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The End of the World de Marshan Utopium



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» Auteur : Marshan Utopium - Voir le profil
» Créé le 03/01/2016 à 16:05
» Dernière mise à jour le 29/01/2017 à 10:03

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Chapitre 1 : Un loup solitaire
Je me souvenais parfaitement de cette semaine. Elle avait bien commencé, mais très mal fini. Mais avant de commencer à vous raconter ce qui s'est passé, je vais me présenter et vous remettre dans le contexte.

Je m'appelle Margaux, et j'ai seize ans. Physiquement, je suis petite, pâle de peau avec de grands yeux bleus virant au vert et de longs cheveux bruns impossibles à coiffer. J'étudie au lycée Platane, dans la ville d'Illumis, dans la région de Kalos. Cette année, je devais finir ma classe de seconde. C'était l'année sans examens, et nous étions tous plus ou moins heureux d'avoir un mois de vacances de plus, puisque les premières et les terminales passaient leur BAC. On était presque à la fin de l'année et ça ne me gênait pas le moins du monde de changer de classe l'année prochaine. Je ne m'étais pas vraiment fait d'amis cette année, du moins, pas dans ma classe. J'avais toujours été studieuse. J'obtenais de bons résultats facilement et un brillant avenir m'était promis. Mais rien ne se passe jamais comme on le prévoit, pas vrai ? J'habitais au nord-ouest d'Illumis, non loin de la Route 13, que l'on appelait communément la Steppe d'Illumis. Je trouvais ça bizarre qu'un mini désert se trouve si près d'une ville, mais ce n'était pas le sujet. Sans vouloir me vanter, j'habitais dans le quartier le plus riche de la ville. Habiter à Illumis était déjà un privilège, alors dans un quartier aisé... Mes parents avaient des métiers qui rapportaient beaucoup, mais ils n'étaient pas souvent à la maison. J'avais donc grandi avec mon majordome, Christophe, pour seule compagnie. J'étais devenue quelqu'un d'associable et peu bavarde, renfermée sur moi-même. Mais ça m'allait comme ça. Un jour, au collège, en début de cinquième, un garçon d'un an de plus que moi était venu me brutaliser. Je ne pouvais rien faire face à lui, je n'avais aucune force et étais terrifiée (je suis toujours aussi faible aujourd'hui, d'ailleurs). Puis, sans raison, un autre garçon, de mon âge cette fois, est venu s'interposer. Ils ont failli se battre, mais des adultes les ont rapidement séparés. Je suis, par la suite, devenue amie avec ce garçon. J'ai appris qu'il s'appelait Benjamin. Il n'était pas dans la même classe que moi, mais nos horaires de cours étaient à peu près les mêmes. Nous ne nous sommes plus quittés pendant deux ans. Mais, en fin de classe de quatrième, il m'a annoncée qu'il déménageait. Il avait supplié ses parents, mais rien n'y faisait : il allait partir. Je n'ai rien fait pour le retenir, je n'ai même pas pleuré. Enfin, pas devant lui. Je crois que ça l'a vexé. Il a fini sa quatrième et je ne l'ai jamais revu. Nous nous téléphonions souvent au début, puis ces appels se sont faits moins réguliers, jusqu'à disparaître complètement. J'étais de nouveau seule. A présent, j'étais une jeune lycéenne enfermée dans sa solitude, mais ne faisant rien pour arranger la situation.

Mais revenons à notre sujet de base : ce qu'il s'est passé cette semaine. Ce lundi, celui où tout a commencé, j'étais au lycée, comme n'importe quel lundi de l'année. Ce jour-là, je finissais assez tôt ; je suis donc rentrée en voiture avec Christophe. Nous sommes arrivés à la maison vers dix-sept heures. Je suis tout de suite montée dans ma chambre, située sous les combles. J'ai posé mon sac au pied de mon lit à baldaquins, j'ai enlevé mes chaussures et me suis affalée dans mon lit comme une mal propre. En face de mon matelas se trouvait une immense télévision accrochée au murs de couleur crème. Je l'allumai et lançai le jeu Fallout 4. Une de mes passions, transmise par Benjamin, était de jouer aux jeux vidéos. Mes parents avaient été très réticents à l'idée de m'acheter des jeux (surtout des jeux violents, mes préférés), mais ils avaient finalement cédé, pour mon plus grand bonheur. Depuis le collège, j'avais atteint un assez bon niveau sur tous types de jeux et d'assez bon réflexes en général. Je jouais environ deux heures par jour, quand je ne rentrai pas trop tard du lycée. Pendant que j'y pense, une de mes autres passion est le sport, plus particulièrement le tennis et le badminton. J'étais devenue une bonne joueuse dans ces disciplines, également. Encore une fois, sans vouloir me vanter, j'étais la fierté de mes parents. Leur fille était douée dans presque tout ce qu'elle entreprenait. Mais l'échec allait bientît faire partie intégrante de ma vie.

Ayant atteint mon objectif du jour sur Fallout 4, je descendis manger. Christophe, qui lisait dans le canapé du salon, voulu me préparer mon dîner. Il était adorable à toujours vouloir me servir, mais je n'étais plus une enfant. Je lui dis de rester assis et lui demandai s'il avait faim, mais il avait déjà mangé. J'allai dans la cuisine et fit réchauffer une assiette de pâtes. Oui, contrairement à ce que les idiots pensent, même les « riches » font réchauffer des restes quand ils ont faim, et surtout quand ils ont la flemme. Une fois mon assiette prête, je pris un plateau repas avec ma serviette, des couverts, mon verre et mon assiette. Je partis chercher une canette dans ma chambre, dans ce que j'appelais mon « frigo secret ». Mes parents ne voulaient pas que je boive des sodas, surtout à table. Trop de sucres, tout ça. Ils ne voulaient pas non plus que je mange dans le beau canapé en cuir, mais je faisais toujours attention et ils n'étaient jamais là pour voir si je leur obéissais ou non. Puis, même si je le salissais, ils avaient largement les moyens d'un racheter un. Je m'assis dans ce canapé avec mon plateau sur mes genoux. J'allumai la télévision et, ne trouvant aucune chaîne qui ne me convenait, je finis par mettre les informations.

La chaîne d'informations parlait des Labos Lysandre. Lysandre était un homme très influent dans la région de Kalos, particulièrement dans les villes d'Illumis et de Roman-Sous-Bois, qui se trouvait au nord de ma ville. Il était grand et avait des cheveux... spéciaux : en pétard et complètement roux. Je ne l'avais jamais vu sourire et il ne m'inspirait pas confiance. Il dirigeait pratiquement toutes les entreprises scientifiques de la région en passant même par l'Usine de Pokéball. Il passait souvent à la télévision. L'interview qui était diffusée à son sujet se termina en même temps que mon repas. Il venait de faire une annonce qui, pour la première fois, m'intéressa. Il avait parlé d'un colis qui allait être envoyé à toutes maisons et appartements du pays, et qu'Illumis serait particulièrement gâtée par ce colis, qu'il contiendrait quelque chose de plus que les colis "normaux". Cela m'avait beaucoup étonnée. Ce colis devait contenir une douzaine d'objets appelés "Pokéball". Je ne savais absolument pas ce que c'était, il n'avait pas vraiment expliqué. Le colis contiendrait aussi un... "Pokédex" je crois. Je ne savais pas ce que voulait dire le préfixe "Poké". Lysandre avait dit qu'il nous laissait le loisir de découvrir ces objets et de les utiliser. J'étais assez curieuse, c'est vrai ; j'avais vraiment hâte de recevoir un de ces colis. Je débarrassai mon plateau repas et remontai dans ma chambre. J'ai continué à jouer à Fallout 4 et, vers vingt-deux heures, j'ai arrêté pour préparer mon sac de cours pour le lendemain, je suis allée prendre ma douche et me mettre en pyjama, puis je suis allée me coucher. J'avais espéré voir mes parents, mais ils n'étaient pas rentrés. Parfois, je ne les voyais pas pendant plus d'une semaine. Mais dans ces cas-là, ils m'envoyaient un message pour ne pas m'inquiéter. Vers vingt-trois heures trente, mes paupières se firent lourdes et le sommeil me gagna.

Je vais vous éviter les journées plus qu'ennuyantes du mardi et du mercredi car il ne s'est rien passé d'intéressant. Christophe est tombé malade et mes parents n'étaient pas rentrés et ne m'avaient pas envoyé de messages, je commençais vraiment à m'inquiéter.

C'est jeudi que ça devient intéressant. Disons qu'il s'est passé quelque chose de plutôt... inhabituel. Je finissais les cours à dix-huit heures, donc assez tard. Comme Christophe était toujours malade, je n'ai pas voulu le faire déplacer ; j'ai donc pris le bus. Malheureusement pour moi, ce dernier s'est trompé de direction et, me trouvant seulement un peu plus loin de l'arrêt où je devais m'arrêter, je descendis. Je marchais, malheureusement, sous la pluie depuis seulement deux ou trois minutes lorsque, dans la rue déserte où je me trouvais, un espèce de miaulement se fit entendre. Au départ, je crus que j'avais rêvé, mais le petit cri se répéta encore deux fois. Une fois que je compris qu'il venait de derrière une poubelle, ma curiosité fut trop forte. Je m'approchai silencieusement et remarquai qu'effectivement, une petite créature se trouvait derrière la poubelle. Je ne voyais pas bien puisqu'il faisait sombre, mais je pus distinguer que c'était un petit chiot. Il n'avait pas l'air blessé, mais juste perdu. Quand il me vit, ses petits cris se firent plus peureux encore. Je tendis une main vers lui, qu'il renifla avec intérêt. Après quelques secondes, il leva sa tête vers moi. Ses yeux me donnèrent un petit frisson. Ils étaient oranges, presque rouges. Soudain, un débat commença dans ma tête. Je ne pouvais pas le laisser là. Je voyais bien qu'il était seul, complètement perdu. Mais mes parents n'avaient jamais voulu d'animaux chez moi, et je n'avais rien pour le nourrir ou le promener. Je réfléchissais mais me rendis compte que ma décision était déjà prise. Je m'approchai un peu plus près du chiot qui, à ma plus grande surprise, se laissa faire sans japper. Je le pris dans mes bras et continua ma route un peu plus vite pour ne pas rester trop longtemps sous la pluie (j'étais déjà restée plus longtemps que prévu). J'arrivai devant ma maison et rentrai. Christophe était cloîtré au lit, je pouvais donc rentrer sans cacher le chiot. Je montai dans ma chambre et déposai mon sac au pied du lit, comme tous les jours. Je laissai également le chiot dans ma chambre le temps d'aller chercher une serviette dans la salle de bains. Je nettoyais ses pattes pour ne pas faire trop de traces de crasse dans la maison. Une fois à peu près propre, je regardai l'animal de plus près. Et, à ce moment-là, je pris peur. Je découvris avec effroi que ce n'était pas un chiot, mais un bébé loup d'un gris bleuté. Mais que faisait-il ici ? Même s'il venait de l'extérieur de la ville -ce qui était sûrement le cas-, la route la plus proche était un mini désert ! Etait-il passé par une route plus longue ? Je n'aurai pas du le ramener chez moi, ça m'apprendra à "adopter" un animal les yeux fermés... Je regardai encore le petit loup, qui bougeait gaiement et reniflait les différents objets et meubles de ma chambre. Il n'avait pas l'air si méchant, puis c'était un bébé. Mais bon, c'était quand même un louveteau... Je ne savais vraiment pas quoi faire. Je supposai qu'il avait faim et partis dans la cuisine à la recherche d'un aliment à lui donner. Je dénichai finalement les restes de poulet que je n'avais pas mangé hier soir. Je mis tout ça dans une assiette et remontai dans ma chambre. En arrivant, je découvris que la petite bestiole était couchée sur mon lit et dormait. Il se sentait déjà comme chez lui ! Non mais ! Mais bon, je ne voulais pas le réveiller... Finalement, après avoir encore joué à Fallout 4, je m'endormis toute habillée à côté du loup.

Le lendemain matin, j'étais en retard car, la veille, je ne m'étais pas lavée et je n'avais pas préparé mon sac. Je réussis finalement à prendre le bus à l'heure en sautant mon petit déjeuner. C'est là que je me suis rendue compte que j'avais toujours un bébé loup dans ma chambre et que je l'avais complètement oublié ce matin. Ma chambre était fermée et il avait les restes de poulet s'il avait faim. Et puis je ne pouvais pas sécher les cours pour un animal qui n'était même pas le miens. Heureusement, le vendredi, je finissais à quinze heures. Quand la journée fut finie, je rentrai encore une fois en bus. J'arrivai chez moi et montai dans ma chambre. Je remarquai que le petit animal avait mangé le poulet et dormait de nouveau dans mon lit, bien au centre. On aurait presque dit qu'il était bien élevé. Je regardai autour de moi et remarquai qu'il n'avait rien dérangé, rien cassé. Je redescendis et vis un petit paquet à l'entrée, avec un énorme autocollant « LABOS LYSANDRE » collé dessus. Etonnée que les colis aient déjà été expédiés et reçus, je me suis précipitée dessus pour l'ouvrir et découvrir ce qu'étaient ces Pokéball et ce Pokédex. Après avoir emmené le colis dans ma chambre et m'être débattue avec pendant vingt bonnes minutes, je réussis finalement par l'ouvrir. Une montagne de papier bulles m'assaillit. Quand je vis enfin clair, je sortis les différents objets du carton. Une douzaine de balles rouges et blanches et un espèce de téléphone du futur rouge étaient désormais étalés par terre. Une odeur étrange émanait du colis, elle me donnait presque mal à la tête. Je remarquai que rien de plus que les Pokéball et le Pokédex ne se trouvaient dans le colis. Lysandre avait du mentir à la télévision juste pour faire monter le suspense, ça ne m'aurait même pas étonnée. Ignorant ce détail, je me concentrai sur le Pokédex. Il était rouge et une diode bleue -éteinte- se trouvait en haut à gauche. J'ouvris le Pokédex et ladite diode s'alluma. Le mot "Pokémon" apparut alors, puis une liste de créatures apparut également. Je regardai les noms des bêtes présentes dans la liste. Bulbizarre, Herbizarre, Florizarre, Salamèche... Tiens, les trois premiers se ressemblent tandis que « Salamèche » a l'air d'être une autre espèce. Les trois premiers étaient peut-être comme les chiens. Ils font tous partie de la même espèce mais n'ont pas la même apparence ni le même nom. Des créatures comme celles présentées ne pouvaient pas exister. A quoi pouvait donc bien servir ce Pokédex ? A recenser ces "Pokémon" ? Etait-ce l'annonce d'un prochain jeu vidéo ? Pourtant, Lysandre ne s'était jamais lancé dans la vente de jeux vidéo... Puis, même si c'était le cas, une promotion pareille avait du coûter extrêmement cher... Puis ces Pokéball, à quoi servaient-elles, elles aussi ? J'en pris une dans ma main ; elle était assez légère. J'appuyais sur le bouton central ; elle s'ouvrit. L'intérieur était très étrange. Mais quel était donc ce matériel futuriste dont nous faisait cadeau Lysandre ? Je regardai le bébé loup qui s'était réveillé et était venu s'asseoir à côté de moi, à la façon d'un petit chien.

- Qu'est-ce que t'en dis toi ? Ces Pokéball t'inspirent ?

Comme pour me répondre, il renifla les balles et me regarda avec dédain.

- C'est bizarre, dis-je, j'ai l'impression que tu sais ce que c'est.

Personnellement, j'aurai préféré ne pas savoir. Et, sans que je le sache, c'est à partir du moment où j'ai regardé ce Pokédex toute la nuit que les ennuis ont commencé.


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Un homme en blouse blanche, probablement un scientifique, s'approcha d'un grand homme au charisme évident.

- Monsieur Lysandre ?

L'homme en question se retourna lentement avec un grognement.

- Les différentes parties de la Centrale sont prêtes et la plupart des colis ont été envoyés. Nous pouvons lancer l'opération cette nuit, pour un moindre effet, si vous voulez. Ou nous pouvons maintenir l'opération à dimanche, comme prévu.

- Non, déclara Lysandre de sa voix grave et portante, votre première idée est bien meilleure, Hermann. Que ferai-je sans vous ?

- Oh Monsieur, vous savez, je ne suis qu'un...

- Qu'un scientifique, effectivement. Mais vous êtes le plus utile. Je vous paierez bien.

- Je n'ai pas besoin d'être payé si vous... si vous... protégez ma famille. Nous nous sommes mis d'accord, votre opération ne doit pas toucher ma famille.

Lysandre se gratta le menton en réfléchissant, laissant l'homme dénommé Hermann dans l'attente.

- Bien. Et, comme je suis d'humeur généreuse, je te paierai tout de même. Ce n'est pas l'argent qui me manque, après tout. Je n'y crois pas, moi, généreux ! L'apparition de mes créatures me bouleverse, il faut que je garde mon calme.

Hermann fut soulagé. Il sortit du bureau de son supérieur. Sa famille serait sauvée et en plus, il repartirait payé. Après le lancement de son projet, cette nuit, il n'aurait plus à travailler pour ce fou. Lui qui rêvait d'un monde plus beau... Même s'il ne l'obtenait pas, le cataclysme serait tel que le pays, ou au moins la région de Kalos, ne s'en remettrait jamais.