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Et le soleil devint ténèbres. de Clafoutis



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» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 24/11/2015 à 14:43
» Dernière mise à jour le 24/11/2015 à 15:59

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Chapitre 16 : Prison dorée.
Le soleil se leva gentiment au dessus de la forêt, signe annonciateur d'une magnifique matinée. Cependant, lorsque Jeoffrey Dean sortit de sa hutte, se fut avec une mine emplit d'inquiétude. Autour de lui, le village dormait encore.

Le village des Corrompus, un grotesque arrangement de huttes difformes sans doute incapable de tenir la première tempête. Mais c'était tout ce qu'ils pouvaient se permettre. Ils n'avaient ni argent, ni autre endroit où vivre. Ils étaient des parias de la société, forcés de s'exiler au fin fond d'une forêt pour avoir la paix.

Certain méritait ce traitement, Jeoffrey en était le premier conscient. Lui-même était un monstre sans pitié. Son « autre lui », enfoui dans son cœur, réclamait sans cesse le massacre et la destruction en masse. Il n'y pouvait rien, tuer était une drogue, il en avait besoin comme il avait besoin de manger ou boire.

Et il n'était pas le seul dans se cas, énormément de Corrompus possédait cet irrépressible besoin de meurtre, c'était dans leur nature. Le plus souvent, ils se contentaient en torturant les petites formes de vie animales se terrant dans le coin, mais au bout d'un moment, cela ne suffisait plus. Leur esprit réclamait du sang frais. Du sang humain.

Cependant, le village des Corrompus, contrairement à son nom, n'abritait pas que des Corrompus. En réalité, la population de Corrompus était assez basse dans ces lieux. Le plus gros du village n'était en fait que des hérétiques. Des misérables étant rejetés pour une raison X ou Y de la société des Saints. Principalement des handicapées physiques ou mentaux, considéré comme marqué par le diable dès la naissance.

L'une des missions des Corrompus étaient de retrouver ces êtres malheureux et persécutés et de les ramener au village. Car ils étaient souvent eux-même des hérétiques avant de devenir des Corrompus. L'exemple le plus frappant était celui de Ynès Salwa, la très redoutée bras droit de Matthew Leeroy, l'actuel chef des Corrompus.

Ou plutôt devrait t-on dire, la comtesse Ynès Salwa. De part ses nobles parents, des personnes influentes au palais d'Olympia, Ynès était promise à un futur radieux. Sauf qu'en plus d'être noble, sa naissance connue un petit bonus : elle était née munie que d'un seul bras.

Hérétique, démone, fille de Darkrai, autant de qualificatifs qui s'abattaient sur la pauvre nouveau-née. Ses propres parents – de forts bons et justes croyants – l'abandonnèrent dans un coin perdu de la forêt, priant pour que les gentilles forces de la natures – communément appelées animaux carnivores – fassent leur devoir divin et débarrassent la terre de cette abomination démoniaque en couche-culotte. Malheureusement pour eux, un Corrompu était en mission de reconnaissance à ce moment là et empêcha la gentille nature de faire son œuvre.

Brusquement, alors qu'il était encore plongé dans ses pensées, Jeoffrey reçut une puissante, pourtant amicale, tape dans le dos.

– Hé gamin ! gronda une grosse voix. Ne gâche pas un si beau paysage avec ta gueule de déterré !
– Kellian..., grommela le « gamin » en se frottant se redressant péniblement.
– Lui-même ! s'esclaffa ce dernier. Ne me dis pas que tu rumines encore ta défaite à Sol-Styx ! Te biles pas trop pour ça, tout s'est bien terminé au final. Même la petite Aimy va bien !
– J'ai déjà oublié cet incident, gros balourd, grinça Jeoffrey. Non, je pensais à autre chose...

Soudainement, l'énorme carrure musclée de Kellian Rayen se raffermit.

– Tu t'inquiètes pour Ynès, n'est-ce pas ?
– ... on ne peut rien te cacher, maugréa Jeoffrey.
– On a déjà eut cette discussion, et ce plan me plaît autant qu'à toi, je t'assure. Mais elle est la seule ayant les capacités pour cette mission. Son pacte de Zoroark la rend impossible à détecter pour le commun des mortels... et même pour les non-communs d'ailleurs !

Jeoffrey fit une moue peu convaincu.

– Quand bien même, les forces en présence y sont redoutables ! Je te rappelle que les Sentinelles y sont désormais, et donc que ce fameux « Sevan » est de la partie. J'ai été témoin de sa puissance, et je peux te dire que je doute vraiment que nous tous réunis pourrions l'arrêter !
– Hé gamin, t'exagères pas un peu là ?
– Tu n'étais pas là, Kellian, insista Jeoffrey. Sa force surpasse celle de Matthew, et je ne plaisante pas ! Il a résisté au combo le plus destructeur d'Aimy !
– J'avoue que ça m'a surpris d'apprendre ça, soupira gravement le colosse. Enfin...

Kellian posa une large main rassurante sur l'épaule endolorie de son camarade.

– ... les Sentinelles ne sont pas nos ennemis sur le coup, trancha t-il. Ynès est loin d'être stupide, elle ne leur cherchera pas des noises, elle se concentrera sur la mission. Et si elle se sent en trop danger, elle reviendra illico, c'est ce qui était convenu.
– Parce que tu crois vraiment qu'elle reviendra sans terminer ce sur quoi elle s'est engagée ? pouffa presque Jeoffrey.
– ... les miracles peuvent toujours se produire ! lâcha Kellian sans vraiment y croire.

Le colosse soupira longuement, adoucissant son regard.

– Écoute, je sais que c'est dur, surtout pour toi et Aimy. Ynès est comme une grande sœur pour vous, je comprends que son sort vous inquiète. Mais elle fait ce qu'elle doit faire actuellement, pour le bien de nous tous, comme elle l'a toujours fait. Vous devez l'accepter. Et puis, Ynès n'est pas non plus sans défense, bien idiot serait celui qui la sous-estimerait !
– Tss, siffla Jeoffrey, mais ce qui me rend malade, c'est qu'elle soit partie pendant que j'étais absent... sans même me mettre au courant !
– Elle devait se préparer à l'avance, ce n'est pas facile d'infiltrer cette fichue école de riche !
– Mouais, des excuses, encore des excuses... j'espère juste qu'elle n'aura pas trop de problèmes...


***

Cela faisait maintenant un bon moment que Sevan et Darius suivaient leur majordome de guide, Julio Gothimu, à travers l'école de Srao. Pourtant, les trois hommes venaient à peine de pénétrer dans le bâtiment principal. Et pour cause, Srao était tout bonnement gigantesque. Rien que pour traverser le jardin, il fallait au moins une grosse vingtaine de minutes ! Et le pire dans tout cela, c'était que le majordome était visiblement très pressé et ne lésinait pas sur la cadence ; Sevan n'avait jamais autant transpiré de sa vie.

– Une grande distance sépare le portail de l'école, lâcha Darius. Cela ne doit pas être facile pour les étudiants !
– Haha, s'amusa le majordome d'azur et ivoire. C'est bien vrai, mais heureusement, nos pensionnaires n'ont nul besoin de l'emprunter. A vrai dire, ils n'en ont pas le droit.
– ... ils n'en ont pas le droit ? s'intéressa l'inspecteur.
– Allons, personne ne vous a renseigné sur la question ? Je pensais que vous le saviez. Nos pensionnaires ne peuvent sortir de l'enceinte de l'établissement durant toute leur scolarité. Tout contrevenant est sévèrement puni et de toute façon, il y a tellement de gardes à l'entrée qu'une infraction serait peu probable.

L'inspecteur haussa un sourcil surpris.

– Toute leur scolarité, répéta Darius, mais vous ne prenez pas vos étudiants depuis la primaire ?
– Tout-à-fait. Cela pose t-il problème ?
– Vous voulez dire que de la primaire jusqu'à la fin du secondaire, aucun de vos étudiants ne peut voir le monde extérieur ?
– Exactement. Sraosha est une école d'élite, appuya fièrement Julio. Pour les êtres d'exceptions, il est bon d'user de méthodes exceptionnelles. S'ils pouvaient sortir comme bon leur semble, ils risqueraient d'être ternis par le monde extérieur. Non, nous ne pouvons prendre ce terrible risque, c'est pourquoi nos pensionnaires doivent à tout prix rester et s'épanouir à Sraosha avant de sortir. Mais ne vous inquiétez pas, il y a ici largement de quoi vivre plusieurs vies d'affilées dans l'opulence ; nous traitons très bien nos pensionnaire, ainsi que notre personnel, cela va de soi !

Darius acquiesça par politesse et se tut, mais son air dubitatif en disait long sur ses pensées. Sraosha n'était qu'une prison dorée à ses yeux, rien d'autre.

– Bien, sourit sereinement Julio, si vous le voulez bien, reprenons la visite.

Les hommes s'apprêtaient à repartir lorsque Darius s'arrêta brusquement, réalisant qu'il manquait une certaine présence sur les lieux.

– Un instant, interpella t-il. Où est passé Sevan ?
– Mmmh, réfléchit Julio en analysant les alentours. Je ne le vois nulle part, j'espère qu'il n'a pas continué seul, pendant que nous discutions. Il est aisé de se perdre sans connaissance approfondie des lieux.
– Génial ! grommela Darius. Il ne pouvait pas attendre avant de se faire remarquer celui-là !


***

Quelques part entre un carrelage de marbre et de massif murs légèrement dorée, un esprit déambulait fébrilement, sans but apparent...

– D-Darkrai...
– Quoi encore ?!
– J-Je me suis perdu ! Ouiiin !!
– Quel exemple de maturité ! soupira le prince des ténèbres. Voilà ce que c'est que de faire le guignol ! Pourquoi tu es parti sans eux aussi ?
– Maiis ! se défendit vaillamment Sevan. J'ai vu un joli papillon, j'ai voulu le suivre ! Et en plus je l'ai perdu !
– ... tu es quoi exactement ? Un Miaouss ?
– Et en plus tu es méchant avec moi, alors que je suis perdu ! Ouiiin ! Je veux rentrer chez moi, je veux ma Aliiice !!

Dakrai fit un énorme effort pour ne pas hurler de rage.

– Sevan ! se contint-il. Calme-toi ! Et au passage, je te rappelle que tu n'as pas vraiment de chez toi...
– Oh ! réalisa le grand enfant. C'est vrai ça, maintenant que j'y pense, hihihi !
– ... il pleure et il ricane bêtement juste après, se blasa Darkrai. C'est quoi son problème au juste ?
– Un problème ? déclara soudainement une voix cristalline.
– ... !

Darkrai se tut instantanément. Par tous les diables, il avait vraiment été imprudent de parler à voix haute dans un endroit public ! En espérant que ce nouveau venu n'ai rien remarqué...
Inconscient de l'incident, Sevan se retourna vers la voix, les yeux embués d'espoir.

– Mon sauveur ! s'écria t-il.

Le sauveur en question, un jeune homme muni d'une chevelure mi-longue noire ébène élégamment ondulée, fut tout d'abord surpris, avant de sourire doucement.

– Hahaha, s'amusa t-il. Vous mon ami, je sens que vous vous êtes perdu ! Ne vous inquiétez pas, je connais cet endroit comme ma poche. Dites moi simplement où vous voulez aller et je vous y amène.
– V-Vraiment ?
– Assurément ! Et... tiens ? Il n'y a personne d'autre avec vous ? J'étais pourtant persuadé d'avoir entendu deux voix...
– Pfeuh ! cracha presque Sevan. Ce n'est rien, c'est juste cet abruti de Dar...

Un puissant cri mental en provenance directe du prince des ténèbres stoppa le stoppa directement.

– De Dar... ? plissa le jeune homme des yeux.
– ... euh... hihihi ! s'embarrassa Sevan. Euh je voulais dire cet abruti de Dar... Dar... Dardargnan ! Voilà, il y avait un gros qui parlait là et euh...
– ... un Dardargnan qui parlait ?

« Sevan, tu sais, plus je te connais, et plus je le regrette..., » geignit mentalement Darkrai.

– Euh non en fait euh..., bafouilla Sevan, comment dire... ah voilà !

Soudain, il se souvint d'une réplique qu'il avait entendu à la télévision lorsqu'il glandait à Elyséum. Le truc ultime pour se débarrasser des situations embarrassantes.

– Il fait beau aujourd'hui, conclut-il.
– ... pardon ?
– Il fait beau aujourd'hui.
– D'accord... euh... bref, vous voulez aller où ?

Satisfait d'être enfin débarrasser de cette situation gênante – du moins uniquement dans sa tête – Sevan retrouva son éclat d'insouciance habituel.

– Je sais pas vraiment en fait, je viens tout juste d'arriver !
– Je vois... oh à ce propos, je ne me suis pas présenter. Je me nomme Alas Wynes, professeur de physique-chimie, enchanté de faire votre connaissance.
– Je me nomme Sevan... juste Sevan ! répliqua ce dernier. Je suis un nouveau professeur, ici.
– Hé bien Sevan, suivez-moi, je sais exactement où vous pourriez trouver ce que vous cherchez !


***
Après plusieurs minutes de marches, arrivé dans un endroit sombre ressemblant étrangement à un débarras poussiéreux, Alas Wynes s'arrêta.

– En fait, déclara t-il. Je dois vous avouer quelque chose.
– ... oui ?

Alas se retourna vers Sevan, le regardant très sérieusement dans les yeux, avant de ricaner bêtement.

– Je n'ai pas le sens de l'orientation ! Je suis totalement paumé ! En fait, lorsque je vous ai rencontré, j'étais moi-même perdu ! Je voulais faire mon mec classe devant un petit nouveau, mais je suis tout aussi paumé que vous ! Hahaha !
– Hahaha ! rigola Sevan. Marrant ça !
– N'est-ce pas, hahaha !
– Mais du coup, où est-ce qu'on est, là ?
– J'en ai fichtrement aucune idée ! Hahaha !
– Hahaha ! Mais on est dans la mouise alors !
– Jusqu'au cou, hahaha !

«  Crétins... » soupira lourdement Darkrai.


***
De son côté, Jenna Naïven se reposait bien tranquillement dans sa chambre privée. Quelle classe cette école, sérieusement ! Chaque élève et chaque professeur avait sa pièce personnelle. Et ce n'était pas le truc de 2m², loin de là ! Lit à baldaquin, salle de bain – avec jacuzzi s'il vous plaît – , frigo gratuitement rempli chaque semaine, bref, le grand luxe. Jenna en oubliera presque le pourquoi de sa présence ici.

Bon, au moins elle savait qu'elle était là en mission pour la police, c'était déjà ça. Après, quelle mission exactement, elle le verra plus tard. Elle se souvenait bien c'était en rapport avec un gosse qui avait disparu... mouais, c'était assez important. Mais sur l'échelle de l'importance, profiter des luxes était beaucoup mieux placé que la disparition d'un gamin qu'elle ne connaissait même pas en plus ! Et puis, c'était ce fichu Darius Helder l'inspecteur de police, alors qu'il c'était à lui de se taper tout le boulot !

– Mademoiselle, avez-vous fini « d'essayer » chambre ?

A l'entrée, Alice et Julia observaient d'un œil perplexe Jenna s'extasier sur tout et n'importe quoi.

– Euh oui ! se pressa t-elle de répondre en se relevant du lit. C'est parfait ! Ohohoh !
– Vous m'en voyez ravie. Bien, nous pouvons continuez la visite désormais.

Jenna quitta sa somptueuse suite avec regret, lâchant presque une larme lorsqu'elle franchi le seuil de la porte.

– Vous savez, lui indiqua Julia, vous la retrouverez ce soir...
– Je sais, mais vous ne pouvez pas comprendre ! geignit dramatiquement Jenna. A Elyséum, ils m'ont forcée à dormir dans un placard miteux pendant plus d'une semaine ! J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas vu un vrai lit !
– J-Je vois..., hésita sa guide avant de reprendre la marche.

Les couloirs de Osha se ressemblaient tous ; toujours le même carrelage de marbre et toujours ces murs d'argents. Cependant, Jenna ne s'en lasserait jamais. Tout était si brillant, si lumineux, si noble ! Un peu plus et elle se croirait entrée à l'Eden d'Arceus !

– Je vous présente la galerie marchande, s'arrêta Julia.
– La... galerie marchande ?

Interloquée, Jenna s'intéressa plus particulièrement à ce qui se trouvait devant elle ; elle faillit s'évanouir. Des boutiques, tout plein de boutiques, les unes collées aux autres ! Et pas n'importe lesquelles, une experte comme Jenna pouvait facilement reconnaître les plus grands noms, ceux gravés dans le panthéon du luxe.

– Vous pourrez trouvez ici de quoi vous habiller ou vous nourrir. Tout ce que vous trouverez ici est pré-payé par l'école, il s'agit donc plus de self-servive que de véritables boutiques. Cependant, il y a une règle tacite de modération, veuillez ne pas dévaliser les étagères et penser aux autres.
– ... penser aux autres ? répéta innocemment Jenna de la tête comme si elle venait d'entendre une langue étrangère.
– En résumé, n'abusez pas de nos services. Si nous pouvions les permettre, c'est justement parce que nos étudiants et que notre personnel sont très responsables, il ne faut pas que cela change.

L'ignorant complètement, Jenna se mit déjà à explorer la galerie comme une petite folle. C'était tout simplement dingue. Comment une école pouvait avoir les moyens d'entretenir tout cela ? Et fois deux appartement, vu que l'école de Srao avait exactement les même services.

– Dites ! s'exclama la rousse vénale. Je me demandais, il y a une boutique de téléphone dans le coin ? Ça fait un bon moment que j'en veux un nouveau !

Julia fronça brusquement les sourcils.

– Il n'y a rien de tel ici. Les téléphones extérieurs sont strictement interdit dans l'enceinte de l'établissement.
– ... pardon ?
– Exactement. Les seuls téléphones autorisés ici sont ceux fournis par l'école. Ils sont spéciaux et ne permettent que de s'appeler entre eux.
– Et si je veux appeler l'extérieur ?
– Impossible. Nous voulons éviter à nos étudiants de se mélanger au monde extérieur le plus possible. Ils représentent l'élite, ils ne doivent pas se laisser ternir par le commun des mortels avant d'avoir atteint le maximum de leur pureté.
– Mais je m'en fiche moi ! protesta Jenna. Je ne suis pas une étudiante, je suis une prof' ici !
– Les enseignants doivent montrer l'exemple, assena implacablement Julia. C'est pourquoi ils doivent suivre le même règlement que les étudiants.
– Gnn... ça ne me plaît pas tout ça...
– C'est ainsi. Tout ce qui est outil de communication est très contrôlé ici.

Jenna fronça les sourcils. Pas de téléphone ? ils allaient un peu loin là. Si Jenna avait un principe, c'était bien de faire passer sa propre liberté avant tout. Elle n'aimait vraiment pas que quelqu'un s'amuse à lui dicter des interdictions.

– Un instant, réalisa t-elle. Dans ma chambre, j'ai vu un ordinateur. J'ai peur de demander mais, il n'est pas bridé j'espère ?
– Belle esprit de déduction, sourit Julia. Effectivement, seul certain programme pré-installé fonctionne sur ces ordinateurs. De même, l'internet est filtré par une liste blanche.
– C'est quoi ce truc encore ? grinça une rousse désillusionnée.
– Vous voyez le principe d'un liste noire j'imagine, une liste qui interdit les sites internet y étant inscrit. Et bien pour une liste blanche c'est l'inverse, l'ordinateur a accès uniquement aux sites y étant inscrit. A savoir pour Sraosha le site officiel de l'université.
– ... rien d'autre ?
– Rien d'autre. Notre site officiel contient suffisamment d'informations pour nos étudiants, ils n'ont pas besoin de plus.
– Mouais...

Décidément, Jenna était de moins en moins convaincu. Encore une censure, internet cette fois. C'était bien beau de vivre dans le luxe, mais si c'était pour être criblée d'interdictions, non merci !

– Oh d'ailleurs, se rappela Julia, à se sujet. Je vous recommanderai de suivre les tendances de l'école. Bien sûr, vous pouvez enquêter comme bon vous semble, mais tâcher de le faire le plus discrètement possible, et surtout, de ne pas perturber la paix des lieux.
– Mmmh...

Jenna avait de plus en plus de mal avec l'attitude de Julia. Quelque chose n'allait pas, elle avait presque l'impression d'être entrée dans une prison. Interdiction de sortir, interdiction de communiquer l'extérieur, internet sur-filtré... Elle était une femme de liberté que diable ! Elle préférait presque sa petite semaine à Elyséum, certes elle dormait dans un placard poussiéreux, mais elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait !

– ... mais je rappelle que je suis en mission ici, pour vous aider ! Si je suis autant bridée, comment je pourrais bosser ?
– Je suis désolée, cependant, nous sommes très strictes sur nos méthodes. Et les téléphones que nous vous fournirons permettrons de communiquer entre vous. Au pire, si vous avez un véritable besoin de communiquer l'extérieur, vous pouvez nous en demander l'autorisation.
– Mais...

Julia fronça les sourcils, ténébreuse.

– Une chose, mademoiselle. Nous autorisons votre présence car nous n'avons pas le choix. Un élève a disparu, et il faut en prendre les mesures adéquates. Cependant, nous n'aimons pas avoir des ... étrangers ici. Alors veillez prendre exemple sur nos bonnes manières et de laisser les vôtres en dehors de l'établissement. Soyez déjà honorée de pouvoir vivre quelques jours parmi la grande élite de la nation, alors ne vous plaigniez pas. Faites votre travail avec les moyens que vous nous donnons, point final.

Jenna resta un moment choquée par le ton véritablement hostile de la femme rose et ivoire. Même Alice, qui restait prudemment silencieuse depuis le début, se sentait de plus en plus mal à l'aise. Le message était claire, elles n'étaient, et se seront jamais les bienvenues ici. Si cette ambiance malsaine persistait, peut-être que Jenna se mettrait au boulot finalement, tout ce luxe ne justifiait pas de se faire traiter comme une malpropre !