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Cœur de glace [OS] de Baguetal



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Informations

» Auteur : Baguetal - Voir le profil
» Créé le 06/10/2016 à 23:54
» Dernière mise à jour le 06/10/2016 à 23:54

» Mots-clés :   One-shot

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Cœur de glace
Jour 1, non en fait, premier et dernier jour.

Cette idée d'écrire un journal est tellement ridicule, j'en ai honte, mais qu'est-ce que je me fais chier ici. Dans cet hôpital assis aux chevets de ma ridicule mère. Son pitoyable état qui s'empire de jour en jour m'oblige à aller la voir de plus en plus souvent. Enfin non, ce n'est pas moi qui m'oblige, mais plutôt le personnel hospitalier. J'en ai rien à carrer moi de ma mère et de son cancer. Je suis là, assis devant elle, en train de me forcer à éprouver un minimum d'empathie pour elle. J'en ai mal au cœur.

C'est là que je regrette la mort de mon père, c'est la seule raison hein. Fondation Aether, fondation Aether hein, mais qu'est-ce que m'en tape. Il allait devenir chef de recherches là-bas. Mon cul oui, j'ai jamais entendu quelque chose de plus bidon. Mon père était un bon à rien, la preuve, il est mort lors de l'une de ses missions de routine. Apparemment il a été attaqué par ce qu'ils appellent les ultra-chimères si je me souviens bien. D'après l'enquête, aucune trace d'agression n'a été remarqué. Les circonstances de sa mort restent scientifiquement floues, mais j'ai jamais trop cherché à comprendre. Enfin j'aimerais bien rencontrer un jour ces fameuses chimères, juste histoire de les remercier (si c'est bien elles qui l'ont tué).

Il m'avait dit un jour qu'il ferait tout pour que j'intègre cette association. Une association en carton. Tellement inutile qu'elle n'est mentionnée nul part. Ah normal, il m'avait dit que c'était une association secrète et que je devais en parler à personne.
D'après lui, elle allait avoir un impact considérable sur notre monde et la protection des Pokémons. Putain mais il a jamais compris le pauvre. Moi j'ai besoin d'être seul. Enfin moi et mon Feunard. C'est le seul être en qui j'ai confiance et en qui j'arrive à éprouver de la pitié. Avec lui j'ai la sensation d'être invincible, même moi je ne saurais comment me l'expliquer. Son souffle glacé me fait revivre. J'en ai tellement marre de cette chaleur insupportable. Certaines fois j'ai envie de geler le soleil. J'y arriverais sûrement un jour. Un monde que je pourrais supporter enfin, je n'ose y penser. C'est tout de même ma conviction, pardon, une de mes convictions.

Ah, ma mère est emmenée d'urgence en salle d'opération, caillot de sang au niveau du cœur. Pitié, arrêtez ça, laissez-la mourir, libérez-moi. Ça fait trois mois que je me casse le cul à venir ici chaque soir après les cours. Oui, arrêtez ce supplice, faites la mourir. Je n'ai même pas envie de lever la tête pour la voir se faire emmener là-bas.

Bon, quitte à écrire, autant le faire jusqu'au bout. Je me sens nul à faire ça, ça ne me ressemble pas. Mais d'un côté ça me fait du bien. Puis au final, je me livre à moi-même, c'est le principal.

Je voudrais revenir à mes parents. J'ai jamais réussi à les aimer. Pourtant ils ne m'ont jamais rien fait de mal. Mon père m'emmenait faire du vélo, me laissait jouer avec un minable Rattata qu'il avait capturé exprès pour moi, ma mère me préparait de bons plats, elle me faisait toujours des papouilles avant d'aller dormir le soir. Qu'est-ce que ça me répugnait, je ne sais pas pourquoi je lui ai jamais dit, j'aurais dû, car il est peut-être trop tard maintenant.
En fait la seule chose pour laquelle je leur suis reconnaissant, c'est qu'ils m'ont laissé seul, sans frère ni sœur. J'aurais pas pu supporter ce fardeau, quoique mon frère aurait peut-être été comme moi. Non je suis mieux comme ça, seul.
Je ne saurais l'expliquer mais j'ai jamais réussi à éprouver quelconque sentiment envers les êtres humains. Je me sens tellement différent des autres, j'adore. Je suis convaincu d'être supérieur à tout ce troupeau de vauriens. Seul mon Feunard est à mon niveau, en même temps c'est moi qui l'ai élevé. Des fois j'ai l'impression qu'avec ses yeux bleus comme le froid, il me regarde et me comprend. Je crois que, comme moi, il n'attend que son heure de gloire. Je suis certain qu'elle va arriver, un jour ou l'autre. Je ne sais pas encore sous quelle forme elle va se présenter par contre. Mais j'en suis certain oui.

Je me demande encore pourquoi j'écris dans ce satané carnet. En plus c'était un cadeau de ma mère, j'espère qu'un jour elle verra de quelle manière je l'ai utilisé (je me retiens de rire). Je meurs d'envie d'arracher les pages une à une puis de le brûler, mais je me retiens. Argument de plus pour prouver ma force mentale hors du commun.

J'ai trop parlé de mes parents là, ça me dégoûte. Ils sont peut-être importants pour moi inconsciemment. NON. Impossible. Je tiens à répéter que seuls mon Feunard et moi sommes importants.
Tiens d'ailleurs, parlons un peu de lui. Je l'ai rencontré lorsque je grimpais la montagne en face de chez moi, tout le monde dit qu'elle est sacrée, je vois ne pas en quoi. Bref, je crois que c'est le seul endroit de la région où il fait assez froid pour que ça me convienne. Du coup je passe mon temps libre là-bas.
J'y vais depuis mes huit ans en fait. Mes parents (putain encore eux) ne voulaient pas que j'y aille seul, du coup je passais une grande partie de mon temps à fuguer la nuit, pour me rendre là-bas. Non je n'avais pas peur, je n'ai jamais eu peur. C'est deux ans plus tard que je me suis enfin décidé à approcher un Feunard. Enfin c'est plutôt lui qui est venu vers moi. Il a directement senti dans son regard, et moi dans le sien, qu'on était similaires. J'en reviens à ce que j'ai dit tout à l'heure. Finalement c'est peut-être lui mon frère. C'est comme si c'était ma réincarnation, alors que je suis encore vivant.Comme si c'était moi dans un autre...

Ah, les médecins reviennent, ils font une sale mine.

ELLE EST MORTE !

Je crois que c'est le plus beau jour de ma vie, non, le deuxième. Quoique non, je place la mort de ma mère avant celle de mon père dans mon échelle de la joie, car je dois avouer qu'elle m'a bien fait chié. Oui, j'ai passé trois mois à me forcer à rester auprès d'elle. Des heures perdues quoi.

Bon bah voilà je peux enfin me barrer et ne plus jamais revenir. Je suis libre, enfin.
Ah, et au fait, si un jour quelqu'un me lit, je m'appelle Gladio, mais enfin bon, à l'heure qu'il est je dois sûrement faire parti de l'histoire de notre merveilleuse région qu'est Alola.