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Des Vacances de Rêve à Alola [concours SL 2016] de erache97



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Informations

» Auteur : erache97 - Voir le profil
» Créé le 29/10/2016 à 18:28
» Dernière mise à jour le 29/10/2016 à 18:28

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Chapitre 1 : Comment arriver à bon port
Hayro attendait sur le quai. Le jeune homme sortit son miroir de poche, pour s'assurer qu'il était impeccable. A travers la surface réfléchissante, il rendit leur regard à une paire de grands yeux noirs. Il cligna des yeux, puis orienta le miroir pour s'assurer que tout était en ordre. Ses cheveux châtain clair impossibles à coiffer étaient bien dissimulés sous un bob. Malgré le ciel gris qui annonçait la pluie, et la température n'excédant pas les vingt degrés, Hayro ne portait qu'un T-shirt et un short. Il rangea son miroir dans sa poche et réajusta son sac à dos.

Hayro jeta un coup d'œil à sa montre. L'heure du rendez-vous était passée depuis quinze minutes. Hayro commença à frissonner. Il avait une tenue pour Alola, pas pour Volucité. Alors qu'il se demandait comment il allait faire pour se réchauffer en attendant le retardataire, un petit yacht ralentit le long du quai. De la cabine de pilotage, un homme se pencha. Hayro ne voyait que le haut de son buste et sa tête, mais il pouvait en déduire que le capitaine était d'une grande stature, aux épaules larges, endurcie par l'expérience sur différents navires. Il arborait un large sourire au milieu de sa barbe brune qui commençait à grisonner, comme témoignage du fait qu'il s'approchait plus de la retraite que du temps où il a commencé ce travail. Il fit signe à Hayro.
"Yo ! Lança-t-il d'une voix tonitruante. Désolé je suis en retard !
-Ce n'est rien, mieux vaut tard que jamais !
-T'as tout compris petit ! HAHAHA !"
Malgré ce trait d'esprit, Hayro avait vraiment envie qu'il se dépêche afin de pouvoir se mettre au chaud dans une cabine.
Alors que le navire ralentissait contre la jetée de béton, le capitaine descendit à l'avant pour maintenir le bateau contre le quai avec une corde, qu'il attacha sans difficulté, et en ayant à peine à regarder ce qu'il faisait.
"Ça va, t’as pas trop attendu ?
-Non, tout va bien, monsieur.
-Tu peux m’appeler Bill.
-D’accord Bill, moi c’est Hayro."
Hayro tentait de cacher qu’il commençait à grelotter. Il regrettait d’avoir été prévoyant sur sa tenue : il aurait préféré se changer durant le trajet.
"Il y a beaucoup de temps de voyage ? Demanda Hayro histoire de faire la discussion.
-Oh pas tellement. C’est pas une grande croisière mais en partant maintenant on arrivera au petit matin.
-Ça fait plus de dix heures du coup.
-C’est à peu près ça oui."
Le capitaine invita alors Hayro à monter à bord, le temps qu’il aille remplir des papiers pour signaler son arrêt ici. Hayro grimpa sur le pont, puis prit place dans une sorte de pièce commune située sous le poste de pilotage. Il s'assit sur l'une des confortables banquettes et posa son sac à côté de lui. A peine fut-il assis qu'un Pokémon canin bondit d'un recoin de la pièce dans sa direction. Surpris, Hayro se leva et esquissa un mouvement de recul. Il reconnut alors le Pokémon : avec son pelage dans les teintes beiges, et deux grandes pupilles pointées dans sa direction, il s'agissait d'un Rocabot. Ce dernier aboya dans sa direction avant de monter sur la banquette sur laquelle Hayro s'était assis. Le jeune homme se rassis alors à côté du Pokémon et lui caressa la tête.
"Bonjour mon grand."
Le Rocabot aboya de contentement, et renifla la main d'Hayro. L'humain et le Pokémon attendirent ensuite l'arrivée du capitaine.

Quelques minutes plus tard, Bill entra dans la cabine, occupant presque toute la surface de la porte.
"On va partir, petit, dit Bill avant d'ajouter en apercevant le Rocabot, oh ! Vous avez fait connaissance ?
-Oui, c'est votre Pokémon ?"
Le Rocabot descendit de la banquette et sortit de la cabine. Les deux hommes le regardèrent passer.
"Pas vraiment. Je me suis rendu compte qu'il avait embarqué clandestinement sur mon bateau en arrivant à Kalos depuis Alola, il y a à peu près deux semaines. Ce petit n'a pas voulu descendre depuis.
-C'est un Pokémon sauvage alors ?
-Probablement. Je n'ai pas essayé de le capturer pour le savoir. Je me renseignerai quand on sera arrivés. En tout cas il est de bonne compagnie. Et c'est la première fois qu'il accueille un passager sans que je sois là.
-Je dois dégager des ondes positives alors."
Changeant de sujet, Bill reprit :
"On va partir donc si tu veux monter sur le pont pour voir la ville s’éloigner hésite pas. Il faut juste mettre le gilet de sauvetage que t’as à côté de toi.
-Il fait trop froid je vais rester ici pendant le trajet.
-D’accord, mais la vue est moins belle par les hublots tu sais.
-Ça ira, Bill.
-Ok je te laisse petit, je serai au dessus si t’as besoin de quelque chose."
Bill sortit sans attendre. Il faut dire qu’ils avaient déjà une demi-heure de retard sur le planning. Alors que le ronronnement de l'hélice se faisait entendre dans la cabine doucement bercée par le roulis, Hayro commença à somnoler en observant dans le hublot les lumières de la ville s’éloigner. Il se dit alors qu’il allait passer des merveilleuses vacances.
Hayro finit sans s'en rendre compte par s'endormir, allongé sur la banquette. Dehors, il faisait nuit noire. Les mouvements du bateau commençaient à gagner de l'ampleur alors que le ciel se couvrait de nuages noirs. Il commençait à pleuvoir.

Une vague, plus grande que les autres, vint secouer plus violemment la coque. Hayro roula sur le côté sous le choc et tomba de la banquette. Cela le réveilla en sursaut, et il poussa un gémissement car sa tête avait heurté le plancher de la cabine. Il se leva et constata la pluie frappant le hublot à un rythme irrégulier. Il passa son gilet de sauvetage puis mis son sac sur ses épaules. Hayro avait décidé d'aller voir Bill pour savoir pourquoi il pleuvait alors que ce n'était pas prévu. Il espérait bien qu'il ferait beau à Alola, sinon il aurait vraiment de mauvaises vacances. Hayro sortit de la cabine en fermant la porte derrière lui, et se hâta de monter les marches pour rejoindre le poste de pilotage. Bill était à la barre, tandis que le Rocabot était en train de dormir dans un coin.
"Alors, lui dit Bill lorsqu'il l'entendit entrer, t'en as eu marre de la cabine ?
-Je dormais, mais la pluie m'a réveillé. Comment ce fait-il qu'il pleuve ?"
Bill prit une mine renfrognée et agita un papier devant le visage d'Hayro, et ce dernier compris qu'il s'agissait du bulletin météo sur la mer entre Unys et Alola.
"Ah moi aussi ça m'énerve ! C'est des vrais Ramoloss au bulletin météo, la mer devrait être dégagée et calme. D'après les autres bateaux que j'ai eu par radio, c'est juste une perturbation locale mais c'est d'un énervant !"
Hayro consulta sa montre. Il leur restait encore trois bonnes heures de trajet. Ne voulant pas ressortir sous la pluie et sachant qu'il ne pourrait pas dormir dans la cabine s'il risquait de se taper de nouveau le crâne contre le sol, Hayro décida de rester discuter avec Bill.
"Vous pensez qu'il va faire beau à Alola ?
-Oh t'inquiètes pas pour ça mon gars, je crois que c'est le seul endroit du monde où le ciel est toujours dégagé. Je pense que tu risques même de regretter les nuages."
Hayro eut un petit rire en regardant la pluie s'intensifier contre les carreaux.
"Je crois pas non, les nuages très peu pour moi merci.
-Ha ha, j'espère que tu choperas pas de coups de soleil alors.
-C'est bon je suis..."
Hayro aurait voulu terminer sa phrase par "équipé", mais au lieu de ça son regard se figea. Bill, qui était tourné vers lui pour discuter et non vers la mer pour voir où il dirigeait son bateau, se retourna d'un seul coup.
"C'est pas vrai !" Cria-t-il alors, se saisissant sans attendre la barre de ses deux mains.
Devant le yacht, à une centaine de mètres, se dressait une vague immense. Hayro était cloué sur place. Il avait des tas de choses qu'il voulait demander ou crier, mais il ne put dire que :
"On va s'en sortir ?
-Ca devrait le faire ! Il faut que je mette le bateau en travers de la vague. Accroches-toi à quelque chose, ça va secouer !"
Hayro agrippa la table des cartes de navigation, alors que le bateau se mettait parallèle au mur d'eau qui se dirigeait vers eux. Hayro avait entendu parler des vagues scélérate, des vagues s'apparentant à des petits tsunamis et se déplaçant sur des courtes distances. Hayro se demandait s'il s'agissait de ce type de vague qui risquait de les submerger, avant de réaliser que ça n'avait aucune importance si elle les faisait chavirer. Le bateau commençait à s'incliner alors qu'il prenait de l'altitude le long de la courbure de la vague.
Alors qu'Hayro pensait que ça pouvait passer, Bill s'écria :
"ON VA CHAVIRER !"
Hayro renforça sa prise sur la table, mais ce fût inutile. Le bateau se retourna d'un seul coup, envoyant voler des petits objets à travers le poste de pilotage. La cabine était sous l'eau. La porte céda sous la pression et un mur d'écume et d'eau salée envahit la cabine. Hayro prit son inspiration juste à temps. Complètement submergé, il se força à ouvrir les yeux malgré le sel qui les irritaient. La vision un peu trouble, il constata avec horreur que le navire commençait à s'enfoncer sous l'eau. Bill n'était plus dans la cabine, et le Rocabot non plus.
Avec des mouvements paniqués, il battit des membres pour s'extraire de l'épave en devenir. Il sortit de la cabine renversée et tira sur le fil de gonflage de son gilet de sauvetage. Le gilet se gonfla d'un seul coup et l'entraina vers la surface. La tête d'Hayro se cogna contre le rebord du pont du bateau qui coulait. Il ne pût même pas savoir ce qui l'avait frappé car le coup lui fit perdre conscience.

Hayro prit une inspiration d'air chaud. Cela le fit tousser, comme s'il avait eu quelque chose de coincé dans la gorge. Il se rendit compte qu'il était allongé et essaya de bouger, mais tous ses membres lui faisait mal. Il se força à se mettre en position assise. Il attendit un instant les yeux fermés. Le son de vagues et un bruissement de feuilles déplacées par le vent parvint à ses oreilles. Il ouvrit les yeux d'un minimum qu'il pouvait. Une lumière éclatante l'éblouit alors. Il se força à ne pas clore ses paupières et, au bout de plusieurs minutes durant lesquelles il s'habitua à la luminosité ambiante, il put les ouvrir complètement. Devant lui, d'une jolie couleur bleu-vert, il y avait la mer. Hayro était assis sur une plage de sable fin d'un jaune presque blanc. Non sans peine, il se releva et regarda derrière lui. Ce qui ressemblait à une forêt tropicale se tenait là, le faible vent agitant les quelques branches des plus hauts arbres.
"Je suis arrivé... Sur une carte postale ?" Se demanda-t-il, avant de rire de l'idiotie de cette réplique.
En effet, l'endroit ressemblait à un coin de paradis. Il vérifia qu'il avait son sac sur le dos : tout était en ordre. Par miracle, il ne s'était pas ouvert. A l'intérieur, rien n'avait bougé. Il poussa un soupir de soulagement : il avait déposé ses appareils sensibles à l'eau dans la partie étanche du sac, donc aucun n'était abimé. Si il n'était pas naufragé, ça aurait failli être un jour de chance.
Il sortit un instant la Pokéball de Couverdure, et se demanda s'il devait le faire sortir pour voir s'il allait bien. Finalement, il jeta la Pokéball.
Couverdure se retrouva sur le sable, visiblement inquiet dans ce nouvel endroit qu'il ne connaissait pas. Hayro se dépêcha de s'agenouiller devant lui, et de poser une main sur sa tête pour le rassurer.
"Tout va bien Coco. On a eu un petit naufrage..."
Ce contact calma le Pokémon. Hayro était content d'avoir une telle relation avec lui.
"Je vais trouver où on est, et aller chercher de l'aide. Pour l'heure, vaut mieux que tu restes dans ta Pokéball, d'accord ?"
Le Couverdure acquiesça d'un petit cri assuré et Hayro lui sourit avant de le rappeler dans sa Pokéball et de se relever.

Il consulta ensuite sa montre : cassée. L'eau de mer ne lui avait pas réussi. Hayro suivit la plage des yeux. Elle se courbait rapidement des deux côtés et disparaissait. Il décida qu'il valait mieux ne pas de rester ici. Qu'importe où il était, il devait retrouver la civilisation, qui n'était pas en vue. Il se mit en marche, les jambes douloureuses. Hayro se demanda si Bill et le Rocabot allaient bien.
Alors qu'il entamait sa marche, il aperçut un petit Pokémon sortir de l'eau en un saut et y replonger. Hayro ne put que le voir du coin de l'œil et n'arriva pas à le reconnaitre. Il s'arrêta pour voir s'il allait de nouveau bondir hors de l'océan. Hayro attendit quelques secondes et vit le Pokémon ressortir de l'eau. Il était petit, blanc et bleu, avec de grands yeux mouillés. Hayro le reconnut et s'exclama :
"Froussardine ! Je suis arrivé à Alola !"
Alors qu'il s'exclamait ça, rompant le calme ambiant, quelques Pokémon s'envolèrent des arbres environnants.
"Picassaut ! Hahaha ! Je suis bien arrivé, ouais !"
Ce naufrage aurait pu lui coûter la vie, Hayro décida de voir le bon côté des choses : il s'en était sorti et était arrivé dans la bonne région. Il n'avait juste qu'à retrouver du secours.
Après deux bonnes heures de marche, le soleil commençait à vraiment être bas sur l'horizon. Hayro supposa qu'il ne devait rester qu'une petite heure d'ensoleillement, tout au plus, mais sans montre impossible d'en être sûr.
Alors qu'Hayro continuait à avancer, il aperçut des traces sur le sable, à une cinquantaine de mètres devant lui.
"Génial, pensa-t-il, je dois m'approcher de la zone touristique de la plage, je vais pouvoir trouver des gens !"
Il hâta le pas, les douleurs qu'il avait senti à son réveil s'étant déjà bien estompées. Alors qu'il arriva aux traces, il se pencha pour regarder de plus près à quoi elles ressemblaient. Hayro vit que les traces était de quelqu'un allongé qui s'était relevé et était parti dans la même direction que lui deux heures plus tôt, et qui portait les mêmes chaussures. Un frisson désagréable lui parcourut l'échine alors qu'il compris, mortifié, que c'était ses traces. Il avait fait le tour de l'île et était revenu à son point de départ.
Hayro avait fait naufrage et avait atterri sur une île déserte : pire qu'arriver à mauvais port, il était arrivé à sans port.