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The End of the World de Marshan Utopium



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» Auteur : Marshan Utopium - Voir le profil
» Créé le 03/01/2016 à 16:05
» Dernière mise à jour le 29/01/2017 à 10:27

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Chapitre 2 : Cataclysme
Je me souvenais de l'heure à laquelle c'était arrivé aussi. Il était exactement trois heures trente-neuf. Le bruit m'avait réveillée ; il avait du réveiller tout Illumis et ses alentours d'ailleurs. L'explosion avait été telle que la fumée s'élevait toujours dans le ciel quand le reste de la région s'est réveillée. Quand j'avais entendu le bruit, je m'étais réveillée en sursaut en pensant que c'était un cauchemar. Puis une deuxième explosion s'est faite entendre, me prouvant que j'étais bien dans la réalité. Le bébé loup n'était pas à côté de moi, mais je dois bien avouer que ça ne m'a pas vraiment intéressée. J'étais très inquiète, d'autant plus que mes parents n'étaient toujours pas revenus et que Christophe se remettait à peine de sa grippe passagère. Après une bonne heure de trouille, j'étais finalement descendue et j'avais allumé la télévision ; Christophe était venu me rejoindre quelques minutes après. Nous étions tout de suite tombés sur les informations. Ces dernières diffusaient déjà ce qui se passait et, bien sûr, tout était en direct. Ce qui me fit peur, c'est que les sombres événements qui étaient en train de se dérouler se situaient juste derrière chez moi, dans les bâtiments de la Centrale situés sur la Route 13. Chacun d'eux venait d'exploser, libérant ainsi de puissantes toxines. Les informations déploraient déjà des centaines de morts. C'était absolument horrible... Christophe et moi comprîmes tout de suite, sans lâcher un mot. Nous nous regardâmes avec les larmes aux yeux. Il était déjà trop tard pour nous, nous étions trop près de la catastrophe pour nous en sortir. D'ici quelques heures, quelques jours tout au plus, nous ne serions plus là. Au moins, mes parents pouvaient avoir échappé au cataclysme, puisqu'ils travaillaient assez loin. Il ne fallait surtout pas qu'ils reviennent... Je ne savais même pas où ils étaient, au travail, en voyage dans une autre région, je ne savais pas s'ils avaient été infectés... Notre région toute entière était perdue. La Centrale était bien trop puissante. Dans quelques semaines maximum, la région de Kalos serait déserte. Christophe et moi avons pleuré pendant près de quatre heures. Soudain, il se retourna vers moi et me dit :

- Mademoiselle, je voulais vous dire...

- Excuse-moi Christophe, mais ce sont nos derniers instants, pourrais-tu me tutoyer et m'appeler par mon prénom ? Tu n'as jamais voulu...

- Oh, bien sur, Mademoi... Margaux. Je voulais te dire que ces années à être ton majordome -et celui de tes parents, même s'ils étaient plus qu'absents- a été la plus belle expérience de ma vie. Même faire les boutiques avec toi ! dit-il en rigolant.

Je pouffai. C'est que, à part le temps où je voyais Benjamin, Christophe avait toujours été mon seul ami. Je pleurai maintenant à chaudes larmes dans les bras de mon majordome. Je m'endormis comme ça, finissant ma nuit par la même occasion. La fatigue avait été plus grande que le sentiment de peur.

Lorsque je me réveillai, Christophe avait disparu. Il était sûrement parti dormir lui aussi, en évitant de me réveiller. Je me levai lentement et allai voir dans sa chambre. J'ouvris lentement la porte de cette dernière pour ne pas le réveiller, mais je me rendis compte qu'il n'était pas là. Curieuse, j'allai dans la cuisine, deuxième lieu où il pouvait se trouver. Personne. Profitant de me trouver ici, je pris un yaourt nature dans mon frigidaire, petite fringale. Je remarquai un mot sur la table ; je le lus.

« Margaux, je suis désolé de t'annoncer ça par une simple lettre, mais je ne trouvais pas le courage de te le dire en face. Nous le savons tous les deux, au vu des récents événements, il ne nous reste que très peu de temps à vivre. Je ne voulais pas te voir dépérir, et je ne voulais que tu me vois mourir non plus... Je ne reviendrai pas à la maison, désolée de ma lâcheté. Je suppose que tu aurais préféré avoir quelqu'un à tes côtés dans ces derniers instants, mais je ne pouvais pas rester. Je vais essayer de contacter tes parents et je te tiendrai au courant si j'ai des nouvelles. Encore une fois, je suis désolé et je trouverai ça normal si tu ne me pardonnais jamais. Adieu Margaux, ça a été un honneur de te connaître et d'être à tes côtés toutes ces années. Christophe. »

Cela m'acheva. Mon majordome, mon seul ami, était parti. Il m'avait laissée seule. D'abord mes parents, qui ne s'étaient jamais occupés de moi, Benjamin, qui avait déménagé, et maintenant Christophe. A présent, j'étais vraiment isolée. Enfin, c'est ce que je pensais. Une larme coula sur ma joue lorsque j'entendis une petite voix, derrière moi, qui me fit sursauter.

- Hé, ça va ?

Je me retournai rapidement et vis une petite bestiole qui se tenait sur ses deux pattes. La première chose qui me frappa fut la ressemblance avec un de ces "Pokémon" que j'avais vu dans le Pokédex de Lysandre. Avec ma mémoire visuelle, j'avais retenu pas mal de ces créatures créées de toutes pièces par cet homme. Pas de doute possible, c'était bien l'une de ces bestioles. Je n'avais par contre, pas retenu son nom. Il avait une tête de renard et son corps était bleu et noir. Je le regardai avec horreur et curiosité.

- Euh... Non vraiment, ça va ? redemanda-t-il.

- Q... Qui es-tu ?

- Bah c'est moi... Flash ! Tu ne te souviens pas de moi ? Ah, c'est peut-être ma nouvelle apparence qui te perturbe. Je suis le louveteau que tu as recueilli avant hier !

Oh mon Dieu. Non. Non non non. C'était impossible, il ne ressemblait en rien au bébé loup que j'avais trouvé. Mais, à y regarder, il avait exactement les mêmes yeux. Si, c'était sûrement lui... Mais, comment..? Soudain, je compris. Et j'ai bugué. J'étais quasiment sûre que l'apparition de ce... Pokémon n'était pas normale (bon j'avoue, ça, c'était facile à deviner), mais j'étais aussi persuadée que l'explosion de cette nuit avait provoqué ce changement sur le louveteau. Les toxines devaient être plus dangereuses que prévu. Je m'assis sur l'une des chaises présentes dans la cuisine. Le Pokémon s'approcha de moi. Je le dévisageai.

- T'as vraiment pas l'air bien... Pourquoi tu pleures ?

Je ne lui répondis pas et fondis en larmes. Après un instant d'hésitation, Flash se rapprocha de moi et se blottit contre ma jambe. Le contact d'un corps chaud me fit relever la tête. Je regardai de nouveau la créature qui se tenait devant moi. Mais quelle était cette "race" de Pokémon ? Il ne ressemblait pas à un Bulbizarre... Je pris Flash dans mes bras et montai dans ma chambre, ayant un élan de détermination. Je cherchai le Pokédex quelques minutes et entrepris de chercher de quelle race était Flash. Mais il y en avait beaucoup trop, impossible de retrouver de quelle race était Flash...

- Pointe-le sur moi peut-être ? dit soudainement le Pokémon.

Au début hésitante, je finis par m'exécuter. Le Pokédex fit un bruit étrange et afficha une image de petit Pokémon qui était en face de moi, c'est-à-dire Flash. Le Pokédex parla de sa voix de robot : « Malgré sa petite taille, Riolu est un Pokémon très endurant. Il peut couvrir de grandes distances, comme des montagnes ou des canyons, en peu de temps. Ce petit Pokémon émet une aura bleu pâle lorsqu'il est effrayé ou triste. Il s'entraîne au combat en tapant avec force et rage dans les arbres ». D'accord, donc le louveteau s'était transformé en Riolu. Et il s'appelait Flash. Non mais d'accord hein, on va faire comme si tout était normal. Dans ma tête, tout s'embrouillait. Bon, comme le Pokédex de Lysandre avait réagi face à Flash, je me doutais que les Pokéball devaient elles aussi avoir un rôle. J'en pris une dans ma main et la tendis face au Riolu, comme j'avais fait précédemment avec le Pokédex. Mais, cette fois-ci, rien ne se passa, la balle ne réagit pas. Je tentais une deuxième puis une troisième fois, mais rien ne changeait. Alors je m'assis sur mon lit, réfléchissant à l'utilité de ces balles. Flash me rejoignit en grimpant avec difficulté à mes côtés. Il voulu prendre la Pokéball que j'avais dans les mains pour l'inspecter lui-même, mais à la seconde où ses pattes se posèrent sur l'objet, il fut aspiré dans la ball, en se transformant au passage en un rayon rouge. J'eus un cri de stupeur. La balle où venait d'être aspiré le Riolu reposait paisiblement sur mon lit, comme si rien ne s'était passé. J'appelai Flash pour savoir s'il m'entendait, mais personne ne me répondit. Je m'approchai de la Pokéball et la pris dans mes mains ; elle était plus lourde qu'avant. J'appuyai sur le bouton central mais, cette fois, elle ne s'ouvrit pas. Je continuai d'appuyer avec rage sur le bouton, ne voulant pas être complètement isolée. Je ne pouvais pas être seule, surtout pas maintenant. L'idée de mourir seule me fit frissonner. Finalement, folle de rage, sentant que les larmes me revenaient, je lançai la Pokéball le plus fort possible contre l'un de mes murs. Mais, avant d'atteindre ce dernier, la balle s'ouvrit et Flash en ressortit. Ces objets permettaient... d'attraper ces créatures ? Je courus vers le Riolu et le pris dans mes bras.

- Me laisse plus jamais toute seule, tu m'entends ?

Flash étouffait dans mes bras, aussi, il ne réagit pas. Je ne compris pas d'où me venait cet élan d'amour soudain. Je n'avais jamais été très tactile, démonstrative, et encore moins avec les inconnus. Mais j'avais eu tellement peur d'un coup... Enfin, ça restait étrange. J'avais l'impression de connaître ce Riolu depuis longtemps. Quand je le lâchai, il me regarda avec de grands yeux ronds et me demanda :

- Au fait, tu t'appelles comment ?

Après avoir réussi à articuler "Margaux", je me rendis compte que ce Pokémon parlait. Au début, j'ai été prise au dépourvu, puis je me suis dit que si un louveteau avait muté, il pouvait très bien avoir eu le don de parole. Puis, soudainement, une pensée plus horrible que les précédentes me traversa l'esprit. Et si tous les animaux avaient été changés en Pokémon ? Si des humains s'étaient eux-aussi transformés ? Et moi...? Allai-je me transformer...? Je ne pouvais pas courir le risque de sortir de chez moi, je ne savais pas ce qu'il y avait dehors. Mais si je restais là, j'allais mourir de faim... Puis, si tout le monde avait été touché par les toxines, l'électricité et l'eau courante allaient vite disparaître... Et Flash, ce Riolu, peut-être était-il dangereux, je n'en savais rien... Des tonnes de questions me parcoururent l'esprit. Mais je me rendis vite à l'évidence : s'il fallait que je sorte, autant le faire tout de suite et ramener le plus de nourriture et de bouteilles d'eau que possible. Je descendis rapidement les escaliers et regardai à travers la fenêtre de la cuisine : la rue était déserte. Mon regard croisa celui de Flash, qui était descendu derrière moi ; je sus que l'on s'était compris tout de suite. Je partis dans ma chambre et en ressortis armée de ma raquette de tennis préférée. Elle était rose et noire et "l'anti-vibreur", comme je l'appelais, posé en bas des cordes représentait le signe de l'anarchie. Je l'avais posé sans que mes parents ne le voient, sinon, ils se seraient posé des questions ; et je n'avais vraiment pas envie d'être le centre d'une conversation qui aurait duré tout un repas sur le fait que je commençais à avoir l'esprit ailleurs que dans mes cahiers, ou je ne sais quelles autres âneries. Dans mon sac se trouvaient également une grande bouteille d'eau claire, trois sandwichs (ceux que Christophe laissait toujours dans le frigo), quelques gâteaux, mon portable, les Pokéball et le Pokédex.

Je me trouvai à présent devant la porte, toute tremblante. Je ne voulais pas sortir. Qui pouvait savoir ce qui se trouvait derrière ? Me rassurant en me disant que je n'avais rien vu rôder dans la rue tout à l'heure, j'ouvris la porte et sortis, précédée de Flash, qui ne disait mot. Je pris bien le temps de la refermer, histoire qu'aucune créature ne s'introduise chez moi. Ma raquette à la main, j'avançai prudemment dans la rue en observant attentivement de tous les côtés. Après quelques minutes de marche, je me rendis compte que rien ne bougeait. Je baissai ma raquette et regarda le Riolu, horrifiée. Peut-être étaient-ils déjà tous morts... Mais alors, pourquoi étais-je encore vivante ? Non, je ne pouvait pas être la seule personne en vie dans cette ville. Pas à Illumis, la plus grande ville de la région ! Je ne pouvais pas être seule. Soudain, Flash colla ses paumes et ferma ses yeux. Ses espèces d'oreilles qu'il avait à l'arrière de tête se mirent à flotter et une légère aura bleutée apparue autour de lui. Je le regardai, ne comprenant ce qu'il se passait. Quelques secondes plus tard, il rouvrit les yeux et me regarda.

- Quelque chose fonce sur nous ! cria-t-il.

Et, avant même de pouvoir faire un mouvement, Flash me bondit dessus pour me pousser. Une immense bestiole à plusieurs pattes fonça à l'endroit où nous nous trouvions il y avait à peine une seconde. Nous nous cachâmes derrière une maison en observant ce que je supposais être un Pokémon d'une autre espèce. La bête en question était un espèce de grand scolopendre rouge, violet et noir ; et il avait l'air très en colère. Il fonça tête baissée dans une maison, qui s'écroula dans un vacarme qui me vrilla les tympans. Je sortis le Pokédex de mon sac, en espérant que le gros Pokémon n'entende pas sa voix robotique : « Brutapode inocule du poison à ses ennemis par les griffes de son cou avant de mettre fin au combat brutalement. Il est extrêmement agressif. ». Bon, ça avait le mérite d'être clair. Je pris Flash dans mes bras et me mis à courir le plus vite possible pour m'éloigner de cette créature. Je tournai dans une petite ruelle où le Brutapode ne pouvait pas me voir et relâchai le Riolu qui étouffait (encore) entre mes bras. Après m'être assurée que le Pokémon ne m'avait pas suivie, je tournai la tête et, vu ce qui était devant moi, j'aurai préféré me retrouver face au Brutapode. Parce que j'avais trouvé ces Pokémon tellement horribles que je m'étais souvenu de leur nom : des Fermite. Je savais que ces fourmis de métal creusaient des labyrinthes gargantuesques en moins de trente minutes, mais là, les immeubles et maisons sur lesquels les Fermite étaient accrochées étaient criblés d'entrées et de sorties de galeries. Soudain, l'une d'entre-elles me vit et, vu les mouvements de ses mandibules, il me semblait bien qu'elle faisait passer un message à ses compères ; un message du genre « On l'a pas invitée, on va en faire notre repas ». Je ne savais pas quoi faire, j'étais paralysée. J'entendis vaguement Flash me crier quelque chose, mais je ne comprenais rien. Mes oreilles bourdonnaient, mes jambes refusaient de bouger. Puis, elles, elles bougèrent. Les Fermite nous foncèrent dessus, sûrement pour nous dire de ne pas rester ici. Le Riolu se plaça devant moi à toute vitesse et une espèce de grande bulle d'un bleu magnifique et transparent se forma au-dessus de nous. Les fourmis transgéniques se prirent le champ de force créé par, je suppose, Flash. Au bout d'une ou deux minutes, qui me parurent durer un éternité, les Fermite partirent, comprenant qu'elles ne nous atteindraient pas. Flash cessa son étrange pouvoir. Il me fallut encore quelques minutes pour réagir.

- F... Flash ! C'est toi qui... qui a fait ça ? Je veux dire... le champ de force...

- Bien sûr que c'est moi ! Qui d'autre sinon ? dit-il, tout sourire. Tu ne savais pas que je pouvais faire ça ?

J'ai trouvé cette remarque déplacée, surtout après tout ce que je venais de vivre.

- Excuse-moi de ne pas savoir que tu avais des pouvoirs magiques ! C'est pas comme si tu venais de débarquer chez moi, que tout le monde était mort et que des créatures toutes plus étranges les unes que les autres voulaient me tuer ! Tu sais quoi ? Je sais même pas par quel miracle je suis encore en vie ! Et toi aussi, pourquoi t'es pas encore mort, hein ?

Soudain, je me figeai. Je venais de répondre à ma propre question, enfin, je crois. Je regardai le Riolu.

- T... T'es immunisé hein ? Enfin, pas complètement, puisque tu n'étais qu'un louveteau avant, mais... Les radiations, ça te tuera pas hein ? dis-je, légèrement tremblante.

Flash ne me répondit pas. Je crois qu'il n'en n'avait aucune idée, mais moi, j'en étais persuadé. Enfin, presque. Parce que, si lui était immunisé, il était clair que moi je ne l'étais pas. Alors, pourquoi n'étais-je pas encore morte ? Je voyais bien qu'il ne restait personne ici, j'étais parfaitement seule. Comme je l'avais déjà prévu, l'eau courante et l'électricité allaient vite manquer, si ce n'était pas déjà le cas. Même si je trouvai de la nourriture dans les supermarchés, je ne tiendrai pas longtemps, même si j'arrivai à obtenir de l'eau en prime. Mais que pouvais-je faire ? Devais-je attendre patiemment la mort ? Non. Je ne pouvais pas rester ici. Je devais partir, quitter Illumis et tenter de retrouver d'autres personnes en vie, en espérant qu'il en reste... Je regardai Flash ; nous nous comprîmes en un regard. La Route la plus proche de nous était, comme je l'avais dit, la Route 13, aussi appelée la Steppe d'Illumis. Nous nous mîmes en marche vers la grande porte menant à cette route. A ce moment précis, je ne savais pas dans quoi je m'engageai.