Un protocole à suivre. de Sawsen

Non pas que je me lassais de marcher indéfiniment dans ce désert ou bien même que les jérémiades et complaintes incessantes de Claire étaient à la limite du supportable. Je dois avouer que j'étais bien heureux que nous arrivions enfin devant les dites portes du laboratoire. "J'ai mal au pied" ou encore "On est bientôt arrivé" étaient les deux phrases que j'avais entendu le plus cette dernière semaine. Il était grand temps que nous arrivions car nous commencions à manquer d'eau et je ne donne pas cher de notre peau dans des conditions pareil. La tempête de sable constante ne nous a pas facilité la tâche pour venir jusqu'ici, le champ de vision est réduit et nous ne pouvions même pas voir un objet qui se situait à plus de cinq mètres. Les Pokémon étaient aussi effrayés que nous à notre vue, certains se figent se fondant dans le décors comme les Cacnéa et les Cacturne. D'autres on bien tentés de nous piéger comme ces quelques Kraknoix qui nous ont fait tomber dans leur piège. Finalement nous sommes tout de même arrivé en entier. Sale, crasseux. Mais entier. Le plus embêtant dans l'histoire c'était de devoir vider nos chaussures tout le temps.

Le sas du laboratoire était totalement hermétique, le sable pouvait même parfois recouvrir toute la porte et allait jusqu'au niveau de l'observatoire. Notre arrivée à peut être forcé le désensablage ou peut être qu'un ravitaillement à été fait il y a peu. La chance était donc en notre présence ce jour là, sinon nous aurions du attendre dehors jusqu'à l'ouverture des portes et que nous puissions enfin pénétrer la forteresse. Je m'approchais donc du sas et posait ma carte magnétique sur le socle encore poussiéreux. Les portes s'ouvraient dans un grincement effroyable. Le crissement du sable se frottant contre le métal. À l'intérieur le professeur Éléonore nous attendait accompagné d'un chariot sur lequel se trouvait des Pokéball et des bouteilles d'eau qu'elle nous tendis pour nous désaltérer.
"Suivez-moi" Dit elle tout en nous tournant le dos puis elle commença à nous faire une visite guidée. Claire regarda dans ma direction puis sans réfléchir nous suivions le professeur à travers les couloirs sinueux du centre de recherche qui avait visiblement bien changé depuis la dernière fois que j'avais pu arpenter moi même ces couloirs il y a longtemps.
"Nous avons reçu une généreuse contribution il y a quelques années, juste après ton départ pour être exact suite à l'incident. Des dons ont été levé pour que ce genre d'évènement n'évite de se reproduire. Pour être exact j'ai préparé une petite liste de tout ce qu'il se trouve entre ces murs" Tout en marchant elle sortit de la poche de sa blouse un petit papier froissé qu'elle semblait déjà avoir sorti des dizaines de fois auparavant.

Elle reprit son souffle puis s'élança :
"Le centre se divise en six étages, chacun d'eux divisés en quatre ailes.
- Il y a trois Laboratoires techniques pour la maintenance.
- Environ vingt-deux ascenseurs.
- Quelques cent-vingt appartements répartis sur les six niveaux.
- Un hôpital qui fait aussi centre Pokémon.
- Treize salles de conférences qui peuvent être utilisées simultanément.
- Deux ateliers.
- Quatre restaurants.
- Un centre d'élevage unique situé sur tout le premier niveau dans lequel nous élevons les différentes espèces connues de ce désert ainsi que d'autres plus exotiques mais tout aussi adaptées à cet environnement.
- Plusieurs centre d'analyses réparties sur les laboratoires à travers tout le complexe, mais je n'ai plus vraiment le chiffre en tête.
- Il y a aussi deux salles de cinéma. Pour les films montés que nous produisons mais aussi pour le divertissement, les salles sont presque toujours actives, même à quatre heure du matin si l'envie vous prenait de regarder un film.
- Un panorama situé sur le seul étage supérieur qui aussi l'endroit ou se trouve mon bureau. C'est le seul niveau surélevé par rapport à la zone d'élevage.
- Nous sommes approximativement 133 personnes à travailler ici chaque jour et à dormir sur place, bien sur je compte aussi les enfants qui ont l'école ici et des salles de jeux que je n'ai pas compté de le lot."

Après avoir fini son monologue, je jetais un coup d'œil discret à ma partenaire qui semblait déroutée par la taille du complexe alors qu'à l'extérieur il ne ressemblait à s'y méprendre qu'à un petit laboratoire perdu au milieu du désert. Mais qui une fois fouillé en profondeur se révélait être un bâtiment gargantuesque. Le professeur nous abandonnait devant les chambres qui nous étaient destinées. Nous étions, Claire et moi disséminés chacun à un bout de l'aile. Nous entrions dans nos loges. La mienne portait le numéro "61" c'était le même que celui que mes parents avaient lorsqu'ils travaillaient ici. Avant que je rentre, Phedra m'avait glissé dans la poche de mon sac une convocation dans son bureau. Pendant ce temps, Claire qui avait eu le droit à un appartement tout spécialement aménagé rien que pour elle, déballait ses affaires en vrac sur son lit. Je me mettais à l'aise à mon tour. Je sortais Noxx de sa Pokéball et le laissait gambader à son gré dans la chambre. Il finit par se coucher sur mon lit après avoir sautillé dessus pendant un bon quart d'heure.

Le soir venu, je répondais à la convocation de professeur dans son bureau, à mes côté se tenait fièrement mon compagnon qui marchait nonchalamment. De leur côté tout ceux que nous croisions déviaient le regard, changeais même de côté pour longer les murs à mon passage Bien que la sensation d'être craint ne m'était pas désagréable, c'était mon compagnon qui inspirait la terreur. J'étais prêt à parier que cela avait un rapport avec l'«amusante anecdote» dont le professeur avait évoqué dans sa lettre.

"Qu'est ce que tu fais avec ça, ici ?!" Criait Éléonore dès que j'entrais dans la pièce. Elle s'armait d'un balais et semblait décidée à faire la peau à Noxx en lui courant après. "Range moi cette chose !" Après l'avoir rappelé dans sa Pokéball, le professeur un peu calmée, je lui rendait son bien. "Ne vous inquiétez pas, tout est bien à l'intérieur. J'aimerais que vous m'expliquiez pourquoi... Noxx est devenue une bête noire ici en si peu de temps." Elle soupira et m'expliqua. "Après que tu sois parti, en fait une année et quelque après, Noxx s'est infiltré dans l'institut. Tout d'abord il a creusé une des parois, et des tonnes de sable se sont infiltrés à l'intérieur. Ensuite, il a commencé à attaquer les gens et à mordre les câbles électriques de tout l'étage inférieur. Cette sale bête à entrainé un sacret carnage ici. Il est si petit que même en lui courant après pendant des jours il arrivait à se cacher partout et à se faufiler dans les conduits à plusieurs reprises ! Mais tout ce qu'il cherchait c'était ta chambre. Et une fois à l'intérieur il s'est mis sous ton ancien lit et s'est mis à protéger le lieu comme son sanctuaire. Il attaquait tout ce qui tentait d'entrer. Mais sa morsure étant un peu faible j'en ai profité pour le capturer et te l'envoyer. Enfin c'était une longue histoire, depuis c'est une vraie star pour les enfants ici. Pour les adultes c'est devenu le cauchemar du lieu."
"Je vois... Tu as dit que t'avais une mission pour moi."
"Maintenant que vous êtes deux, je pense que vous êtes encore un peu jeune pour cette mission. Mais je vais t'expliquer. Peut être que vous pourriez tous les deux faire une partie de votre apprentissage ici. Tu pourrais devenir le scientifique que tu as toujours voulu être ; Claire pourrait même devenir une très bonne éleveuse à ce que j'ai entendu..."
"C'est ce que j'avais l'intention de faire pour ma part, j'en parlerais à Claire. C'était juste pour ça ?" Demandais-je avec insistance.
"Non, mais pour le reste, nous aurions besoin de la grande salle de conférence et de convoquer tout le monde."
En sortant de la pièce, je tombais nez à nez avec Claire qui était adossée à la porte. "Que fais-tu ?" lui demandais-je poliment.
"Rien, je passais par ici, j'aurai aimé poser quelques questions au professeur."
"Quelles sont elles ?" Interrogeas Éléonore qui allait sortir en même temps que moi.
La jeune fille fronça des sourcils : "Je voulais savoir quel genre de recherches vous effectuez ici."
Le professeur croisa les bras puis répondit : "Nous cherchons un moyen de rendre à ce désert une vivacité et une fertilité et ce tout en dérangeant le moins possible la faune locale. Nous aimerions découvrir la possibilité de rendre n'importe quelle terre exploitable pour être franche. Nous faisons aussi beaucoup de recherches sur les moyens de survie qu'ont adoptés ces Pokémon en milieu aride, c'est fascinant."
Claire partit dans son coin tout en grommelant. Je n'étais pas sur d'avoir bien saisi ce qu'il venait de se passer. Je rejoignais ma chambre, Noxx calmement rangé dans sa Pokéball. Si je me souviens bien, ceci s'est produit environ une semaine avant l'envol des Vibraninf, je voulais que tout soit prêt pour l'évènement. Plus l'heure approchait plus mon petit Pokémon était excité. Le soir même, il ne tournait qu'en rond, impossible de dormir dans ces conditions. Bien que ça n'ai pas été la seule contrainte pour m'endormir ce soir loin. Outre mon Kraknoix qui gambadait gentiment dans ma chambre autour de mon tapis de sol jusqu'à limer l'acier à son passage répété. J'avais attrapé une migraine effroyable, alors que je commençais à trouver le sommeil, ma porte s'ouvrit lentement. Je n'ouvrais qu'un œil, pensant que Noxx se chargerait de l'oppresseur afin que je puisse enfin trouver le sommeil, mais il ne fit rien.. Alors la porte s'ouvrit un peu plus grande, laissant entrevoir une gigantesque masse difforme se dirigeant en ma direction prêt à se jeter sur moi !
"Saaaaw" disait elle d'une voix tout droit sorti d'un film d'horreur. Je sautais en dehors de mon lit paniqué, j'allumais la lumière pour enfin voir ce qu'il se passait. Puis je vis Claire, qui se tenait devant moi entièrement emmitouflée dans sa couverture qui me jetais un regard désespéré. "J'arriverais pas à dormir toute seule ! J'en peux plus, il fait noir ! Ça fait peur ! Mes voisins sont en train de faire des complots chelou dans leur chambre... J'ai l'impression qu'ils vont me jeter un sort ou je sais pas quoi. Je peux dormir avec toi ? Rien que ce soir c'est promis !" me supplia-t-elle. Inutile de dire ce qui s'est passé par la suite. Rien qu'une nuit qu'elle disait. Après ça, Claire n'a plus jamais redormi dans sa chambre, elle s'est installé bien gentiment dans la mienne, elle et ses tonnes de vêtement. J'étais incapable de dire à quel moment elle avait réussi à apporter tout ça. Mais elle était terrorisée à l'idée de devoir retourner dans sa chambre, alors je l'ai laissé dormir ici. Trouver le sommeil après ça était devenu encore plus difficile. Noxx qui faisait de plus en plus n'importe quoi dès la nuit tombée. Claire qui ne semblait absolument pas perturbée par les extravagances nocturnes de mon compagnon. À dire vraie, elle avait même l'air plutôt à l'aise, peut être un peu trop. Elle était du genre à beaucoup bouger la nuit. Je me suis réveillé plusieurs fois en dehors du lit... J'ai même eu le droit à quelques bleus au réveil.

Chaque matin de cette dernière semaine que je passais en compagnie de Noxx suivait une routine très stricte. Je me réveillais doucement aux alentours de 5h30 du matin après avoir très peu dormi. Je me frayais un chemin à travers les cheveux de Claire qui prenait des formes de Saquedeneu dès que je fermais les yeux (je ne serais pas étonné d'apprendre qu'il y a une forme de vie encore inconnue là dessous). Dès que je me suis débarrassé de mon oppresseur je me dirigeais vers la cuisine ou je préparais mon petit déjeuner que je partages avec Noxx qui se jette pour la nième fois contre le même rebords de la table. Il couine pendant quelques minutes puis réveille Claire qui semble croire depuis tout ce temps que c'est le son qui produit le réveil puisqu'elle tâte la table basse pour taper sur celui-ci qui ne marche d'ailleurs même pas. Une fois que Claire à repris forme humaine après s'être débarrassée de son pyjama pour enfiler une tenue plus classique et avoir coiffer ses cheveux. Elle se prépare elle aussi à manger et moi je pars aider les chercheurs en traînant des pieds. Pendant ce temps Noxx me suis de très prêt, les deux voisins me sourient puis changent de couloir à la vue de mon compagnon. Claire pendant ce temps part à son entrainement avec Maddie et rejoint ensuite l'éleveur qui lui apprend alors les bases sur l'élevage de Cacnéa que le laboratoire entretient. Une fois nos tâches accomplies nous nous rejoignons tous les deux à la sortie du laboratoire ou nous marchons quelques heures à la recherches des galeries qu'utiliseront les Kraknoix pour leur futur envol. Une fois fait, nous rentrons, mangeons, nous couchons.

J-2 avant l'envol. Cette fois ma routine est légèrement modifiée. D'habitudes les Kraknoix sont des êtres solitaires, mais quelques jours avant l'envol c'est l'heure de la période nuptiale. Une fois qu'ils auront trouver une partenaire, ils évolueront et se répartiront aux quatre coins du désert. Seuls une poignée arriveront à leur dernier stade d'évolution. Pendant cette période nous pouvions apercevoir des nuées entières de Kraknoix passer prêt du laboratoire. Éléonore et ses acolytes surveillent de très prêt leur flux migratoire. Si le labo se trouvait sur leur passage ils n'hésiteraient pas à creuser au travers. Ils cherchent des oasis souterrain, la plupart du temps on peut en trouver prêt des abîmes où ils naissent. Les Libegon y pondent leurs œufs. Les larves naissent puis se repartissent dans le désert où ils survivront en grande partie sur les proies qu'ils piègent. Puis une fois la période arrivée, ils reviennent sur leur lieu de naissance où ils évolueront. Dans le cas de Noxx, lui et moi savons parfaitement où se déroulera son envol, d'ailleurs tous les Kraknoix le savent en ce moment même. C'est pourquoi nous pouvons apercevoir du pont situé au premier étage du complexe, les vagues formées par les migrations souterraines des Pokémon qui se rendent au lieux de rencontre. C'est une migration assez lente. Chacun se suivent en file indienne, formant ainsi plusieurs lignes visibles dans le sable qui disparaitront rapidement avec les vents qui balaient le sol. Je me tenais alors à la barre à observer par où partait tous les Kraknoix, Noxx en faisait autant en se tenant au bord d'où il manqua de tomber à plusieurs reprises.

Jour J. L'endroit était particulièrement silencieux. Claire avait dormi calmement dans son coin, personne ne m'avait brusqué. Même Noxx avait dormi paisiblement à mes pieds sans qu'il ne s'excite où ne fasse de bêtises. Les cheveux de Claire n'avait pas non plus repris vie pendant la nuit. Levé vers huit heures, je ne brusquais pas mes hôtes, je préparais sagement les sacs de couchages car nous allions devoir passer la nuit dehors. Claire se réveilla lentement puis caressa tranquillement Noxx qui avait migré à ses pieds lorsque je m'étais levé. Elle s'endormait dans son bol de céréale alors qu'elle avait encore du mal à ouvrir les yeux mais elle restait muette. Je sortais après m'être préparé et avoir enfilé mes chaussures montantes pour éviter que le sable ne s'infiltre. J'étais paré pour aller au point de rendez-vous. J'entendais dans l'aile au loin, en sortant de mon appartement, une porte claquer. Mais aucun signe de vie dans tout le complexe. Comme si nous n'étions plus que tous les trois dans l'endroit. Vers treize heure nous quittions les lieux. Pour ce dernier jour le chemin allait être rude car une violente tempête de sable nous avait surpris, nous atteindrions le point de rendez-vous aux alentours des dix-sept heures, il fallait que nous y soyons avant la tomber de la nuit, alors nous étions encore large. Au cœur de la tempête, j'ouvrais la marche, suivi de prêt par Noxx qui ne me lâchait pas d'une semelle et qui était pot de colle depuis ces derniers jours. Puis de Claire qui tenait la lanière de mon sac pour ne pas nous perdre. Les communications étaient coupées, nous ne pouvions pas échanger un seul mot. Cette traversé du désert me paraissait interminable, je jetais quelques fois un regard à Noxx qui se dépatouillait dans le sable. Quelques fois quand je le faisais, un sourire se dessinait sur mon regard. Je voyais à quel point il avait évolué depuis la première fois que nous nous étions rencontrés. Je voyais tout le mal qu'il se donnait malgré son handicap. Je sentais parfois la pression monter, cette sensation horrible dans la gorge, comme si on avait avalé du sable. Lorsque cette retenue en devient presque douloureuse. Alors à ces moments, je regardais à travers la tempête et je me concentrais sur notre chemin. Même si nous n'avions pas besoin de moi, Noxx connaissait parfaitement le chemin, c'était lui qui nous guidait. La tempête de sable ne le dérangeait pas du moins du monde. Plus nous nous approchions du centre plus les vents étaient violents. Je récupérais la main de Claire dont les cheveux volait derrière elle. Je hochais la tête pour vérifier si tout allait bien. Elle acquiesça à son tour. Sans lui lâcher la main, je la ramenais à ma hauteur et nous continuions le chemin jusqu'à arriver sur une zone dangereuse. Noxx se stoppa net. Claire n'avait pas vu que je m'étais arrêter et manqua de tomber dans l'un des cônes creusé par un des Kraknoix. Noxx se mit à creuser à son tour. Je me mis derrière Claire et la poussa dans le cône qu'il venait de créer. Je sautais à mon tour.

"T'es taré ?! Je peux retirer mon masque ?" M'engueulait Claire. Nous étions tomber dans les tunnels créé par les migrations que nous avions vu les jours précédents. Je refusais en hochant la tête de droite à gauche. L'endroit était pauvre en oxygène, il allait falloir attendre que nous trouvions la lumière des tunnels. En attendant nous devions suivre Noxx à l'aide d'une corde que je venais de lui attacher. Il n'y avait pas de lumière. L'endroit était entouré d'une certaine aura. Il y faisait noir, il n'y avait absolument aucune lumière. Comme nous étions prêt de la surface nous pouvions entendre la chanson produite par les vents qui était amplifiés par les parois et l'écho à l'intérieur de la grotte. "Ce son..." fit remarquer Claire. "Ce n'est pas une tempête classique n'est ce pas ?" Le rythme que l'on pouvait percevoir à l'intérieur de la grotte était très précis, il s'accélérait à mesure que nous avancions. Depuis le début de la semaine, les Libegon natifs de cette abîme volaient au dessus de l'endroit pour protéger les petits qui s'approchaient du socle d'évolution. Leur vol produit un son très particulier. Leurs ailes sont suffisamment rapide et puissantes pour faire une tempête de sable, alors lorsque des dizaines se rejoignent au même endroit, ils produisent un véritable cyclone pendant toute la durée de l'évènement. Il y avait encore plusieurs dizaines de Kraknoix qui se déplaçaient dans le tunnel. Certains nous frôlaient alors qu'ils marchaient sur les parois du tunnel. Directement au dessus de nos têtes ou sur les murs, il en venait de partout.

Nous arrivâmes enfin à la lumière. Le sable fin et sec caractéristique du désert de la Route 119 devenait plus sombres et se durcissait à mesure que nous approchions de l'oasis souterrain. Sur place l'endroit était incroyable... Une immense oasis s'étendait sur des dizaines de mètres. Sur les parois des niches préparées par les Libegon qui formaient comme des chambres en terre disposées sur le côté les uns sur les autres par groupe de cinq ou six où ils déposent leurs œufs. Au centre se trouvait l'oasis. Plusieurs îlots se trouvaient au centre, on pouvait clairement voir que ces îlots étaient formés par les retombées de sable du haut de l'abîme. Nous enlevions notre masque, puis je détachais Noxx qui se fondait dans la masse. Il y avait des grappes de Kraknoix partout. Nous pouvions à peine marcher par peur d'en écraser un. Puis la cérémonie débuta. Je tendais à Claire un casque de protection que nous enfilions directement. Nous nous asseyons en tailleurs au loin puis nous profitions du spectacle.

Nous surent que cela commençait lorsque les claquements et les bruits de fouilles du sable cessèrent tous d'un seul coup. Un silence pesant se fit ressentir. Au loin nous pouvions voir que la tempête à l'extérieur s'estompait. Les Libegon s'approchèrent tous de l'îlot central où ils se mirent à faire une danse rituelle. Un mâle et une femelle lancèrent un combat synchronisé ou le but n'était que de faire une démonstration de leur potentiel tous les Kraknoix contemplaient le spectacle sans aucun bruit autre que les coups que se portaient les deux dragons. Puis un troisième Libegon s'élança du haut de l'abîme pour se relancer en piquée du bas de l'oasis pour remonter et percuter un des pans de la crevasse qui s'écroula sous le coup. Des tonnes de sables vinrent percuter l'un des groupes de Kraknoix situé juste en dessous qui furent enseveli. Sans se préoccuper de ce qui venait de se passer les Pokémon continuèrent leur danse. Claire me regarda inquiète de ce qui avait peu leur arrivé. Je pointais du doigt le monticule de sable qui venait d'être créé où l'ont pouvait apercevoir qu'ils étaient simplement remonté à la surface du sable en creusant un peu. Ils se secouèrent du sable accumulé puis reprenaient leur contemplation du combat. Deux se regardèrent l'air heureux comme s'ils venaient de recevoir l'autographe de leur plus grande idole. Ce pan de terre créa alors un pont sur lequel tous s'accumulèrent. Noxx en première ligne se dirigeait à son tour sur la presqu'île. Les deux Libegon commencèrent alors à tourner tout autour de la caverne et faire des cercles régulier. Les Kraknoix se mirent alors à vibrer, leur carapace se déchira progressivement d'où les Vibraninf sortirent tous un par un. Laissant sur place leur ancienne carapace devenue inutile. Noxx me cherchait du regard, après avoir évolué il se tenait droit comme un I. Il me fixait et me montrait ses nouvelles ailes flambants neuves tout en tournoyant sur lui même. Comme je le craignait les cicatrices sur le dos de Noxx à causé des soucis pour son évolution, l'aile du côté où son corps a été abimé portait une immense entaille qui allait probablement l'handicaper pour voler correctement. Malgré cela, il avait l'air tout aussi heureux que les autres, alors je me levait pour l'encourager à prendre son envol. Il s'élança alors de toute ses forces et malgré un départ loupé, il rasa l'eau puis décolla plus vite que l'éclair pour sortir de la caverne et voler prêt de l'un des Libegon qui lui mit un coup de museau pour l'aider à voler. En quelques secondes tout le reste des Vibraninf fraichement sorti prirent à leur tour leur envol. Il n'était plus possible de distinguer Noxx parmi la foule. Son aile atrophiée émettait un son bien reconnaissable parmi tous les autres. Puis même ce son disparu. Tous étaient parti. La caverne s'était vidée, il n'y aurait plus âme qui vive ici jusqu'à l'année prochaine.

Claire me regardait un instant puis demanda : "Quand est-ce qu'il revient maintenant ?"
Je remettais mon casque pour repartir. Je me tournais puis dit à mon tour : "Jamais ?" J'ôtais mon casque pour sécher mon visage qui s'était humidifié avec l'oasis. Puis je repartais, silencieux. Claire qui ouvrait la marche cette fois, comme pour inverser les rôles me tenant par la main, elle avait laisser Maddie sortir pour profiter du spectacle. En se retournant pour me regarder elle pouffa de rire. "On dirait un Yanma" s'écriait-elle. Je me retournais mais je ne voyais rien. Quand une patte me chatouilla le cou, je me débattais dans tous les sens pour enlever l'insecte que j'avais dans le dos qui bougeais dans tous les sens sur moi. Quand j'arrivais à le tirer. Je vis les grandes ailes du petit Vibraninf qui n'avait pas réussi à quitter son maître. Son aile abimée reconnaissable. Je sautais de joie avec Noxx dans les bras. Puis il s'envola sur Maddie qui semblait ravie de revoir son ami. Je m'apercevais qu'un lien bien plus fort que je ne l'avais imaginé s'était fondé entre nos Pokémon. Peut être en avait il était de même pour les maîtres ?

Nous retournions alors jusqu'au centre de recherche ou tout le monde nous attendais à l'entrée. Les enfants avec un regard bien plus triste que les adultes mais lorsque je sortais Noxx de sa Pokéball un gros cri de soulagement se fit entendre dans l'assemblée. Un des enfants fit un câlin au Vibraninf. Noxx le prit alors par les épaules et le portait sur plusieurs mètres dans toute l'aile. Tout les enfants voulaient faire un tour de Noxx après ça. "Calme toi, tu vas te blesser" lui rappelais-je. Il vint se reposer sur les cornes de Maddie qui semblait ravie de servir de promontoire.


Je regardais Éléonore puis demanda : "Nous n'avons pas une mission de prévue, professeur ?"
"Rejoignons-tous demain dans la grande salle de conférence" dit elle.

Cette nuit là, j'ai su que beaucoup de choses avaient changer. Noxx ne dormait plus à mes pieds à présent, il préférait rester coller à l'un des murs. Il choisissait bien évidemment le mur à son convenance et changeait fréquemment. Les nuits de Claire étaient devenues bien plus calmes, ou alors m'étais-je habitué à son agitation perpétuelle.

Comme convenu nous nous rejoignirent à la grande salle de conférence ou un diaporama était projeté avec des images d'une des ruines situés à plusieurs kilomètres du complexe où nous travaillons.
"Tout d'abord, j'aimerais vous remercier d'être présent. Comme nous sommes en présence de deux dresseurs agrémentés par la Ligue Pokémon je pense que nous allons pouvoir enfin entamer des travaux un peu plus complexe et dangereux. Il s'avèrent qu'il y a quelques années des ruines contenant des Pokémon ancestraux ont été réouvertes et dans période relativement proche avec le cataclysme qui a été évité de justesse. Cette antichambre qui se trouve dans une zone relativement proche contenait un Pokémon dénommé Regirock. Sa composition pourrait nous aider à savoir les types de roches qui entraient dans la compositions des sols il y a plusieurs milliers d'années dans ce désert. Cela pourrait nous permettre de lui redonner vie ainsi que plusieurs structures arides du même type à travers le monde.

Dans un premier temps, et ce dans un délai relativement court par rapport au cataclysme il s'avère que nous avions perdu sa trace. Mais grâce à des informations récoltées auprès du Centre Météo, nous avons la certitude qu'une nouvelle antichambre à été localisée. Malheureusement nous allons devoir encore attendre environ une année supplémentaire pour l'ouverture de celle-ci. Une équipe est actuellement en charge de trouver la localisation exact de celle-ci afin que nous puissions envoyer la seconde équipe compétente qui se chargera d'effectuer les récoltes d'échantillons. Les forages de l'antichambre commenceront dès la localisation exacte de celle-ci. Les équipes sur place ne possèdent pas assez de connaissance ni d'entrainement en matière de combat Pokémon pour être capable de tenir tête à un Pokémon ancestral d'une aussi grande puissance.

Depuis peu vous le savez nous formons deux jeunes dresseurs talentueux qui ont réussi à gagner un badge d'arène et son reconnu par la Ligue Pokémon, c'est donc eux qui se chargeront des prélèvements sur Regirock." Ceci conclut la réunion. Nous étions pensif, peut être que nous n'étions tout simplement pas certains de connaître exactement nos capacités, affronter un être dont seulement les légendes avaient fait part de ses capacités n'était pas pour nous rassurer.

C'est ainsi que pendant l'année qui arrivait, nous nous entrainions sans cesse afin de nous préparer à cet affrontement. Bien que nous étions très sérieux à propos de cette mission, nous ne pouvions échapper à la routine qui s'installait peu à peu chaque jour. Nous pas pour nous déplaire. Mais pendant toute cette année, nous nous étions fortement rapprocher l'un de l'autre, il ne s'est jamais passé un seul jour sans que nous ne soyons ensemble. Claire partageait toujours la même chambre que moi. Alors que nous étions en réunion, le fils d'un des scientifiques vint nous voir et demanda : "Vous êtes des amoureux ?"
Nous n'arrivions pas à répondre. Nous nous évitions simplement du regard. Sans doute ne nous étions jamais poser la question. Éléonore fit sortir le petit en le tenant par les épaules. Je l'entendais lui murmurer : "C'est juste qu'ils ne le savent pas encore." Elle ferma la porte tout en rigolant, puis continua d'expliquer ce qui se passait sur l'écran, pendant que nous étions tout deux rouges comme des Tomato.


Mais après une longue année d'entrainement, nous entions fin prêt ! Nous avions fini de préparer nos bagages et nous dirigions vers Lavandia.