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The Rose Queen. Tome 1 : L'usurpatrice. de Clafoutis



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Informations

» Auteur : Clafoutis - Voir le profil
» Créé le 09/11/2015 à 16:57
» Dernière mise à jour le 09/11/2015 à 16:58

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Chapitre 4 : Maîtresse, servante, et plus si affinités.
Non seulement Isaac Forneus était quelqu'un de pressé, mais en plus, la situation actuelle était pour le moins urgente. Ce fut pourquoi il prit l'initiative de pénétrer, sans gêne aucune, dans la chambre de la Rose Queen, lorsqu'il remarqua que Sae ne répondait pas à son appel.
Le conseiller s'imaginait cette gueuse tranquillement en train de roupiller, oubliant toutes ses obligations ; Isaac était bien déterminé à les lui faire remémorer.

Une fois la porte ouverte, il se figea dans l'horreur.

D'un côté, Sae, un sourire extatique fixé sur le visage, assoupie sur un coin du lit, une lanière de cuire rougeâtre dans la main.
De l'autre, une adolescente – inconnue au bataillon –, en sous-vêtement, bavant dans son sommeil – bien que tremblant quelque fois d'excitation – , dont la peau délicate était toute recouverte de larges marques rouges très caractéristiques. Autre détail, la lanière de cuir que tenait Sae était curieusement attachée au coup de l'étrangère.
Les deux demoiselles dormaient côté à côté, dans une chambre tant en désordre qu'Isaac jurerait qu'une armada de Galopa avait profité du voile nocturne afin de la saccager.

Passée la surprise, vint l'incompréhension. Étrangement, Isaac ne voulait pas spécialement savoir ce qui avait bien pu se passer cette nuit, mais il était de son devoir de s'informer.

Sae et sa compagne avaient l'air bien profondément endormi, les bouter hors du pays de Morphée n'allait pas être chose aisée. N'ayant pas le temps de s'y prendre gentiment, le noble conseiller machina rapidement un stratagème simple et efficace afin de réveiller sa reine. Stratagème comportant principalement son pied et le dos de la demoiselle . L'effet fut instantané.

– Geh ! protesta t-elle. Qu'est-ce que... Oh !

Sae s'écrasa instinctivement devant les yeux inquisiteurs de son conseiller. Dans l'espoir de fuir la réalité, la reine laissa son regard s'évaser par delà la chambre ; une bien mauvaise idée. Petit à petit, les souvenirs de la veille, lui revint en mémoire. L'intrusion de Vanille Valérian – une étrangère masochiste chelou – , puis elles avaient commencé à discuter, pour s'en débarrasser, Sae avait accepter de jouer le jeu et de la fouetter, et puis... le grand blanc. Données corrompues. Mais étrangement, même si sa mémoire lui jouait des tours, Sae se sentait étrangement légère et heureuse. Quoi qu'il eût pu se passer durant le sommeil du soleil, cela n'avait pas dû être si désagréable que ça...

– Mmh... ? émergea doucement Vanille. Qu'est-ce qu'il se passe, maîtreeeesse ?
– Maîtresse ? tiqua Isaac.

C'était officiel, plus rien n'avait de sens. Des explications s'imposaient.

– Ehm, hihihi..., s'embarrassa Sae. C-Comment dire...

La demoiselle se lança dans une vague description des faits, Isaac resta silencieux, faisant de son mieux pour ne pas laisser paraître son trouble grandissant. Lorsque Sae avoua ne plus se souvenir de grand chose après un certain point, Vanille sauta sur l'occasion et se lança dans un récit très – trop même selon Isaac – détaillé.
Grosso modo, après que Sae eut fouetté sa « victime consentante », elle serait devenue légèrement folle et aurait multiplié les coups en s'esclaffant démoniaquement. Puis, souriant angéliquement devant le corps torturé et orgastique de Vanille, elle l'aurait furieusement déshabillée et ligotée avec ses propres vêtements, avant de l'insulter copieusement tout en lui donnant « de sublimes » coup de genoux dans le ventre. Finalement, Sae aurait attachée la lanière de cuir autour du cou de l'étrangère, et l'aurait forcé pendant de longues heures à imiter un Ponchien de diverses manières comme rouler sur le dos, trotter à quatre pattes à travers la salle, faire le beau, lécher les jambes de sa maîtresse...

– Arrêtez, supplia Isaac en se tenant douloureusement le crâne, je vous en supplie, arrêtez !
– Aaaah yep ! s'illumina Sae. J'm'en souviens maintenant! C'était vraiment le pied !
– Oui, hihi..., fit Vanille d'un sourire fort en sous-entendu, moi aussi, je me souviens de votre pied...
– Silence filles de Sappho, coupa sèchement le conseiller. Par le ciel, je vais avoir du mal à purifier mon esprit de tout ce que je viens d'ouïr...

Isaac souffla une nouvelle fois, agonisant. Cependant, il se ressaisit assez vite.

– Bien, prenons les choses dans l'ordre, voulez-vous. Premièrement, je suis à la fois terrifié et émerveillé par votre volonté, mademoiselle Valérian. Vous dîtes, que vous aviez tout abandonné, traversé les mers, infiltré le palais, uniquement pour vous faire maltraiter par la Rose Queen ?
– C'est cela ! acquiesça vivement l'intéressée.
– ... j'ai mal à la tête, geignit-il. Enfin, vous avez eut de la chance, si vous aviez rencontré l'ancienne Rose Queen, elle aurait mis un terme à votre voyage au moment même où vous aviez pénétré ce lieu.
– Oh ? s'étonna ingénieusement Vanille.
– ... permettez-moi de le répéter, vous avez eut beaucoup de chance. Deuxièmement, je vous demande de partir à présent. Votre présence en ces lieux n'est pas la bienvenue, nous avions déjà une crise à régler. Soyez reconnaissante que je ne demande pas votre mort, vu l'ampleur du secret que vous veniez de découvrir. A ce propos, je ne vous félicite pas Sae Ishtar, vous étiez censée précieusement garder confidentielle la mort de la véritable Rose Queen !
– Hihihi !
– Je vous en prie, ajoutez un peu de responsabilités dans votre crâne !

Vanille s'avança brutalement, affolée.

– Maiiis ! Je veux pas partir ! Je veux rester avec ma maîtresse !
– J'l'aime bien c'tte petite ! appuya Sae.
– Maîtresse ! s'émerveilla Vanille.
– Par pitié..., grogna un Isaac à bout.

Le conseiller secoua la tête.

– Soyez réaliste, elle ne peut pas vivre ici. Permettez-moi d'éclairer un peu plus votre culture, Sae. Votre amie vient de Parádeisos, une région lointaine dont peu sont au courant de son existence ici, même parmi les nobles. Les aristocrates préfèrent généralement ignorer le monde extérieur, où ils ne sont pas sûrs d'avoir le pouvoir.
– Hm, hm ! acquiesça Sae.
– Donc, contrairement à Rosae, Parádeisos est une région libre. Il y a certes un roi, mais il possède beaucoup moins de pouvoirs que la Rose Queen, c'est celui du peuple qui prédomine. Technologiquement, cette région est aussi beaucoup plus avancée. Contrairement à nous, qui vivions sous le terrible joug de la Rose Queen depuis des années, nous empêchant d'évoluer, les Parádeisois ont tout le temps de paix nécessaire afin de se développer.

Isaac pointa brusquement Vanille.

– Elle vient d'un monde bien trop différent de nous, sans aucune connaissance de notre situation, elle serait un danger pour nous.
– Objection ! se redressa Vanille. Je peux être très utile, au contraire !
– Et en quoi, je vous prie ?
– Héhéhé !

En ricanant légèrement, la policière se dirigea vers sa tunique bleu-marine et en extrait deux sphères rouges et blanches.

– Des Pokéballs ! s'étonna franchement Sae.
– Je vous l'ai dit, lui rappela Isaac. Les Parádeisois sont beaucoup plus libres que nous, chaque citoyen peut acquérir ces objets, et non uniquement les hauts-placées. Et donc, mademoiselle l'étrangère ? Si vous pensiez m'impressionner, c'est raté.
– Attendez de voir, sourit mystérieusement Vanille.

Toute joyeuse, la Parádeisoise lança simultanément ses deux Pokeballs ; Isaac haussa un sourcil surprit, Sae poussa un cri.
Une énorme créature à tête d'enclume, majoritairement indigo, surgit de la petite sphère. Le regard de Sae se fixa instinctivement sur les deux lames de faux saillantes, ressortant agressivement de ses avant-bras, bras qui se terminaient d'ailleurs chacun par une longue griffe effilée sans doute capable de trancher l'acier.
Et ce n'était pas tout, à ses côtés, un autre monstre venait d'être libéré. Un rapace de roche gigantesque – ayant au passage défoncé pas mal de meubles en apparaissant –, sa gueule grande ouverte laissait paraître tous une rangée de crocs, certes petits, mais mortellement pointus.

– Alors, alors ? fanfaronna l'adolescente derrière ses deux mastodontes.
– Un Carchacrok et un Ptéra, marmonna Isaac. Deux spécimens rares et puissants...
– N'est-ce paaaas ! s'embarrassa Vanille. Je les ai capturés et entraînés moi même, toute seule !
– Euh..., recula vivement Sae, 'sont pas dang'reux, hein ?! Le gros là, i'm'regarde bizarrement...
– Huhu, ricana l'étrangère. Pas de soucis, ils m'obéissent au doigt et à l'œil. Je suis une dresseuse de talent, vous savez !
– Une dresseuse ? s'interrogea le Rose Queen.
– C'est comme cela que l'on appelle une personne élevant des Pokémon, expliqua Isaac. Ils sont monnaie courante au delà de l'océan.
– Aaah... j'aim'rais bien en avoir des pareils moi aussi !

Isaac Forneus pouffa malgré lui.

– Sae, élever des Pokémon demande un savoir faire conséquent, d'autant plus s'il s'agit de Pokémon puissants. Je crains que soyez loin du profil type.
– Bah ! protesta l'usurpatrice en pointant Vanille. Si elle elle y arrive, pourquoi pas moi ?

Le conseiller plissa les yeux devant l'air gamin et ingénue de la policière. Effectivement, vu comme ça, elle non plus ne possédait pas vraiment le profil type...

– Elle doit être l'exception ! conclut-il en haussant les épaules.
– Tooh ! cracha Sae. C'quoi cette réponse de facilité ?!
– Euh... dites ?

Voyant qu'on commençait à l'oublier, Vanille leva la main comme si elle était en classe.

– Vous avez vu, hein ? continua t-elle. Je suis vachement fortiche ! Alors, j'peux rester, hein, hein ?
– Allez mec, insista Sae. J'te jure elle est cool, on a passé une super nuit toute les deux !
– ... épargnez-moi les détails, par pitié.

Isaac se frotta le menton, plongé dans ses réflexions. Cette adolescente n'essayait pas de le tromper, ses yeux avisés le voyait bien. Ces deux Pokémon, ce Carchacrok et ce Ptéra, leur aura respirait la puissance et l'expérience. C'était des machines à tuer, tout simplement. Lui-même n'était pas sûr de pouvoir les arrêter sans dommage... et c'était cette petite idiote qui les contrôlait ? Décidément, il ne fallait pas juger un livre par sa couverture.

En y repensant plus attentivement, ce surplus de pouvoir ne serait pas de trop. Sae ne maîtrisait pas encore son don, et les aristocrates renégats étaient nombreux, en plus de posséder pour certain des Pokémon terriblement sauvages. Isaac n'appréciait guère se reposer sur une étrangère, mais après tout, pourquoi pas ? Elle désirait rester ici, et pourra sans doute être un pion déterminant dans ses plans.

– C'est d'accord, décréta t-il au grand bonheur des demoiselles.
– Owiii ! trépigna Vanille. C'est trop génial ! J'ai trop hâte de subir une autre nuit de torture, maîtresse !
– Compte sur moi gamine ! l'assura Sae. J'vais t'faire couiner comme jamais !
– Hihihi ! Je jouis d'avance !

Isaac s'adossa au mur, serrant les dents. Ah. Il s'était tellement focalisé sur la puissance apportée par cette étrangère qu'il avait complètement oublié de prendre en compte son dérangement mental. Dérangement qui, de plus, déteignait gravement sur Sae... à moins que cette usurpatrice n'eut toujours été comme cela ? Enfin, à quoi bon s'interroger sur la question désormais.

– Un instant, les stoppa le conseiller. Bien que je commence à le regretter, cette Vanille Valérian à le droit de rester. Cependant, il faut absolument cacher le fait qu'il s'agisse d'une étrangère, je doute que les nobles appréciassent la chose. L'idéal serait de la faire passer pour une habitante du royaume...
– Oh ! bondit Sae. J'viens d'avoir un super idée !
– Je crains le pire mais allez-y, se plia Isaac.
– Héhé !

Sae croisa sereinement les bras et fit lentement quelque pas sur le côté, comme pour se donner une quelconque importance.

– C't'évident ! assura t-elle d'un ton un peu trop supérieur. Beaucoup d'nobles ont des domestiques personnels, alors, pourquoi pas moi ?
– Je vois où vous voulez en venir...

D'un coup d'un seul, Sae et Isaac se retournèrent vers Vanille, qui recula instinctivement.

– ... oui ?
– Héhé, ricana la Rose Queen. C'est décidé ! T'es maintenant ma bonniche perso, rien qu'à moi !
– R-Rien qu'à vous ? rougit furieusement la policière. C-C'est trop d'honneur !
– J'espère que t'es prête, esclave, lui murmura sensuellement Sae en se rapprochant dangereusement de son visage. J'vais pas te ménager...
– M-Maîtresse...
– Ahem !

Légèrement paniqué, Isaac toussota bruyamment.

– S'il vous plaît, attendez que je sois parti avant de vous livrer à ce genre d'activités ! Ahem, donc où en étais-je... ah oui. Vanille Valérian, vous êtes la nouvelle servante personnelle de la Rose Queen. Nous allons vous faire passer pour une paysanne d'un village reculé, dont la Rose Queen eut été impressionnée par les talents, vous avez compris ?
– En fait, avoua timidement la Parádeisoise, c'est moi qui est été surprise par ses talents, la nuit dernière...
– C-Ce n'était pas la question ! Je parle de votre couverture !
– J-Je préférerais partager celle de ma maîtresse...
– Par tous les cieux ! agonisa Isaac.


***
– Alors, comment vous me trouvez, maîtresse ?
– Wooh ! s'émerveilla Sae. C'est d'la bombe !
– Hihihi...

Toujours aussi radieuse, Vanille défilait devant sa « maîtresse », affublée d'une jolie petite tenue de servante, la longue chevelure pêche flottant gracieusement lorsque prenait à la domestique la folle envie de tournoyer sur elle-même.
Sae n'avait jamais vu un uniforme de domestique aussi élaboré. D'ordinaire, les servants possédaient tous le même vêtement, c'est à dire de simple morceaux de tissus beiges grossièrement cousus en tuniques pour les hommes et robes pour les femmes.
Alors que là, Vanille Valérian arborait fièrement un petit ensemble bien mignonnet, de couleurs ténèbres et or. L'élégante robe découvrait aussi audacieusement les épaules de sa porteuse, d'autant plus que le bustier très serré au niveau des hanches n'était pas avare pour ce qui était question du décolleté.

– J'te jure, bava presque Sae. Si j'tais un homme, mon canon s'rait d'jà déchargé !
– Pas d'images..., supplia Isaac.
– J'suis sérieuse ! insista la Rose Queen. Cette robe déchire ! Tu l'as chipé où ?
– Je ne l'ai « chipé » nulle part, soupira le conseiller. Il s'agit de la tenue de l'ancienne servante personnelle de la précédente Rose Queen.
– Ah ? Je savais pas qu'elle en avait une !
– ... en « avait » une, le mot est bien choisit. Elle n'a pas fait long feu. Si je me souviens bien, pendant deux mois, la Rose Queen a été extrêmement gentille avec elle, la traitant comme son égale, attisant l'extrême jalousie des aristocrates. Puis, elle fit courir la rumeur qu'elle allait anoblir sa servante, qui prendra la place d'un des anciens nobles sans préciser lequel. Évidement, la tension au château monta de plusieurs crans. Enfin, la Rose Queen fit en sorte que sa servante se retrouve seule, une nuit, face à une dizaine d'aristocrates à bout. Je vous passe les détails, mais la pauvre a souffert. Et pendant que sa chère domestique subissait les milles tourments, la Rose Queen était là, cachée dans l'ombre, jubilant de voir son petit stratagème fonctionner à merveille. Pendant deux mois, elle avait cultivé la jalousie et le peur des nobles, juste pour ce moment. Terrifiés à l'idée de tout perdre et humiliés de voir une simple servante beaucoup mieux traitée de soi-même, les aristocrates laissèrent exploser leur instinct sauvage, sans aucune limite. On ne retrouva pas un os de la servante en question.

Un long silence suivit la longue tirade du conseiller, Vanille en avait les larmes au yeux.

– T-Tant de cruauté ! C'est tellement émouvant ! s'émerveilla t-elle.
– J-J'me rends compte que j'ai encore du ch'min avant d'arriver à sa hauteur..., maugréa Sae.
– Depuis quand vous voulez « arriver à sa grandeur » ? grommela Isaac. Je vois que je dois reprendre votre éducation...
– Hiii ! Non, tout mais pas ça !

Isaac soupira longuement.

– Bon sang, comme si nous avions le temps pour cela. Avez-vous oubliez votre discours d'hier, Sae ? Après un telle chamboulement, il nous faut prendre rapidement les mesures adéquates !
– ... mouais...
– Et avec un peu plus d'enthousiasme je vous prie ! Allez, au trot ! On a encore du pain sur la planche !