The Rose Queen. Tome 1 : L'usurpatrice. de Clafoutis

 
 

– M-Merci !
– Gahaha, mais de rien petit !

Ace offrit un sourire étincelant au gamin qu'il venait de sauver d'une meute de Medhyena sauvages. Ces derniers, sans doute effrayés par le feu de forêt, étaient devenus fou et attaquaient tout ce qui se trouvait à proximité. Et manque de peau, un gamin pas très éveillé avait décidé de faire une petite balade matinal ce jour-ci.

– V-Vous êtes vraiment forts ! s'enjoua l'enfant de sa voix nasillarde.
– Je me défends, Gahaha !

Si quelqu'un passait par là, il lui serait impossible de deviner qu'une meute de Medhyena se trouvait dans le coin un peu plus tôt. Et pour cause, il ne restait d'elle qu'une masse difforme de chairs sanguinolentes, de poils grisâtres, et d'os broyés. Cependant, le gamin n'était nullement effrayé par ce spectacle, de son point de vue, Ace était un super-héros ayant terrassé les méchants Medhyena à mains nues.

– Je te raccompagne chez toi petit ? Les routes ne sont pas sûres de nos jours...

***

 De part la fenêtre de sa chambre, située dans l'une des plus hautes tours du château, Isaac Forneus fixait l'œuvre de Sae. Elle avait brûlé la forêt, usant et abusant de son pouvoir. Un petit sourire se dessina sur son visage. Il ne savait pas ce que ce Lahcen avait fait, mais il l'avait bien fait.

Enfin, Sae avait enfin appris à maîtriser son pouvoir. Isaac avait sérieusement commencé à désespéré, mais ce moment était enfin venu. Sae, la Néâme. Le don interdit, maudit, qui n'était pas censé existé. Et pour cause, ce pouvoir allait à l'encontre de l'Univers lui-même.

Le pouvoir du néant, le pouvoir de tout neutraliser. Rien ni personne ne pouvait combattre une telle calamité. Quelle que soit votre puissance, votre expérience, nous n'êtes rien devant un Néâme. Sa seule présence émiette vos forces, votre psychisme, vous rendant aussi inoffensif qu'un bambin. En quelque sorte, les Néâmes sont l'anti-matière universel. Un seul peut, s'il le désire, faire écrouler le monde.

Heureusement, Sae n'était pas encore arrivé à ce niveau là. Isaac ne le tenait pas, ce serait contraire à son plan. Celui de faire resplendir le royaume de Rosae de mille feu, d'en faire la nation la plus prospère n'ayant jamais existé ! Il y était presque, il ne lui restait plus que détails à régler, et tout serait parfait, comme d'habitude.

Résolu, Isaac descendit les marches de sa tour, traversa le luxueux et verdoyant palais, pour rejoindre la puanteur des geôles. Ici était enfermé les anciens nobles, des pourritures exécrables, qu'Isaac aurait aimé écraser de sa chaussure. Cependant, ses pourritures étaient munie d'une vie, de désir, et par conséquent, d'une utilité.

En le voyant arriver, les yeux des nobles déchues s'écarquillèrent. L'on pouvait lire dans leurs iris fatigués foule d'émotions furieuse. La rage, l'incompréhension, la vengeance. Isaac ne connaissait que trop bien ses émotions, pour en avoir lui-même fait les frais.

– V-Vous !

Celui qui vociféra cela n'était nul autre que .... qui déjà ? De tout point de vue, c'était un porc. Gros, répugnant, dégoulinant. Peut-être qu'avant, dans ses beaux habits de nobles, il était respecté, voire admiré. Mais maintenant, il n'avait plus ses beaux habits pour camoufler la misère. Et la misère désormais dévoilée était sans appel : c'était un porc.

– Vous nous avez trahi, Isaac Forneus !

Le conseiller hésita une seconde à lui répondre. La stupidité était peut-être contagieuse ? Mais au diable la prudence, il consentit à délier sa langue, il était là pour cela après tout.

– Mes frères, déclara t-il du ton le plus amical possible. Je suis véritablement peiné de votre sort.
– Pfeuh ! Que nous apporte votre peine ? De l'alcool ? De l'argent ? Non !

Isaac ria intérieurement. Incroyable, même après des semaines dans des geôles à subir des supplices, les principales pensées de ces êtres restaient à se saouler et à nager dans de l'or. Décidément, ces humains...

– Ma peine peut vous libérer.

Soudain, les oreilles se firent plus attentives. Des murmures s'élevèrent. Avaient-ils bien entendu ? Petit à petit, avant même que Isaac ne dise un mot de plus, l'espoir perdu commença à renaître.

– N-Nous libérer ?
– V-Vraiment ?!
– O-On va pouvoir sortir ?
– E-Et retrouver notre argent ?!

Isaac leva doucement la main, quémandant le silence.

– Un instant mes amis. Je comprends votre désarroi, mais il faudra faire preuve de patience. Bientôt, la Rose Queen, qui vous a enfermé sur un coup de tête, reviendra à la raison. Il n'existe pas de jour sans que je tente d'éclaircir ses pensées et bientôt, tout reviendra dans l'ordre. Vous retrouverez votre argent, et les domestiques, leur geôle.
– ... quand est-ce que ce « bientôt » viendra ? Je ne peux pas rester ici un jour de plus !
– Il a raison ! reprit un autre « noble ». Nous sommes l'élite de Rosae, l'or est notre demeure, pas les salissures !
– J'en ai bien conscience, déclara gravement Isaac. Mais malheureusement, ce sont les seules nouvelles que je puisse vous reporter.

La colère gronda à nouveau. Après l'espoir, la déception. Ces êtres voulaient toujours tout, tout de suite, et gratuitement.

– Si je suis venu vous dire cela aujourd'hui, c'est pour vous préparer.

Une nouvelle fois, les nobles arrêtèrent de piailler. Ils n'étaient pas très intelligents, mais ils avaient un don incroyable pour trouver leur intérêt. On pouvait au moins les accorder cela.

– N-Nous préparer à quoi ? voulu savoir l'un des prisonniers.
– La guerre.

Isaac se raffermit, toisant encore plus durement chacun de ses interlocuteurs.

– Des rebelles se regroupe en ce moment même dans le royaume, une fois la Rose Queen revenue à la raison, il faudrait s'en occuper en tout prix. Et ce sera à vous que reviendra cette tâche. C'est l'occasion rêvée pour regagner les faveurs de notre reine, ne cracher pas sur cette occasion.
– Nous ?! Mais nous...
– Ne me faites pas répéter, souffla Isaac. Vous ne voulez pas que la Rose Queen se passe à nouveau de vous, n'est-ce pas ? Et n'ayez crainte, la tâche sera aisée, vous aurez de nouveau vos Pokémon après tout.
– ...

Isaac laissa les chiens débattre entre eux. Leur décision sera probablement positif, leur intérêt était en jeu. Ces individus étaient si prévisibles que lorsqu'on discutait avait eux, on avait l'impression de revivre la même scène encore et encore. Ils agissaient avec arrogance et dédain, et au moment où l'on évoquait un gain alléchant, ils sautaient sur vous comme les fauves qu'ils étaient, tout en gardant cette facette détestable dont ils avaient le secret.

Tout était en place à présent. Les porcs allaient cogiter dans leur troue pendant quelques jours, le temps que Sae soit véritablement opérationnel. Quelques jours. Plus que quelques jours et cette mascarade sera terminée. Tant mieux, puisque certaines personnes commençaient à s'impatienter.

***

Une fois son petit jeu avec les nobles finis, Isaac s'enfonça encore plus profondément dans le château. Après avoir confirmé que personne ne le suivait, il appuya méticuleusement sur une brique du mur et soudain, le pan mural entier s'abaissa silencieusement. Isaac pénétra la salle secrète sans hésiter.

Malgré qu'elle soit cachée dans les entrailles de Rosae, cet antre n'était pas vétuste pour autant ; passé quelques mètres, le sol poussiéreux laissait sa place à une carrelage blanc étincelant, les chandeliers de cristal ambiançaient somptueusement l'atmosphère grâce à une douce lumière. Un tapis écarlate brodée de roses dorées s'élançait aux milieux de la salle, guidant les badauds jusqu'à un autel surélevé.

– Hihihi...

Un petit rire raisonna ; les chandeliers s'éteignirent un à un. Isaac soupira. Toujours à en faire trop celui là. Subitement, une main glacée lui caressa l'épaule.

– Je suis là..., lui glissa une voix erratique.
– Jack, pesta Isaac. Je n'ai que faire de tes enfantillages.

La lumière revint subitement, révélant un adolescent blond vêtu d'un long manteau en fourrure bariolé. Isaac se demandait souvent comment il faisait pour ne pas mourir de chaud dans ce genre d'habit. Enfin, il était inutile d'essayer de comprendre ce genre d'individu semblant vivre à l'écart du commun des mortels. Surtout si l'individu en question ne faisait de base pas partie du commun des mortels justement.

– Bouh ! bouda l'adolescent. Tu n'es pas marrant King ! Tu sais bien que l'on s'ennuie ferme ici, et je n'ai presque plus de Rattata à disséquer pour passer le temps...
– Prends ton mal en patience, Épina sera bientôt en notre possession.
– Ah ? s'enjoua Jack. Tu veux dire que cette usurpatrice a enfin retrouver ses pouvoirs ? C'est super sympa ça ! Tu comptes l'envoyer chercher Épina dès maintenant ?
– ... pas encore. Je veux être certain de sa réussite. La Rose Queen n'a pas plaisanté avec ses pièges, même avec ses pouvoirs de Néâme Sae vivra l'enfer là dedans.
– Tcht ! siffla Jack. Mère ne nous facilite pas la tâche !
– Elle n'a simplement jamais pensé qu'une Néâme viendrait pointer le bout de son nez et la tuerais, haussa Isaac des épaules.
– Haha, ricana Jack, enfin, je ne vais pas tellement m'en plaindre, sans cette Néâme je ne serais même pas de ce monde !

Isaac sourit discrètement. Ce Jack, bien que ressemblant à s'y méprendre à un adolescent de 16 ans, avait en réalité à peine plus d'un mois. Son existence elle-même était un véritable mystère. D'après ce qu'Isaac avait comprit, lorsque Sae avait décapité la Rose Queen, cette dernière n'était pas tout à fait morte, certaines de ces cellules de son corps continuaient de se régénérer mais pas assez pour faire « refonctionner » le corps en entier. En pure instinct de survie, ces cellules ce sont séparés de la Rose Queen jusqu'à former deux nouvelles entités distinct, dont Jack. Et d'ailleurs, en parlant de ça...

– Où est Jester ? s'inquiéta Isaac. Elle n'est pas encore sortit j'espère !
– Aucune idée, sourit Jack. Ma peste de sœur en fait toujours qu'à sa tête, tu devrais le savoir maintenant !
– Allons bon..., grogna Isaac.
– Mais elle ne craint rien, vue ce qu'elle a hérité de Mère !
– Comme si je m'inquiétais pour elle ! Si elle cause trop de grabuge, c'est notre plan entier qui s'en verra chamboulé...
– Tcht ! siffla Jack. Je ne comprends pas toutes ses histoires de plans... Jester, toi et moi nous pouvons largement reconquérir le royaume, Néâme ou pas !

Isaac secoua la tête, cet enfant manquait vraiment d'esprit. Rien d'étonnant pour quelqu'un qui venait quasiment de naître cela dit.

– Tu te surestimes, déclara t-il simplement. Les Néames sont beaucoup plus effrayants que tu sembles le penser. Dois-je te rappeler qu'elle a tué la Rose Queen, et que tu n'es que toi même qu'un tiers de cette dernière ? La seule aura des Néâmes est capable d'annuler tous les pouvoirs, quels qu'ils soient. Que feras-tu devant elle, sans tes pouvoirs élémentaires ?
– ... arf, geignit Jack. Mais c'est de la triche ça  !
– Tout à fait, les Néâmes sont des désastres de la nature, c'est pourquoi ils doivent périr. Et pour ce faire, il faut augmenter nos forces au maximum. Grâce à Épina, le trésor le plus précieux de la Rose Queen.
– Je ne suis pas sûr de tout comprendre, mais si ça peut nous permettre de sortir de ce trou, je suis partant !
– Bien, c'est tout ce qui compte.

Inutile de chercher plus avec Jack, ou même sa sœur, Jester. Ils étaient beaucoup, beaucoup trop jeunes. Isaac n'était pas sûr de leur loyauté non plus, ils collaboraient ensemble que parce qu'ils avaient des intérêts communs. Ce n'était que des enfants faisant ce qui leur plaisant.

– Mais je ne te comprends pas King, tenta de réfléchit Jack. Si tu voulais tellement tuer cette Néâme, pourquoi ne pas t'y prendre lorsque ces pouvoirs n'étaient pas encore éveillés ?
– ...

Remarque suffisamment intéressante pour être noté, surtout vue l'interlocuteur l'ayant formulé.

– Sans elle, nous ne pourrions pas avoir Épina, conclut-il.
– Non, non ! balaya Jack. C'est Jester et moi qui avions besoin d'Épina ! Et ne dis pas que tu le fait pour nous, je ne te croirais pas. Toi, tu es venu ici uniquement pour tuer la Néâme, n'est-ce pas ?
– ... tu poses trop de questions pour ton propre bien, rumina Isaac. Les enfants posant trop de questions méritent d'être punis, tu le sais, ça ?

Isaac commençait légèrement à regretter de s'être un peu trop confier à son partenaire de circonstance. Heureusement, il ne lui avait pas encore tout dis sur ses véritables origines...

– Effectivement, tuer la Néâme est mon but, soupira t-il finalement. Mais je ne suis pas un homme qui ce limite à un seul objectif. Ce Royaume m'intéresse. Loin de tout, indépendant, hors d'atteinte de la toile de la mondialisation. C'est une terre modulable à volonté, un véritable paradis.
– ... euh, d'accord, plissa Jack des yeux sans vraiment comprendre.

Isaac s'avança vers l'autel, au plus profond de cette cache secrète. Plus il avançait, et plus il ralentissait, mesurant chaque pas avec gravité.

– Jack, glissa t-il. Tu te souviens à quoi va nous servir Épina, n'est-ce pas ?
– Évidement ! s'énerva presque ce dernier. Pour ressusciter Mère ! Tu me prends pour un débile ?!

Mère. Le nom que Jack et Jester donnaient à la personne leur ayant indirectement donné la vie. La Rose Queen.

– Tout à fait, continua Isaac en ignorant l'humeur de son interlocuteur. La Rose Queen, l'une des dernières héritières d'Avalon. Des êtres anciens, immortels, aux pouvoirs énormes, bénis par Arceus lui-même. N'est-ce pas normal qu'une telle entité gouverne le monde ? Je veux rétablir la balance, je veux redorer sa gloire d'antan au royaume. Qu'une erreur de la nature l'ai tuée est inacceptable, illogique.

Isaac arriva enfin devant l'autel ; il s'agenouilla immédiatement. De très longs cheveux incroyablement dorées recouvraient royalement la froide pierre rectangulaire ; Isaac releva doucement les yeux vers la tête tranchée trônant au milieu de l'autel. Il n'y avait rien de morbide. Cette tête était une véritable œuvre d'art, magnifique, à la peau très claire ressemblant presque à de la porcelaine. Isaac ne pouvait rester que béat devant les envoûtants yeux émeraudes de la Rose Queen.

Comment la Rose Queen avait-elle pu retrouver toute sa beauté, alors que Sae l'avait impitoyablement piétinée et défigurée lorsqu'elle l'avait décapitée ? Tout simplement parce que la Rose Queen était une héritière d'Avalon. Arceus l'avait graciée d'un organisme capable de se reconstituer en toute circonstance, quels que soient les dommages subis.

Malheureusement, seule sa tête restait, inerte ; son corps ayant disparu pour donner naissance à Jack et Jester. Mais bientôt, grâce à Épina, le plus précieux trésor de la Rose Queen, toute cette mésaventure ne sera qu'un mauvais souvenir. Et elle va revenir, elle, son modèle, sa déesse.

Isaac bouillait d'impatience. Il avait tellement hâte de lui montrer les fruits de son travail, et reprendre le plan de conquête qu'ils avaient temps tarder à mettre en place, ensemble, avant que l'intervention de Sae ne ralentisse les choses. Une fois qu'elle sera revenue, tout pourra enfin recommencer.

The Rose Queen, Isaac – alias the King, Jack, Jester et sans oublier Ace. Il était temps de jouer cartes sur table.


***


– Mmh, vingts pièces seulement...

Nonchalamment assis sur un meuble renversé, Ace jetait et rattrapait une petite bourse en toile brune. Une bourse malheureusement pas très remplie, ce n'était décidément pas simple de vivre en vagabond.

– ... au moins, ils m'ont offert un repas.

Sur cet élan d'optimiste, Ace libéra un Rattatac, qui se jeta instinctivement sur les cadavres de la petite famille.

C'était son Modus operandi. Gagner la confiance d'une famille, être le plus amicale possible, glaner le maximum d'informations et de déterminer si oui ou non la famille ciblée méritait la peine d'être volée – et massacrée au passage– ou non. Et si la réponse était positive, Ace passait à l'acte, et libérait un Rattatac sur les lieux, histoire de laisser croire que le carnage avait été causé par un cruel Pokémon sauvage.

Sauf que pour ce coup si, Ace s'était trompé. Ce n'était pas de sa faute après tout, cette famille avait l'air si heureuse et confortablement installé ! Naturellement, Ace avait pensé qu'ils devaient cacher un petit pactole dans un coffre. Sauf que non. Dommage. Une famille massacrée pour rien, c'était malheureux, mais bon. On ne revenait pas sur le passé, Ace ferait mieux la prochaine fois.

Ah, non, ce n'était pas tout à fait exacte. La famille n'était pas tout à fait massacrée. Il en restait encore un. Tout sourire, Ace se tourna vers le gamin tremblant sa vie recroquevillé dans un coin de la petite maisonnette. Le pauvre observait, impuissant, l'effroi inscrit dans ses yeux, le Rattatac grignoter joyeusement ses parents et sa petite sœur.

– Ça ne va pas petit ? lui demanda gentiment Ace.
– ...
– Tu sais, c'est de ta faute ce qu'il arrive. Tes parents ne t'ont jamais dis de ne pas faire confiance aux inconnus ? Enfin, ils ne le savait sans doute pas eux-même vu qu'ils m'ont laissé rentrer ! Gahahaha !
– ...
– Eh bien, tu as perdu ta langue ?

Il sourit, savourant l'horreur de sa petite victime. Ace se releva, et s'accroupit devant l'enfant.

– Tu as bien raison d'observer, le meurtre de ses parents, c'est une chose qu'on ne voit qu'une seule fois dans sa vie. Moi, ça m'impressionne toujours de voir tous ces organes. Comment tout cela peut tenir dans corps humain ? T'as vu la longueur des intestins ? Dingue, hein ?

Le gamin ne répondait toujours pas ; Ace commençait à se lasser. Ce n'était pas marrant s'il n'y avait aucune réaction. D'un claquement de doigt, il demanda donc tout naturellement à son Rattatac de changer de cible.

Ace sortit la maisonnette, en prenant la bourse de vingt pièces avec lui. Mieux que rien. C'était vraiment dommage de s'être loupé aujourd'hui. Ace espérait faire un gros coup avant de raccrocher temporairement. En réalité, il n'avait pas vraiment besoin de voler aujourd'hui ; c'était plus une sorte de méfait souvenir.

Car bientôt, la vie de palace l'attendait. Son ancien camarade, King – ou Isaac de son vrai nom – avait fait appel à ses services. Ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu ; King et Ace, le roi et l'as. Ensemble, ils en avait fait des choses, et pas que des bonnes.

Il semblerait qu'il ait élargit l'équipe maintenant, King aurait trouvé une autre reine, un valet et aussi même un joker.

Ace avait un très bon pressentiment ; il y avait moyen de se faire gros la-dessus. Oui, ça allait être aussi jouissif que le juvénile hurlement de douleur résonnant derrière-lui !