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The Rose Queen. Tome 1 : L'usurpatrice. de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 30/01/2016 à 21:32
» Dernière mise à jour le 30/01/2016 à 21:32

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Chapitre 11 : Petite promenade dans les bois.


– Yaaaah !
– Gnn.. !

Lahcen Dominion recula, renforçant puissamment son emprise sur l'épée d'acier lui servant de bouclier. Un peu plus, et le coup de Sae aurait envoyé valser son arme. Il n'avait jamais vu une progression aussi fulgurante ; depuis sa mésaventure dans la forêt, les compétences de Sae sur son pouvoir et ses capacités physiques avaient fait un bond miraculeux.

Ses mouvements de fouet étaient meurtriers et insidieux, d'autant plus qu'elle était capable de multiplier leur puissance destructrice en les enrobant de sa mystérieuse lumière crue. Difficile de croire que cette petite était encore une néophyte il y a quelques jours. Lahcen se posait de plus en plus de questions sur la nature réelle de Sae, et de son don pharamineux.

Heureusement, Lahcen arrivait encore à la maîtriser et à la surpasser en combat singulier, mais il devait pour cela faire appel de presque 80% de ses capacités. Sae manquait encore cruellement d'une chose qui ne pouvait s'acquérir que par le temps : l'expérience. Cependant, elle compensait cela par une force de frappe absolument royale.

Le pire dans tous ça, c'était que Sae n'exploitait indubitablement qu'une infime partie de son potentiel. Rien que d'y penser le rendait malade. Son pouvoir, quel qu'il soit, n'était pas à mettre entre toutes les mains. Or, moralement, Sae n'était pas vraiment une personne qui s'approchait de la perfection, c'était plutôt l'inverse. Imaginez une seconde, un individu aussi ambigu que Sae, lâché en pleine nature, armé d'un don capable de faire plier n'importe qui ou quoi... ce serait la fin du monde, purement et simplement.

– C'est fini pour aujourd'hui.

Lahcen baissa son épée, sommant la fin de l'entraînement. Sae le regardait avec un petit sourire en coin. Elle n'était pas idiote, elle savait qu'elle s'améliorait drastiquement de jour en jour. Elle n'était plus la petite gamine faible que l'on menait à la baguette désormais.

Elle devait remercier Lahcen pour ça, s'il n'avait pas brusqué les choses avec l'épisode du Kangourex, elle serait restée au même point. C'était pour cela qu'elle avait fini par le pardonner, malgré le joli coup de pute qu'il l'avait jouée. D'ailleurs le soir même, elle l'avait très bien « remercié » à coup de fouet particulièrement piquants et de cires chaudes.

– Alors, j'assure, hein ? hein? hein ?!

Lahcen soupira. En tout cas, niveau modestie, humilité et compagnie, ça ne s'arrangeait toujours pas. Cette fille était un véritable électron libre, elle faisait ce qu'elle voulait. Impossible de lui inculquer quelque chose, ça passait dans une oreille et sortait de l'autre. D'ordinaire, le pourfendeur lui aurait fait un bon sermon pour un tel manque de savoir être, mais il décida de passer outre. Déjà, il était fatigué et de deux elle ne l'écouterait sûrement pas.

Et ça devenait inquiétant, une personne comme Sae ne se pliait que devait la peur, et donc contre des individus plus puissants qu'elle. Or, vu qu'elle devenait de plus en plus puissante elle-même, bientôt, même lui ne pourra la recadrer.

Des applaudissements retentirent. Isaac Forneus s'approcha, satisfait. L'entraînement physique de Sae se passait bien, très bien. Et son pouvoir de Néâme s'aiguisait de jour en jour, elle était désormais capable de le canaliser dans son fouet avec précision et maîtrise, chose qui avait l'air anodine mais qui révélait en réalité d'une grande adresse.

– Hé bien, siffla t-il. Lorsque je vous vois combattre je peine à voir la paysanne gauche du premier jour !
– Qu'est-ce tu veux, fanfaronna Sae, j'suis balèze ! Si on avait continué l'combat, j'lui aurait écrasé ses couilles !
– … en revanche, reprit le conseiller, dès que j'entends votre verbe, la paysanne refait mystérieusement son apparition.

Isaac se souvint de l'époque où il avait tenté de faire en sorte que Sae s'exprime comme une véritable noble. Un échec complet. La vulgarité était inscrite dans les gènes de la demoiselle, sans nul doute.

– Isaac, s'avança Lahcen. Cela va bientôt faire trois semaines que je suis là, je ne dirais pas que je commence à trouver le temps long mais j'ai bien envie de le dire. Quand est-ce que j'aurais le fameux trésor de la Rose Queen ?

Le conseiller se massa le menton, songeur. C'était vrai, il était peut-être temps d'aller chercher Épina. Mais Sae pouvait-elle vraiment entrer dans le donjon avec son niveau actuel ? Elle s'améliorait de jour en jour mais elle était encore loin, bien loin du niveau de la Rose Queen. Et c'était cette dernière qui avait conçu le donjon des roses, le lieu sacrée le plus dangereux du royaume.

Après, grâce à ses pouvoirs de Néâme, Sae pourrait sans doute désactiver la moitié des pièges, or, si elle ne faisait qu'un seul faux pas, couic, plus rien ne pourra témoigner de son existence dans en ce monde. Il faudrait qu'il soit sûr de sa réussite, qu'il la teste au préalable...

Isaac frappa mentalement dans ses mains, voilà ! Comment n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Il allait tester Sae et sa bande ! Au moins comme ça, il serai fixé.

– Très bientôt, monsieur le Macarian. Je dois avouer avoir moi même hâte que vous conquériez ce donjon.
– Ah ? s'étonna un Lahcen soupçonneux. Vous aviez hâte que je dévalise les trésors du royaume ? Voilà qui est peu commun...
– Non, ce n'est pas ça, sourit le conseiller. Ce donjon était l'une des fiertés de la Rose Queen, en le surpassant, vous supprimeriez le tout dernier symbole, la toute dernière trace de la Rose Queen dans ce royaume.
– Oh, souffla le pourfendeur. C'est juste symbolique, mouais, ça ne m'intéresse pas alors...

Isaac sourit, il était si simple de faire retourner une situation, en prononçant les bons mots.

– Comme je vous l'ai dit, le donjon de la Rose Queen fourmille de danger. Je ne peux pas vous y laisser entrer si la seule résultante possible de l'opération est votre mort. Cependant, votre niveau actuel est assez satisfaisant ; c'est pourquoi il faut que je sois sûr de vos capacités avant de vous jeter dans la gueule du loup. Un test de force est de rigueur.
– Un test, hein ? commenta Sae. Aboule mec, j'peux tout prendre !
– C'est ce que nous allons voir, sourit délicatement le conseiller. Ce test sera plutôt simple, il vous suffira de me toucher.
– … te toucher ? pencha Sae de la tête. Ce n'est pas un peu trop simple ça ?

Pour corroborer à ses propos, Sae élança nonchalamment son fouet vers Isaac... qui se retrouva soudain miraculeusement juste derrière-elle.

– Ou pas, lui souffla-il doucement à l'oreille.
– … !!

Par réflexe, Sae se retourna vivement mais durant cette micro-seconde, Isaac était déjà revenu à sa place.

– Voilà donc votre défi, vous serez trois contre moi. Sae, Lahcen et Vanille. Le terrain sera tout le royaume, vous auriez le droit d'utiliser tout ce que vous voudrez , juste, le défi sera considéré perdu d'ici trois jours. Et il commence... dès maintenant !

Lahcen et Sae restèrent un moment perplexe, alors que Isaac restait immobile. Le pourfendeur tenta sa chance, s'élançant de toutes ses compétences et déferla les tempêtes de lames. Isaac les esquivait toute. Irrité, Lahcen multiplia sa cadence à un tel point qu'il en devint invisible à l'œil nu, mais le résultat ne changeait toujours pas, Isaac prenait un malin plaisir d'éviter chaque coup à un cheveu, se permettant même le luxe de bailler pendant que son adversaire se démenait.

– V-Vous n'êtes pas humain ! recula finalement Lahcen.
– Allons, de la part d'un nécromancien, je ne sais comment le prendre, pouffa Isaac. Je vous rappelle que j'étais le second de la Rose Queen, c'est tout à fait normal que je sois légèrement plus fort que la moyenne, la Rose Queen ne s'entourait pas de faibles.
– « Légèrement », hein, répéta amèrement Lahcen.
– Autant vous le dire tout de suite, je pourrais actuellement vous vaincre sans effort. Cependant, vous aviez tous des atouts que je n'ai pas. Vous Lahcen, vous êtes un nécromancien, vous Sae, vous aviez vos étranges pouvoirs, et votre amie Vanille possède des Pokémon en plus d'avoir ses propres compétences physiques. A vous de jouer là dessus.

Lahcen acquiesça. Il voyait bien que ce Isaac était un combattant aguerri, ses conseils étaient donc bons à prendre. Et pour le coup, il avait raison. Contre ce type, il fallait avant tout jouer sur ses atouts, y aller tête baissée ne servait à strictement à rien. Leur plus gros avantage était assurément le numérique, trois contre un. Tiens, en parlant de ça, il fallait peut-être aller chercher Vanille et lui mettre au courant de la situation. Où était-elle d'ailleurs ? A tous les coups, elle était en train de faire n'importe quoi...


 ***
– Youhouu !

Toute joyeuse et toute guillerette, Vanille Valérian roulait. Elle roulait dans la forêt calcinée et noir de charbon. Elle n'avait pas de véhicule, ni autre moyen de transport. Alors comment roulait-elle ? Avec son corps, tout simplement. Elle l'allongeait sur le sol, et dévalait des pentes infernales.

Depuis que Sae avait brûlé le bois, ce dernier était devenu un véritable coin de paradis. Toutes ses perfides écorces ou restes de tronc séchées et tranchantes sur le sol, cette omniprésente cendre humide qui s'infiltrait dans chaque éraflures, les faisant crier de douleur. Sans oublier bien sûr les rochers aiguisés qui ne manquait pas de l'entailler sympathiquement la peau.

Bref, Vanille s'amusait comme une petite folle. Et sans doute qu'elle l'était, folle, justement. Celait faisait déjà une heure qu'elle roulait, puis remontait la pente, avant de re-rouler, et ainsi de suite. Elle saignait beaucoup, sa tenue de servante était déchirée de toute part, pourtant, un sourire radieux et des yeux rieurs illuminait son visage.

Cette fois-ci, une fois qu'elle eut finit sa descente sur la pente la plus escarpée du coin, Vanille décida de ne pas remonter. Le sage disait qu'il ne fallait pas abuser des bonnes choses, ce serait terrible si, à force de répéter son jeu, qu'elle n'y éprouvât plus aucun plaisir.

Non, au lieu de ça, Vanille courut à toute vitesse un peu plus loin dans la forêt. Elle aurait pu y aller plus doucement, mais ses muscles étaient si fatigués que le moindre effort la faisait atrocement souffrir. C'était donc en bonne masochiste qu'elle décida de pousser ses jambes au maximum.

Arrivée à une grande falaise, elle sauta sans hésiter. Non, elle n'était pas suicidaire, contrairement à ce que l'on pourrait croire. En vérité, Vanille avait peur de la mort, car dans la mort, il n'y a plus de souffrances. Un monde sans souffrance, un enfer, en somme.

Si elle avait sauté, c'était parce qu'elle savait ce qui se trouvait en dessous : un bassin. Après une longue chute où de nombreuse branches sortant de la paroi de la falaise la flagella impitoyablement, elle rentra en contact avec l'eau. Ce fut comme rencontrer du béton.

Vanille eut la délicieuse impression que tout son corps s'était disloqué et sans lui laisser le temps de se remettre, la glaciale masse aqueuse s'infiltra dans ses milles et une blessures, provoquant une incroyable explosion de souffrance divinement jouissif.

Elle se laissa couler pendant un petit moment, savourant les cris de douleurs de chaque millimètre de son corps. Une fois, qu'elle commençait dangereusement à manquer d'air – ce qui au passage rajoutait une couche à son auto-torture – Vanille rejoint la surface, et elle se laissa tomber sur le bord du bassin, radieuse.

Aaah, c'était une bonne journée, assurément ; Vanille ne regrettait en rien d'être venu ici. Alors certes, ça région natale lui manquait un peu, mais elle s'amusait tellement ici ! La journée, elle pouvait se mutiler autant qu'elle le voulait, et le soir, son idole, Sae, machinait des méthodes toujours plus élaborées pour pimenter ses séances de tortures.

Jamais à Parádeisos Vanille ne pourrait espérer un aussi bon traitement. Quand elle avait rejoint la police, elle s'était imaginée recevoir des centaines et des centaines de balles, se faire brutaliser par des criminels en tous genre, et d'autres jouissances du même acabit. Elle avait vite déchanté. Sans qu'elle ne comprenne encore pourquoi, la police prônait le sécurité de ses agents, les obligeant même à porter un gilet pare-balles ! Quelle hérésie ! Comment était-elle censée apprécier la délicieuse morsure d'acier d'une balle si un fichu gilet venait absorber l'impact ?! Pourquoi un gilet était censé souffrir à sa place ?! Pourquoi un gilet devait lui voler son bonheur ?! C'était injuste !

Mais ce n'était pas le temps de penser à des choses aussi tristes. En ce moment, Vanille était aux anges. Son corps convulsait dangereusement, elle ne pouvait plus bouger le petit doigt, elle avait l'impression que des centaines d'épaisses aiguilles rouillées transperçaient continuellement son système nerveux, son sang giclait douloureusement et colorait sa longue chevelure pêche d'une terrible teinte écarlate, ses yeux révulsés se gonflait de sang, et elle bavait comme si elle avait la rage. Le pinacle de l'euphorie.

Vanille ne regrettait qu'une chose : que son corps soit arrivé à ses limites. Elle aurait tellement voulu refaire tout son parcours, les roulades dans la forêt, le saut de la falaise, le crash dans le bassin et tout ! Mais voilà, il fallait être réaliste, malheureusement.

Heureusement, Vanille était dotée d'une constitution exceptionnelle, dans quelques heures, elle serait sûrement sur pied. Prête à gambader joyeusement de nouveau et de pénétrer une fois de plus le merveilleux monde du plaisir masochiste.

Déjà là, dans en à peine quelques minutes, Vanille avait arrêté de convulser et avait récupéré suffisamment d'énergie pour se mettre debout. Ses articulations hurlaient toujours, mais ce n'était pas cela qui allait l'arrêter, au contraire. La souffrance était une force. Pour une masochiste, cette maxime prenait tout son sens.

Vanille prit soudain conscience de l'heure. Sa promenade matinale avait duré plus longtemps de prévu, il fallait qu'elle rentre maintenant. Sae devait avoir fini son entraînement avec Lahcen. Pff. Elle passait tout son temps avec ce type depuis quelques jours. Sous prétexte qu'il fallait qu'elle se renforce pour maîtriser son pouvoir un truc du genre. Mais résultat, Sae était toujours avec lui et moins avec elle !

Il fallait qu'elle lui dise deux mots à celui-là. Et pourquoi pas prendre sa revanche dan la foulée, ça remettrait les pendules à l'heure. Non mais. Enfin, battre Lahcen serait difficile, ce n'était pas n'importe qui en plus d'être un nécromancien. Et la dernière fois elle n'avait pu utiliser qu'un seul de ses Pokémon contre lui, à cause du terrain beaucoup trop étroit pour faire appel à Ptéra. Si elle était en plein air, et non pas entourée de mur, elle aurait pu se donner à fond...

– Kyaaa !

Soudain, un cri féminin déchira le silence sylvestre. L'instinct de Vanille s'éveilla et elle se mit à courir dans la direction de la voix. Ce cri avait tout l'air d'être un appel à l'aide, et Vanille, de son entraînement militaire, était formatée pour répondre à ce genre d'appel. Cela allait la retarder encore plus mais tant pis, quelqu'un avait besoin d'aide quelque part !

Une dizaine de mètres plus loin, un groupe de Feuillajou mené par quelques Feuiloutan encerclait une petite fille – sans doute une paysanne vivant non-loin. Ces Pokémon n'étaient pas très agressifs d'habitude, mais ils avaient un peu mal prit la destruction de leur habitat naturel et depuis, ils étaient devenus assez sensibles aux intrus. Les sales bêtes.

Vanille pouvait les comprendre, mais ce n'était pas une raison pour les laisser malmener une pauvre enfant venue faire une simple promenade ou cueillir des champignons ! Heureusement, le clan de singe n'était rien face à Vanille, aussi blessée était-elle.

En quelques gestes la Parádeisoise se débarrassa des Pokémon – bien qu'elle se laissa toucher par quelques Fouets Lianes juste pour le fun – qui s'enfuirent sans demander leur reste.

– Et voilà le travail ! se réjouit Vanille. Ça va petite ?
– … mmh.

La fillette hocha la tête, encore un peu tremblante. Vanille ne peut s'empêcher de la trouver absolument charmante ; un joli petit minois, vêtue d'une légère robe blanche. Sa chevelure avait aussi ses petites particularités, comme ses deux épaisses mais courtes couettes qui glissaient sur ses épaules et plus troublant, la couette de droite était écarlate, alors que celle de gauche arborait l'éclat de la nuit.

– Bonjours petite ! Je m'appelle Vanille Valérian ! Tout va bien maintenant, la rassura t-elle. Les méchants Pokémon sont partis ! Mais tu ne devrais pas rester dans le coin, c'est dangereux ces derniers temps.
– J-Je sais, bredouilla la gamine. M-Mais je dois passer par là pour aller voir mes parents...
– Tes parents vivent dans la forêt ? s'étonna la Parádeisoise.
– …

Un voile assombrit le visage de la petite.

– O-Oui, hésita t-elle. E-Enfin non..., i-ils sont enterrés ici...
– Oh.

Tout d'un coup Vanille se sentit très embarrassée ; elle manquait vraiment de tact dans de pareils situations.

– Euh... il vaut mieux que je t'accompagne, alors ! tenta t-elle de se rattraper. Au moins tu seras en sécurité !
– … v-vous n'allez pas me faire de mal, hein ?
– P-Pourquoi tu dis ça ? s'étonna Vanille.

La petite fille hésita un instant et s'expliqua avec toute son innocence de chérubin. Il semblerait que quelqu'un s'évertuait à gagner la conscience d'une famille par divers moyens avant de la cambrioler et de massacrer ses victimes.

– N-Non ! réfuta Vanille avec force. J-Je ne suis pas une méchante, je t'assure !
– …

La petite semblait encore méfiante, et honnêtement, Vanille ne savait pas comment s'y prendre. Elle pourrait bien essayer de gagner la confiance de cette petite, mais... c'était justement le mode opératoire du criminel en question. Or, Vanille voulait aussi établir son innocence !

– J-Je veux juste que tu sois en sécurité ! Parce que c'est dangereux avec tous les Pokémon là et euh... comment dire... euh....

Vanille s'efforça de convaincre son interlocutrice sans pour le moins paraître trop brusque. Elle s'embrouillait tellement dans ses efforts que ses yeux se mirent à tourner comme des spirales.

– Hihi ! gloussa la fillette. T'es marrante toi !
– … ha...haha..., ricana nerveusement une Vanille épuisée.
– Je me nomme Lila Dolos, se présenta poliment cette dernière. Vous n'avez pas l'air méchante, alors je vais vous croire...
– T-Tu n'as rien à craindre ! cria presque la Parádeisoise en se raidissant. Tiens, prends ma main, comme ça on ne sera pas séparé !

Lila hocha positivement la tête, souriante et prit la main que sa nouvelle amie lui tendait. Vanille eut brusquement un petit frisson. Suite à sa petite escapade, elle était blessée de partout, et sa main était couverte d'éraflures. Et en la prenant fermement, Lila appuyait aussi sur ses blessures, ce qui était, il fallait l'avouer, très agréable.

– .Aaaah....

Lila observa d'un œil perplexe le filet de bave s'échapper de la bouche de son accompagnatrice et ainsi que son air béat. Instinctivement, elle lâcha la main et s'éloigna d'un pas. Vanille cligna des yeux, surprise.

– M-Mais ! Pourquoi ?!
– … euh...
– Prends ma main ! insista Vanille. C-C'est mieux !
– Ce n'est pas la peine, refusa Lila en reculant de plus belle. En fait, je pense que je vais continuer seule...

Coup de marteau dans le cœur de Vanille. Lila observait fébrilement les alentours. Et maintenant qu'elle y accordait plus d'attention, Vanille était un peu louche. Pourquoi était-elle toute trempée ? Pourquoi sa robe était toute déchirée ? Pourquoi saignait-elle de partout ?

– N-Non ! Prends-moi la main ! cria t-elle. Je veux que tu me prennes la main ! C'était si bon !
– M-Madame...
– Prends ma maiiiiin !!
– Kyaaaa !!

Et ce fut ainsi que Vanille passa presque une heure à courir auprès d'une gamine, en lui suppliant haut et fort de bien vouloir lui prendre sa main, jusqu'à ce que cette dernière eut la présence d'esprit de se cacher dans un tronc d'arbre couché au sol.

Réalisant qu'elle l'avait définitivement perdue, Vanille tomba au sol et laissa couler ses larmes. Heureusement, elle repéra rapidement une pente escarpée non loin. Et elle cura son chagrin en se laissant rouler pendant très longtemps...


 ***

– …

Et voilà, il en était sûr, elle faisait n'importe quoi. Dix minutes que Lahcen regardait Vanille se jeter en haut d'une pente, de remonter, et de recommencer. Le pourfendeur ne savait pas vraiment si la demoiselle aimait ça ou non, puisque de temps en temps, elle pleurait entre deux cris de jouissance...

Cette fille était définitivement fichue mentalement. Le pire c'était qu'elle était encore jeune, qui sait ce qu'elle pourrait devenir plus tard... si du moins elle ne se tuait pas jusque-là.

En tout cas, il fallait peut-être qu'il intervienne. Il était venu la chercher pour répondre au défi d'Isaac. Or, si elle continuait à s'abîmer comme ça, elle ne serait d'aucune utilité en combat !

– Ouiiiin !! pleura Vanille pendant qu'elle dévalait la pente. Pourquoi tu n'as pas voulu prendre ma maiiiin ?! Reviens voir tata Vanille, ma petite Lila ! Tu me fais du bien ! Tellement de bien ! Reviens petite ! Ouiiiiin !!

Lahcen s'arrêta brusquement, choqué. Finalement, il allait attendre que Vanille soit... plus disponible avant d'intervenir.