Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

The End of the World de Marshan Utopium



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Marshan Utopium - Voir le profil
» Créé le 17/01/2016 à 11:28
» Dernière mise à jour le 29/01/2017 à 10:41

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 3 : Le grand départ
J'étais à présent hors d'Illumis. Flash et moi avions traversé la grande route que nous séparait de la Steppe d'Illumis avec précaution et discrétion. Maintenant, nous nous trouvions devant un désert de taille moyenne, assez facilement traversable, mais le sable qui volait perpétuellement était plus que gênant. Je demandai à Flash de s'agripper à mon dos pour que, lui, n'ait pas trop de sable dans les yeux. J'avançai prudemment, ne sachant pas si ce désert était habité ou non. En temps normal, il devait y avoir des fennecs, des petits scorpions, des vers… Des petites choses plus ou moins sympathiques. Mais, si ces animaux avaient muté en Pokémon -ce qui était sûrement le cas-, ce serait encore pire. Je regardai chaque coin et recoin du désert, mais le paysage restait toujours le même, rien ne changeait. Je m'assis sur le sol brûlant et pris la bouteille d'eau qui se trouvait dans mon sac. Je bus quelques gorgées. L'eau était si apaisante que j'en ai fermé les yeux, avant de me rendre compte que c'était une grave erreur. A l'instant même où mes paupières se fermèrent, je vis une forme bleutée se jeter sur nous. Mon premier réflexe fut de protéger la bouteille, qui était plus que précieuse. J'attendais le choc de la créature sur mon visage mais, après quelques secondes, je me rendis compte que rien ne m'était foncé dessus. Je rouvris les yeux, surprise. Ce que je vis me surprit encore plus. Devant moi se tenait une fille qui avait l'air à peine moins âgée que moi, avec de très longs cheveux roses. Elle possédait une bestiole, rose elle aussi, qui combattait contre la forme qui m'avait sauté dessus. La créature, que je supposais être un Pokémon, ressemblait à un petit requin sur pattes. Il avait un grand aileron et son ventre était rouge. Sans attendre, la jeune fille lança une Pokéball. Le requin se transforma en un rayon rouge et fut aspiré dans la balle, comme Flash ce matin. La Ball remua trois fois et s'arrêta. La fille la prit dans sa main et la lança en l'air. Le Pokémon qu'elle venait de capturer sortit, mais nous attaqua pas. Elle se retourna vers moi et me toisa d'un regard hautain.

- Merci de m'avoir aidé à capturer le Griknot. Tu as un Pokémon ?

Flash descendit de mon dos pour répondre à sa question. Le petit chien rose de la fille s'approcha de lui.

- Salut, moi c'est Flash, je suis un Riolu ! Et toi ? dit Flash pour engager la conversation.

- Moi c'est Grodur, je suis un Snubbull. Et toi, le requin ? demanda le dénommé Grodur au Griknot.

- Je m'appelle Baggan.

- Pourquoi tu nous a sauté dessus ? demanda mon Riolu, un peu en colère.

Baggan baissa les yeux.

- J… J'ai vu qu'elle avait de l'eau… dit-il en parlant de moi. J'ai super soif… Désolé…

Je tendis ma bouteille d'eau au Griknot, qui la vida à moitié. Je la proposai ensuite à la jeune fille, qui but deux gorgées. La bouteille était presque finie, il fallait que j'en trouve une autre. Je regardai la fille aux cheveux roses :

- Moi c'est Margaux.

- Annabelle. J'ai hâte de discuter avec toi si tu veux tout savoir, mais on n'est pas à l'abri dans ce désert. Suis-moi.

Je ne savais pas si c'était une personne de confiance mais, étant en manque d'eau et complètement seule, je la suivie tout de même. Nous marchâmes en silence trois ou quatre minutes, puis nous arrivâmes à un abri qui ressemblait à une tente mal construite. L'abri était constitué de trois bouts de bois et d'un grand drap. Cet abri de fortune était sûrement plus pour s'abriter du sable que pour dormir. Nous nous assîmes sous le drap et commençâmes à discuter.

- Continuons les présentations. commença la jeune fille. Comme je te l'ai dit, je m'appelle Annabelle, j'ai quatorze ans. J'habitais dans une petite maison pas loin de la Centrale avec mon frère. Je n'ai jamais connu mes parents. Mon frère est… mort des radiations, la nuit de l'explosion. Je ne suis pas restée chez moi, ça ne m'aurait menée à rien. Mon chien, Grodur, s'est transformé en un Pokémon nommé Snubbull. Puis j'ai vus que les animaux du désert s'étaient eux aussi transformés. J'ai compris à quoi servaient le Pokédex et les Pokéball envoyés par les Labos Lysandre. L'explosion venant de la Centrale, qui leur appartenait, j'ai vite compris que ces Pokémon étaient apparus par leur faute. Je ne sais pas comment j'ai survécu, ni comment toi aussi, tu es encore en vie… Et toi ? Qu'est-ce qui t'es arrivée ?

- Je m'appelle Margaux et j'ai seize ans. répondis-je. J'étais chez moi quand la… catastrophe s'est produite. Je ne sais pas où sont mes parents, je suis seule. Flash s'est transformé chez moi, c'était un louveteau avant. Depuis, j'erre à la recherche de quelqu'un ou de quelque chose, et il me semble bien que j'ai trouvé. répondis-je. Concernant le fait que nous soyons encore en vie, je suis au regret de t'annoncer que je n'en sais pas plus que toi.

- T'avais un bébé loup chez toi ? demanda Annabelle avec de grands yeux.

- Une longue histoire, je l'avais recueilli dans la rue. Résumai-je rapidement.

Annabelle me fit un grand sourire. Je crois que j'étais rassurée d'avoir quelqu'un à mes côtés, et elle aussi. Je la détaillai. Elle portait une petite robe blanche avec un veste bleu ciel un peu trop grande pour elle. Elle faisait une tête de moins que moi. Ces cheveux d'un rose bonbon étaient retenus par un serre-tête rouge. Elle portait aussi des ballerines de la couleur de sa robe et avait du vernis à ongles aussi rose que ces cheveux ; un collier en forme de nœud terminait le tout. Elle était beaucoup plus féminine que moi, avec mon petit pull noir porté au-dessus de ma chemise blanche immaculée, et avec mon simple jean slim. Ces yeux ressemblaient beaucoup au miens, mais en plus bleus. Elle était vraiment jolie, avec ces traits fins et sa peau aussi pâle que la porcelaine. Elle avait une petite poitrine et assez peu de formes.

Je ne voulais pas que la conversation s'arrête entre-nous, je voulais encore entendre sa voix. Je ne voulais plus être dans le silence de la solitude.

- Tu as des passions ? demandai-je.

Elle parut réfléchir.

- La danse classique. Le chant aussi.

Sa voix était cristalline, même quand elle parlait. Je l'imaginai, l'espace d'un instant, en train de chanter. Sa voix devait être absolument magnifique. Annabelle me retourna la question ; je lui répondis que j'aimais les jeux-vidéos, le tennis et la lecture. J'ajoutai que je jouais aussi du piano, mais que cela ne m'avait jamais vraiment intéressé. Mes parents avaient pourtant dépensé une grosse quantité d'argent pour mon instrument, mais je ne jouais que pour leur faire plaisir.

Son Griknot, Baggan, s'approcha de moi et me demanda pardon à nouveau. Je lui fis une caresse et me rendis compte que ces petites bêtes étaient assez attachantes.

- Annabelle ?

Cette dernière se tourna vers moi.

- Comment est-ce que tu as réagis quand tu as vu que ton chien s'était transformé ?

- J'ai tout de suite compris. Et, même si je préférais son ancienne apparence, c'est toujours mon Grodur. Alors oui, j'adore le rose, mais pour un chien, faut peut-être pas abuser.

Elle n'avait pas tort, loin de là même.

- Dis, continua-t-elle, j'ai l'impression que tu parles pas beaucoup d'habitude, je me trompe ?

- N… Non, tu as raison. répondis-je, un peu gênée. Comment tu vois ça ?

- J'adore observer les tics, les mimiques, le comportement des gens. Dit comme ça, ça fait psychopathe, je sais.

- Non non, je trouve ça intéressant. dis-je avec un sourire.

Annabelle m'avait l'air d'être une personne tout à fait fascinante. En temps normal, je l'aurai observée quelques temps, juste pour me faire une idée de qui elle était vraiment. Mais maintenant, tout avait changé. Je n'étais plus au lycée et, si rien ne s'arrangeait, je n'irai sûrement plus jamais dans aucune école. Je compris soudainement que je n'avais plus d'avenir. Que, si rien ne bougeait, le monde courrait à sa perte. Je n'étudierai plus, je ne ferai pas de grandes études, je n'aurai pas de métier. Rien de tout cela n'allait arriver, et ça me faisait peur. Toute ma vie avait été planifiée dès ma naissance, et elle rimait avec travail et réussite. Je n'avais jamais dévié de ce chemin-là. Oh, j'avais bien sûr souvent pensé à me rebeller, à "tout plaquer" pour devenir une artiste errante. Mais où cela allait-il me mener ? J'avais trop peur de bouger, d'exposer mes idées. J'ai donc suivi la voie tracée par mes parents sans broncher, sans discuter, comme la gentille petite fille que j'ai toujours été. Mais, avec l'apparition de ces Pokémon, toute ma vie venait d'être balayée d'un revers de la main. J'errai dans un désert en compagnie d'un louveteau transgénique. Si mes parents l'apprenaient… Enfin. Je préférai ne pas penser à mes parents et simplement me dire qu'ils étaient en vie, quelque part. Je regardai Annabelle, qui me fixait aussi. Je crois que ne n'allions plus nous quitter.

- Il faut qu'on parte. Déclarai-je. Le plus tôt sera le mieux.

Annabelle ne me demanda même pas pourquoi. Je m'attendais à ce qu'elle me dise qu'elle ne voulait pas quitter son abri de fortune, que Grodur et Baggan la protégeraient, que le monde tel qu'il était aujourd'hui l'effrayait. Mais je devais être la seule à penser cela car elle me répondit avec un simple hochement de tête positif. Elle prit un sac à dos violet pastel et mit quelques affaires dedans -Pokéball, bouteilles d'eau, sandwichs, vêtements-. Et, en la regardant faire, je me rendis compte que moi, je n'avais pas pris de vêtements. Annabelle ne faisait pas ma taille et ses habits devaient être un peu trop petits pour moi, mais je me risquai à lui demander quand même. Heureusement, elle me répondit qu'elle possédait quelques vêtements larges et des joggings qui devaient m'aller. Je n'avais jamais été fan de mode et, en cette période de crise, j'aurai pu me balader en pyjama juste pour être à l'aise et pouvoir courir librement s'il le fallait. Je reçu donc trois grands t-shirts (un blanc tout simple, un bariolé et un avec différentes teintes de bleu), deux joggings gris et noir, un pantalon de pyjama rose et une paire de baskets blanches (dieu merci elles étaient à ma pointure). Elle me donna aussi quelques sous-vêtements mais, comme je le pensais, ceux-là n'étaient pas larges… Mais Annabelle avait déjà été gentille de me donner des vêtements, je n'allais pas chipoter. Une fois qu'elle eut fini de faire son sac, elle se tourna vers moi.

- Je crois que c'est maintenant que tout commence. dit-elle.