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The Rose Queen. Tome 1 : L'usurpatrice. de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 18/12/2015 à 10:53
» Dernière mise à jour le 18/12/2015 à 10:53

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Chapitre 8 : Le trésor de la reine.
– Allons bon, qui est ce charmant jeune homme, encore ?

Une certaine exaspération grinçait dans la voix d'Isaac Forneus, alors qu'il observait d'un œil perplexe un pourfendeur en train de faire des moulinés avec son épée.

– Je me nomme Lahcen Dominion, enchanté, répondit t-il négligemment sans même regarder son interlocuteur.
– Vous n'êtes pas d'ici..., remarqua Isaac en dévisageant son costard.
– Effectivement, je viens d'une petite région au nord. Macaria, vous connaissez ?
– Pfeuh !

Isaac manqua de s'étouffer, il dut prendre plusieurs dizaines de secondes pour se ressaisir.

– C'quoi c'tte région ? s'enquit Sae.
– Une terre maudite, recula Isaac, le royaume de la malice...
– Tout de suite les grands mots. On est un peu spécial je l'admets, mais nous ne sommes pas des monstres !
– Ouais ouais, mais c'quoi ? bouda Sae. J'veux savoir moi !
– Vraiment ? s'anima malicieusement Lahcen. Dans ce cas, je vais te le dire, chère reine...

Le pourfendeur déchira brutalement sa manche droite, révélant entièrement son bras, et surtout les horribles points de suture à la base de son épaule.

– Ouaah ! s'étonna franchement Vanille.
– Effroyables, hein ? s'amusa Lahcen. Ne vous moquez pas, je les ai fait moi-même.
– Région de psychopathes..., soupira Isaac.
– Pas plus que d'autres ! se défendit le pourfendeur.
– J'pige pas, tenta Sae de réfléchir. C'quoi cette super-blessure ?

Lahcen fit quelques moulinets avec son bras droit avant de continuer.

– C'est simple, je me le suis coupé quand j'étais enfant, et j'ai dû le recoudre ensuite. C'est un rite d'initiation chez nous.
– HEIN ?!
– Huhu, des explications seraient les bienvenues peut-être ! A Macaria, nous sommes en quelques sortes les descendants de puissants nécromanciens. Nous pouvons grosso-modo redonner une vie factice à ce qui est mort. C'est pourquoi nous « tuons » un de nos membres à notre majorité, pour le « ressusciter » par la suite. C'est le teste ultime, la preuve que nous sommes de véritables Macarians .
– Deux m'nutes ! percuta Sae. Vous pouvez « ressusciter » ? Genre les morts ? Tous ?!
– Hahaha, oui et non. Certes nous sommes des nécromanciens, mais tous de niveaux différents. Par exemple, je suis loin de pouvoir redonner la vie à une personne décédée, en réalité une infime partie des Macarian le peuvent. De plus, il y a une limite de temps, si une chose est morte depuis trop longtemps, il est impossible de lui insuffler la vie à nouveau.
– Mais quand même..., réfléchit Vanille, c'est stupéfiant ! J'ignorais qu'un tel pouvoir existait...
– Peu nous connaisse réellement, haussa Lahcen des épaules. Nous sommes pour la plupart juste des bandits sans foi ni loi et ça s'arrête là. Les gouvernements extérieurs évitent de parler de nos pouvoirs, c'est un sujet tabou.
– C'est parce que vous vivez comme des débauchés, souffla Isaac. Vous êtes constamment en guerre civil, vous plaisant à répandre le sang...
– Nous ne sommes pas en guerre, nous nous amusons. Nous sommes capables de réanimer nos membres meurtries, de même pour nos organes. Vous comprenez que pour nous, les concepts de vie, mort, danger, et cætera, soient différent des vôtres !

Isaac fronça les sourcils, peu convaincu. Certes, pays différents, coutumes différentes, mais quand même !

– Capable de réanimer les membres et même les organes..., huhuhu....

Un rire sinistre empli soudain la salle du trône. Tous se retournèrent vers Sae.

– Mais c'est génial ! C'comme être invincible !
– Pas totalement, avoua Lahcen, si notre cerveau est touché, c'est fin de partie, sans possibilité de rejouer...
– Dans c'cas il suffit d'éviter d'être toucher à la tête !
– Euh ouais, si l'on veut.
– Lahcen ! s'illumina Sae. Toi, tu me plais !
– … plaît-il ?
– ...huhuhu...

Sans se départir de son rire doucereux, l'usurpatrice se faufila furtivement derrière Vanille, lui caressant malicieusement l'échine de son index.

– M-Maîtresse ! rougit furieusement cette dernière.
– T'vois, expira Sae, lors de nos petits « jeu » le soir, j'toujours c'tte peur. Est-ce que j'vais trop loin ? Est-ce que j'risque d'lui faire vraiment mal ? De l'handicaper pour plus tard ? Toutes ses pensées m'empêche d'vraiment m'déchaîner ! Mais si j'ai un type avec le pouvoir de r'donner la vie d'un claquement de doigt, j'n'ai plus de limite ! Hahahaha !
– Je ne suis pas sûr de comprendre..., plissa Lahcen des yeux.
– Sae..., geignit Isaac.
– C'est décidé ! tonna l'usurpatrice. Maint'nant, j'veux qu'tu m'accompagne chaque soir !
– Mon instinct me cri de refuser cette offre, frissonna Lahcen. Mais vous croyez-vous vraiment être en position de me donner des ordres ? Je ne suis que votre allié temporaire, le temps de mettre la main sur le trésor de la Rose Queen !

Isaac haussa un sourcil surpris.

– « Mettre la main sur le trésor de la Rose Queen »? Je n'étais pas au courant de ce détail, dite m'en plus...
– Oh ça, balaya négligemment le pourfendeur. Disons que quelqu'un m'a demandé de tuer votre petite reine contre de l'argent, mais l'usurpatrice que voilà m'a promis une récompense plus conséquente afin de l'épargner, le trésor de la Rose Queen.
– C'est pourquoi on t'as appelé d'ailleurs, confirma Sae. T'sais où il est toi, c'trésor ?
– J-J'ai tellement de chose à dire, agonisa silencieusement Isaac, mais passons, cette histoire commence déjà à me rendre fou...
– Bon, aboule ! s'impatienta Sae. Tu sais quelque chose ou pas ?

Le conseiller soupira longuement, tenta désespérément de réprimer l'envie meurtrière montant en lui.

– Le trésor de la précédente reine..., réfléchit-il. Oui, cela me dit quelque chose. Si mes souvenirs son bon, elle l'avait caché au plus profond du château. Mais si j'étais vous, j'abandonnerais cette idée.
– Ah ? fit innocemment Lahcen. Et pourquoi ?
– Disons que l'ancienne Rose Queen était quelque peu paranoïaque. Le donjon dans lequel repose le trésor est excessivement bien gardé, non seulement par des Pokémon, mais aussi par de puissants sortilèges lancés par la Rose Queen elle-même.
– Sortilèges ? tiqua Vanille. C'était une sorcière ?
– La Rose Queen était tout et n'importe quoi, sourit Isaac. Sorcière, démone, calamité, déesse, ect...
– Et je l'ai tuée ! se vanta effrontément Sae.
– Je me souviens que vous me l'aviez dit tout à l'heure, réfléchit Lahcen, mais... c'est vraiment vrai cette histoire ? Je ne veux pas paraître désobligeant mais vous êtes... comment dire... minable ?
– J'ai aussi eu du mal à la croire, soupira Isaac. Mais j'ai vu le corps, et je certifie qu'il s'agissait bien de la Rose Queen, bien que son visage ait été bien amoché. Je ne sais pas par quelle ruse cette gamine s'y ait pris, mais elle a bien assassiné la Rose Queen.
– Mmhh...

Lahcen dévisagea de plus Sae de plus belle. Cette petite cachait-elle un pouvoir insoupçonné ? Si c'était le cas, elle était une très bonne actrice, puisque de ses yeux avisés, le pourfendeur ne voyait qu'une gamine effrontée.

– Enfin passons, balaya-t-il, cette histoire m'intéresse de plus en plus. Si la Rose Queen protège autant son trésor, c'est qu'il doit avoir valeur très conséquente. Bien, je l'accepte comme payement.
– Avait vous écoutez un traître mot de ce que je viens de dire ? s'agaça Isaac. Aussi puissant que vous êtes, vous ne tiendrez pas une seconde dans les profondeurs du château.
– Vous me sous-estimez très cher...
– Vraiment ?

Brusquement en un coup de vent, Isaac se retrouva – sans que personne ne comprit comment – juste derrière Lahcen.

– … je ne crois pas, lui murmura t-il à l'oreille.
– … !!
– I-Isaac ! s'affola Sae. M-Mais ! T'étais là, et puis... t'es v'nus là ! Comment t'as fait ?!
– Je suis celui que la Rose Queen a choisit comme conseiller. Le seule et l'unique ; elle ne s'entourait pas de n'importe qui. Sans vouloir me chanter des louanges, je suis sans contexte la deuxième personne la plus puissante ayant mit les pieds dans ce royaume, après la Rose Queen, bien entendu.
– Intéressant, s'excita Lahcen. Très intéressant...

Une lueur de défi luit dans ses yeux. Rien dans cette mission d'assassinat ne s'était passé comme prévu, mais elle s'était révélée bien plus passionnante que prévu ! Sans réfléchir plus que ça, le pourfendeur, avide de sensations fortes, dégaina son épée.

– J'ai bien envie de vérifier vos dires...mon sang de Macarian ne peut pas rester de marbre après avoir été témoin d'une telle déclaration !
– Alalah, voilà pourquoi votre peuple est vu comme de simples barbares...
– Je m'en fiche de comment l'on me voit, prépare toi, « puissant conseiller » !

Et Lahcen chargea, un sourire carnassier ancré au visage.

– … et avec quoi vous comptez m'attaquer ? soupira Isaac.
– Qu... ?

Le pourfendeur s'arrêta, décontenancé. C'était tout simplement incroyable. Son épée... n'était plus dans sa main. Elle était dans celle d'Isaac, désormais loin derrière lui.

– Jolie lame, admit t-il. Classique mais bien effilée.
– C-Comment ? J-Je n'ai rien vu venir !
– Ne cherchez pas à comprendre, répliqua Isaac en lui jetant son épée. Je suis plus fort que vous, c'est tout. Si vous ne pouvez même pas me battre, n'imaginez pas une seconde de pénétrer l'antre de la Rose Queen, et encore moins de lui dérober son trésor.
– La Rose Queen était si puissante que ça ? trembla Vanille.
– Bien plus, petite, bien plus, sourit Isaac. Je ne suis qu'un souriceau face à elle.
– Effrayant..., hihihi...

Vanille vacilla légèrement, toute rouge, expirant de l'air chaud à intervalle irrégulier. Elle commençait à regretter de ne pas avoir pu rencontrer la véritable Rose Queen. Certes, Sae était très bien, mais plus elle apprenait sur cette reine, et plus son désir grandissait.

– Hé ! s'indigna une Sae qui n'était pas dupe. J'peux être encore plus effrayante !
– Oui mais... hihihi...
– Ggnn ! Tu vas voir p'tite traînée, ce soir, tu vas souffrir !
– Hihihi, j'ai hâte !

Lahcen regarda la scène, mitigé. Bon, ces deux filles pouvaient être vraiment très étranges quand elles le voulaient...

– Ignorons ses deux idiotes, soupira Isaac. Bref, si vous tenez tant que ça à voler le trésor de la Rose Queen, il peut avoir une solution.
– Oh ? Vous allez nous prêtez main forte ? s'avança le pourfendeur.
– Même avec mon aide, vous n'iriez pas loin. Non, pour déjouer les pièges de la Rose Queen, quoi de mieux que celle ayant tuer la Rose Queen ?

Conseiller et pourfendeur se retournèrent vers Sae, toujours au prise avec sa servante.

– … vous plaisantez ? plissa Lahcen des yeux. Cette petite ne pourrait affronter un Rattata sans perdre un bras !
– Peut-être, pour l'instant. Vous voyez, cette « petite » comme vous dites possède un pouvoir énorme, qu'elle ne maîtrise malheureusement pas.
– Un pouvoir énorme ? s'intéressa Lahcen.
– Oui, vous pouvez me croire. Après tout, c'est sans doute grâce à celui-ci qu'elle a vaincu la Rose Queen. Si jamais elle parvenait à le réveiller et le contrôler à volonté, vous pourrez mettre la main sur ce trésor en moins de deux.
– Mmh...



***

– Dooonc, vous v'lez m'entraîner, c'est ça ?
– Exactement, acquiesça Lahcen. Je veux vraiment le trésor de la Rose Queen, c'est qu'il me tente de plus en plus ce petit bijoux – ou quoi que ça peut être – ! Et selon votre conseiller, vous êtes la seule à pouvoir y accéder, bien que j'en doute encore.
– Mouaais, fit une Sae aussi motivée qu'un Barpeau, mais t'sais, j'ai d'jà essayé d'contrôler mon pouvoir plusieurs fois et j'ai jamais réussi.
– D'après ce que votre bon Isaac m'a expliqué, votre pouvoir s'exprime surtout lorsque vous êtes dans un fort état de colère. J'aime ça ; la colère, la haine, la vilenie, toutes ses émotions négatives renforcent toujours la volonté !
– Ouais, ouais, mais bon, j'ai d'jà tout essayé j'te dis ! Même de repenser au moment les plus chauds d'ma pauv'vie !
– Oui, Isaac m'a déjà mis au courant, réfléchit Lahcen. Mais peut-être que le problème est ailleurs.
– Ah ?

Lahcen s'adossa au mur, serein.

– Je te l'ai dit, les émotions négatives fournissent un boost incroyable, rendant capable même les plus faibles d'accomplir des prouesses. D'après moi, c'est là qu'il faut chercher. J'imagine que votre pouvoir à besoin de puissance pour s'exprimer, une puissance que vous ne pouvez manifester que sous la colère.
– Euh, ouais ? s'interrogea Sae. J'suis pas sûre d'comprendre...
– En gros, vous êtes trop faible pour maîtriser votre pouvoir à volonté. C'est pourquoi je préconise un entraînement physique exemplaire, afin de vous renforcer naturellement. Et je suis sûr que si vous deveniez plus forte, votre pouvoir vous obéira au doigt et à l'œil.
– Pfff..., encore un entraînement...
– Je veux ce trésor, et vous y aller m'y aider, que vous le vouliez ou non !

Sae fit une moue désapprobatrice, mais que pouvait-elle vraiment y faire ? Elle comprenait maintenant pourquoi Isaac avait insisté pour qu'elle reste seule avec ce pourfendeur, c'était un piège ! Enfin, elle était coincée avec ce type à présent, autant faire ce qu'il voulait, et si cela pouvait lui permettre d'apprendre à utiliser son don, pourquoi pas.
Lahcen lui lança une épée en bois, et s'en équipa lui même d'une.

– Voyons déjà ce que tu sais faire, attaque moi.
– Avec ce truc ? plissa Sae des yeux en dévisageant son arme factice.
– Bah oui petite génie, avec quoi d'autre ?

Sae était on ne pouvait plus perplexe. Jamais elle n'avait manié une épée, ou n'importe quelle arme d'ailleurs, mise à part un couteau de cuisine. L'usurpatrice chargea... à sa manière. C'est à dire en courant très maladroitement, faisant traîner lourdement la pourtant légère épée au sol. Pas que la lame fusse trop lourde pour elle, mais plus qu'elle n'avait nullement envie de la tenir correctement.

– Ohé, se blasa Lahcen. Tu fais vraiment un effort ?

D'un geste nonchalant, le pourfendeur bloqua « l'assaut » de Sae et la repoussa sans forcer.

– C'est pas d'ma faute, se défendit-elle, j'y connais rien avec ces machins moi !
– Je vois. Aucune motivation, aucune technique, aucun savoir. Hé gamine, t'as dormi toute ta vie pour être si incompétente ?
– Pfeuh, tu fais l'malin juste parce que t'es capable de manier un morceau d'fer !
– En attendant, le malin il peut te tuer en un clin d'œil, soupira-t-il.

Soudain, Lahcen se raffermit. Il voulait ce trésor et ce n'était pas une gamine amorphe qui allait ruiner ses plans.

– Bref, fini de rigoler. Tu ne sortiras pas d'ici tant que tu ne sauras pas tenir cette épée correctement !
– Hééé ?!
– Pas de « Hééé » ! Exécution ! Les deux mains sur la gardes, non pas comme ça idiote ! Plus de poigne ! Et tiens toi droite que diable ! La jambe droite en avant ! … mais non pas autant, tu ne vas pas faire un grand écart !
– … tu n'serais pas le frère jumeau d'Isaac toi ?!


***

La soir venu, Sae était complètement exténuée. Elle qui pensait être débarrasser d'Isaac et de ses entraînement pour en faire une «bonne reine », là voilà coincée avec ce pourfendeur. Avec tous ses coups d'épée dans le vide, elle allait sûrement avoir une tonne de courbature le lendemain !

Sauf que désormais, la lune est maître, et lorsque la lune est maître, la porte du véritable royaume de Sae s'ouvrait.

– Et ? Je suis venu, comme il était convenu, mais euh...

Lahcen dévisagea gravement l'étrange jeune femme assise sur les genoux, à même le sol, et surtout, vêtue uniquement de sous-vêtements. Il lui fallut du temps pour identifier cette demoiselle comme étant Vanille. En y repensant, venir dans la chambre de Sae la nuit n'était peut-être pas une si bonne idée que ça...

– Huhuhu...

Sae apparut enfin, un grand sourire aux lèvres, et munie d'un long et puissant fouet.

– Diantre, s'exclama Lahcen, je n'ai pas vu le panneau « maison des fous » sur la porte !
– Yo, le salua Sae, j'suis heureuse d'te revoir. T'as toujours tes pouvoirs nécro-truc, hein ?
– Nécromancien, rectifia t-il, oui mais euh...
– Parfait, parfait !
– Si je puis me permettre...
– Silence !!

Vivement, Sae fit violemment claquer son fouet, sur la joue de Lahcen ; la tapisserie se colora légèrement de rouge. Le pourfendeur avait vu le coup venir, et de loin. Cependant, il fut tellement ébahi par le ton étonnamment autoritaire de Sae qu'il fut momentanément paralysé.

– Ici, t'es dans mon antre, compris ? vociféra t-elle. J'y suis reine et maître !
– Maîtresse ! se plaignit Vanille. C'est pas juste ! Pourquoi vous le frappez et pas moi !
– Huhuhu..., patience, ton tour arrive p'tite garce...

Pendant ce temps, Lahcen caressa fébrilement sa joue ensanglantée. La douleur, la vive douleur. Cela fait longtemps qu'il ne l'avait plus connue. Il était bien plus habitué à en donner qu'à en recevoir à vrai dire. Et l'entaille que cette petite l'avait taillée était plutôt profonde en plus de cela !

Et il devait se l'avouer, ça lui manquait un peu. A Macaria, sa région natale, les « guerres civiles » pullulaient. Les Maracians, en tant que nécromanciens, mourraient très difficilement. Ils ne connaissaient pas la peur du danger, se tirer une balle dans le ventre peu sembler fou pour certains, pas pour les Macarians. Ils sont capables de redonner vie à ce qui est mort après tout, une sorte de pouvoir de guérison ultime.
Doté d'un tel pouvoir, il n'était pas étonnant que leur vision de la vie et de la mort soit entièrement en discorde avec le reste du monde.

Sauf qu'un jour, Lahcen fut dupé par ses supérieurs, et fut forcé d'absorber une drogue le rendant trois fois plus fort. Et à partir de ce moment, tout s'était arrêté. Il était devenu bien trop fort, plus personne ne pouvait lui tenir tête. Il s'ennuyait. Son bouillant sang de Macarian refroidissait. Un Macarian incapable de ressentir le frisson du combat ne valait rien.

Ce fut pourquoi il quitta son pays pour le monde, à la recherche de défi toujours plus dangereux. Mais même après avoir pris cette résolution, Lahcen n'arrivait pas à trouver adversaire à sa taille. Ils étaient faibles. Les contrats qu'il dégottaient étaient ennuyeux. Rien ne valait le coup.

Oh bien sûr, certains lui tenaient tête, comme cette Vanille Valérian. Mais ils restaient trop faibles, uniquement capable de lui érafler la peau. Lahcen menait toujours la danse ; son sang se tarissait.

Et puis, voilà que cette petite et frêle usurpatrice lui fouettait généreusement le visage, faisant gicler son sang de guerrier. La douleur, la véritable douleur. Cette enivrante sensation qui vous parcourait le corps, dans chacune de ses fibres, faisant hurler chacune de vos cellules. La sensation d'être en vie.

– Ha...haha...

Un rire inaudible s'échappa de ses lèvres. Oui, cette sensation, cette sensation ! Il l'avait oublié depuis tellement longtemps ! Il en deviendrait presque accro, non, il en était déjà devenu. Son regard fixa avec gourmandise le fouet salvateur qui lui avait rappelé le fait d'être vivant. Il en voulait encore, encore, encore, ENCORE !