ?
- Dis-moi. Tu n'as pas rencontré un seau de javel ou un extincteur, ces dernières heures ? »

Chen commença à rire.

« Pourquoi dis-tu ça ?
- Parce que j'ai faillit mourir à cause de l'odeur putricide d'un produit dont je ne peux identifier le nom et dont papa empeste. »

Un fou rire général s'abattit à la table. Satine maugréa. C'est alors que Régis revint et il remarqua l'allégresse de tous. Il s'assit à côté de Karl, qui recula un peu. Régis tourna la tête vers lui, perplexe. Savanah prit alors la main de son père et lui sourit.

« Ne t'inquiètes pas, papa ! Même si tu pues, je t'aime quand même. »

La tête de Régis se décomposa d'un coup. Il regarda Satine avec des grands yeux accusateurs. Elle soupira.

« De toute façon que je l'aurais dit ou pas, il sent à un kilomètre à la ronde ce truc ! »

Régis se leva alors.

« C'est bon, j'ai compris, je retourne à l'hôtel pour prendre une douche. »